DFCO 1-0 Aubagne : mental d’acier

De retour en terrain connu, le DFCO était investi d’une triple mission ce 27/09 : faire de Gaston-Gérard une forteresse, enchaîner un quatrième clean-sheet, et signer une troisième victoire d’affilée pour continuer sa remontée au classement. Trois objectifs remplis pour trois points acquis ce soir, sans frustration à signaler !

LE MATCH

Dijon FCO – Aubagne FC : 1-0 (0-0)
Au Parc des sports Gaston-Gérard (Dijon), le Vendredi 27 septembre 2024, coup d’envoi à 19h30

But : Ikanga (72e) pour le DFCO.

Avertissements : Khetir (28e) pour l’AFC / Vargas-Rios (11e) pour le DFCO.

• 6e : la première véritable tentative du match est dijonnaise et signée Vargas-Rios, sur un coup-franc excentré, tenté directement. Sa trajectoire est bien lue par Lavallée qui s’interpose.
• 14e : les fautes se multiplient en ce début de partie, aux abords de chaque surface. Si ce nouveau coup de pied arrêté ne donne rien, Djaé surgit sur le côté droit sur le second ballon et se feint d’un grand pont pour centrer sur la tête de Moco. Le milieu bute sur une parade réflexe du portier adverse, quasiment à bout portant.
• 19e : bien aidé par un contre favorable, le numéro 20 dijonnais propulse le ballon loin devant pour Parsemain, qui ne parvient pas à effacer le dernier défenseur qui se présentait entre lui et une occasion de tir.
• 33e : trop précipités à la récupération du ballon, les dijonnais sont à la peine dans la construction de leurs actions depuis un petit quart d’heure et multiplient les allers-retours sur le terrain.
• 37e : suite à une perte de balle dans le rond central, Nsimba est trouvé dans la profondeur et se permet de tromper aisément Lenny Montfort mais est heureusement pour nous signalé en position illicite.
• 38e : une situation très chaude dans la surface aubagnaise, avec un centre qui aurait pu trouver Parsemain sans l’intervention (et un pied un peu haut) de Ndiaye. Vargas-Rios est malgré tout au point de pénalty pour reprendre le cuir d’une frappe limpide qui est une nouvelle fois stoppée par Lavallée.
• 43e : après une frappe lointaine de Zoran Moco une nouvelle fois arrêtée, c’est Ikanga qui bénéficie d’un contre favorable aux abords de la surface, mais qui va se montrer trop altruiste en voulant remettre à Parsemain, le capitaine aubagnais anticipe.
• 46e : tout juste rentré sur le terrain, Hamada perd un duel au milieu de terrain, permettant à Benhattab d’armer une frappe en entrée de surface, fermement détournée en corner par Montfort.
• 51e : double occasion pour Parsemain aux abords de la surface aubagnaise, qui se heurte deux fois à une forêt de jambes devant lui. Ikanga hérite du cuir, mais il peut difficilement faire mieux que tirer sur le gardien.
  61e : Benhattab continue à nous faire mal et se présente face à Montfort dans le coin de la surface de réparation dijonnaise. Ce dernier est rejoint au dernier moment par Mohamed Sylla qui, du bout du pied, parvient à dévier suffisamment la trajectoire du ballon au-dessus de la cage. Quel geste !
  72e : à la suite d’une intervention pleine de calme de la défense, Diallo propulse le cuir d’une transversale à destination de Jovanny Ikanga, qui se rapproche de la surface adverse. À peine entré dans la boîte après avoir éliminé un adversaire, il décoche un missile face auquel Lavallée ne peut que s’incliner cette fois. 1-0 pour Dijon !
• 90e : dernière situation chaude pour Aubagne, qui méritait peut-être un partage des points ce soir : c’était sans compter sur l’intervention pleine d’autorité d’un Sylla taille patron qui s’impose pour écarter le danger !
  90e+4 : le DFCO s’impose pour la troisième fois cette saison et récupère trois points supplémentaires qui le font se rapprocher à quatre points du leader invaincu, Boulogne !

C’est dans la tête…

Nous avons certainement été nombreux ce soir à imaginer d’avance la finalité de ce match au cours de la seconde mi-temps et au vu du contenu de la première. Face à nous, un jeune gardien qui réalise un grand match et écœure nos attaquants sur toutes leurs frappes ; de notre côté, un bon nombre d’occasions qui ne parviennent pas à aller au bout, la faute parfois à quelques imprécisions techniques, à une erreur dans la dernière passe, mais plus globalement à une grande difficulté à conserver le ballon dans la zone offensive. Un facteur rendant plus rares les attaques placées, notre DFCO n’ayant été véritablement dangereux que sur coups de pied arrêtés pendant les trois premiers quarts d’heure. Vous le sentez venir ? Il n’y a encore pas si longtemps, les Rouges auraient probablement reculé, se seraient mis à douter, à déjouer, et seraient repartis la tête basse dans les couloirs de Gaston-Gérard, glanant dans le meilleur des scénarios un timide point face à un adversaire à sa portée.

Mais pas cette fois ! Malgré une équipe que l’on peut considérer comme inexpérimentée (21,5 ans de moyenne d’âge sur la seconde période) car handicapée par les absences de nombreux cadres, tout le bloc équipe a fait front pour garder la tête haute face aux partenaires de Benhattab jusqu’à la dernière minute du match. Le tout mené par une arrière-garde pleine d’assurance qui nous ferait presque oublier que ces joueurs ne se connaissent encore que trop peu, ou que le jeune Moussa (18 ans) était titularisé pour la première fois ce soir. Comme un symbole, c’est justement de la défense que viendra la seule passe décisive du match, avec cette longue ouverture d’Ismail Diallo qui vient trouver un Ikanga faisant preuve sur cette action d’une finition de très grande classe. Balayant par la même occasion les filets et les souvenirs douloureux de tous ces matchs aux scénarios identiques qui pouvaient encore être présents dans nos esprits.

… mais mieux vaut la garder froide

Au forceps, Dijon s’est imposé pour la troisième fois de suite. Un résultat qui va nécessairement en appeler d’autres mais pour lequel il est nécessaire de faire preuve de retenue, surtout dans un championnat aussi vicieux que le National dans lequel le statut des clubs varie de mois en mois et où rien n’est joué d’avance. Si Dijon confirme sa bonne dynamique du moment, l’équipe commence à afficher complet au niveau de l’infirmerie. Et si les joueurs appelés en renfort pour pallier ces manques nous laissent de très bonnes impressions et remplissent bien leur part du contrat, il n’en reste pas moins que l’effectif a besoin d’une certaine stabilité, indispensable pour créer et améliorer certains automatismes qui pourraient venir à manquer au fur et à mesure que nous avancerons dans le calendrier. Ce groupe devra compter sur l’expérience de ses joueurs cadres, y compris ceux qui étaient absents ce vendredi, afin d’éviter d’inverser cette belle tendance qui se profile.

Toutefois, après le déplacement en Lorraine et le match d’hier soir, il nous est possible de nous rassurer en constatant que la philosophie prônée par ce DFCO 2024-2025 commence tout de même à infuser dans un effectif qui semble très concerné et à porter ses fruits. Bien que tout soit encore loin d’être parfait, notamment dans l’aspect offensif ce soir, les améliorations en cette période de rodage se font ressentir. Si la courbe de progression de cette équipe ne fléchit pas, il nous tarde d’être à demain.

@CM_Tadryel

LES NOTES

L’homme du match : Cédric Makutungu (7,5)

On reconnaît un vrai cadre à sa capacité à prendre les rênes de l’équipe lorsque le besoin s’en fait sentir. Avec les absences de nombreux joueurs expérimentés et suite à la sortie de Vargas-Rios à la pause, Cédric a hérité en même temps du titre de Dijonnais le plus vieux sur la pelouse (à 26 ans, c’est rude !) et du brassard de capitaine. Un rôle qu’il a rempli à merveille, en allant chercher au fond de lui un surcroît de combattivité et d’abnégation pour donner l’exemple à ses coéquipiers et rassurer les jeunes joueurs qui composaient l’arrière-garde du DFCO. Souvent confronté au meilleur joueur de l’équipe adverse, il ne lui a pas laissé l’occasion de faire tout ce qu’il souhaitait. Bref, aussi discret soit-il habituellement, Makutungu est bien un cadre, un vrai.

Monfort (7,2) : il n’a pas volé son quatrième clean-sheet d’affilé, et c’est peu de le dire. Décisif à plusieurs reprises, le portier dijonnais est incontestablement un des grands artisans de la victoire et s’est montré absolument irréprochable, dans ses interventions comme dans ses prises de balles. On le savait capable d’assurer l’intérim mais au final, il fait bien plus que ça.

Diallo (6,4) : solide dans son couloir malgré beaucoup d’incursions des joueurs d’Aubagne sur son côté, notamment en première période, il a également apporté une plus-value offensive intéressante et couronné une copie déjà très propre par cette excellente transversale pour Ikanga sur l’ouverture du score dijonnaise. Remplacé à la 77e par Souici, qui a bien aidé à endiguer les assauts sudistes en fin de match.

Sylla (7,2) : en l’absence de Bernard et de Mendy, avec la titularisation d’un novice à ses côtés, il n’a pas tremblé au moment d’endosser le costume de leader de la charnière centrale. Malgré quelques imprécisions avec le ballon, il a été l’auteur de plusieurs interventions pleines de sang-froid dans la zone de vérité et sur des actions dangereuses et a rarement été pris en défaut. On n’aurait pas forcément parié sur le fait qu’il puisse prendre si vite une telle envergure.

Moussa (6,3) : pour une première inattendue à ce stade de sa formation, le natif de Dijon a livré une partition sans fausse note. Mis à part sur une remontée de balle en première période, il n’a pas pris de risque inutile, s’est montré sobre dans ses gestes défensifs et a même réalisé quelques interventions autoritaires. Il s’est montré timide à la relance, sans doute un peu trop, mais pour une première à ce niveau avec le groupe pro, c’est déjà très satisfaisant.

Chahid (6,8) : soumis à une rude concurrence pour se faire une place dans l’entrejeu dijonnais, il a pleinement saisi l’opportunité qui lui était offerte ce soir avec ce retour dans le onze de départ. Très combatif et accrocheur, perturbant régulièrement les circuits de passes d’Aubagne malgré le défi sacrément relevé que lui ont imposé Benhattab et Khetir, il s’est également montré très intéressant balle au pied pour orienter le jeu et sortir du pressing adverse. On imagine aisément l’exaspération des adversaires d’avoir un tel joueur sans arrêt dans les pattes. Et c’est exactement ce qu’on lui demande.

Moco (6,4) : il aurait pu ouvrir le score assez tôt dans le match sans une ou deux parades exceptionnelles du gardien adverse et a globalement réalisé un match propre, avec beaucoup d’apport offensif et une grosse activité à la récupération. Après un début de saison perturbé par les blessures, il monte nettement en puissance depuis son retour sur le terrain. Aurait pu mériter un point bonus sur sa note pour avoir chahuté Rocchia en première période…

Vargas-Rios (6,1) : dans la lignée de ses prestations des derniers matchs, sa première période a été de bonne qualité, même si on l’a connu plus inspiré dans l’animation du jeu. Rugueux au duel, un peu trop même puisqu’il rapidement écopé d’un carton jaune suite à une perte de balle de Moussa et est passé très proche d’en récolter un second juste avant la pause. Sous le coup de cet avertissement et diminué physiquement, il a cédé sa place à la pause à Hamada (5,7). Si ses entrées en jeu depuis le début de la saison avaient été un peu décevantes par rapport au niveau qu’il avait affiché en fin de saison 2023-2024, sa mi-temps face à Aubagne a bien dissipé les doutes. Très actif sur son côté tant pour proposer des solutions offensives que pour venir gêner les actions adverses, il a apporté une explosivité qui avait un peu manqué au DFCO lors du premier acte.

Djaé (5,5) : malgré quelques bonnes inspirations, il a livré une première période en demi-teinte avec de nombreuses pertes de balles et un jeu parfois à contre-temps. Pas non plus catastrophique et rien de très inquiétant pour un si jeune joueur, qui n’était pas forcément destiné à enchaîner les titularisations aussi tôt dans la saison. Même s’il méritait une passe décisive sur un geste de très grande classe devant El Kaddouri, ses difficultés à conserver le ballon ont poussé Ridira à le sortir à la pause, au bénéfice de Ben Fredj (4,4), qui n’a pas beaucoup pesé dans le jeu. Mais au moins il s’est montré bien moins effacé que lors de ses derniers matchs. MBF a tenté plusieurs frappes, a été entreprenant aux abords de la surface et a délivré quelques transmissions intéressantes. Ça ne respire pas encore très fort la confiance mais il y a du mieux. Espérons que ce ne soit que le début.

Duville-Parsemain (5,2) : assez maladroit techniquement et pas toujours inspiré dans ses prises de balle, il a en partie compensé – comme souvent – par une grosse débauche d’énergie pour peser sur la défense adverse et faire les retours défensifs qui s’imposaient. Bien muselé par la charnière d’Aubagne, il a eu plus de mal à se trouver en bonne position dans les 30 derniers mètres qu’à l’accoutumée et est rarement parvenu à prendre le dessus sur ses vis-à-vis. Il a toutefois continué à proposer de solutions offensives tout au long de la partie. Remplacé à la 84e par N’Chobi, qui a fait intelligemment parler son expérience pour garder le ballon plus haut en fin de match.

Ikanga (6,9) : le bon geste au bon moment ! Il a totalement démontré ce pourquoi nous sommes allés le chercher au Red Star. Pas forcément auteur d’un match exceptionnel malgré de nombreuses incursions côté gauche, il lui a suffit d’une occasion pour planter une frappe limpide dans le petit filet opposé et offrir la victoire aux siens. Un attaquant efficace et inspiré, c’est exactement ce qu’il manquait au DFCO en début de saison. Remplacé à la 88e minute par Saber, pour fermer la porte, ce qu’il a bien aidé à faire.

MOYENNE : 6,3