DFCO 2-1 Paris : David terrasse Goliath

Sous une pluie battante, les valeureux dijonnais ont su renverser le score face à l’ogre parisien et déjouer tous les pronostics. Une rencontre historique.

Le match

En grimpant les marches de la tribune Sud, une tension était déjà palpable dans l’air une heure avant la rencontre. Et pour cause, le DFCO (20e) accueillait le leader incontesté de Ligue 1, un PSG vainqueur du Classique sur un score écrasant de 4 buts à 0. On s’attend alors à passer une bien mauvaise soirée, dans une ambiance terne, avec d’une part les Lingon’s Boys toujours en conflit avec le club, et de l’autre un Collectif Ultras en grève. De plus, les survêtements et casquettes du PSG envahissent les gradins et nous font nous sentir en terres hostiles.

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Et pourtant, un rapide coup d’oeil à la composition du DFCO ravive un très maigre espoir de voir un résultat positif. Au coup d’envoi, Dijon est sans conteste la meilleure des deux équipes et se procure les premiers tirs cadrés de la partie, par Ndong et Tavares de loin. Les accélérations de Mbappé sont dangereuses mais n’aboutissent à rien. Les Rouges insistent et une tête d’Ecuélé-Manga, puis une nouvelle frappe de Cadiz mettent la pression sur les cages parisiennes, en vain. Et ce qui devait arriver arriva, sur sa première réelle opportunité, le PSG inscrit un but suite à un mouvement astucieusement conclut par Mbappé (1-0, 19e).

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Immédiatement, l’ouverture du score coupe les ailes des Bourguignons qui n’avaient rien à se reprocher. Et leurs malheurs ne s’arrêtent pas là : avant la demi-heure de jeu, Coulibaly dégage le ballon hors du terrain, touché à la jambe. Peu après, c’est Baldé qui semble blessé. Si le second reprend sa place sur le terrain, le premier est forcé de céder sa place à Romain Amalfitano. Puis, sur une erreur de communication en défense, Gomis percute violemment Chafik qui ne pourra pas non plus continuer : Mendyl le remplace.

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Le rythme est nettement retombé et les visiteurs gèrent tranquillement leur avance au score. Di Maria tire les ficelles et Mbappé est le joueur le plus dangereux sur le terrain. Il donne du fil à retordre aux latéraux dijonnais. L’arbitre assistant annonce alors 6 minutes de temps additionnel, mais tout le monde n’a qu’une envie : voir les joueurs rentrer aux vestiaires et revenir avec de meilleures intentions

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Mais Mounir Chouiar en avait décidé autrement : à la dernière seconde de la mi-temps, Ndong adresse un centre très fort pour Tavares, que Navas détourne au point de penalty. Le jeune ailier, bien placé à quelques mètres du but, parvient à frapper sans contrôle dans le but ouvert et permet à Dijon d’égaliser au meilleur moment (1-1, 45e+6).

Après la pause, Stéphane Jobard sait pertinemment que le DFCO doit continuer à pousser plutôt que subir, et ses hommes ont parfaitement compris le message : Chouiar joue rapidement une touche avec Cadiz qui, habité d’une force surnaturelle, se permet d’éliminer 3 défenseurs parisiens avec une aisance déconcertante et de marquer entre les jambes de Navas dans un angle fermé (2-1, 47e).

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Le PSG se sentant menacé appuie alors sur l’accélérateur pour combler son retard, et les occasions initiées par Mbappé sont successivement manquées par Di Maria, Icardi et Cavani tout juste entré en jeu. Pendant la seconde période, Paris heurte deux fois les montants de la cages gardée par Gomis, qui tient bon et résiste aux assauts des joueurs de la capitale.

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Dijon joue principalement en contre et les attaquants se montrent dangereux, sans toutefois parvenir à creuser l’écart. Mais avec du courage, de l’orgueil et une bonne dose de chance, le DFCO réussit l’exploit de vaincre Paris pour la première fois depuis 2011 et la toute première de son histoire en Ligue 1, lavant pour le temps d’un soir l’affront du 8-0 infligé par cette même équipe il y a seulement 2 ans.

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L’analyse

Pour la première fois de la saison, le coaching de Jobard semble avoir payé. Pourtant longtemps critiqué en début de saison pour ses tentatives douteuses ou son manque d’initiatives, le technicien a réalisé le coup parfait face à la meilleur équipe du championnat:

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– Tout d’abord en alignant enfin un 4-4-2 qui semblait si prometteur pendant la préparation estivale. Avec des milieux très travailleurs comme Ndong mais aussi des latéraux assez polyvalents, cette formation équilibrée a permis à tous les joueurs de s’illustrer, ou du moins de ne pas passer à côté de leur match.

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– Insister avec certains joueurs finit par payer : nous avons déjà eu l’occasion de voir la métamorphose d’Ecuélé-Manga après quelques premiers matchs ratés, désormais nous tenons à souligner la force de caractère de Wesley Lautoa qui s’est rendu indispensable, que ce soit au milieu de terrain la plupart du temps, ou même en défense centrale hier soir. Son non-match à Brest n’a pas découragé le coach dijonnais et lui avoir fait confiance a été une très bonne idée. Chouiar est aussi auteur d’un match fantastique alors qu’il avait du mal à trouver sa place dans l’équipe, et que dire de la performance de Cadiz pour sa toute première titularisation en Ligue 1! Son association avec Tavares est très intéressante, et Jobard a bien fait de l’aligner de nouveau malgré son match raté en Coupe de la Ligue.

– La défense semble aussi avoir trouvé un équilibre qui n’est pas dû qu’aux performances individuelles : malgré une très grosse domination parisienne en 2e mi-temps (xGoals : Dijon 0.82-3.05 Paris) et une blessure de deux joueurs très tôt dans le match, la stabilité collective fait la force de ce DFCO ci, et les contre performances de Brest et Bordeaux sonnent déjà comme un lointain souvenir. Bien aidée par un milieu de terrain hyperactif, la charnière lorientaise composée de BEM et Lautoa a souvent été mise en difficultée, mais a contenu de manière remarquable les attaquants de classe mondiale auxquels elle était confrontée.

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Conclusion : la patte Jobard est-elle enfin en train d’être dévoilée? Bien qu’elle n’en soit qu’à ses balbutiements et qu’on ne puisse pas tirer trop de conclusions de cette rencontre unique en son genre, une chose est sûre : le DFCO n’a jamais été aussi intraitable dans les grands rendez-vous (Dijon a pris 5 points contre l’OM, l’OL et le PSG) et encaisse moins de but que les saisons précédentes (il faut remonter à Février 2012 pour trouver un match où Dijon a encaissé moins de deux buts contre le Paris Saint-Germain). Avant d’affronter une ASM dotée d’une attaque extraordinaire, cette solidité sera nécessaire pour tenter un nouveau hold-up contre l’un des cadors de la Ligue 1.

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Le Tweet du match :

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Les notes des joueurs :

L’Homme du match : Cadiz (8.3)

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Son but justifie à lui seul sa note, mais le Vénézuélien ne s’est pas cantonné à une petite fulgurance dans le match : imposant dans les duels et très adroit balle au pied, il a été un poison pour le PSG. Il a fini sur les rotules, mais son comportement sur le terrain a été exemplaire.

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Gomis (6.6) : alors qu’il est dépassé sur le but parisien, Alfred a bien tenu la baraque sur le reste de la partie et a su se faire pardonner avec des arrêts cruciaux. Attention aux prises de balles cependant!

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Mendyl (6.8) : remplaçant de Chafik blessé à la 32e minute, il a dû défendre sur Mbappé tout en jouant sur un côté auquel il n’est pas habitué. Hamza s’en sort avec une prestation honorable, et un excellent retour défensif qui a probablement sauvé deux points.

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Ecuélé-Manga (8.1) : avec des interventions impeccables et un sérieux pendant toute la rencontre, il a compliqué la tâche des attaquants adverse, sans paraître ridicule face à eux. Quelques dégagements parfaitement dosés vers les avant-centres pour soulager la défense et initier des contre-attaques.

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Lautoa (8) : omniprésent au début de match quand il était aligné comme relayeur, Wesley a continué sur sa lancée une fois repositionné devant le gardien. Sa performance est excellente, complètement à l’opposé de ce que l’on a vu à Brest de sa part. Quand il est concentré, il fait un bien fou à ses coéquipiers (et aux supporters).

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Ngonda (6.5) : malgré quelques frayeurs, Glody a su répondre présent dans l’une des parties les plus compliquées de la saison. Alors que le choix de Joby était critiqué par beaucoup en avant-match, il a rempli son rôle sans en faire trop.

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Baldé (6.5) : plus remuant, Mama a retrouvé l’énergie et le dynamisme qui faisaient sa force. Souvent dans les bons coups, et impliqué dans la construction du premier but de Dijon. Il est remplacé à la 54e par Mavididi, qui a eu pour consigne de jouer les contres systématiquement pour tenter d’enfoncer le clou.

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Amalfitano (6.9) : il fait son apparition sur le terrain à la place de Coulibaly à la 29e, et a mis quelques minutes avant de réellement avoir un impact positif sur le jeu du DFCO. Beaucoup mieux en fin de première période et ce jusqu’à la fin du match.

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Ndong (8.2) : comment est il possible de courir plus de 90 minutes avec une telle intensité face à l’une des meilleures équipes du monde, tout en gardant assez de lucidité pour tenter des passes aussi bien senties en fin de rencontre? Pour Le Dijon Show, Ndong fait l’unanimité.

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Chouiar (7.4) : si son but était assez simple à mettre, il faut saluer la performance de Mounir qui commence à prendre de l’ampleur dans l’équipe. Son bagage technique est intéressant, à revoir contre une équipe un peu moins forte.

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Tavares (6.8) : Dans son association avec Jhonder Cadiz, Julio ne semblait pas du tout dépaysé. Il a contribué à la construction du jeu et a mené le groupe par l’exemple, en ne comptant pas les efforts. Sa première très grosse victoire en tant que capitaine.

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MOYENNE : 7.3


Vous aussi notez les joueurs du DFCO pour leur exploit contre le PSG.

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