Lorient 3-2 DFCO : Ascenseur émotionnel

Comme un mauvais grand 8, ça monte, ça descend, ça monte, ça part en vrille et à la fin, on gerbe. Revenus au score dans une superbe remontée pleine d’orgueil à la mi-temps, Dijon finit par s’incliner à la dernière minute et relance un concurrent direct au maintien. Ascenseur émotionnel, montées de chaleur, et descente de plus en plus menaçante.

LE MATCH

Face au dernier du championnat, Linarès mise sur un 4-4-2 sans Celina mais avec un duo Baldé-Konaté en attaque. Chouiar, qui a fait part de ses envies de départs, est sur le banc, tout comme Lautoa tandis que Diop est aux côtés de Ndong au milieu. Sammaritano est de nouveau titularisé.

L’entame de match est à l’avantage des Dijonnais. Les Rouges dominent la possession de balle (61% la première demi-heure) et ont le temps de poser leur jeu et de mener des attaques placées. Tout en dominant le ballon, ils se montrent également plus dangereux en contre, sans être assez incisifs. En face les Lorientais en bloc bas sont volontaires mais assez brouillons à la récupération.

Dans ce “match de la peur”, aucune équipe ne veut subir et les deux formations tentent beaucoup, ratent pas mal aussi mais peuvent se le permettre : aucun des deux n’est intraitable dans ses punitions. Dijon d’abord, qui n’ouvre pas le score ni sur la chevauchée mal conclue de Baldé côté gauche (3e) ni sur la frappe de Konaté seul à la retombée d’un corner (6e). Lorient non plus ne punit pas, Boisgard rate le cadre (8e) et n’arrive pas à construire malgré les approximations défensives dijonnaises.

Le trou d’air

A la demi-heure de jeu, c’est la grosse chute de tension chez les Dijonnais. Les Merlus reprennent du poil de la bête et arrivent à se montrer dangereux face à des Bourguignons soudain si fragiles. Ndong et Racioppi se cotisent pour offrir un super cadeau à Lemoine : le milieu gabonais adresse un étrange ballon en retrait à son gardien, qui tente de relancer dans l’axe directement sur le capitaine breton. Racioppi se reprend en sauvant le ballon d’une belle claquette.

Un cadeau c’est déjà bien, mais maintenant d’autres dijonnais vont en donner un deuxième, décisif celui-là. Sur le corner suivant, Ecuélé-Manga s’interpose et alors qu’il a tout son temps, dégage le ballon plein axe directement dans les pieds de Chalobah. Le joueur prêté par Chelsea est totalement seul et a tout le temps d’ajuster sa frappe enroulée : c’est alors que Baldé se jette et dévie le ballon, prenant à contre-pied un Racioppi impuissant (1-0, 31e). Derrière les Dijonnais multiplient les pertes de balles tandis que les Merlus profitent du momentum, Gravillon de la tête manque d’enfoncer le clou, Racioppi reçoit le cuir directement dans les bras (35e)

Le sursaut d’orgueil

Mais alors qu’on y croit plus, que tous les supporters se voient perdre face à la pire équipe du championnat, les joueurs vont totalement renverser la situation avant la mi-temps et retourner la dynamique en leur faveur. Les deux fautifs (au moins par la malchance) du but lorientais vont marquer et conclure la réaction d’orgueil des hommes de David Linarès. Sur un mauvais dégagement, Boey s’arrache et récupère le ballon, déborde côté droit et centre parfaitement sur le capitaine BEM resté à l’avant après un coup franc. Le défenseur gabonais égalise face à son ancien club (1-1, 40e).

Deux minutes plus tard, c’est au tour de Baldé de s’illustrer. Au départ et à la conclusion de l’action : l’attaquant prolonge sur Diop, qui en une touche lance Sammaritano en profondeur côté gauche. Baldé remonte tout le terrain, double tout le monde, arrive à passer son corps devant Morel et en position idéale, n’a plus qu’à pousser au fond des filets la passe de Sammaritano donnée dans le bon tempo (2-1, 42e). Un fantastique retournement de situation qui n’est pas sans rappeler la victoire contre Nîmes fin décembre, aussi face à un concurrent direct.

La redescente…

La réaction aura été fabuleuse, mais la deuxième mi-temps sera famélique, et la fin catastrophique pour Dijon. Les Merlus reviennent avec bien plus d’intentions, enchaînent les mouvements efficaces et les occasions franches jusqu’à l’égalisation. Sur un copier-coller symétrique de l’action précédente lorsque Wissa avait été servi seul sur son côté et avait donné une frappe déviée à deux doigts de lober Racioppi, cette fois c’est Delaplace qui est lancé sur la droite.

Sur le côté totalement délaissé par Diop et Ngonda, il a tout le temps de s’appliquer pour adresser un centre calibré sur Moffi pour recoller au score (2-2, 58e). Après avoir été rallumée de manière flamboyante, voilà que la flamme s’atténue déjà…

Au milieu du marasme de jeu haché entrecoupé des coups de sifflets de l’arbitre : une lueur d’espoir. Le lorientais Étienne, très en retard, écrase sa semelle sur Dina. L’arbitre sort directement le rouge : Dijon croit affronter des locaux réduits à 10, mais la vidéo intervient et amène M. Dechepy à revenir sur sa décision (l’impact n’étant pas au-dessus de la malléole donc ne méritant pas plus que le jaune, merci à @nathdillen).

Derrière, les Dijonnais ne font plus que subir les laborieuses offensives lorientaises. Sur un bond de lapin en avant, Coulibaly met hors-jeu Wissa et Moffi qui filaient au but (68e). Le passage en 4-2-3-1 et l’entrée de Celina n’y changent rien, les Rouges ne sont pas tranchants, n’amènent que trop rarement le ballon dans la moitié de terrain adverse et n’y sont jamais assez nombreux pour espérer créer des décalages.

Pour finir la sentence tombe, froide, au bout du bout des 6 minutes d’arrêts de jeu. Sur une des toutes dernières actions, Le Fée centre sur Gravillon pour une tête puissante : Racioppi est sur la trajectoire mais emmène dans ses bras le ballon jusque derrière la ligne. Terrible pour les Dijonnais et son jeune gardien, pourtant auteur d’une superbe parade face à la frappe lourde de Moffi quelques minutes plus tôt.

La conclusion du match est cruelle pour les Dijonnais, mais le bilan comptable pas immérité au vu de l’incapacité de l’équipe a dominé sur la longueur une des formations (si ce n’est la formation) la plus faible de Ligue 1. A l’issue de cette piètre performance, le DFCO voit revenir Lorient à sa hauteur, et stagne à 15 points tout en bas du classement accompagné de Nîmes et son adversaire du soir. Avec de surcroît un match d’avance sur ses compagnons de mauvaise fortune.

LES NOTES

L’Homme du match : Boey (5.8)

Le seul et unique joueur du DFCO à mériter une note supérieure à la moyenne. Il a su faire ce qu’on attend d’un défenseur latéral : un centre tir très dangereux, une passe décisive pour son capitaine, et une prestation défensive correcte malgré le naufrage à l’arrière.

Racioppi (3.1) : Fautif sur l’ultime action, son match n’est pas entièrement raté non plus. Mais on s’attend forcément à mieux de sa part, le connaissant. Après sa boulette à Lens, il a enchaîné 3 mois de très haut niveau… Moteur à réaction ?

Écuélé-Manga (4.9) : Sans son but, le défenseur central aurait de nouveau écopé d’une note bien faible, décevant lorsqu’on connaît son niveau lorsqu’il est à son prime. Burnout Écuélé-Manga ?

Coulibaly (4.1) : On ne peut pas être excellent à chaque match, surtout quand on est aussi brouillon dans la relance. Ca tombe bien, le gouvernement à prévu quelque chose à ce sujet…

Ngonda (2.9) : Parmi les nombreuses absences, celle de Glody le Maestro dans son couloir gauche était la plus retentissante. Attendez une minute… On me dit qu’il a bel et bien joué, et qu’il a créé une occasion grâce à un double contact ?

Ndong (2.9) : «Je ne vois pas qui on va battre […]. On a été catastrophiques». Lucide, à défaut d’être un bon milieu de terrain.

Diop (1.6) : un réel message d’espoir pour tous les jeunes qui rêvent de devenir footballeur. Vous n’avez pas besoin d’être doués techniquement, ni même d’être particulièrement intelligents pour devenir professionnel, la preuve ! Remplacé par Lautoa (79e), qui a failli se faire exclure en moins de 60 secondes. Une performance à ne pas oublier.

Dina-Ébimbé (1.9) : Décisif sur le second but… Et c’est à peu près tout. On a cru que la faute qu’il avait provoqué nous avait placé en supériorité numérique, mais l’arbitre a bien fait son travail, pour une fois. Remplacé par Celina (72e), pas plus inspiré et en manque cruel de soutien.

Baldé (5) : buteur sur sa seule tentative et très remuant, lui n’a pas chômé en Bretagne. #OneManTeam. Remplacé par Dobre (88e), pour le plaisir.

Sammaritano (4.5) : passeur décisif et 4 passes clés à son actif. Il n’a pas été le plus ridicule, et mérite bien une petite mention honorable. Mais est-ce qu’une équipe qui a besoin d’un Frédéric Sammaritano pour créer une quelconque occasion a sa place en Ligue 1 en 2021 ? Remplacé par Assalé (72e), qui n’a pas réellement eu d’influence sur le jeu, tant nous étions sur le reculoir.

Konaté (2.7) : à la peine pendant tout le match, il n’a pas été mis dans les meilleures conditions pour s’exprimer. Mais c’est embêtant d’avoir aussi peu d’influence sur le jeu, en particulier quand les créateurs sont aux abonnés absents.

MOYENNE : 3.6

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