DFCO 1-0 Rodez : Pâques une simple victoire

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Sans impressionner outre mesure, Dijon a (enfin) su répondre aux attentes devant son public et a lancé le mandat de Pascal Dupraz avec un succès extrêmement important contre un concurrent au maintien. Le tout avec un Le Bihan touché par la grâce.

Le premier « onze » choisi par le nouveau staff ressemble beaucoup à ce qui a été fait par ses prédécesseurs, dans un 4-2-3-1 classique avec Jacob en n°10. Ahlinvi retrouve sa place après sa suspension et Rocchia est titulaire malgré son manque de rythme à l’entraînement. Zargo Touré récupère le brassard de capitaine.

LE MATCH

Dans un stade Gaston Gérard où les chants des Lingon’s Boys manquent cruellement, c’est le DFCO qui donne le coup d’envoi. Loin du mutisme d’Omar Daf, Pascal Dupraz harangue ses joueurs dès les premières minutes. Et à la 3e, le DFCO obtient un premier corner. Tiré par Jacob, il trouve les pieds de Zargo Touré, repris dans la surface par la défense ruthénoise. Dans la minute qui suit, Tchaouna progresse balle au pied jusque dans la surface mais il effectue un crochet de trop et la charnière aveyronnaise peut intervenir.

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Suite à un coup-franc sanctionnant une faute sur Rocchia, les Dijonnais obtiennent un deuxième corner toujours avec Jacob à la baguette. Ça passe devant tout le monde et revient sur Xande Silva, dont la frappe est contrée à l’entrée de la surface (8e). Celle d’Ahlinvi de loin (11e) ne trouve pas le cadre. Loin d’être flamboyants techniquement, les Dijonnais sont en tout cas au rendez-vous au niveau des intentions. Toutefois, Rodez se projette rapidement, comme sur cette action conclue par une frappe de Senaya, repoussée des deux poings par Reynet (12e).

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Le centre de Silva, venu de la gauche, procure une énorme occasion en trouvant la reprise de Le Bihan. La frappe du numéro 8 dijonnais est détournée in extremis de la tête par Danger. Les Rouges réclament un but, mais le ballon semble bien avoir été sauvé sur la ligne. Dans la foulée, le DFCO obtient un coup franc excentré mais la combinaison Jacob – Tchaouna est manquée.

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Dijon continue de pousser dans ces 25 premières minutes et d’obtenir des situations intéressantes, comme sur cette remise de la tête de Tchaouna pour Xande Silva dans la surface, qui tricote mais ne parvient pas à se défaire du marquage et à frapper. Le positionnement des Dijonnais en bloc médian, avec un pressing qui ne démarre que lorsqu’un milieu de terrain adverse touche le ballon, est destiné à provoquer des contre-attaques. Celles-ci sont pour le moment assez mal gérées.

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Un faux rythme s’installe peu à peu et Rodez en profite pour se rebiffer. Corredor est trouvé dans la surface par un centre lumineux de Rajot, de loin, en une touche et sans regarder la surface, mais il est repris in extremis par Zargo Touré. Le corner qui suit ne donne rien (28e). Les Ruthénois obtiennent deux minutes plus tard un bon coup franc excentré. D’abord repoussé, le ballon revient dans la surface avec Boissier, qui a tout le temps du monde pour ajuster et trouver le mètre 87 de Boma, dont la tête piquée termine sur la barre de Reynet ! Elle les a longtemps fui, mais sur ce coup-là la chance sourit aux Dijonnais.

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Elle ne suffira pas toutefois si les Rouges continuent de multiplier les erreurs techniques comme ils le font depuis la demi-heure de jeu. Des erreurs techniques qui pourraient coûter cher, à l’image de cette passe en retrait mal effectuée par Rocchia, qui oblige Reynet à une intervention d’urgence devant Soumano.

Après une première demi-heure de bonne facture, le dernier quart d’heure du premier acte n’est franchement pas agréable à suivre. Le coup de sifflet de l’arbitre intervient à point nommé pour renvoyer tout le monde aux vestiaires. À ce moment de la partie, le DFCO est loin d’être transfiguré. Si quelques petits détails diffèrent, le contenu proposé n’est guère plus emballant que sous Omar Daf et, surtout, la réaction d’orgueil des joueurs est loin, très loin, d’être évidente.

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Résurrection pour ce dimanche saint

Revenus sur la pelouse un moment après leurs adversaires et sans changement, les Dijonnais repartent à l’attaque et grapillent rapidement un corner. C’est encore frappé par Jacob et ça ne donne toujours rien… A la 50e, le DFCO obtient un bon coup-franc dans l’axe. Complètement raté par Jacob. Les coups de pied arrêtés sont décidément un point faible énorme des Dijonnais, incapables de tirer parti de ces munitions contrairement à leurs adversaires. Un point que soulignera Dupraz en conférence de presse d’après match.

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Les Dijonnais continuent de mettre la pression dans la moitié de terrain de Rodez et obtiennent un nouveau corner après une action combinée entre Jacob et Silva. Mais c’est toujours très mal joué. Au point que, sur ce nouveau corner à la 57e minute, c’est Tchaouna qui s’essaye à l’exercice. Celui-ci est tiré directement dans les bras de Mpasi, bien sorti. Deux minutes plus tard, Rodez se procure un bon coup-franc excentré qui n’est pas mieux tiré : le ballon s’envole au-dessus des cages de Reynet, mais le RAF s’enhardit.

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Énième corner à la 66e minute pour le DFCO. Frappé par un Jacob toujours incapable de lever son ballon et qui, dans la foulée, va céder sa place à Bryan Soumaré. Le milieu de terrain va rapidement se retrouver impliqué dans une bonne action à deux avec Ahlinvi. Il glisse le ballon dans la surface vers Le Bihan, devancé par la défense de Rodez. Le ballon revient sur Tchaouna qui ne cadre absolument pas sa frappe ! Même si l’arbitre signale un hors-jeu au départ de l’action, le jeune Rennais doit faire beaucoup mieux. Dans la foulée, Rocchia perd un ballon dans l’entrejeu et Rodez contre : Ahlinvi coupe l’action et concède le coup-franc. Cadré, il est néanmoins repoussé par Reynet. Rodez se procure une très grosse occasion deux minutes plus tard, d’une frappe excentrée qui frise le poteau de Reynet. La dernière grosse opportunité des visiteurs.

A la 74e, Coulibaly remplace Ahlinvi et prend sa place en tant que numéro 6 devant la défense. Sur l’action qui suit, Tchaouna passe la défense en revue et frappe à l’entrée de la surface mais son tir est capté par Mpasi. Le jeune attaquant n’abdique pas et sur une nouvelle incursion dijonnaise – rendue possible par l’interception de Joly de la tête et le bon relais de Thioune sur l’aile droite, il centre en profondeur dans la course de Mickaël Le Bihan, qui reprend victorieusement de la tête et trompe le portier à son premier poteau (1-0, 76e) ! Alors que le match semblait s’enliser, le DFCO ouvre le score et s’offre le droit de rêver !

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Le Bihan continue de se battre est à deux doigts, à la 79e minute, de pouvoir frapper depuis le cœur de la surface après avoir récupéré le ballon dans les pieds des défenseurs ruthénois. Une bonne attitude car le plus dur reste à faire : tenir ! Lancé dans la surface à la 84e minute, Tchaouna est devancé de peu par Mpasi, qui le percute au passage. Plus de peur que de mal heureusement pour l’attaquant prêté par Rennes, qui va de nouveau tenter sa chance à peine revenu sur la pelouse. Sa frappe, sur une bonne remise en retrait de Le Bihan (qui avait tout fait en contrôlant un dégagement en catastrophe et en menant le ballon, seul contre tous, dans la surface) est trop écrasée pour inquiéter Mpasi.

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Histoire de gagner quelques minutes, Pascal Dupraz procède à trois changements. Traoré remplace Rocchia, Xande Silva cède sa place à Jessy Pi et Tchaouna, victime de crampes, est suppléé par Marié. La fin de match est crispée, entre des Dijonnais prêts à tout pour conserver la victoire et des Ruthénois qui tentent encore d’arracher un point. Et comme parfois la meilleure défense c’est l’attaque, le DFCO reste au plus proche de la surface de Rodez. A ce jeu là, on peut saluer les efforts incroyables de Le Bihan, sur les rotules mais en train de lâcher ses dernières forces dans la bataille pour tenir le score.

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Quelques secondes encore relativement maîtrisées et, enfin, l’arbitre siffle la fin du match ! Au terme d’une partie loin d’être magnifique mais marquée par une implication sans faille de certains joueurs, le DFCO renaît avec la victoire et valide, dans la douleur, la réaction recherchée par l’éviction d’Omar Daf et l’arrivée de Pascal Dupraz. Mieux, avec les défaites de Niort, Laval et Nîmes et le nul de Pau, le DFCO remonte à la 18e place et revient à 4 points de Valenciennes et Annecy (15e et 16e), qui s’affronteront lundi.

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Et si ce DFCO, que l’on pensait définitivement crucifié après la défaite à Caen, entamait, en ce week-end de Pâques, sa résurrection ? Le public et la sphère dijonnaise se permettent d’y croire, même si le simple fait qu’une courte victoire à domicile et peu convaincante contre le RAF soit autant célébrée nous permet de nous rendre compte d’à quel point le club est malade…

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@Gus21

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LES NOTES

L’Homme du Match : Mickaël Le Bihan (8,3)

Le héros de Dijon, le porteur d’eau, le joueur dont la technique ne flanche pas, le bosseur invétéré, à la fois au départ des meilleures occasions dijonnaises et à la conclusion de la seule qui va faire filoche dans la soirée. Sans lui, Dijon serait déjà mort et enterré ! La présence dans l’équipe d’un joueur qu’on aime comparer à Wayne Rooney, toutes proportions gardées, est un atout indéniable pour le DFCO qui doit absolument le conserver au frais dans du papier bulle entre chacun des huit matchs restants ! On ne peut pas se permettre de perdre un atout si puissant.

Reynet (5,4) : peu de boulot à faire grâce à la vigilance de sa défense et d’une équipe qui n’a laissé que très peu d’espace. Il a su être décisif quand Rocchia lui a donné une passe en retrait à ch*er (littéralement, nos pantalons s’en souviennent…) et rien que ça, ça mérite d’être salué.

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Joly (5) : dans l’intention, rien à reprocher. En revanche, il serait bien de bosser les transmissions à l’entraînement. Que de passes et de centres ratés… Son meilleur moment : l’implication sur le but, où il lui a suffi de gagner un duel et de laisser les autres faire le reste.

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Congré (6,2) : même s’il a à un moment crucial été dominé et laissé les adversaires se procurer une très bonne occasion, le positionnement de l’équipe en un bloc assez reculé lui a permis au final de combler son déficit en vitesse. En Bourgogne, on aime les escargots, surtout quand ils défendent correctement.

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Touré (6,3) : intronisé comme le nouveau capitaine de l’équipe par Pascal Dupraz, il a pris ses responsabilités même si certaines passes manquaient d’application. Il peut encore faire bien mieux mais pour le moment, nous allons nous en contenter.

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Rocchia (4,8) : une erreur qui aurait pu coûter un but, un positionnement trop bas pour être suffisamment dangereux… Globalement, son côté gauche a été très en dessous du reste de l’équipe et ça ne l’a pas aidé. Remplacé par Traoré à la 88e, sur son mauvais pied mais qui a bien contribué à la conservation du ballon à un moment crucial.

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Ahlinvi (5,6) : On l’a connu plus précis, plus juste, mais ses interventions sont souvent bien calculées et il n’a pas à rougir de son match. Des trois milieux axiaux, il est celui qui a été le plus cohérent. Sorti juste après son carton jaune et remplacé à la 74e par Coulibaly, un peu plus haut qu’à son habitude. Le coach semble avoir compris que de nos trois défenseurs centraux, il est celui qui est le plus susceptible de casser des lignes. Et des gueules aussi, à en croire ce semblant de bagarre débuté après le coup de sifflet final…

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Thioune (4,6) : autant les reproches sont légitimes quant à sa technique ultra défaillante, digne d’un de vos collègues RH au Five organisé par l’entreprise, autant il a su gratter un bon nombre de ballons et courir de la première à la 96e minute. Au final, il est lui aussi à son meilleur niveau quand il joue aussi simple et court que possible.

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Jacob (5,3) : même s’il jouait en n°10 la plupart du temps, le positionnement assez bas de l’équipe lui permettait assez souvent d’avoir le ballon face au jeu contrairement à d’habitude. Cela l’aide à être globalement plus dangereux, bien que ses coups de pied arrêtés frappés comme un asthmatique qui a couru pour rattraper le bus font chuter sa note… Remplacé à la 67e par un Bryan Soumaré qui a montré de bonnes choses et amené quelques solutions devant lui aussi. Bien aidé par sa fraîcheur.

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Tchaouna (6,2) : son meilleur match sous le maillot du DFCO. Et pourtant, cela à mis du temps à se décanter. Balle au pied, il ressemble à un Kinder surprise : on ne sait pas ce qu’on va obtenir mais c’est souvent décevant… D’où l’importance de répéter inlassablement les courses et les efforts : ses nombreux ratés n’ont été compensés que par sa persévérances et ces 3-4 très bonnes occasions crées ou frappes tentées après la 70e minute. Et une passe décisive superbe, qui aurait pu elle même finir en but après rebond au deuxième poteau si elle n’avait pas été coupée au premier. Remplacé à la 88e par Marié qui nous a semblé en confiance malgré son temps de jeu très réduit.

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Xande Silva (4) : alors qu’une aile se réveillait, l’autre dormait à poings fermés. Que de mauvais choix, de passes faciles ratées ou de moments d’absence dans la partie ! Ce n’est tout simplement pas possible qu’un joueur avec autant de talent l’ait totalement perdu en l’espace de quelques mois. Peut-être Dupraz parviendra-t-il à le relancer, lui aussi… Mais il n’y a pas de temps à perdre. Suppléé à la 88e par Jessy Pi, qui a fait ce qu’il avait à faire sans fioriture.

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@No_Vak

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MOYENNE : 5,6

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