Antoine Kombouaré, un entraîneur controversé

Antoine Kombouaré est finalement l’heureux élu. Celui à qui revient la (lourde) tâche de succéder à Olivier Dall’Oglio. Un entraîneur doté d’un style différent, qui a connu des succès mais aussi quelques échecs durant sa carrière. Portrait du nouvel entraîneur dijonnais, avec la participation de supporters guingampais, qui nous racontent le personnage.

Antoine Kombouaré

Entraîneur expérimenté, Antoine Kombouaré n’a quasiment pas connu de pause depuis ses débuts en tant qu’entraîneur, en 1999, avec la réserve du PSG, club dont il est un ancien joueur. Progressivement, cet ancien défenseur central a pris des galons dans ce rôle de technicien. Aujourd’hui, il jouit plutôt d’une belle cote dans le milieu. Et ce, en dépit d’une dernière expérience à Guingamp qui s’est terminée en queue de poisson. Celle-ci a en effet laissé un goût bien amer aux suppoters guingampais, qui remettent en cause les compétences voire le professionnalisme du kanak.

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Nous avons interrogé les Roud Boys, compte de supporters d’EAG très actif sur Twitter, qui a essayé de nous dresser un bilan le plus objectif et mesuré possible du passage de Kombouaré dans leur club. « La première saison, il arrive et surfe sur les très bonnes bases laissées par Jocelyn (Gourvennec, ndlr), il fait un recrutement sympathique, il renforce principalement le banc et ça fonctionne directement très fort. C’est quelqu’un qui a un discours qui tourne beaucoup autour de la guerre, des soldats, du mental et ça semble avoir pris. » En résulte une cinquième place à la trêve hivernale, et des supporters alors très satisfaits. EAG rentre par la suite (logiquement) dans le rang pour finir 10ème, une place quand même des plus honorables. Les choses vont toutefois se corser à partir de la deuxième saison.

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Antoine Kombouaré

Le discours de l’ancien coach du PSG semble de moins en moins passer auprès de ses joueurs. Guingamp connait un début d’exercice plutôt catastrophique, mais sauve les meubles grâce à un excellent mois de décembre, où il s’avère invaincu. « Puis, il y a le recrutement miracle de Grenier. Guingamp joue bien, c’est séduisant. On est sous le charme du Lyonnais, qui est l’arbre qui cache la forêt d’une saison vraiment moyenne […] » Arrive la troisième saison de Kombouaré aux commandes d’EAG. Un échec qui semblait prévisible, si on en croit les Roud Boys : « On est clairement sur une fin de cycle pour Kombouaré chez nous, mais personne ne semble le voir, chez lui comme au club. Il passe l’été, fait un mercato abominable en solo, avec ses potes agents de joueurs, sans prendre en considération la moindre piste étudiée par la cellule de recrutement. Ne recrute pas du tout, ou très mal, pour remplacer nos gros départs et… Se vautre et cause le début de saison qu’on connait tous. » Une impression sur le mercato corroborée par la Team EAG : « Il utilise uniquement son réseau pour les recrues, il refusait tous les noms de notre cellule de recrutement… »

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« Il lui est même arrivé de prendre 4/5 jours de vacances en semaine d’entraînement, pour aller à un tournoi de golf… »

Antoine Kombouaré

L’un des principaux reproches envers Kombouaré concerne la qualité de ses entraînements. Si ceux-ci sont carrément jugés minimalistes, le manque d’implication de l’entraîneur est, en outre, souvent pointé du doigt. « Ses entraînements sont ridicules, quand il est là. Ses adjoints font tout le taf et sont vraiment pas meilleurs que lui » expliquent les Roud Boys (Yves Bertucci – le fidèle adjoint de Kombouaré – a également rejoint le DFCO, ndlr). « Au meilleur des cas, il observe de loin, les mains dans les poches. La faiblesse de ses entraînements a souvent été mise en cause dans le déficit physique de nos joueurs, qui lâchaient automatiquement après la 60e. Il lui est même arrivé de prendre 4/5 jours de vacances en semaine d’entraînement, pour aller à un tournoi de golf de célébrités du sport dont il est l’un des parrains. Alors qu’on était quelque chose comme 17e et qu’on jouait un derby une semaine plus tard. » Là encore, la Team EAG confirme ces dires : « Il a surfé sur l’héritage de Gourvennec, pendant six mois c’était pas mal, après le néant. Pas bosseur à l’entraînement. Nos joueurs avaient zéro condition physique. »

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Un constat assez édifiant, pour un coach dont le niveau tactique est régulièrement estimé comme étant plutôt faible. En bref, il s’agit avant tout d’un meneur d’hommes dont les méthodes peuvent fonctionner sur une durée limitée. C’est ce que résument les Roud Boys : « Coach motivateur pour qui ça peut marcher sur le court terme, à la façon d’un Dupraz (ouch) mais qui n’est pas du genre à lâcher un bon filon (€€€) quand il le tient, quitte à faire du mal au club. […] Après, sur 6 mois, si son discours prend, ça peut fonctionner pour vous. Si c’est le cas, c’est la saison prochaine qu’il faudra faire très attention. »

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Antoine Kombouaré

Des doutes peuvent également subsister sur la personnalité et le tempérament de Kombouaré. D’autant qu’il arrive après Olivier Dall’Oglio, absolument irréprochable sur le côté « humain ». On se souvient notamment de sa vive altercation avec Frédéric Hantz, pas très digne d’un entraîneur de haut niveau. Certains pointent également du doigt son manque de proximité avec le public, chose qui n’a pas vraiment plu en Bretagne. Les Roud Boys se montrent toutefois moins critiques sur ce point : « L’homme est vraiment très apprécié, en général, par ses joueurs et dirigeants et on a absolument rien contre lui sur ce plan. »

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Cette expérience des plus mitigées dans les Côtes-d’Armor ne doit toutefois pas occulter l’ensemble de la carrière de Kombouaré à haut niveau, loin d’être honteuse jusqu’à maintenant. Après des débuts relativement corrects à Strasbourg, c’est surtout du côté de Valenciennes qu’il s’est révélé, et là où il a le plus bâti sur le long terme. De 2005 à 2009 pour être exact. Alors que le club était tout juste promu en Ligue 2, Kombouaré réalise l’exploit de le faire monter dans l’élite dans la foulée, en terminant premier. Il maintient ensuite systématiquement le club nordiste en Ligue 1, tout en proposant un jeu assez plaisant. Cela lui vaut d’être recruté au PSG comme entraîneur, cette fois, de l’équipe professionnelle. Après des années de galère, Kombouaré contribue à remettre Paris sur le devant de la scène. En remportant la Coupe de France mais aussi en qualifiant le club pour l’Europa League, il redonne le sourire aux supporters parisiens, même s’il est vrai que les exploits d’un Nenê alors étincelant l’aident beaucoup.

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Le PSG entre dans une nouvelle ère en 2011, avec les Qataris qui prennent contrôle du club. Si Kombouaré est « champion d’automne », il est tout de même viré et remplacé par Ancelotti. Après une courte expérience en Arabie Saoudite, à Al-Hilal, Kombouaré revient en France, plus précisément à Lens qui vient d’être repris par le richissime Hafiz Mammadov. Le RCL remonte en Ligue 1, certes dans la difficulté. La saison suivante est cependant une catastrophe pour les Lensois, qui en plus d’un effectif plus que moyen, doivent jouer leurs rencontres à domicile… à Amiens. Le club termine donc dernier et, toujours sous les ordres de Kombouaré, ne parvient pas à remonter la saison suivante. Un épisode donc déjà mitigé malgré des circonstances atténuantes, qui précède celui de Guingamp. Alors, l’Antoine Kombouaré version DFCO sera-t-il plus proche de celui de Valenciennes, ou plutôt de celui de Guingamp ? L’avenir nous le dira…

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Note : Nous avons contacté des supporters lensois afin d’obtenir différents avis dans l’article. Cependant, nous n’avons pu obtenir de réponse dans les délais.

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