Paul Delecroix. Un nom qui ne sonne pas inconnu aux oreilles de tous les plus fidèles suiveurs du championnat français de football, puisque le Picard a navigué à travers les différents échelons dans sa carrière. Fort d’une riche expérience à tous les niveaux, notamment dans ce difficile championnat de National, et au lendemain d’une excellente saison avec les Chamois Niortais (troisièmes avec 58 points en 2023-2024), le désormais dernier rempart dijonnais aura pour mission de redonner ses lettres de noblesse à la forteresse Gaston-Gérard.
Démarrant véritablement sa carrière au sein de la formation deux-sèvriennes, Paul Delecroix a connu de nombreuses étapes dans sa carrière (Amiens, Niort, Lorient, Metz, Annecy, Châteauroux), qui l’auront notamment mené jusqu’au plus haut échelon du football français. Avant de revenir à 34 ans dans le club où tout a commencé.
« Il incarne parfaitement tout ce qu’il fallait pour que Niort réussisse sa saison : sérieux, implication, talent »
Mué par le désir de réitérer l’exercice 2011-2012 (deuxième place et donc promotion en Ligue 2 pour le Chamois Niortais Football Club), il participa grandement à l’installation des Chamois dans un fauteuil de favori pour la montée, parvenant à obtenir une certaine stabilité dans les résultats, aux dépens des trois autres ex-pensionnaires de Ligue 2. Une prouesse lorsque l’on sait que tous ces transferts de retour aux sources génèrent nécessairement une attente souvent démesurée, avec une nette tendance à briser ces légendes d’antan.
« Son retour parmi nous a très bien été perçu, encore mieux lorsqu’on a vu ses prestations. C’est probablement le meilleur gardien de National. À mes yeux, il n’a rien à envier à une partie des gardiens de Ligue 2. Il incarne parfaitement tout ce qu’il fallait pour que Niort réussisse sa saison : sérieux, implication, talent.»
La fin de saison est connue de tous : Niort manque de justesse la montée, accusant le coup, notamment, d’une défaite contre leur concurrent direct, Martigues, pour seulement leur deuxième revers à domicile de la saison. Une défaite d’autant plus cruelle pour eux car lors de l’avant-dernière journée, cette même formation martégale s’écroulait dans les ultimes secondes à Gaston-Gérard. Pourtant, à l’heure où il est normal pour beaucoup de refaire le film de la saison et de chercher les causes de cet échec, et alors même que le rôle de gardien dispose d’une certaine ingratitude, pas question de tirer sur l’Amiénois.
« Paul était clairement un moteur »
« Paul était clairement un moteur. Cela peut paraître étonnant lorsque l’on regarde le nombre de buts encaissés (42, 13 de plus que Martigues), mais c’est sans doute le joueur qui nous a rapporté le plus de points cette saison. Capable d’arrêts réflexes à tout moment, une capacité de jeu long correspondant au système de Philippe Hinschberger. Il a fait une saison pleine.»
Des propos qui ne peuvent que nous rappeler, sans comparaison aucune, l’époque où le DFCO terminait dans le milieu de tableau de Ligue 1, avec certes, énormément de buts concédés, mais une grande volonté dans le jeu (Niort a terminé meilleure attaque du championnat). Et si Dijon pouvait se permettre de rêver à nouveau de ces années-là, même à un échelon plus modeste ?
Une anticipation qui lui fait défaut ?
« Le seul défaut que je pourrais lui donner, c’est le fait que, parfois, il anticipe un peu trop, et il se fait donc prendre à défaut. Mais c’est à la marge : il a été bien meilleur que nos gardiens en Ligue 2 sur cette dernière décennie.»
À 35 ans, le portier aux 10 clean-sheets la saison passée va désormais faire équipe avec une défense centrale qui devrait être un peu retravaillée suite au départ d’Axel Drouhin et aux projets de Baptiste Ridira. Il va pouvoir transmettre sa sérénité et toute sa connaissance du haut niveau – et surtout de ce championnat – au sein de l’effectif dijonnais, pour qu’il puisse vivre, pourquoi pas, une nouvelle accession en Ligue 2.
« Son départ est forcément une nouvelle qui nous attriste. Mais on ne peut que comprendre son choix d’aller ailleurs au moment où le club des Chamois vit peut-être ses derniers jours en professionnel. Un joueur n’a aucun intérêt à rester dans un club en train de couler, surtout lorsque la direction elle-même ne cherche pas à te garder ou à te donner de vision à court terme.»
Épaulé par toute une vague de supporters dijonnais qui, historiquement, a souvent eu beaucoup d’affect pour ses gardiens, et par Magno Novaes dont le sérieux et l’implication dans son travail ne semblent plus à prouver, tout est réuni pour que Paul Delecroix s’épanouisse pleinement dans la capitale des ducs de Bourgogne et nous fasse vivre une belle saison, pour lui, pour nous, et aussi sûrement, dans son cœur, pour les Chamois, pour qui nous ne pouvons souhaiter, en tant que supporters, que le meilleur dans cette tempête.
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