Annecy 1-1 DFCO : Soumaré nucléaire

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Après avoir plongé à l’aller contre Annecy avec une prestation infâme, Bryan Soumaré a sorti un match de patron au retour avec un but de grande classe, une torpille pour arracher un point alors que Dijon avait un pied et demi en National. L’espoir est encore permis et le DFCO a passé ses deux matchs consécutifs de Ligue 2 à l’extérieur avec un succès relatif…

L’équipe alignée sur la (mauvaise) pelouse du Parc des Sports est la même que celle qui a débuté à Sochaux, à deux exceptions près puisque Valentin Jacob est blessé et ce pour encore 15 jours probablement, tandis qu’Ousseynou Thioune est suspendu sur cette 34e journée de Ligue 2. Marley Aké est récompensé pour son but et débute un match pour la première fois dans la peau d’un titulaire à Dijon cette saison, Jordan Marié forme le double pivot avec Ahlinvi et Mickaël Le Bihan, trop juste mais disponible, revient parmi les 18.

LE MATCH

Une rencontre d’une qualité technique très pauvre s’est déroulée sous nos yeux, avec beaucoup de tentatives ratées mais surtout des passes calamiteuses, y compris dans des zones dangereuses, imposées par un pressing de tous les instants d’Annecy dans la moitié dijonnaise. Dijon garde tout de même 59% de la possession avec seulement 65% de précision aux passes, tandis que le promu et 16e du championnat se contente de 50% de réussite dans cet exercice !

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Mais l’équipe la plus athlétique du championnat mérite bien son surnom et a posé des problèmes à un Dijon qui est surtout dangereux sur certaines phases de transition. L’ancien Caennais Steve Shamal allume la première mèche avec un tir en angle fermé, bien repoussé par notre gardien (3e), le DFCO peine à obtenir quelques situations. La première notable n’est qu’un tir contré d’Aké à la 22e minute. Après ces débuts rendus compliqués par le colossal enjeu et le manque de précision des protagonistes, Dijon affiche un meilleur visage et le doit à un excellent Bryan Soumaré, très menaçant quand il est trouvé dans le sens du jeu.

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Il mène le ballon jusqu’aux 25 mètres adverses et décale Tchaouna dans sa course à gauche : l’attaquant ne peut que frapper sur un Escales sorti très rapidement pour gagner son face à face. Le jeu est régulièrement interrompu par l’arbitre quand certains joueurs du FCA restent au sol, comme Ahmed Kashi qui sortira malheureusement sur civière, puis rebelotte de l’autre côté pour Aké : toujours en contre, il est servi par Soumaré mais ne trouve pas de fenêtre de tir alors que la solution était sans doute de frapper en première intention.

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Juste avant cela, le premier buteur à Sochaux voyait sa tête repoussée par la défense. Il est encore dans l’action sur la dernière opportunité de la mi-temps : une passe en retrait ouvre la voie à une frappe puissante et lointaine de Paul Joly (45e +2), qui est boxée par le portier adverse, à l’horizontale, qui lit bien la trajectoire d’un ballon qui se logeait sous sa barre ! Le corner ne donner rien et l’arbitre siffle la mi-temps dans cette partie relativement maîtrisée, si ce n’est pour la passe ratée de Zargo Touré qui mène à un duel entre Reynet et Moïse Sahi, remporté par le gardien du DFCO à la 26e.

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La Haute-Savoie n’abdique pas

A QRM, la deuxième moitié de match de Dijon était bien meilleure que la première, et à Sochaux elle était suffisante pour garder l’avantage de deux buts acquis dans le premier acte. Celle de ce match était la plus mauvaise des trois, même la plus mauvaise des cinq matchs dirigés par Dupraz qui a vu l’équipe adverse sortir avec de bien meilleures occasions et a pu entrevoir toutes les faiblesses d’une équipe qui a déjà flanché de la sorte avec son prédécesseur, à maintes reprises.

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Alors que le prodige Sahi prêté par Strasbourg est pour l’instant très silencieux, c’est Steve Shamal qui fait la majorité du boulot avec deux frappes en début de mi-temps, l’une captée par notre gardien (48e), l’autre contrée par la défense après un petit numéro de l’attaquant (54e). Puis, c’est Temanfo qui est à la retombée du centre-tir de son coéquipier, sans succès (60e). Le Bihan entre sur le terrain à la place d’un Aké peu inspiré dans la zone de vérité.

La dynamique s’est clairement inversée et dans une ambiance morne, indigne de la Ligue 2, les Annéciens trouvent les ressources nécessaires pour se rebiffer. Côté DFCO, on attend une déviation de Tchaouna sur un dégagement de Reynet pour voir Soumaré frapper de loin, une tentative qui échoue à côté du but de Florian Escales (67e). L’increvable Vincent Pajot fait peur aux Dijonnais avec une tête que le gardien doit arrêter, sans problème, sur le corner de Shamal qui suit peu de temps après.

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Pour répondre au passage en 4-4-2 d’Annecy, Dijon change pour un 4-3-3 avec l’entrée de deux joueurs au milieu de terrain dont un défenseur (Coulibaly, Pi) qui remplacent Silva et Ahlinvi. Cela sent le KO et ce sont les Bourguignons qui sont acculés et doivent défendre les multiples incursions annéciennes, comme celle de Moïse Sahi Dion (78e) ou celle d’un Shamal intenable, qui voit son centre dévié presque tromper le portier dijonnais. Mais sur le corner qui suit, Alexy Bosetti, entré en jeu après la 60e minute, vient enfin battre un Reynet impuissant et donner un avantage crucial à Annecy dans les derniers instants (1-0, 86e). C’est Shamal qui a servi Pajot dont la déviation au premier poteau a surpris toute la défense.

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Mais ce DFCO-là n’est pas celui d’il y a quelques matchs et ne s’est pas laissé faire sans révolte. Traoré remplace Marié pour un milieu inédit alors que Nassi prend la place de Tchaouna, dans une formation qui ressemble à un 4-3-3 en phase défensive, s’inversant pour une sorte de 3-4-3 quand Dijon récupère le ballon. Comme sur ce bon geste défensif de Joly, qui mène à un long ballon vers Nassi. Le centre de l’entrant est repoussé comme la défense le peut, c’est à dire dans l’axe. Une situation dont profite Bryan Soumaré, qui contrôle dans sa course et frappe d’une distance assez improbable, arrachant au passage les filets et la main du gardien de but avant que la défense ne ressorte à tout vitesse sur lui (1-1, 88e) !

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La réponse immédiate des Dijonnais redonne du baume au cœur à cette équipe, qui se procure même une dernière occasion sur un coup franc un peu sévère obtenu par Soumaré. Il se charge lui-même de la sanction mais frappe au-dessus des cages (90e+4). La partie s’arrête sur ce score nul qui reflète plutôt bien les occasions de part et d’autre et la domination alternée entre Dijon et Annecy, qui ont chacun eu leur propre mi-temps.

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Même si Laval s’impose contre Bastia à Le-Basser, les autres concurrents principaux au maintien Nîmes et Valenciennes terminent leur partie sur un 3-3 qui arrangera plus les Hainuyers que les Gardois. Ces résultats signifient que Dijon perd une place (18e avec 35 points) mais reste à trois points de VA et d’Annecy, à deux unités de Laval, qui à la moindre défaite pas passeront derrière Dijon si notre équipe gagne sur la même journée. Pas une bonne opération, mais avoir trois équipes à portée n’est pas la pire des nouvelles alors que le DFCO termine un nouveau match à l’extérieur sans perdre. Surtout quand il avait déjà un pied dans la tombe juste avant ce but égalisateur de folie. Le scénario, à l’avantage des hommes de Dupraz, montre que cette équipe n’a pas encore dit son dernier mot et serait bien capable d’aller chercher d’autres résultats importants d’ici la J38.

LES NOTES

L’Homme du Match : Bryan Soumaré (9)

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Il était sorti du match aller la tête basse avec une prestation calamiteuse, qui a entraîné la descente aux enfers d’un Dijon complètement sonné après la 5e journée. Cette fois-ci, Soumaré s’est complètement lâché avec un boulet de canon dans les cages après une performance majuscule, déjà remarquée bien avant cette occasion. Mieux encore, il montre qu’il a tout à fait les capacités de tirer l’équipe vers le haut quand les autres leaders techniques sont défaillants, même en l’absence de le Bihan. Cela fait trois rencontres que Soumaré a des airs de Zidane à la Juve, et on ne va pas s’en plaindre.

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Reynet (6,2) : a longtemps retardé l’échéance et a bien participé à la construction de certaines offensives, comme celle qui s’est avérée décisive. S’il y avait un moment idéal pour relever la tête, le faire dans ce sprint final est effectivement bienvenu.

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Joly (6,7) : une frappe qui aurait sans doute dû terminer au fond, une implication défensive ET offensive sur le 1-1 avec une déviation bien sentie pour Nassi notamment : le latéral droit avait envie de but ce samedi soir ! Son appétit n’est pas encore tout à fait apaisé et il pourrait bien avoir son importance sur les quatre matchs suivants avec ce genre de mentalité exemplaire.

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Touré (4,3) : loin d’être à son meilleur niveau, il a inquiété à deux reprises sur une relance ratée et une passe de la tête en retrait mal appuyée… Il ne faut pas flancher dans ces moments-là, capitaine !

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Congré (5) : prestation solide, sans plus pour le numéro 3 qui a été propre dans ses interventions et jamais pris de vitesse. Ce à quoi on s’attendait, étant donnée la capacité d’accélération de son principal adversaire.

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Fofana (5,2) : extrêmement brouillon par moments, Adama a tout de même haussé le ton par rapport à son début de saison (mais c’est comme dire qu’un poubelle de table sent moins mauvais qu’une fosse septique…). On salue les initiatives, souvent ratées, d’essayer d’accélérer le jeu dijonnais vers l’avant et surtout l’énergie dépensée sur son côté face à un gros client dans ce registre.

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Marié (5,8) : on a effectivement cru revoir le Jordan Marié d’il y a trois ans, avant sa grave blessure et la saison calamiteuse du DFCO en L1. Une bonne tambouille préparée par Jo’ le cuistot avant sa sortie pour Traoré à la 87e, qui n’a pas touché beaucoup de ballons mais s’en sort avec un bilan positif lui aussi.

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Ahlinvi (5) : petite baisse de régime et surtout pas mal de ratés par rapport à la J33. Il y a peut-être la fatigue du match disputé lundi, la pression qui entre en compte… Mais globalement, il n’a pas été outrageusement dépassé avant sa sortie pour Pi à la 76e, qui a lui aussi essayé de marquer de loin après avoir distillé quelques bonnes passes. Mais n’est pas Zizou qui veut.

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Aké (3) : on comprend la décision d’avoir voulu lui faire confiance après une entrée correcte à Sochaux et surtout un but presque instantanément. Maintenant, on comprend pourquoi il n’a été que sur le banc depuis le début de la saison et on comprendrait s’il y retournait durablement, surtout en cas de retour de Jacob et Le Bihan. Il a tout de même été impliqué dans un bon nombre d’actions dijonnaises mais a trop vendangé avant d’être remplacé par Le Bihan (62e), qui a semblé dans le mauvais tempo, souvent mal positionné et peu efficace avec le ballon dans les pieds.

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Tchaouna (4) : comme son collègue cité plus haut, l’incorrigible Tchaouna a bien participé à la domination du premier acte mais s’est beaucoup moins signalé dans le second quand l’équipe avait la tête sous l’eau. Mais surtout, c’est un 23e match sans but malgré une situation en or d’ouvrir le score. Il a d’ailleurs peut-être disputé ses dernières minutes avec Dijon en fonction de sa participation ou non au Mondial U20, lorsqu’il a été remplacé à la 87e par un Nassi immédiatement et indirectement décisif. De bonnes courses et une fraîcheur qui fait toujours un peu de bien en sortie de banc.

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Xande Silva (2,3) : on a cru l’espace de 10 minutes que cela serait intéressant de le voir en pointe. Mais là, l’expérience sociale a duré trop longtemps. On se demande bien ce qu’il apporte de plus qu’un Daniel Glao de l’équipe réserve, par exemple. Remplacé à la 76e par Coulibaly, dans un rôle de sentinelle qui a parfois viré au troisième défenseur central quand tout le monde était devant dans les derniers instants. Avec réussite puisqu’il a gagné ses duels et s’est appliqué sur ses passes.

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MOYENNE : 5,1

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