DFCO : qu’attendre du mercato dijonnais ?

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Pendant que chacun se remettait – plus ou moins difficilement – des excès de la Saint Sylvestre, s’est ouvert le mercato hivernal. Si celui-ci devrait être des plus calmes du côté du DFCO, c’est l’occasion de dresser un premier bilan de l’effectif dijonnais après près d’une demi-saison. Et de commencer à réfléchir à d’éventuels ajustements.

Très peu de changements dans l'effectif dijonnais sont attendus cet hiver.

Soyons clairs d’emblée : avec 25 joueurs sous contrat et l’une des plus grosses masses salariales du championnat de N1, le DFCO n’a pas franchement la place d’accueillir d’autres joueurs cet hiver. À l’automne, le coach Benoît Tavenot pointait même un effectif professionnel trop fourni à son goût. Ainsi, les rares mouvements que pourrait connaître le DFCO au cours de ce mercato ne seront certainement que dans le sens des départs. Roger Assalé et Cheick Traoré ont repris l’entraînement avec la réserve et ont été prié de trouver un autre club au plus vite. Adama Fofana, Saturnin Allagbé et Bryan Soumaré, bien qu’évoluant avec le groupe pro, disposent toujours d’un bon de sortie. Finalement, les seules recrues que pourrait enregistrer le DFCO viendront sans doute de ses propres rangs, avec de potentielles signatures en pro de jeunes issus de la formation, à commencer par Rayane Messi (16 ans). Il faut dire qu’au-delà d’être pléthorique, l’effectif dijonnais (bien que perfectible) commence à donner quelques certitudes à son staff.

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Une solide base arrière

Dans les cages, Robin Risser, prêté par le RC Strasbourg, réalise une première partie de saison faite de hauts et de bas mais donne globalement satisfaction. Et ses départs en sélection avec l’Equipe de France Espoirs, couplés à ceux de Saturnin Allagbé avec le Bénin, ont permis à Lenny Montfort, 3e gardien dans la hiérarchie, de se révéler en enchaînant les bonnes prestations en championnat comme en coupe. De quoi largement prétendre à un statut du numéro 2 en cas de départ d’Allagbé, hypothèse qui ouvrirait sans doute la voie à une signature pro de Jules Stawiecki (16 ans), régulièrement appelé avec l’Équipe de France U17. Le DFCO n’a donc guère à s’inquiéter pour ses derniers remparts, pas davantage d’ailleurs que pour son arrière-garde.

Risser, Temanfo, Cissé... une arrière garde cohérente pour le DFCO.

En effet, depuis le début de la saison, la défense dijonnaise a acquis une certaine robustesse, portée par une charnière centrale Temanfo-Cissé aussi complémentaire qu’efficace. Derrière ce duo, l’expérience d’un Daniel Congré, bien que clairement en bout de course, et l’appétit d’un Axel Drouhin, certes encore inexpérimenté à ce niveau, peuvent permettre de combler les absences, sans compter que Cédric Makutungu peut également dépanner à ce poste. L’ancien d’Avranches est pour sa part devenu indéboulonnable au poste d’arrière gauche, au point de reléguer hors du groupe Adama Fofana, pourtant auteur de prestations honorables en début de saison. De l’autre côté, entre le couac Pierre Sagna – qui a depuis résilié son contrat – et la méforme de Cheick Traoré, le DFCO aurait pu rencontrer une vraie problématique. Mais Zoran Moco – pourtant milieu relayeur de formation – a fort heureusement assuré la relève. Certes, le DFCO pourrait manquer de profondeur de banc au poste de latéral en cas de départ de Traoré et Fofana. Mais Zakaria Ariss, qui a signé un accord pour devenir professionnel en juin 2024, et Malloum Dalbaï, auteur d’une passe décisive la semaine dernière en amical contre Besançon, peuvent y dépanner d’ici la fin de saison, d’autant plus maintenant que le DFCO n’est plus engagé en Coupe de France.

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La profondeur de banc était pendant un temps un sujet qui pouvait concerner la ligne des milieux défensifs. Dès le début de saison, l’effectif limité à Jordan Marié, Rayan Souici et Yanis Chahid semblait léger en nombre. Heureusement, l’émergence inattendue de Cyril Etoga a permis de pallier les blessures et les absences, notamment du capitaine Marié. Le jeune milieu a encore besoin de se canaliser, en témoignent son rouge à Orléans et sa sortie dès la mi-temps en coupe contre QRM, mais il entre désormais clairement dans la rotation en apportant un profil complémentaire à un trio déjà très convaincant depuis le début de la saison, chacun dans un registre différent. Avec le goût de Benoît Tavenot pour le 4-3-3, un 5e joueur sur cette ligne pourrait être nécessaire, a fortiori si Zoran Moco s’installe définitivement comme latéral, mais rien n’est encore sûr. Peu d’ajustements à prévoir donc dans cette zone du terrain non plus.

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Chantier en cours à l’avant

In fine, c’est bien le secteur offensif qui pose question, car c’est là où le DFCO dispose de l’effectif le plus dense (10 joueurs sous contrat !)… et des certitudes les plus minces. Depuis le début de la saison, seul Zakaria Fdaouch fait office de titulaire indiscutable, tant l’ancien Martégal est devenu le leader technique de l’équipe. Mais derrière, les choses se corsent. Arrivé tardivement, Kevin Schur s’est montré plus régulier dernièrement mais peine encore à se montrer totalement décisif. Walid Nassi a enfin débloqué son compteur avec le DFCO mais manque encore cruellement de réalisme. Même si son travail de l’ombre est sans doute minimisé et qu’il a enchaîné les buts en coupe, Mohamed Ben Fredj est très loin en championnat du rendement affiché la saison dernière avec Le Puy. Après des débuts tonitruants, Joseph Mendes a progressivement disparu avant de se blesser longuement. Kader N’Chobi ne parvient toujours pas à trouver sa place dans l’équipe et ressemble de plus en plus à une erreur de casting malgré ses qualités. Bryan Soumaré, au cœur d’un long feuilleton lors du mercato estival, paraît n’avoir jamais vraiment démarré sa saison. Quant à Rayan El Khamali, il n’est jamais apparu avec l’équipe première en National. Dernier des indésirables de l’ère Luyindula, Assalé n’a jamais saisi sa chance pour se racheter. Enfin, Cyriaque Irié, l’une des belles surprises dijonnaises de la saison, a une vraie carte à jouer pour la deuxième partie de saison mais a également une grosse marge de progression avant de récupérer une place de titulaire régulier.

Zakaria Fdaouch est le seul offensif à être réellement devenu indiscutable depuis le début de saison.

Toutefois, malgré ce constat mitigé et à moins que ne se concrétise la folle hypothèse d’un retour de Julio Tavares, le secteur offensif dijonnais ne devrait pas connaître de réel bouleversement. Fortement incité à partir et n’entrant de toute façon pas dans les plans de Benoît Tavenot, Assalé serait certainement remplacé numériquement par la signature pro de Rayane Messi. Mais ce dernier, qui commence tout juste à prendre ses marques avec la réserve, ne devrait pas apparaître dans le groupe de N1 à moins d’une cascade de blessures. Donné partant cet été, Bryan Soumaré pourrait également quitter la Bourgogne mais son début de saison bien terne ne devrait pas inciter les prétendants à se bousculer, d’autant qu’il sera en fin de contrat en juin. Quoi qu’il en soit, s’il venait à partir, il est peu probable qu’il soit remplacé ou éventuellement par un renfort comme milieu défensif. Enfin, la question de l’avenir de Kader N’Chobi au DFCO se pose vu son maigre temps de jeu mais la situation ne devrait guère évoluer d’ici la fin de saison.

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Mission accomplie pour le DFCO ?

Si le DFCO s’avère actif pendant ce mercato hivernal, ce sera donc essentiellement pour continuer à dégraisser un effectif trop fourni. Pas franchement de panic buy en vue. Cette revue d’effectif est toutefois riche d’enseignements. Certes, le groupe dijonnais pourrait à terme nécessiter quelques compléments (défense centrale, latéraux, milieux défensifs). Et en effet, la bonne formule et le bon calibrage restent à trouver dans le secteur offensif. Reste qu’on ne parle là que de simples ajustements pour un club qui a renouvelé la quasi totalité de son effectif cet été et qui n’avait plus réalisé de mercato pertinent depuis plusieurs saisons.

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Bien sûr, tout n’est pas parfait. Certains profils semblent peu adaptés au plan de jeu le plus couramment utilisé, d’autres déçoivent un peu. Mais le bilan global demeure positif. Et ce d’autant plus que le DFCO semble avoir retrouvé, enfin, un groupe attachant que l’on a envie de soutenir, même lors des baisses de régime. Pour entamer sa reconstruction et rendre crédible une progressive opération de remontée vers un niveau plus digne des ambitions du club, constituer un effectif cohérent et sain était l’un des prérequis. À ce stade, on peut considérer que l’objectif est rempli.

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