Ce vendredi, Dijon ne joue pas mais une partie du championnat National entame la deuxième moitié de la saison ! Après 17 journées, de nombreuses affaires ont éclaté au grand jour, des sanctions administratives sont tombées et d’autres ont été levées. Découvrez l’état du classement général et des différents clubs à quelques heures du coup d’envoi de la phase retour.
Marignane est sauvé
Soulagé, place au foot pour Marignane-Gignac ! Voici ce qu’écrivaient les journalistes de La Marseillaise après l’élection d’Aliaume Gonthier à la tête du MGCBFC et le nouveau passage devant la DNCG couronné de succès ce 10 janvier 2024. Une bonne nouvelle pour le club issu de la fusion de trois entités distinctes, dont les emplois vont être sauvés et dont la saison va pouvoir se poursuivre. Le nouveau boss, également supporter et actionnaire du FC Sochaux via l’association, a fait le nécessaire pour ne plus avoir qu’un encadrement de la masse salariale sans aucune sanction particulière à venir. Un temps menacés de devoir déclarer un forfait général (ce qui aurait donc retiré les points gagnés contre cette même équipe à tous ses adversaires précédents, c’est à dire un point de moins pour le DFCO mais surtout trois de moins pour le FCSM, le Red Star, Niort ou Villefranche pour ne citer qu’eux), Les Aviateurs poursuivent presque sans turbulences leur exercice 2023-2024 avec l’objectif de se maintenir, qui n’est pas si irréalisable que cela malgré les cinq points de retard.
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Châteauroux et Orléans condamnés ?
La commission a donc passé l’éponge pour les Bucco-Rhodaniens mais n’a pas loupé l’US Orléans et La Berrichonne de Châteauroux qui, sans changements majeurs, vont tout droit en National 2 et ce même s’ils venaient à se maintenir sportivement ! La sanction administrative de la Direction National du Contrôle de Gestion est tombée la semaine dernière pour ces deux équipes, liées de près ou de loin au DFCO. En effet, au-delà de sa victoire nette et sans bavure à l’automne (2-0) qui a participé à la crise sportive vécue pendant un mois par notre équipe, Châteauroux a très probablement dû aligner un salaire conséquent pour s’offrir les services de Geoffray Durbant, qui était lui aussi pisté par Dijon à l’intersaison. Benjamin Gufflet, nouveau propriétaire de La Berri (qui a empêché la capitale des Ducs d’être représentée au Stade de France en 2004) assure être confiant pour inverser la vapeur et trouver les deux millions d’euros manquants.
Du côté des Guêpes, c’est encore plus particulier puisqu’un rachat est en cours, sans être pour autant finalisé. Et l’heureux élu ne serait-autre que Peguy Luyindula, ancien directeur sportif aux résultats catastrophiques pendant son très court passage de moins de 200 jours à Dijon qui a fait tant de mal au club. Philippe Boutron, propriétaire de l’USO, serait dos au mur et presque contraint à vendre au natif du Loiret, qui viendrait accompagné d’actionnaires américains en mesure de reboucher ledit trou, lui aussi estimé à 2M€. Des espoirs très raisonnables d’un sauvetage en règle sur le plan administratif sont donc permis, ce qui permettrait à Karim Mokeddem (l’un des finalistes pour le poste d’entraîneur à Dijon cet été avant la nomination de Benoît Tavenot) de poursuivre son bon travail avec l’ancien pensionnaire de Ligue 2 en vue du maintien. Un match de gala s’organise face au PSG ce week-end en Coupe de France et même si Orléans est vivement critiqué pour ses tarifs aberrants, le Stade de la Source devrait faire le plein et soulager un peu les finances orléanaises.
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Le FC Rouen : 5 points et c’est tout
Eux aussi vivement critiqués par les supporters rouennais mais aussi par ceux de Toulouse au moment de l’annonce du prix des billets à Diochon pour les 16es de finale, Rouen et son président Charles Maarek sont dans la tourmente. Largement en mesure d’enchaîner une seconde montée consécutive, le FCR devrait être à 30 points et donc occuper la place de dauphin synonyme de promotion, mais se retrouve sixième avec cinq unités de moins à cause de graves erreurs – volontaires ou non – devant la DNCG. Le Racing Club de France, rival pour la promotion du groupe A de N2 en 2022-2023, y voit une malhonnêteté et estime qu’il aurait dû monter à la place de l’équipe rouennaise, qui aurait selon quelques sources menti sur certaines créances et rendu la situation plus belle qu’elle ne l’était. La commission n’a pas laissé passer cela et il paraît fort peu probable de voir Rouen récupérer ses points perdus.
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Cependant, les ventes des attaquants Farès Ghedjemis (à Frosinone en Serie A) pour 300 000€ — un record du club – et de Christopher Ibayi que l’on dit en partance pour l’AC Ajaccio en Ligue 2 en l’échange de 100 000€ ont fait du bien à la trésorerie Seinomarine. Sans compter ce parcours en coupe qui va aider à renflouer les caisses de cette institution historique du football normand, sur une trajectoire ascendante mais vraisemblablement handicapée par un manque de sérieux évident de certains de ses dirigeants. D’après Paris-Normandie, ces derniers événements ont permis au commissaire aux comptes de mettre fin à la procédure d’alerte initiée il y a de ça un mois, qui avait pour objectif de surveiller de plus près la solvabilité du club entraîné par l’excellent Maxime D’Ornano. Plus de peur que de mal donc, mais les dégâts sont déjà faits et Rouen n’est plus qu’un outsider au lieu d’être un favori à l’accession.
Villefranche, malédiction ou bénédiction ?
À cause d’une erreur à laquelle la Ligue de Football AuRA (Auvergne-Rhône-Alpes) ne serait pas étrangère pour le contrat de son joueur Fahem Benaïssa, le FC Villefranche Beaujolais devra sans doute rejouer ses trois matchs non entérinés par la FFF avant la découverte de cette irrégularité. C’est en tout cas l’intime conviction de l’entraîneur Romain Revelli, qui n’a pas caché sa frustration en conférence de presse ce jeudi alors que la Fédé devait se réunir 8 jours plus tôt le 10 janvier 2024 pour étudier les appels des trois équipes qui espèrent notamment récupérer des points sur tapis vert.
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Ces rencontres concernent les clubs de Rouen, du Mans et d’Avranches, contre qui l’équipe du Val de Saône avait pris sept points sur neuf possibles ! Pour l’heure, les matchs devraient être rejoués sauf retournement de situation, ce qui n’arrange pas forcément les Tigres Caladois dans l’immédiat. Surtout avec l’enchaînement des rencontres qui s’annonce intense, mais qui sera tout de même mieux que rien. Si cet événement motive une équipe déjà très talentueuse qui comptait 30 points avant la découverte de l’erreur contractuelle, Villefranche pourrait engranger 9 points avec trois victoires et donc être seul deuxième de National en imitant simplement les résultats des autres concurrents directs sur les autres journées jouées en parallèle ! Avec des « si », on pourrait donc enfin mettre le FCVB en Ligue 2 ou en tout cas lui donner de bonnes chances de monter. Depuis le temps qu’il le mériterait…
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Quid des autres équipes ?
Rien n’indique que d’autres clubs pourraient être menacés même si les investissements sont loin d’être à la hauteur des entrées d’argent pour plusieurs entités majeures du football français comme Nancy, Sochaux ou encore le Red Star qui – malgré sa saison folle et l’optique de pouvoir connaître la Ligue 2 à 18, ses droits TV et les retombées économiques qui l’accompagnent – a un propriétaire plus que douteux dont le château de carte pourrait bien s’écrouler du jour au lendemain. Difficile d’imaginer en revanche que personne ne serait intéressé par le club de Saint-Ouen si jamais un repreneur devait être trouvé dans l’urgence.
Mais la tristesse de ce championnat National hybride, qui coûte si cher aux propriétaires à cause de la forte inflation des salaires dans le football mais également à cause des infrastructures aux coûts exorbitant de certains clubs, c’est que personne n’est encore sûr de rien. Même Dijon va devoir rassurer le gendarme financier, de la même manière qu’il l’a fait à l’été 2023 et cet hiver, sans aucune sanction ni encadrement des transferts ou de la masse salariale. Si cela a été possible cette saison, il ne faut pas se leurrer : les efforts de divers acteurs (probablement les actionnaires du DFCO dont Olivier Delcourt en tant que propriétaire, mais aussi de la Ville de Dijon et donc du contribuable qui a gracieusement accepté de réduire une fois de plus le loyer du Parc des Sports malgré les vives protestations de certains) ont forcément eu leur impact dans la décision de la DNCG.
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Car si personne n’avait rien fait, nulle doute que la relégation administrative n’aurait pas été loin. Sans vente incroyable d’un joueur pour combler les pertes chaque année (ce qui est pratiquement impossible en National à notre niveau), il sera nécessaire que quelqu’un remette la main au pot, de saison en saison, tant que les recettes n’égaleront pas les dépenses. Chose qui semble inatteignable pour un club qui était en Ligue 1 il y a encore trois ans de cela. La montée en Ligue 2 ou une réforme du National 1 semblent impératives pour les Dijonnais. Car comme les disent si bien les experts, ce championnat menace de devenir un véritable mouroir pour plusieurs clubs de football majeurs de notre histoire. Sedan en a notamment fait les frais, mais ne sera probablement pas le dernier.
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