Après la fessée au beurre salé reçue la semaine dernière au cœur des landes bretonnes, on attendait des dijonnais qu’ils nous prouvent qu’il ne s’agissait là que d’un accident de parcours dans un début saison ô combien plaisant. Et l’adversaire du soir avait la tête de la parfaite victime expiatoire : 18e, le LOSC, malgré un léger mieux récent, peine toujours autant à se trouver dans le jeu et enchaîne les déboires hors terrain. Résultat des courses ? Pas de pitié, une victoire 3-0 nette et sans bavure et un brasier dans la nuit glaciale : Wesley Saïd’s on fire !
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Les joueurs :
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L’Homme du match : Saïd (7,5) : c’est l’histoire d’un mec qui passait par là et qui, tranquille, a planté deux buts en 5 minutes. Non content d’inscrire le premier doublé de sa carrière professionnelle, le garçon y a mis la manière, avec cette reprise de volée magistrale sur sa première banderille et surtout en inscrivant ses deux pions de son « mauvais » pied. Et puis comme ça ne suffisait pas vraiment, il s’est offert une quasi passe décisive sur le troisième but dijonnais. Alors certes, au bout du compte ce sont les comiques troupiers Maignan et Ballo-Touré qui ont fait le boulot, mais c’est quand même lui qui décale Sammaritano pour venir pousser les nordistes à la cagade. Tranquille après la pause, il a géré comme les autres, a placé quelques festivals histoire de prouver que la première période n’était pas un accident, puis est allé se mettre au chaud avant la fin. Avec en tête le match à Angers mercredi, qui déterminera peut-être qui de lui ou de Kwon finira meilleur buteur du DFCO sur la phase aller !Remplacé à la 77e minute par Balmont (non noté). Rentré avec une hargne et une envie de jeune premier, il s’est surtout distingué par un magnifique geste en fin de match : accompagné de Sliti, il est allé saluer les quelques supporters lillois qui avaient bravé le froid bourguignon (et le niveau cataclysmique de leur équipe) et leur a filé son maillot. Ces mêmes supporters nordistes qui l’avaient d’ailleurs acclamé à son entrée sur le terrain. C’est beau. Respect.
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Reynet (6,5) : une grosse pensée pour lui tout au long du match. Vu comme on se caillait les valseuses en tribune, avec trois polaires, deux paires de chaussettes et un bonnet de Noël sous les fesses, on imaginait sans peine comment il devait se peler, surtout pendant toutes ces longues minutes où les lillois ne se sont pas approchés de sa cage. Résultat, sur les rares interventions qu’il a eu à faire, il s’est employé comme jamais : deux belles sorties dans les pieds de Pépé (59e et 78e), une horizontale sur une frappe de Mendes (33e) et même une envolée spectaculaire sur une frappe de Malcuit (24e)… qui était hors-jeu. De quoi se réchauffer un tantinet… et glaner sa deuxième clean sheet de la saison. Un beau cadeau de Noël en avance.
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Chafik (6,5) : pas loin du niveau d’un Evra version marseillaise face à Guingamp, il avait tout intérêt à prouver que son avenir à lui ne se résumait pas faire des vidéos Instagram déguisé en panda. Et il l’a fait. Après avoir laissé un peu trop de champ à Ponce et Benzia sur les premières minutes, il a resserré les boulons de suite et a cadenassé son couloir à triple tour. La seule action lilloise dangereuse venant de son côté a eu lieu alors qu’il était resté sur le carreau au milieu de terrain. Ça en dit long ! Et comme il a fini par s’ennuyer un peu derrière, il est venu montrer à Ballo-Touré ce que ça voulait dire un latéral qui apporte le surnombre offensif. Bref, nous voilà rassurés, ce n’est pas encore demain qu’on le verra tracter des jeeps avec le même sourire que ton pote lors de votre dernière prise de champis à Amsterdam. Ouf.
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Yambéré (7,5) : la légende raconte qu’il existe, au cœur de la capitale bourguignonne, à quelques encablures du centre d’entraînement de l’équipe de foot locale, un petit cours d’eau appelé le Suzon. Et que tout joueur qui y plonge les pieds voit instantanément ses péchés lavés et retrouve son meilleur niveau. Quoi je divague ? En-dessous de tout à Guingamp, un tour dans le Suzon et un roc infranchissable contre Lille, vous pensez sérieusement que c’est juste une coïncidence ? Naïfs ! Bref, rivière magique ou pas, l’ancien bordelais a rendu une copie parfait face au LOSC. Impérial dans ses interventions, il s’est montré très précieux à la relance, avec du mouvement vers l’avant et des passes précises. Touché au genou en fin de première période, il a finalement pu tenir sans problème sa place jusqu’à la fin du match. Et après vous me direz qu’il n’y a rien de magique là-dedans…
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Djilobodji (7) : la sérénité incarnée. Certes, il faut reconnaître qu’en face, il n’y avait pas de quoi trembler des genoux. Encore fallait-il faire sérieusement le taf, sans tomber dans la facilité ou l’attentisme. De ce côté là, il a été irréprochable. S’il n’a pas souvent été mis en danger, il est intervenu à bon escient quand il le fallait, histoire de tuer dans l’œuf tout velléité lilloise de priver Baptiste Reynet de sa deuxième clean sheet de la saison. Avec un peu plus de réussite, il aura même pu faire gagner un place au classement au DFCO en inscrivant un 4e but mais sa tête décroisée sur un corner parfait de Sliti a fui le cadre (83e). Un match pépère mais maîtrisé de bout en bout.
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Rosier (6,5) : il a vécu une expérience assez étrange au cours de ce match. L’impression récurrente de jouer contre son double maléfique. Un autre latéral (reconverti pour l’occasion en ailier), peroxydé et (soi-disant) bon techniquement, qui venait régulièrement arpenter son couloir. Mais cette bizarre impression de dédoublement passé, il a vite compris que le vis-à-vis en question, un certain Kevin Malcuit, n’était qu’une pâle imitation et il a mis un point d’honneur à ne jamais le laisser passer. Ça ne relève pas de l’exploit vu le niveau de l’ancien stéphanois sur ce match, mais le résultat est impeccable. Et comme Chafik, il y est allé de son petit cours d’apport offensif, en multipliant les appels dans son couloir et en s’offrant une belle occasion à la 75e, bien repoussée par Maignan.
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Amalfitano (5,5) : c’est bien parce qu’on est gentil qu’on lui file plus que la moyenne. Car franchement, cette prestation… il a loupé au moins trois passes ! De sa part, c’est intolérable ! Plus sérieusement, il a été moins en vue que lors des précédents matchs, d’une part car le jeu est beaucoup passé par les côtés, mais aussi car il a réalisé un gros travail de l’ombre. C’est peu de dire qu’il a gêné les transmissions lilloises. Les milieux nordistes ont déjà un peu de mal à se trouver les uns les autres en temps normal, mais avec un tel poison qui vous coupe chaque espace, ça devient mission impossible. Sinon, il s’est offert la passe décisive la plus vicieuse de l’histoire, avec ce coup-franc joué pour Saïd alors que les lillois étaient en train de vérifier le nombre de brins d’herbe au centimètre carré de pelouse. Ayant fait assez de mal comme ça, il a fait semblant d’être blessé pour sortir à la pause. Remplacé à la mi-temps par Marié (4,5). Comme toi quand tu t’es dis que tu pouvais trouver mieux que la petite rousse qui te faisait de l’œil en 5ème et que dix ans après tu la vois gagner Miss France. Une occasion loupée. Auteur d’un début de saison intéressant, il avait l’occasion sur cette mi-temps de prouver qu’il pouvait retrouver une place dans le onze de départ. Mais il a réalisé l’exploit de se faire bousculer par l’entre-jeu lillois. Un manque d’impact flagrant et des hésitations coupables. Plus intéressant sur les phases offensives, il n’a néanmoins par marqué de point sur ce match. Comme toi quand tu as voulu envoyer un sms à la dite rousse et que c’est Dédé, 45 ans, routier, qui t’as répondu : « faux numéro, mais envoie ta photo quand même ». Moche.
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Abeid (6,5) : il convient de rester calme. Un match abouti, c’est appréciable, mais il faut du temps pour revenir d’une grosse blessure. Il est impératif d’être patient et de savoir raison garder. Mais bordel de nom de dieu de couille, qu’est-ce que ça fait du bien de le voir enfin faire un match digne de lui !! A croire que cette passe décisive, qui doit autant à sa vision du jeu et au talent de Saïd qu’aux problèmes localisation spaciale d’Edgar Ié, a été le déclic qui lui manquait. Présent dans l’impact, à la récupération, dans les remontées de balles et il est monté en température à mesure que celle de l’air baissait et on a vu, par bribes, revenir le joueur qui nous avait arraché des jurons d’admiration la saison passée. Abeid II, le retour ?
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Kwon (5) : pourtant son papa boulanger a du lui expliquer : tu peux faire la meilleure pâte du monde, si t’oublie la levure, ton pain sera foiré. Et après, ça donne ce résultat, magnifiquement résumé par Messire Karadoc à l’issue d’une tirade sur l’impact du temps et de la température de cuisson : « c’est de la merde ». Sans aller jusque-là quand même, ce n’est pas sans analogie avec la prestation du coréen. Des prises de balles à envoyer ad patres toute la défense lilloise, des coups de reins à faire se disloquer les colonnes vertébrales de ses adversaires mais, au bout du compte, un jeu brouillon, un ballon parfois trop porté et des choix peu inspirés qui enlevé tout aspect décisif à ses actions. Dommage, car autrement il a apporté beaucoup de vitesse au jeu dijonnais. Il a semblé étonnement cramé assez tôt en deuxième période et est logiquement sorti à l’heure de jeu. Remplacé à la 61e minute par Sliti (non noté). Est-ce par respect pour ses anciens supporters, dont il ne voulait pas aggraver le dépit, qu’il a semblé jouer avec le frein à main ? Vu que lui aussi est allé aimablement salué le kop lillois en fin de rencontre, ce n’est pas impossible. Malgré ce rythme un poil léger par rapport à ses habituelles fulgurances, il a tout de même amené la vitesse et la percussion que Kwon ne parvenait plus à produire en seconde période. Encore quelques minutes par-ci par-là et il sera fin prêt pour ré-attaquer pied au plancher pour les matchs retours. Le « total régal » de beIN Sport va enfin retrouver de l’intérêt.
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Sammaritano (6) : un tir tout mollasson mais qui fini au fond grâce au talent hors norme de l’arrière garde lilloise. Fallait tout de même être là pour le faire, ce tir. Et être là, il sait faire. Être partout, même. Bon, parfois nul part aussi, à force de courir dans tous les sens, ça arrive. N’empêche que face au LOSC, il a été increvable. En deuxième période, il a mis au supplice le côté gauche lillois, en plaçant quelques accélérations qui ont fait passer des frissons dans la colonne de Maignan. Le bon geste, de sa part ou de celle de ses coéquipiers, a malheureusement été trop absent pour donner à ces actions une autre saveur. Mais bon, au final, il s’en fiche, il avait d’autres soucis en tête. Le même soucis qui va sûrement agiter la tête d’Olivier Dall’Oglio dans quelques semaines : choisir entre lui, Kwon et Sliti. Bon courage !
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Jeannot (4,5) : Benyamin Mététéhou. Bonne question. Alors autant sur le premier but de Saïd, son appel à contre-temps aide pour mettre la défense dans le vent, autant sur le reste du match, on a un peu plus de mal à comprendre à quoi pouvait bien servir ses déplacements. Car si le garçon a fait vraiment preuve de bonne volonté et a même abattu sa part dans le boulot défensif, on l’a senti sacrément perdu sur le terrain par moment. Était-ce parce qu’il y avait tellement de brèches dans la défense lilloise qu’il ne savait laquelle exploiter ? Ou bien était-ce par un excès d’esprit d’équipe, pour ne pas venir concurrencer Kwon et Saïd dans leur mano a mano pour la place de meilleur buteur ? Reste qu’en tous les cas, il a manqué là une belle occasion de se mettre en valeur, car il y avait fichtrement la place. Trop peut-être ?
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Le match :
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Réaction était attendue et réaction il y a eu. Après la baffe reçu à Guingamp, les dijonnais se sont bien réveillés et bouclent ces 90 minutes sur une victoire propre et nette, avec 3 buts inscrits à domicile pour la 4e fois consécutive, une 5e victoire en 5 matchs à Gaston Gérard et cette fois sans encaisser de but. Dire que le DFCO est intraitable à domicile relève aujourd’hui de l’euphémisme. Tout simplement, à la maison, Dijon est 3e de Ligue 1 (ex-aequo avec Nantes). Seuls le PSG et Monaco font mieux. Rien que ça. Alors certes, l’opposition proposée par le LOSC samedi soir n’était clairement pas la plus coriace que les bourguignons aient eu à affronter cette saison. Mais ça n’enlève rien à la satisfaction de ce résultat.
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Si dans le jeu, l’équipe a déjà fait mieux, avec notamment une seconde mi-temps trop dans la gestion et légèrement ennuyeuse au bout du compte, les satisfactions individuelles sont nombreuses. Wesley Saïd marche sur l’eau, Chafik et Yambéré se sont parfaitement repris de leur sortie de route bretonne, Rosier a cimenté le couloir gauche et Abeid a réalisé sa meilleure prestation depuis son retour de blessure. La satisfaction, au-delà du visage insubmersible proposé à domicile depuis plusieurs semaines, elle est également là lorsque l’on regarde le classement. A l’issue de cette 18e journée, le DFCO pointe à la 9e place, avec seulement 2 points de retard sur le 6e (Nice). Et surtout, 6 points d’avance sur son adversaire du soir, actuellement barragiste, et 9 points sur le premier relégable, Angers.
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Cette même équipe d’Angers que les hommes d’Olivier Dall’Oglio vont aller défier sur leur terrain dès mercredi pour clore cette année 2017 plus que chargée en émotion. Un match qui serait l’occasion parfaite pour les dijonnais de corriger un paradoxe notable. Car s’ils sont 3e du championnat à domicile, ils sont 19e à l’extérieur, avec seulement une victoire au compteur hors de leurs bases. De plus, ils ont une revanche à prendre. La saison passée, malgré une ouverture du score précoce de Sammaritano, le DFCO était reparti avec 3 buts dans la musette et une défaite cinglante. L’heure est venue de rendre la monnaie. Et de passer les fêtes de fin d’année dans la première partie de tableau.
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