Le Mans 0-0 DFCO : tour de chauffe

Toujours en rodage lors de sa troisième sortie de la saison, Dijon évite cette fois la défaite et déroule une nouvelle prestation dominante et intéressante à l’extérieur, sans toutefois parvenir à marquer au Mans. Un pit-stop obligatoire avant d’accélérer pour de bon ?

Revenu dans son ancien stade, le milieu de terrain Vargas-Rios semblait évoluer en terrain conquis.
Revenu dans son ancien stade, le milieu de terrain Vargas-Rios semblait évoluer en terrain conquis (photo Vincent Poyer/DFCO).

LE MATCH

Le Mans FC – Dijon FCO : 0-0 (0-0)
Au Stade Marie-Marvingt (Le Mans), le 6 septembre 2024, coup d’envoi à 18h30.

Avertissements : Ouchen (11e), Lamgahez (45e+2) et Rossignol (61e, 69e) pour LMFC / Chahid (21e), Meyer (42e), Mendy (57e) et Djaé (72e) pour le DFCO.

Expulsion : Rossignol (69e) pour LMFC.

 

  • 3e : Diallo se montre déjà très dangereux et pénètre dans la surface adverse. Ben Fredj et Parsemain son bien marqués, il choisit donc de frapper et Kocik réalise la parade à son premier poteau.
  • 10e : décalé par Vargas-Rios en une touche, Meyer élimine un adversaire et frappe à 22 mètres, c’est à côté du cadre.
  • 13e : superbe et puissante tête de Mendy, trouvé par Vargas-Rios sur un coup franc indirect. Le portier adverse sauve les siens une deuxième fois.
  • 19e : combinant sur le flanc gauche, Meyer est au bout d’un mouvement bien ficelé et tire, déséquilibré, en dehors de la surface. Pas de danger pour Le Mans.
  • 21e : coup franc indirect joué au sol par les locaux, c’est bien amené dans la boîte et heureusement que Duville-Parsemain est là pour dégager en corner devant Rabillard, à deux mètres de la cage !
  • 25e : un corner joué court permet à Lauray d’armer à mi-distance, Lenny Montfort s’interpose en plongeant.
  • 38e : quelques gestes audacieux nous réveillent après 10 minutes sans grande occasion à signaler.
  • 40e : copier-coller ou presque de la 13e minute, même si Mendy est plus surveillé et plus loin des cages. Cette fois, Kocik stoppe le ballon et calme les ardeurs dijonnaises.
  • 51e : gagnant en confiance au fil des minutes, Montfort devance un attaquant du Mans d’une tête en dehors de sa surface pour éloigner le ballon.
  • 57e : Rossignol tente la frappe après avoir résisté au retour défensif, profitant d’un tacle en retard de Mendy pour prendre l’espace. Heureusement pour Dijon, ça passe bien au-dessus.
  • 58e : la tête de Meyer manque de puissance et finit sa course loin du cadre.
  • 62e : nouveau coup franc parfaitement délivré par Vargas-Rios, Zoran Moco est à la retombée mais sa tête rebondit sur le sol et est ralentie avant d’atterrir dans les gants de Kocik…
  • 67e : c’est à nouveau Moco qui hérite du ballon sur la remise en retrait de Parsemain, dos au but. Sa frappe s’envole dans les tribunes.
  • 68e : Djaé ! La frappe croisée du jeune comorien passe devant la cage mancelle sans faire ficelle. Allez, il faut persévérer !
  • 69e : deuxième jaune très évitable et donc carton rouge pour Martin Rossignol ! Le Mans jouera 20 minutes à 10 contre 11.
  • 85e : Makutungu dégage au point de penalty un centre en retrait qui aurait pu faire mouche. Malgré la supériorité numérique, Dijon n’est plus dangereux.
  • 90e : un tir cadré pour Djaé, qui est bien capté par le portier adverse. Une minute plus tard, la tentative un peu désespérée de Nchobi est contrée par un défenseur.
  • 90e+1 : un corner presque parfait est smashé par Moco, au-dessus de la barre.
  • 90e+4 : au tour de Souici de voir sa tête passer bien trop haut, le service de Vargas-Rios était encore téléguidé.

Le verre à moitié vide…

Force est de constater que, même si la route est encore longue si l’équipe va avoir besoin de temps pour prendre confiance et gagner en expérience dans ce championnat (surtout à certains postes), le secteur offensif s’est nettement affaibli par rapport à la fin de la saison dernière. Le poste d’avant-centre a été un sujet majeur en 2023-2024 et seul Irié a de manière réaliste performé en pointe l’an passé. Son départ sans être remplacé fait mal dans l’immédiat à l’équipe dijonnaise, qui doit en plus composer sans Messi (l’un de ses suppléants de la fin de la saison) mais également Fdaouch et Nassi pour l’accompagner, qui étaient tous les deux titulaires et performants.

Sans ces trois hommes forts, ni Soumaré qui a été bon ponctuellement et qui offrait au moins quelques solutions lorsqu’il sortait parfois du banc, il faut reconnaître qu’il n’est pas évident d’être aussi compétitifs que la saison passée. Un joueur qui n’était que remplaçant sur les dernières semaines a été propulsé titulaire et déjà joué deux fois plus que l’an passé, un autre qui était mis au placard car nonchalant et trop peu pertinent a retrouvé sa voie dans le onze, et une recrue intéressante mais qui s’adapte encore à un nouvel environnement a été ajoutée à un trio qui n’a pas bougé depuis le début de la saison. Ajoutons à cela l’obligation de faire entrer un jeune espoir, certes, mais qui n’a pas forcément les épaules pour avoir de lourdes responsabilités dès cet été, ou un autre joueur expérimenté mais en mal de confiance et techniquement limité : vous avez en mains toutes les clés pour comprendre pourquoi le DFCO n’a su marquer qu’une fois en trois matchs joués.

…mais la coupe est pleine !

C’est donc logiquement que l’on voit fleurir ça et là des inquiétudes de tout bord des premiers anxieux, des frustrés et des gens qui veulent déjà tout jeter à la mer. Comme si répéter sans cesse que l’équipe s’est affaiblie devant allait nécessairement la rendre meilleure où faire prendre conscience des manques que le coach Ridira comme ses dirigeants ont parfaitement saisi. Pourtant, eux ne cèdent pas à la panique et ne se précipitent pas sur les premières options que se présentent. Même si la rumeur Romain Montiel (bon joueur qui a cependant été blessé sur les 10 derniers mois presque sans interruption) colportée par La Provence indique que le DFCO n’a pas abandonné l’idée de renforcer le poste de n°9, il faudra bien peser le pour et le contre au risque de se retrouver avec un nouveau cas Mendes sur les bras.

Surtout que les jeunes joueurs que sont Meyer, Duville-Parsemain ou Djaé vont indubitablement progresser, que leur suppléant Hamada ou la dernière recrue en date Lembezat vont avoir leur mot à dire, que des éléments compétents reviendront peut-être de blessure et que malgré tous les soucis cités plus haut, Dijon joue bien au football. Car oui, il y a du déchet dans les 30 derniers mètres (même les clubs du top 5 de Ligue 1 en ont, ne pas en voir en National aurait été épatant), oui il y a de la frustration. Mais non, Dijon est loin d’être largué et à même dominé ses deux déplacements de suite, à QRM et au Mans, sans match entre les deux et donc avec moins de rythme à la J4. Même si nous déplorerons le fait que notre temps fort de la deuxième mi-temps se soit interrompu à l’expulsion d’un manceau, ou peut-être plutôt à la sortie d’ADP, la force de cette équipe réside déjà dans ses coups de pied arrêtés, très bien frappés et souvent repris par le plus grand des défenseurs.

Alors si le DFCO est déjà capable de montrer du caractère dans les duels comme ce vendredi, de faire passer ses trois premiers adversaires qui viennent pourtant d’horizons très différents (N2, N1, L2) pour des équipes peu dangereuses, d’être cohérent dans une philosophie identifiable malgré les vents contraire, il n’y a pour l’heure pas de raison de tirer la sonnette d’alarme. Nous n’allons pas affirmer que tout est beau et rose, que nous ne voyons aucun souci en cette première saison du renouveau du DFCO, mais ce qui est certain c’est que l’équipe en a encore sous le capot. À elle de passer à la vitesse supérieure.

@No_Vak

Derrière le tireur de coups francs, ce sont les défenseurs centraux qui récoltent logiquement nos éloges (photo Vincent Poyer/DFCO).
Derrière le tireur de coups francs, ce sont les défenseurs centraux qui récoltent logiquement nos éloges (photo Vincent Poyer/DFCO).

LES NOTES

L’homme du match : Hugo Vargas-Rios (7,5)

HVR a montré, tout au long du match, une grosse activité. Il a multiplié les courses au milieu de terrain, se projetant dans la surface, revenant défendre. Il a fait preuve d’une grinta qui impulse le caractère nécessaire à l’équipe et montre la voie aux plus jeunes. Capitaine du soir, ses coups de pied arrêté ont été un danger constant, il aurait mérité d’être passeur décisif. Il est logiquement homme du match pour cette soirée où il a porté le brassard et représenté l’ensemble de nos cadres, qui semblent tenir la route en ce début de saison.

Montfort (5,8) : notre gardien a passé une soirée tranquille, et il est apparu plus rassurant, sur les quelques interventions qu’il a eu à faire que lors du match précédent. Il est vigilant sur une frappe lointaine de Lauray et fait un bel arrêt en deuxième période. Tout à fait photogénique

Diallo (5,3) : le jeune défenseur a proposé ce soir une prestation quelque peu contrastée. S’il a montré une activité importante dans son couloir, avec de la percussion, quelques percées témoignant de sa capacité à aller au bout de ses actions, il faut noter aussi du déchet de sa part. En particulier des imprécisions dans ses passes et quelques largesses défensives. Il a été remplacé à la 80e par Titebah qui a apporté offensivement et fait preuve d’une technique intéressante, sans pouvoir davantage s’illustrer pour sa première avec Dijon.

Bernard (7,3) : un match de patron pour l’ancien latéral gauche, reconverti en défenseur central. Très solide dans les duels, toujours bien placé, il a eu de plus quelques interventions décisives en un contre un dans la surface. Il rayonne sur ses partenaires, et guide l’ensemble de la défense. Comme il a eu le bon goût et le bon sens de s’excuser à son arrivée cet été pour les paroles malheureuses qu’il avait eu à l’égard du club, on peut apprécier cette performance avec moins de retenue.

Mendy (7,3) : comme son compère en défense centrale, Elydjah a proposé une prestation aboutie. Très difficile à passer en défense, régnant en maitre dans les airs, il a en plus été dangereux sur les coups de pied arrêté et aurait franchement mérité de marquer, au regard de sa capacité à aimanter les bons ballons de son capitaine. Le seul bémol, si on veut chipoter, ce sont quelques interventions un peu limites, qui lui ont valu un carton jaune, d’ailleurs. Dans un monde parallèle, ça aurait pu être pire.

Makutungu (6) : il faut reconnaitre que l’ancien d’Avranches a des capacité offensives parfois limitées qui nous font ressentir quelques regrets tant on aimerait qu’il puisse se apporter davantage, se projeter plus efficacement dans son couloir. Mais son jeu défensif, sobre, a été très efficace. Il a été également très fiable dans l’utilisation du ballon, notamment lors des sorties de balle.

Souici (5,1) : Une prestation assez correcte, presque terne par moment. Il a été sérieux dans son rôle de n°6 mais on aurait aimé le voir se projeter un peu davantage pour cette première titularisation. Il a assuré l’équilibre de l’équipe, même s’il a parfois péché dans l’utilisation du ballon.

Chahid (5,3) : Yanis s’est montré actif, avec une grosse activité au milieu du terrain. Il a été volontaire sur le pressing notamment en début de partie. Malgré ses nombreuses courses, on peut regretter qu’il n’ait pas été plus influent, et nous aurions également apprécié qu’il soit plus présent encore dans le jeu offensif de l’équipe. Remplacé à la 57e par Moco, qui a amené plus d’impact physique dans le jeu, mais qui semble devoir encore trouver ses marques dans le losange de Ridira. Il a de bonnes occasions qu’il doit sans doute réussir à envoyer au fond.

Meyer (5,9) : ses prises de balle sont toujours aussi soyeuses, lui permettant par moment de mettre du rythme dans le jeu, de se tourner vers les buts adverses et d’avoir le temps d’avance pour orienter le jeu. Malgré tout, on regrettera qu’il n’ait pas réussi à être plus décisif dans ou aux abords de la surface. Il a été remplacé par Hamada à la 71e, auteur d’une entrée volontaire, mais qui a paru en manque de rythme et de repères. On se souvient notamment d’un contrôle grossier et raté, à s’arracher les cheveux.

Duville-Parsemain (5,2) : l’attaquant s’est montré très actif sur le front de l’attaque. Rude physiquement, il a multiplié les duels avec la défense, pesant également par ses courses. Son jeu dos au but est intéressant et nous avons ressenti un manque après sa sortie. Bien que combatif, il s’est hélas montré parfois maladroit balle au pied et n’a pas encore été décisif. On peut tout de même espérer qu’associé à un attaquant plus visible que son compère du soir, il puisse bonifier son jeu. Il a été remplacé à la 70e par N’Chobi, qui s’est illustré dans son registre, avec des courses très rapides sans parvenir à marquer pour autant. Il était peu logique de le faire entrer alors que Le Mans allait clairement reculer dans son camp…

Ben Fredj (2,3) : que dire sur Mohamed qui n’ait été dit plus tôt ? Il s’est montré (très) discret au début, il l’est hélas resté par la suite. On ne peut pas lui enlever une volonté de bien faire, comme on a pu le constater avec ses efforts au contre-pressing, mais quelque chose ne va vraiment pas dans son jeu, dans ses déplacements. Il a été, la plupart du temps pendant les 57 minutes au cours desquelles il a joué, tout bonnement fantomatique. Alors que ce joueur arrivait chez nous avec un CV qui laissait espérer beaucoup de choses l’an dernier, il a encore ce soir multiplié les imprécisions techniques dans le jeu, en particulier dans les petits espaces, registre où il est censé être performant. Après une préparation réussie, il semble de nouveau retomber dans les travers déjà vus l’an passé. On attend forcément plus, même si on ne va pas condamner ce joueur, mais le goût amer des regrets commence toutefois à poindre… Avec le retour et l’arrivée d’autres solutions offensives, la concurrence devrait logiquement jouer à son poste. En témoigne l’entrée plutôt réussie de Djaé à la 57e, qui a tout de suite été plus en vue, plus juste techniquement, mettant de l’intensité au pressing, se montrant plus dangereux. On aimerait voir une association plus longue avec Parsemain.

@Fabius

1 118 vues


Commentaires

4 réponses à “Le Mans 0-0 DFCO : tour de chauffe”

  1. Avatar de Gilles PACCAUD
    Gilles PACCAUD

    Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît.
    Dany Boon a certainement la réponse …

    1. Vous pouvez dire le fond de votre pensée, le débat est tout à fait permis ! Cette équipe nous permet d’en avoir, profitons-en

  2. Avatar de Petitjean

    Top briefing !
    Et comme vous l’avez dit,la défense centrale est de bonne augure pour la suite…
    Allez Dijon 💪🏻

  3. Salut le Dijon Show

    Excellent résumé une fois de plus

    Nous avons vu le même match

    La ou je vois le verre à moitié plein

    À contrario des autres saisons, on ramène un point de ce genre de match piège, la ou on aurait perdu

    Vivement le retour de Schur devant, pour le mettre en concurrence Ben fredj, qui est à la rue, et laisse le poids de l’attaque à Parsemain

    Je suis optimiste

    Le coach a une philosophie de jeu

    Des individualités se dégagent deja

    Allez Dijon

    Je serai à GG pour Paris 13. Victoire obligatoire, mais ils le savent

    Arnaud

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *