Monaco 1 – 0 DFCO : Dijon se heurte au Rocher

Les Dijonnais repartent de la Principauté sans le moindre point et avec un arrière-gout amer. Bien que dominants dans le jeu, les Monégasques paraissaient prenables tellement le DFCO s’est procuré d’occasions franches. Les gardiens ont changé le cours d’une rencontre indécise.

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Au moment de faire sa composition d’équipe, le coach Jobard a dû faire face à une flopée d’absents restés à l’infirmerie. La défense est particulièrement touchée : Aguerd, Coulibaly, Ngonda, Chafik et Alphonse manquent à l’appel, ainsi que Mama Baldé. Le technicien dijonnais fait alors appel à la jeunesse, en convoquant Ngouyamsa, Barbet et Loiodice, qui sera même (enfin) titulaire. Le poste de latéral droit est si déserté que c’est Amalfitano qui s’y colle.

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Le match

Dans un stade plus éteint qu’un Gaston Gérard sans Lingon’s Boys, les locaux mettent le pied sur le ballon et maîtrisent le tempo dès les premières minutes du match. Les hommes de Jardim se créent des occasions face à une défense dijonnaise souvent en retard, en particulier sur les côtés où Amalfitano et Mendyl sont systématiquement dépassés. Le flanc droit dijonnais prend l’eau mais Gomis se montre toujours aussi fiable et rassurant. Ses coéquipiers procèdent en contres avec son trio Cadiz, Chouiar et Tavares. Ça manque de payer aux 8e et 23e minutes par nos attaquants cap-verdiens et vénézueliens, mais sans succès. Mounir Chouiar secoue la lente défense à trois de Monaco mais le DFCO ne trouve pas le chemin des filets. Le tout est poussif en attaque et laborieux en défense. L’équilibre des rouges est fragile, voire bancal. L’arrière-garde dijonnaise résiste tant bien que mal jusqu’à cette superbe inspiration de Slimani pour servir Golovin sur un plateau. Le russe n’a plus qu’à finir sur un bel enchaînement qui laisse Gomis et Ecuele Manga impuissant. Même si le but avant la mi-temps est cruel, on le sentait venir à des kilomètres, tant la pression des joueurs de la Principauté s’accentuait sur les Bourguignons.

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Au retour des vestiaires, Gomis sort encore un arrêt important face à Golovin. Puis Jobard décide de sortir Balmont pour Mavidi pour passer en 4-4-2 (voire 4-2-4 tant les ailiers sont offensif) bien plus tourné vers l’attaque. Le résultat est un jeu plus fluide, les Dijonnais mettent plus le pied sur le ballon, posent le jeu et se trouvent sur la largeur du terrain. Autour de l’heure de jeu, les occasions s’enchaînent de part et d’autres sans qu’aucune des deux équipes ne parviennent à conclure. Ensuite l’intensité redescend clairement, mais les espaces s’ouvrent. Les vingt dernières minutes sont même un peu « bizarres » pour reprendre les mots du coach Jobard. On observe très peu de pressing , de mouvement, d’appels, de projections des milieux ou de décrochages jusqu’à la fin de match. Ecuele Manga et Gomis donnent de la voix pour remobiliser leurs coéquipiers, presque apathiques et passifs, alors que les Monégasques ne sont pas beaucoup mieux. Pressé par le temps, le DFCO s’active en fin de rencontre sous l’impulsion de Chouiar en étincelle et Cadiz en finisseur. Le buteur longiligne voit sa tête effleurée par Lecomte finir sa trajectoire sur la barre à la 87e minute. Monaco finit par s’imposer sur le plus petit des scores, alors que les Dijonnais ont montré de belles choses et peuvent nourrir des regrets.

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Les points à retenir :

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Le 4-4-2 est le meilleur système

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Si le DFCO a présenté un meilleur visage en seconde période, c’est en grande partie dû au passage en 4-4-2 cher à Stéphane Jobard. En commençait en 4-3-3, le DFCO était compacté en un bloc très axial laissant beaucoup de libertés aux latéraux adverses que sont Dias et Martins. « On voulait densifier le milieu et les pousser à emmener le jeu sur les côtés » explique le technicien dijonnais. Son ambition était également de maîtriser la possession de balle, ce qui n’a pas vraiment fonctionné. « Mon pari de la possession n’était pas mauvais, mais je me suis peut-être trompé sur les hommes » avoue Jobard. Avec la sortie de Balmont et l’entrée de Mavididi, le système est devenu un 4-4-2, dans lequel l’équipe se sent le mieux, comme l’ont confirmé Cadiz et Tavares après la rencontre. « On a pu naviguer sur les côtés et mieux stopper leurs pistons » détaille le coach. Plus de solutions devant et plus d’espaces pour manœuvrer dans l’entrejeu, il n’a manqué que la conclusion.

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L’imprécision dans les derniers gestes

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Contrairement au match face au PSG, le DFCO n’a pas été en réussite sur ses situations de but, avec un xGoal de 1,23 selone Understat. « Sur les grosses occasions qu’on a, il faut en mettre au moins une », regrette Stéphane Jobard en après-match. « Il y a des situations où il faut au minimum cadrer ». Le coach dijonnais fait là allusion à la reprise de Mavididi trop croisée. Mais il pourrait penser à tellement d’autres tentatives. Le DFCO a tiré 15 fois au but, pour seulement 3 tirs cadrés. « On a eu de la malchance » déplore Jhonder Cadiz en zone mixte. Lui qui a vu sa frappe quasi identique passer entre les jambes de Navas le weekend dernier, son tir est cette fois stoppée par un gardien monégasque en grande forme. Idem pour sa tête sur la barre. « Il y a eu les situations, on aurait dû finir avec le match nul. » surenchérit Julio Tavares. Plus que la finition pure, les Rouges ont eu du mal aux abords de la surface adverse, avec plusieurs ballons perdus et de passes en retrait quand on croyait enfin qu’une opportunité allait se présenter.

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La vulnérabilité après chaque coup de pied arrêté

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C’est une constante qu’on a pu observer régulièrement dans le match, et qui n’est pas nouvelle chez les Dijonnais. Après chaque CPA tiré par le DFCO qui aboutit sur un ballon rendu à l’adversaire, l’équipe est systématiquement vulnérable derrière. Un duel perdu, le second ballon quasiment jamais gagné par un dijonnais, et ça donne une opportunité claire à l’équipe adverse. Derrière, les Dijonnais sont exposés et la couverture défensive proposée est trop peu suffisante pour annihiler une occasion, récupérer la balle et profiter d’un avantage numérique dans la surface. On a souvent pu voir Amalfitano seul derrière à couvrir toute la largeur et la profondeur du terrain face à deux ou trois adversaires lancés. Il faut alors espérer un retour spectaculaire comme celui de Mendyl sur Slimani à la 74e, alors que l’attaquant algérien armait pour tirer au but.

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Des titulaires qui s’installent

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Parmi les joueurs qui garantissent leur place de numéro 1 à leur poste match après match, on pense évidemment à Alfred Gomis, de plus en plus indéboulonnable. On peut citer ensuite Bruno Ecuele-Manga, qui assume pleinement son rôle de patron de la défense qu’il est venu endosser cet été, tandis que Wesley Lautoa se montre de plus en plus en à son aise, même si depuis le début de saison on le voit surtout au milieu de terrain, là où son déficit de création est mis à jour. Les deux anciens lorientais ont formé une paire sereine dans les interventions et la relance, sans précipitations et avec peu de déchets. Cela paraît évident, mais Ndong reste le taulier de l’entrejeu, toujours régulier et très actif sur le terrain, dans le pressing et les appels. Devant, le trio composé des deux points de fixation Cadiz et Tavares accompagné de l’électron libre Chouiar a bien fonctionné. L’entrée de Mavididi a permis ensuite de libérer des espaces et de mieux exploiter la profondeur, ce que le vénézuelien et le britannique affectionnent mais ont trop peu exploité pendant le match.

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Les notes des joueurs

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L’homme du match

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Gomis (7) Encore et toujours rassurant. Toujours bien placé, comme sur cette tête de Glik en tout début de match et toujours impérial comme sur cette parade d’une tête bien smashé de Badiashile. C’est lui le patron.

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Mendyl (3,5) Pas en vue sur ce match, le latéral était en décalage par rapport au reste de l’équipe. Peu actif à aux avant-postes, mal aligné défensivement et généralement en retard, sauf sur ce superbe retour sur Slimani, qui annihile une grosse occasion pour l’algérien. Remplacé à la 89e par Soumaré, en poste pour poste (!). Ce dernier n’a rien eu le temps de faire, à part une intervention défensive louable en dans les arrêts de jeu.

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Lautoa (5,3) Une prestation satisfaisante et honorable de la part de l’ancien lorientais. Des interventions dans le bon tempo, une bonne couverture défensive et une sérénité affichée dans la relance au sol.

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Ecuele Manga (6) Il a passé beaucoup de temps à compenser les errances d’Amalfitano et à sortir sur le porteur du ballon quand le milieu n’était pas là pour couvrir. La recrue de Cardiff maintient un niveau régulier et solide, sa présence et son aura apporte beaucoup de sécurité à l’arrière.

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Amalfitano (4) En difficulté à un poste qui n’est pas le sien, son apport offensif est inexistant et son placement discutable. Il ne montait pas et était pourtant toujours débordé par son vis-à-vis.

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Ndong (6,3) Un nouveau match intense du taulier au milieu de terrain. Son travail de harcèlement s’est surtout fait ressentir en première période, alors qu’ils travaillait pour trois dans l’entrejeu. Le gabonais a de nouveau été la rampe de lancement principal du jeu dijonnais, sans être non plus rayonnant.

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Loiodice (4,8) Pour une première titularisation depuis le 11 novembre 2018, ce n’est pas un match qui va marquer les esprits de ses fans. On l’a peu vu en première période même s’il ne s’est pas laissé submerger défensivement. Bien plus à l’aise en seconde période en 4-4-2, quand il a eu beaucoup plus de solutions devant lui.

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Balmont (3) Le mot « dépassé » résume bien sa rencontre. Sa hargne et sa combativité habituelle n’ont pas suffi, si le côté droit à pris l’eau en première période, il en est sûrement le principal fautif. Remplacé par Mavididi à la 55e, qui a beaucoup provoqué, sans être vraiment efficace et manqué une belle occasion.

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Chouiar (6,8) Il a presque tout réussi ce soir. Véritable instigateur et déclencheur des offensives bourguignonnes, il a fait étalage de ses qualités de percussion et de dribbles, en passant systématiquement son vis-à-vis dès qu’il était bien servi. Sa frappe enroulée a bien failli finir au fond sans la parade d’un grand Lecomte en face. Chouiar fut une menace permanente, à la hauteur des attentes placées en lui.

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Tavares (5,5) On aurait pu espérer plus de décrochage et de participation à la création dans le jeu, mais il s’est encore montré actif dans son pressing. Un match sérieux mais dans lequel il n’a pas vraiment pesé cependant.

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Cadiz (5,8) Il a cassé les reins de Glik mais n’a malheureusement pas connu la même réussite que contre le PSG. Il s’est montré efficace en point de fixation avec de jolies mais pas toujours efficaces déviations et combinaisons, en particulier avec Chouiar. Son association à deux attaquants avec Tavares fonctionne.

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Notez vous aussi les joueurs du DFCO

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