[DEBRIEF] L1, J34 : DFCO – Lyon (2-5)

Certes, le DFCO a perdu. Certes, le DFCO enregistre une deuxième défaite d’affilé à domicile. Certes, les dijonnais n’auront finalement pris qu’un maigre point cette saison face au top 4. Et bien sûr, comme trop souvent face à l’OL, l’arbitrage est encore en débat. Mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel est que le DFCO a offert un magnifique spectacle, que Sliti a claqué un doublé, que le club est officiellement maintenu et que le top 10 est toujours en ligne de mire.

Auteur d’un doublé, Naïm Sliti a réalisé un match exceptionnel

Les joueurs :

L’Homme du match : Sliti (9) : il n’était pas loin de pouvoir prétendre à cette distinction après le nul à Nantes, tant sa technique avait fait mal à l’arrière-garde des Canaris. Cette fois, c’est incontestable. Auteur d’un doublé plein de spontanéité et de vista, qui a à chaque fois fait vibrer l’espoir dans les travées de Gaston Gérard, le Tunisien a survolé la rencontre, faisant courir des frissons dans la défense lyonnaise à chaque fois qu’il avait le ballon. À ce poste de meneur de jeu qui lui va décidément comme un gant, il a été à la baguette de la plupart des offensives dijonnaises, n’hésitant jamais à revenir chercher le ballon plus bas et dans toutes les zones du terrain et à offrir des solutions à ses coéquipiers soit dans l’axe soit sur les côtés. Avec ces deux buts, il porte son total à 5 réalisations, pour autant de passes décisives. Et surtout, le DFCO étant à présent officiellement maintenu, toutes les conditions sont validées pour que l’option d’achat obligatoire soit activée, faisant du numéro 10 un joueur du DFCO à part entière. Une sacrée bonne nouvelle.

Remplacé à la 85e minute par Massouema (non noté), qui est rentré alors que ses coéquipiers étaient déjà résignés et qui n’a pas pu rallumer la flamme, si ce n’est celle de certains supporters.

Reynet (6,5) : il a tout donné, en se montrant décisif à de nombreuses reprises, notamment face à Fékir (17e, 34e, 45e, 61e). Mais au final, il en a pris 5 dans la musette. Un score difficile à avaler pour le portier dijonnais, qui s’est montré à la hauteur mais a été beaucoup trop lâché par sa défense et pas aidé par les coups du sort (la main non sifflée de Rafael sur le premier but, la frappe d’Aouar détournée par Rosier sur le deuxième). Frustrant.

Rosier (5) : malchanceux sur le deuxième but lyonnais, où il trompe son gardien en détournant involontairement la reprise d’Aouar, le latéral a néanmoins globalement fait le job en défense. À l’exception de cette action malheureuse, il a très bien contenu le jeune ailier lyonnais et s’est également montré convaincant à plusieurs reprises face à Fékir. Offensivement il a été par contre trop timoré, son seul fait d’armes étant ce centre, mal repoussé par Marcelo, qui s’est ensuite transformé en passe décisive pour le deuxième but de Sliti.

Varrault (5,5) : durant 45 minutes, le capitaine dijonnais a été, de loin, le meilleur défenseur côté bourguignon. Auteur de plusieurs interventions décisives et pas aidé par un Djilobodji méconnaissable, il n’a à se reprocher que son marquage sur le premier but lyonnais, son retard sur Depay étant néanmoins du, probablement, au fait qu’il s’attendait à ce que l’arbitre sanctionne la main de Rafael au départ de l’action. Gros coup dur pour lui en fin de première mi-temps, lorsque sur une énième intervention, il s’est claqué aux ischio-jambiers. Une blessure probablement synonyme de fin de saison mais pas, on l’espère, de fin de carrière, pour celui qui, à 38 ans, semblait disposé ces derniers jours à briguer une prolongation. Il mérite une autre sortie que celle-ci. Aller Cédric, signe !

Remplacé à la 45e minute par Yambéré (4,5). Auteur d’une entrée correcte, avec des bonnes interventions sur les actions placées côté lyonnais, il n’a néanmoins pas su faire preuve de ce supplément d’âme qui avait permis à Cédric Varrault de maintenir un semblant de solidité dans une défense dijonnaise amorphe. De plus, il a été à deux reprises fautif dans le repli défensif, sur le troisième but lyonnais où il est aux abonnés absents, et sur le quatrième où il revient bien mais oublie ensuite Bertrand Traoré. Pas l’assurance tous risques.

Djilobodji (1,5) : le double en négatif du joueur brillant la semaine passée pour ses retrouvailles avec le public nantais. Un match catastrophique de bout en bout. Très fébrile dès le début de la partie, il a multiplié en première période les erreurs de relance et les interventions manquées. Heureusement, à ce moment-là, Cédric Varrault était là pour combler les brèches, aidé parfois par Reynet. En deuxième mi-temps, il n’a pas été plus inspiré, et c’est notamment sur une énième de ses pertes de balle que démarre l’action du quatrième but lyonnais. Alors certes, il aurait pu marquer un but d’anthologie si son retourné acrobatique n’avait pas été repoussé par la défense lyonnaise. Sauf que ce n’est pas ce qu’on lui demande. La fin de saison est très compliquée pour l’ancien nantais et le côté psychologique y a sans doute sa part, entre l’échéance du mondial en Russie, où sa présence avec le Sénégal n’est pas actée malgré son récent retour en sélection, et son avenir, alors que le Sunderland AFC, avec qui il est toujours sous contrat jusqu’en 2020, vient d’être officiellement relégué en League One, la D3 anglaise.

Haddadi (2) : sur une très bonne série depuis plusieurs matchs, le tunisien est cette fois passé totalement au travers de son match. Si offensivement il s’est montré intéressant par intermittence, avec toujours une bonne qualité de centres, il a en revanche perdu beaucoup trop de ballons et a souffert le martyr dans son couloir gauche face aux déboulés de Traoré, dont il a du mal à contrer le gabarit et la vitesse. Plus malchanceux qu’autre chose sur le cinquième but lyonnais, où il contre bien Traoré avant que le ballon ne revienne sur Cornet, il est toutefois fautif sur les troisième et quatrième, en étant mal placé et trop loin dans le repli défensif.

Amalfitano (7) : énormément d’activité et de tranchant à la récupération, de bonnes inspirations dans les transmissions, autant dans le jeu court que dans le jeu long et à nouveau, comme contre Nantes, cette position de sentinelle sur les relances et les phases défensives, qui a, par moment, permis à sa défense de souffler un peu. Globalement, un match bien maitrisé, avec un niveau de justesse technique très élevé mais auquel il nous a tellement habitué qu’on finit par ne plus le remarquer. On pourra seulement lui reprocher de s’être fait si facilement éliminer par Fékir sur le troisième but lyonnais.

Marié (5) : un match globalement sérieux, avec de bonnes transmissions sur les phases offensives, souvent à une touche de balle, une grosse présence dans le pressing et de bonnes récupérations sur les deuxièmes ballons. Sur les contres lyonnais, il s’est par contre montré trop friable. C’est particulièrement le cas sur le troisième but lyonnais, où il se fait enrhumer par Fékir mais ne fait pas faute sur le capitaine lyonnais, alors que dans cette configuration, il n’aurait écopé que d’un carton jaune. Cet éternel manque de vice qui lui fait souvent défaut.

Sammaritano (3,5) : un nouveau match médiocre pour le lutin dijonnais. Mis à part sa belle frappe à la 22e qui a obligé Lopes à la parade, il n’a pas apporté grand-chose dans le jeu. Un peu comme à Nantes, il s’est beaucoup donné, a beaucoup couru, a touché des ballons mais a semblé trop souvent à contre-temps et a multiplié les erreurs techniques. De plus, il se fait manger par Rafael sur l’action du deuxième but lyonnais. Insuffisant.

Remplacé à la 87e minute par Chafik (non noté), qui n’a pu que constater les dégâts.

Kwon (6) : ses appels, ses prises de balles et ses combinaisons ont été précieuses, notamment côté gauche. Lorsqu’il ne touchait pas le ballon, ses déplacements ouvraient des espaces pour ses coéquipiers, les défenseurs lyonnais ayant bien compris qu’il ne fallait pas le laisser seul. Auteur d’une belle frappe à la 58e qui a flirté avec la lucarne de Lopes, il aurait dû bénéficier d’un pénalty quelques minutes plus tard (66e), suite à une faute de Mendy. Certes, le contact n’est pas énorme et sans doute le sud-coréen tombe-t-il un peu trop facilement. Mais, un peu comme pour le pénalty refusé à Sammaritano à Marseille, il n’en reste pas moins qu’il y a bien faute dans la surface. En fin de match, il a un peu perdu en lucidité, rien d’illogique vu les efforts consentis.

Saïd (5) : un match seul en pointe, ce n’est jamais facile pour un attaquant. Encore moins quand l’attaquant en question s’appelle Wesley Saïd, qu’il est habitué à jouer en ailier ou en 9 et demi, qu’il toise 1m71 pour 65kg et qu’il se retrouve confronté à Marcelo (1m90, 80kg). L’ancien rennais a donc fait ce qu’il a pu et plutôt pas mal au vu des circonstances. Ne pouvant pas lutter au duel physique contre l’arrière-garde lyonnaise, il a pas mal décroché pour proposer des solutions et des relais à ses milieux et a souvent appelé en profondeur. Lui aussi aurait dû bénéficier d’un pénalty, encore plus flagrant que celui sur Kwon et sans exagération aucune de sa part, pour une faute de Rafael. Ce dernier aurait d’ailleurs dû écoper pour ce geste d’un deuxième jaune synonyme d’expulsion. Le jeune attaquant se consolera surement en apprenant que des émissaires du FC Valence étaient présents en tribunes pour le superviser.

Frédéric Sammaritano peut légitimement se désoler, tant l’arbitrage a été catastrophique et en défaveur du DFCO

Le match :

Inutile de revenir sur les multiples erreurs d’arbitrage qui ont émaillé ce match. Elles ont été évoquées plus haut, elles ont été analysées et validées par la grande majorité des observateurs et ont une nouvelle fois donné lieu à des polémiques puériles, avec en chef de file un Jean-Michel Aulas décidemment de moins en moins en phase avec la réalité. Non, inutile d’en dire plus. Tâchons plutôt de regarder objectivement ce match.

Au fond, et même si un pénalty, une égalisation à 3-3 et une expulsion de Rafael auraient sans doute beaucoup changé la fin de match, la victoire lyonnaise n’est pas imméritée. L’OL a dominé dans la possession de balle et la précision technique et surtout, la défense dijonnaise a été beaucoup trop perméable pour espérer un résultat positif face à une telle armada. Néanmoins, dans le jeu, le DFCO a une nouvelle fois été très agréable à suivre, avec à la baguette un Naïm Sliti en pleine bourre. Un jeu d’attaque fluide, rapide, léché et surtout, au global, un magnifique spectacle, de la part de deux équipes joueuses, que seule la bêtise arbitrale (et aulasienne) a gâché.

De plus, cette défaite ne change pas grand-chose au tableau de marche dijonnais. Déjà statistiquement maintenu, le DFCO l’est à présent officiellement suite aux défaites de Lille et de Troyes. Plus haut, les défaites de Bordeaux et Montpellier et le nul de Nantes laissent les dijonnais, toujours 12e, à quatre points seulement de la 8e place. Finir dans le top 10 reste donc clairement faisable, d’autant que le DFCO a devant lui un calendrier intéressant : deux confrontations contre des concurrents directs pour ces places, Bordeaux samedi à l’extérieur puis Guingamp la semaine suivante à domicile, suivies par deux matchs contre des équipes de bas de tableau, à Lille face un LOSC à deux doigts du précipice, et à domicile pour clôturer la saison face à un SCO d’Angers qui, après avoir craint pour sa survie dans l’élite, pourrait se relâcher une fois le maintien officiellement acquis.

Alors que dans quelques jours le DFCO va fêter ses 20 ans, le club est train de boucler une saison historique, avec un deuxième maintien en Ligue 1 d’affilé et une possible place dans le top 10, pour seulement la troisième saison des dijonnais dans l’élite. Et ça, c’est bien plus important que les cagades de M. Schneider.

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