Robin Risser : le DFCO pour viser plus haut

Un des plus grands espoirs strasbourgeois, l’avenir du RCSA voire même de l’équipe de France… Lorsque l’on évoque le nom de Robin Risser, les supporters alsaciens sont dithyrambiques. Le jeune portier de seulement 18 ans vient de poser ses valises au DFCO, pour un prêt d’un an et avec une étiquette de numéro 1. Guillaume Vague, supporter strasbourgeois, scout indépendant et ancien gardien en amateur, nous en a dit plus sur celui qui aura la lourde tâche de cimenter l’arrière garde dijonnaise.

Nathan Soudan à l'entraînement sous les couleurs du DFCO

Pur alsacien, né dans la région de Colmar, Robin Risser a rejoint le centre de formation du RCSA dès 2017, à à peine 13 ans. Systématiquement titulaire dans les équipes de jeunes au RCSA mais aussi régulièrement sélectionné en Equipe de France (U16, U18 puis U19), il signe son premier contrat pro à 16 ans et continue sa progression. Au début de la saison dernière, il intègre la réserve (avec laquelle il avait déjà joué 3 matchs lors de la saison 2021/2022), qui évolue en National 3, et en prend même le brassard de capitaine. Il ne portera toutefois celui-ci qu’à 6 reprises car, rapidement, les blessures à répétition puis l’opération et l’absence prolongée d’Eiji Kawashima l’appelleront sur le banc de l’équipe première, comme doublure de Matz Sels. Une nouvelle étape pour celui qui a prolongé en cours d’année son contrat avec le RCSA (il est maintenant engagé avec le club alsacien jusqu’en 2027), même s’il n’aura pas l’occasion de fouler les pelouses de Ligue 1.

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Il faut dire que devant, Matz Sels, aussi performant qu’épargné par les blessures, semble indéboulonnable. Un constat qui pousse la direction strasbourgeoise à envoyer Robin Risser en prêt, afin de lui permettre d’engranger du temps de jeu et de poursuivre sa progression. Pisté par plusieurs clubs, dont Valenciennes en Ligue 2, le jeune homme pose finalement ses valises au DFCO, en National 1, où il retrouvera Benoît Tavenot, qu’il a côtoyé pendant quelques mois lors de l’opération sauvetage menée par Frédéric Antonetti. Un point qui a pu peser dans la balance ? « C’est possible que cela ait joué dans un sens ou dans l’autre : Tavenot a pu glisser le nom de Robin au DFCO et pour celui-ci, ça permettait de ne pas être 100% dans l’inconnu », explique Guillaume Vague. « Mais un gardien a essentiellement des rapports proches avec l’entraîneur des gardiens, c’est très différent d’un joueur de champ. C’est donc peu probable qu’il y ait eu une grande proximité entre Tavenot et Risser, qui aurait été la raison de sa venue à Dijon ».

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Pourquoi le DFCO alors ? D’après Guillaume, « il y a sans doute pas mal de facteurs, mais le fait d’arriver avec un statut de numéro 1, ce qui aurait été moins certain en Ligue 2 par exemple, a probablement joué pas mal ». Un rôle pour lequel il semble avoir de nombreuses qualités. Et notamment un très bon jeu au pied : « il a une bonne technique balle au pied, beaucoup de sang-froid et une bonne lecture du jeu, et il n’hésite pas à jouer en libéro à la relance ». Des atouts qui lui permettent de compter à son actif plusieurs passes décisives, un point intéressant pour le DFCO. Avec les nombreuses erreurs défensives en N1, cette capacité à prendre les défenses adverses à revers par de longues relances précises est une arme indéniable.

Autre point marquant de son jeu : la communication : « c’est un joueur charismatique, qui va beaucoup parler avec les joueurs de champs et guider pour le replacement grâce à sa vision du jeu ». Enfin, dans le style de jeu, Guillaume Vague évoque pour Robin Risser un profil à l’allemande : « peut-être parce que l’Alsace est proche de l’Allemagne et que l’entraineur des gardiens du centre de formation – Simon Panter – est allemand ! ». Plus précisément, un style de jeu basé sur une bonne gestion des 1 contre 1, avec des sorties très rapides au-devant de l’attaquant et une capacité à utiliser son gabarit (1m 93, 82kg) pour occuper le maximum d’espace et laisser le moins d’angle de frappe possible. Pour l’anecdote, on notera aussi que Robin Risser n’est pas maladroit sur pénalty : l’année dernière, lors d’un match de fin de saison avec la réserve du RCSA conte Colmar, il s’illustre en détournant 2 pénaltys au cours de la partie.

Tant de qualités mais aucun défaut ? Guillaume Vague est fan mais il concède quand même « un axe de progression et une inconnue ». Pour le premier, il évoque « le jeu de jambe, l’explosivité, pour aller capter des frappes très excentrées. Il a l’envergure pour mais il peut encore s’améliorer sur l’explosivité ». Quant à l’inconnue, elle concerne sa capacité à performer dans une équipe qui subit, ce qui pourrait être le cas du DFCO cette année, avec un effectif presque entièrement remanié et une défense qui démarrera la saison sans beaucoup d’automatisme. « Jusque-là, Robin a eu l’habitude de jouer dans des équipes qui dominaient, qui avaient la possession et qui tenaient le ballon, que ce soit avec le RCSA ou en Equipe de France. Dans un sens, on pourrait dire qu’il a surtout joué des matchs faciles, même s’il a généralement su se montrer décisif sur les rares grosses occasions adverses dans des matchs où il n’était pas très sollicité, ce qui n’est pas forcément évident », explique Guillaume. Nul doute que la donne sera assez différente avec le DFCO cette saison mais c’est justement tout l’intérêt pour le jeune gardien de relever le défi dijonnais : « Robin va devoir sortir de sa zone de confort, c’est essentiel pour qu’il poursuive sa progression. A lui de prouver qu’il est en capable mais je ne me fais pas de soucis, je pense qu’il a le mental pour ».

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A seulement 18 ans, dans une équipe sans automatisme et au sein d’un club en dépression depuis plusieurs saisons, Robin Risser va devoir effectivement faire preuve d’une grande solidité d’esprit pour conserver la sérénité essentielle au poste de gardien. C’est sans doute là la principale incertitude, tant pour lui que pour le DFCO mais aussi tout l’intérêt de ce prêt. Si le pari est réussi, nul doute que les supporters dijonnais, strasbourgeois et le joueur lui-même auront de quoi se réjouir.

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