Brahim Thiam : « Est-ce que Dijon a les armes pour se maintenir ? Largement ! »

Passé par le Red Star, Istres, Caen ou encore le Stade de Reims, en Ligue 1 comme en Ligue 2, Brahim Thiam est un fin connaisseur du championnat de France. Aujourd’hui consultant Ligue 1 pour beIN Sports, l’ancien défenseur a répondu à nos questions, afin de nous donner son avis sur le DFCO et d’évoquer quelques souvenirs.

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Comment juges-tu la saison du DFCO et notamment les points forts et les points faibles de l’équipe ?

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J’ai une opinion assez positive cette année. Dijon est une équipe bien équilibrée, notamment avec les modifications qui ont été apportées à l’effectif. Il fallait apporter plus de qualité en défense et ça a été fait avec un garçon comme Bruno (Ecuele Manga). Au milieu également, il y avait besoin de quelqu’un qui tienne le ballon et qui ait une grosse activité, ce qu’a apporté Ndong. Le gros point fort de l’équipe, c’est l’effectif en attaque. Je pense qu’il y a longtemps qu’il n’y avait pas eu une aussi bonne attaque à Dijon, en termes de qualité et de quantité. Des garçons comme Cadiz ou Baldé étaient pistés par de plus gros clubs. C’est une réussite de les avoir à Dijon. Je mets juste un bémol sur l’efficacité. Un match comme contre Monaco, avec les occasions que tu as, tu dois le gagner.

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Justement, au sein de cet effectif que tu évoques, y a-t-il un joueur qui t’impressionne particulièrement ?

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Pour moi, le plus gros potentiel, c’est Mavididi. Il a une grosse marge de progression et surtout un panel de qualités qui fait qu’il peut jouer à tous les postes de l’attaque. J’étais là pour son premier match en début de saison, il avait commencé sur le banc. Entre ce qu’il montrait à ce moment-là et le niveau qu’il affiche aujourd’hui, il a déjà beaucoup évolué. J’aime bien Baldé également, assez efficace avec son coté très feu-follet. Mais Mavididi me semble plus proche du haut niveau. Il est plus complet.

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Tu le disais précédemment, le DFCO s’est renforcé défensivement et d’ailleurs l’équipe affiche globalement une très grande solidité défensive cette saison. Néanmoins, elle offre parfois des buts cadeaux sur de grosses erreurs. En tant qu’ancien défenseur, comme expliques-tu ce paradoxe ?

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En fait, il ne faut pas se laisser avoir par l’aspect positif du bloc défensif. Quand tout va bien collectivement, tu peux, individuellement, oublier des petits détails. Et tu les payes cash. C’est difficile de trouver le juste équilibre entre le bon fonctionnement du collectif et l’attention individuelle. C’est ce qui fait la différence avec des équipes plus solidement ancrées dans le milieu de tableau. Quand tu arrives à trouver cet équilibre, tu t’assures une saison plus tranquille. L’expression « rester concentrés jusqu’à la 95eminute », certains en font un fond de commerce mais c’est vraiment important.

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Effectivement, malgré les qualités que tu as mentionnées, le DFCO est encore à la lutte pour le maintien. Penses-tu que l’équipe va se maintenir en Ligue 1 cette saison encore ?

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Dans la situation actuelle, c’est toujours difficile à dire. A ce moment de la saison, il va y avoir un championnat dans le championnat qui va commencer entre Dijon, Saint-Etienne, Metz, Nîmes et Amiens. Ensuite, tout dépendra de la dynamique de chaque équipe ; pour l’instant, celle de Dijon est plutôt positif, à la différence d’une équipe comme Saint-Etienne. Après, si tu me demandes est-ce que Dijon est armé pour se maintenir : largement ! Surtout, encore une fois, quand on voit la qualité de l’effectif, notamment en attaque. Il y a des clubs plus hauts au classement qui n’ont pas cette qualité devant. En termes d’effectif, des clubs comme Metz, Nîmes ou Amiens me semblent plus en difficultés.

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En tant que consultant pour beIN Sports, tu es régulièrement bord terrain pour les matchs de Ligue 1. Tu as donc l’occasion de voir les coachs à l’œuvre et notamment l’actuel entraîneur du DFCO, Stéphane Jobard, et l’ancien, Olivier Dall’Oglio, aujourd’hui à Brest. Quelles sont leurs principales différences, en termes de comportement, dans les consignes qu’ils donnent aux joueurs etc. ?

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En fait, il y a beaucoup de similitudes entre les deux. Dans l’attitude, avec le fait d’être debout tout le match. Et aussi dans les consignes données ; ils sont très positifs, toujours à encourager les joueurs. C’est une bonne chose, surtout dans un club comme Dijon. Il faut pouvoir aller chercher des solutions dans le discours. J’ai connu des entraîneurs qui gueulaient des grands « oohh »… les joueurs ne sont pas des chevaux ! Et puis un entraîneur qui gueule trop, tu l’écoutes une fois, deux fois et à la troisième fois tu ne l’écoutes plus.

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Tes activités avec beIN Sports te conduisent aussi à voir les différents stades de France et, par ailleurs, à connaître les clubs de l’intérieur. Qu’est-ce que tu penses du DFCO par rapport à ça ?

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Je connais Dijon depuis longtemps, j’ai joué contre le club quand j’étais joueur, à l’époque des Larcier et compagnie, et du coup j’ai suivi l’évolution du club. C’est un club qui a bien progressé, avec le stade qui s’est amélioré. Et l’accueil est toujours bon, on connait pas mal de gens, c’est sympa. J’aime quand c’est comme ça, le professionnalisme dans l’esprit amateur. Et la patience. Le DFCO est un club patient, dans le développement et aussi dans le recrutement. Par exemple, Cadiz, je sais que Sébastien (Larcier) le suivait depuis plusieurs saisons.

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Évoquons un peu tes souvenirs d’ancien joueur. Tu l’as dit, tu as affronté plusieurs fois Dijon, notamment avec Caen quand tu évoluais en Ligue 2. Est-ce que tu en gardes un souvenir particulier ?

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Je me rappelle que Rudi Garcia n’arrêtait pas de gueuler ! Je m’étais même chauffé avec lui en allant récupérer un ballon pour faire une touche ! Lui, par exemple, c’était un entraîneur virulent sur le bord du terrain. Aujourd’hui, on est ami, il n’y a pas de soucis. Mais à l’époque, on avait échangé quelques mots !

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Toujours au rang des souvenirs, quand tu étais à Reims, tu as eu l’occasion de jouer en défense avec un ancien Dijonnais, Mickaël Tacalfred. Quel souvenir en gardes-tu ?

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Je le connaissais car on avait déjà joué ensemble au Red Star. Au début, à Reims, il jouait arrière droit (comme à Dijon, ndlr) et il était trop facile, il jouait à 60% de ses capacités. Je lui avais dit   « méfie-toi, tu vas finir défenseur central », car il avait besoin d’être davantage sous pression pour donner le meilleur. Et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé ! C’est un très bon mec.

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Un dernier mot pour conclure ? Et un prono pour le match de samedi contre le PSG (diffusé sur beIN Sports 1 à partir de 17h30) ?

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Je souhaite le meilleur pour le DFCO, qui est un club vraiment sympa, avec une belle progression et un bon club. Et si le club se maintient, j’attends que Wesley Lautoa paye l’apéro !

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Et pour PSG – Dijon, je dirais 1-1 !

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Un grand merci à Brahim Thiam pour sa gentillesse et sa disponibilité ainsi qu'à l'équipe communication de beIN Sports !

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Crédit photos : PANORAMIC / beIN Sports

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