DFCO 2-0 Dunkerque : Au suivant !

Avec un peu de retard à l’allumage, Dijon s’est fait du bien en gagnant son deuxième match consécutif en Ligue 2, grâce à Le Bihan et Coulibaly. De bons progrès sont à noter, mais attention au relâchement !

On ne change pas une équipe qui gagne, c’est la règle ! Patrice Garande connaît bien cet adage, et l’a appliqué presque à la lettre, en titularisant la même équipe qui s’était imposé sur ce terrain 7 jours plus tôt contre Bastia, à l’exception de Lucas Deaux (blessé), remplacé par Mattéo Ahlinvi au milieu de terrain. Rocchia retrouve le côté gauche du milieu, en faisant partie d’un quatuor offensif avec Philippoteaux, Benzia et Le Bihan. Un peu de régularité ne peut pas faire de mal pour les automatismes de cette équipe.

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LE MATCH

La partie débute par un petit round d’observation, au cours duquel Baptiste Reynet reste vigilant aux potentiels ballons dans le dos de sa défense, qui n’est pas réputée pour sa vitesse. Dijon conserve la majorité de la possession pendant 10 minutes, jusqu’à ce premier bon mouvement collectif initié par Jessy Pi donnant à Philippoteaux, sur l’aile, qui servira Le Bihan d’un centre au sol. L’avant-centre remet en retrait à Yassine Benzia, en meilleure position pour frapper que lui, la frappe de l’algérien est déviée par le gardien, mais M. Petit siffle un renvoi aux six mètres.

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Dijon n’est globalement pas trop inquiété dans les premiers instants, mais n’est pas tranchant pour autant. Les nombreux corners et coup-francs indirects frappés par Benzia sont soit imprécis, soit bien dégagés par la défense nordiste. En fin de compte, les CPA sont mieux exploités par les visiteurs. Billy Ketkeophomphone est efficace et trouve facilement Samuel Yohou à plusieurs reprises, et se permet de frapper au but après avoir éliminé Cheick Traoré côté droit de la défense dijonnaise : Baptiste Reynet sort le ballon d’une belle parade réflexe en corner (40e). Sur le corner qui suit, il est encore présent pour s’interposer entre Yohou et le but.

Mickaël Le Bihan tente de prendre la profondeur, mais est bien rattrapé par la défense. L’attaquant est remuant et se donne à 100%, malgré quelques maladresses qui l’empêchent de prendre l’avantage et de s’offrir un duel avec Vachoux. La prestation des Dijonnais est pour l’instant insuffisante pour une équipe à domicile, et les murs vont logiquement trembler à la pause…

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« On a pris une belle soufflante à la mi-temps, le coach a parlé pendant 15 minutes, chacun en a pris pour son grade »

Jessy Pi

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Deuxième acte, second souffle

Mais les Rouges vont revenir avec de bien meilleures intentions en deuxième période. RP22 est remuant et permet à Le Bihan de servir Benzia pour une grosse occasion que le milieu offensif envoie au dessus de la barre transversale de l’adversaire. Les situations dangereuses s’enchaînent un peu plus, sans aboutir nécessairement à un tir. De l’autre côté, Ketkeo reprend un centre de Trichard mais manque aussi sa frappe, nouvel avertissement sans frais.

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Au final, c’est d’une situation anodine que le DFCO débloque la situation : Jessy Pi au milieu de terrain trouve l’inspiration et la précision pour lancer Le Bihan sur le côté droit de la surface d’une jolie passe lobée. L’avant-centre se défait des défenseurs tentant de le déposséder, et donne une offrande à Benzia dans le sens du but. Ce dernier tombe au milieu de la surface, poussé semble-t-il par un Dunkerquois, mais le ballon revient par chance sur Micka qui allume le gardien de près, avec sang-froid, pour ouvrir la marque (1-0, 55e) ! L’attaquant vient célébrer en bas de la tribune Nord, devant les Lingon’s Boy, en montrant le maillot, pour le plus grand plaisir des supporters.

Patrice Garande décide d’effectuer ses premiers changements, sortant poste pour poste Rocchia et Ahlinvi pour Jacob et Younoussa, puis le buteur Le Bihan pour Scheidler quelques instant plus tard. Les joueurs les plus frais en profitent pour s’illustrer Younoussa prend sa chance de loin et force le gardien à se coucher, comme à son habitude. Sur un contre mené encore une fois par Romain Philippoteaux, la frappe de Jacob est tout aussi admirablement sortie par le portier de l’USLD, qui fait décidément son match.

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Dijon est un peu moins tranchant et les joueurs de Dunkerque s’aventurent un peu plus haut, conscients de ce que ce résultat signifie pour eux : ils sont provisoirement plongés à la dernière place, ex-aequo avec la lanterne rouge Nancy. Mais le sérieux de Bruno Ecuélé-Manga et Congré repousse les tentatives de centre se succédant. Et dans l’autre sens, c’est Benzia qui se procure une nouvelle opportunité, qu’il parvient à cadrer mais encore une fois parée par Jérémy Vachoux.

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C’est alors que le coach dijonnais a l’audace de sortir Philippoteaux pour Coulibaly, sans doute dans l’espoir de préserver le score. « Va me mettre un coup de casque dans la surface », plaisante-t-il avec le nouvel entrant, alors que le DFCO s’était procuré un coup-franc indirect. Et c’est précisément ce que Senou a fait !

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Benzia met une galette juste devant les cages mais hors de portée du gardien, au second poteau, que Coulibaly touche de la tête d’un plongeon plus efficace qu’esthétique. Le cuir est au fond des filets (2-0, 86e), il n’a fallu que 30 secondes sur la pelouse au grand malien pour justifier son entrée et faire exploser le stade Gaston-Gérard.

Les Bourguignons gèrent tranquillement leur avance confortable, avec désormais 5 défenseurs sur la pelouse. Aux trois coups de sifflet, c’est la première fois que Dijon garde sa cage inviolée en 8 matchs de Ligue 2. C’est aussi la première fois que le club côte d’orien dispose d’une avance de plus d’un but cette saison. En bref, un scénario presque idéal pour la confiance, sans pour autant négliger le temps que la machine a pris pour se mettre réellement en route.

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@No_Vak

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A RETENIR :

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  • Deux victoires de rang, un vrai soulagement
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On n’avait pas vu ça depuis près de deux ans : Dijon qui gagne deux matchs consécutifs en championnat. Patrice Garande avait prévenu que dans la situation du club, « la manière on s’en fout un peu ». Alors certes, on n’a pas vu un grand DFCO, ni un jeu flamboyant. Certes ce n’est qu’un succès contre une équipe bien inférieure sur le papier, le 19e de Ligue 2. Mais ça reste une victoire, la confirmation du renouveau du match précédent et un surplus de confiance pour les joueurs. Ça signifie aussi trois points, et une remontée à la 15e place du général de Ligue 2. Et puis surtout, un DFCO qui a le sourire, on n’avait pas vu ça depuis un bout de temps.

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  • Le Bihan ou Scheidler, boire ou conduire
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Entre les deux attaquants de pointe du DFCO, le coach Garande est clair : il faut choisir. En conférence de presse d’avant match, il expliquait que la doublette Le Bihan-Scheidler n’était « pas complémentaire », allant jusqu’à dire qu’elle faisait « déjouer l’équipe » en encourageant à balancer de long ballons vers leurs grands gabarits. Garande est ferme, il veut maintenant jouer à une seule pointe. Avec deux sérieux clients au poste de titulaire, l’entraîneur s’offre un choix de luxe, et met en concurrence les deux attaquants. Malgré une première mi-temps mitigée, Le Bihan a marqué des points avec son but et son début de deuxième période très engagé. L’ancien d’Auxerre prend bien cette situation, lui qui déclarait à ce sujet que « celui qui a peur de la concurrence, il faut qu’il arrête le foot ». De son côté, Scheidler n’a pas fait une mauvaise entrée, même s’il s’est montré moins décisif que sur d’autres rencontres. Devant, Garande a su mettre en place une saine émulation, un vrai plus pour la suite de la saison.

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  • Des changements efficaces (Younoussa titulaire svp)
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Déjà, comment ne pas penser à cette entrée de Coulibaly, qui marque directement sur l’action suivante d’une tête plongeante, scellant la victoire ? Un coaching gagnant de Garande, mais ce n’est pas la seule entrée en jeu qui s’est avérée payante. Déjà à l’heure de jeu, Jacob et Younoussa font leur apparition sur la pelouse. Deux changements qui ont redonné de la vie à un DFCO en train de ralentir à ce moment-là, tandis que des Dunkerquois désunis commençaient à reprendre du poil la bête. Alors, Willy les a éteints. Par son énergie, sa vitesse, sa percussion, ses dribbles, sa vision du jeu… (la petite talonnade aérienne pour Benzia ohlala). Face à un Ahlinvi qui a parfois semblé juste physiquement et un Pi peu tranchant (hormis sur sa magnifique ouverture vers Le Bihan pour l’ouverture du score), Younoussa a largement sa place dans le 11 de départ, ou au moins pour accumuler du temps de jeu.

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  • Des possessions approximatives, presque stériles
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A l’entame de la rencontre, le DFCO a montré une vraie volonté d’essayer de jouer au sol et repartir de derrière. Relances dans les pieds et pas de dégagement ni de précipitions à la récupération, les Dijonnais se sont procuré quelques bonnes situations par ce biais. Le soufflet est vite retombé. Erreurs dans les transmissions simples, peu d’appels, et très vite le retour du jeu long, en particulier de Baptiste Reynet. Par la suite, on a vu quelques flashs mais sporadiquement, sur quelques récupérations ou relances. Reste que les intentions sont là, Garande a encore du temps pour peaufiner la mise en place.

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  • Une défense encore friable
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Lors des temps faibles du DFCO, Dunkerque a presque réussi à en profiter et se procurant de grosses occasions en profitant des errements de la défense. Avec plus d’adresse et de réussite, ils auraient pu prendre l’avantage dès la première période, et ne sont pas passés si loin de revenir au score, en particulier autour de la 70e-75e minute. Le côté droit Traoré/Ecuele-Manga a surtout souffert ce soir, tandis que le tandem Congré-Fofana était porté par une belle performance de ce dernier, plein d’énergie et de justesse.

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@EtienneLVK

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LES NOTES :

L’homme du match : Fofana (6,7)

S’il continue sur cette voie, il va s’avérer comme la très bonne surprise du mercato dijonnais. Même s’il a eu quelques loupés sur ce match, sa vitesse et son apport offensif ne portent pas préjudice à son sérieux défensif, ce qui lui permet d’avoir une panoplie assez complète pour un joueur aussi jeune. A lui de garder la tête froide et de confirmer.

Reynet (5,9) : il a eu peu de travail à effectuer, mais il s’est montré décisif sur les rares frappes cadrées dunkerquoises, notamment celle de Ketkeo à la 40e. Un match satisfaisant, avec en prime un premier clean sheet qui lui fera le plus grand bien.

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Traoré (4,1) : toujours beaucoup d’imprécision dans son placement et ses interventions, et un apport offensif plutôt négligeable. Comme la semaine passée, la faible pression offensive adverse lui permet de s’en sortir, mais ça s’annonce compliqué contre des équipes plus coriaces.

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Ecuele-Manga (4,4) : une première période dans la lignée de son début de saison, c’est-à-dire médiocre, entre erreurs de relance, fébrilité et lenteur abyssale. Meilleur après la pause, avec des interventions plus franches et maîtrisées. Ça reste globalement insuffisant.

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Congré (5,6) : serein, il a bien cadenassé l’axe dijonnais et éteint les rares velléités offensives de Dunkerque. Une partie sans histoire qui va lui faire du bien après quelques prestations en demi-teinte.

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Pi (4,6) : il fait penser au (mauvais) Marié des dernières saisons en Ligue 1 : l’archétype sans saveur du joueur moyen. Pas de grosse erreur, mais rien d’exceptionnel non plus et un impact dans le jeu bien trop faible. Rageant car son jeu long semble très intéressant, s’il l’utilisait davantage. C’est d’ailleurs sa passe pour MLB qui débloque la situation.

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Ahlinvi (3,9) : en l’absence de Deaux, il avait l’occasion de relever la tête après son mauvais début de saison. Il ne l’a pas saisie. Comme trop souvent, il a joué à contre temps et a peiné à proposer des solutions dans la construction du jeu. Une déception qui s’amplifie. Remplacé à la 62e minute par Younoussa, qui a démontré de manière éclatante qu’il méritait une place de titulaire aux côtés de Lucas Deaux.

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Philippoteaux (5,9) : dans beaucoup de bons coups dijonnais, il a souvent apporté de la profondeur et a créé pas mal de décalages. Parfois sur courant alternatif en première période, il rend au final une copie plus que correcte. Remplacé à la 85e minute par Coulibaly, buteur sur son premier ballon touché. Il y a du Yohann Rivière chez ce garçon.

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Benzia (6,1) : probablement meilleur dans le jeu que face à Bastia, il n’a en revanche pas eu la même précision devant le but, en témoigne cette grosse occasion gâchée à la 48e minute. Il a finalement été récompensé avec ce coup-franc déposé sur la tête de Coulibaly. Garande l’a incontestablement transfiguré.

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Rocchia (4,6) : un ton en dessous de ses dernières sorties, il a eu plus de mal à prendre le jeu à son compte et à faire mal à l’adversaire en percutant sur le côté. Surtout, à force de vouloir permuter avec Philippoteaux, il a fini par se retrouver partout et nulle part. Vu son début de saison, on ne lui en tiendra pas trop rigueur. Remplacé à la 62e minute par Jacob, auteur d’une entrée très intéressante, qui aurait pu se conclure par un but si Vachoux n’avait pas été déterminé à faire oublier le souvenir du barrage retour de 2019.

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Le Bihan (6,1) : nettement plus en mouvement que face à Bastia, il a beaucoup proposé mais a longtemps péché par manque de précision dans le dernier geste. Il a finalement été récompensé en concluant cette action où il avait quasiment fait tout le travail. Un premier but dans le jeu qui, espérons-le, devrait le remettre en confiance. Remplacé à la 67e minute par Scheidler, un peu moins en vue que lors de ses précédentes apparitions, mais toujours très intéressant en point d’appui dans la construction du jeu.

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MOYENNE : 5.3

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@Gus21

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