DFCO 0-3 Lyon : Un DFCO à deux visages

Pas de miracle. A Reims, les Dijonnais s’étaient rassurés en n’encaissant pas de but mais n’avaient guère été convaincants dans le jeu et les intentions. Face à un OL en pleine confiance, ces lacunes ont éclaté au grand jour et le DFCO s’est fait lourdement punir au terme d’une première mi-temps indigente. La réaction observée après la pause, si elle n’a pas permis de sauver l’honneur, laisse néanmoins espérer que les Rouges ont retrouvé le sens du football. Il va falloir très vite le confirmer.

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Romain Amalfitano

Les joueurs :

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Homme du match : Amalfitano (6) : en première période, il a surtout œuvré à la récupération, où Abeid était totalement défaillant. Très actif, il aussi parfois cherché à se projeter vers l’avant. Clairement l’un des seuls à avoir « la dalle », il est resté sur une bonne lancée en seconde période, en distribuant bien le jeu et en prenant des initiatives balle au pied, tout en continuant à faire le boulot de récupération. Si les Dijonnais ont failli dans les intentions et l’état d’esprit sur ce match, lui n’a pas grand-chose à se reprocher et il s’impose de plus en plus comme un leader.

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Rúnarsson (4) : pas extrêmement réactif sur le premier but, il ne couvre pas assez son premier poteau sur le troisième. Même si les erreurs viennent avant tout de sa défense, il n’est pas totalement hors de cause. Et travailler son jeu au pied devient une urgence. Pour lui aussi, un match à oublier.

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Yambéré (4,5) : pris de vitesse sur une ou deux actions, il reste néanmoins l’un des rares en défense à avoir fait son match. Aucune des occasions lyonnaises n’est d’ailleurs venue de sa zone de jeu. Il a besoin d’être mieux épaulé et de travailler les automatismes mais à titre individuel, on a quelques certitudes.

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Ciman (3) : auteur d’une première mi-temps catastrophique, il est impliqué sur les deux premiers buts lyonnais. Il a surtout commis des erreurs difficilement acceptables pour un défenseur d’expérience, comme sur le premier but où il lâche totalement le marquage sur Dembélé. Globalement, son placement est à revoir et dans la vivacité, il y a pas mal de doutes aussi. Ses deux belles frappes en deuxième période, notamment ce très beau coup-franc à la 67e sorti in-extremis par Lopes, ne peuvent nullement compenser. Pour l’instant, il n’apporte rien à la défense dijonnaise.

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Lautoa (3) : passé lui aussi totalement à côté de sa première période, sa responsabilité est plus ou moins engagée sur chaque but de l’OL. Moins perdu que Ciman dans le placement, il a surtout failli en termes de vitesse et de réactivité et s’est également montré extrêmement peu inspiré à la relance. Après un début de saison sérieux, mais sans étincelle, il semble vraiment à la peine.

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Remplacé à la 77e minute par Gourcuff (non noté), auteur cette fois d’une entrée très intéressante. Plus accrocheur qu’à l’accoutumée et toujours aussi fin techniquement, il a montré à quel point il pouvait être précieux si le DFCO a besoin de garder le ballon devant. Une première titularisation pourrait arriver bien vite.

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Rosier (3,5) : totalement dépassé en première période, il est d’une naïveté confondante sur le troisième but lyonnais, où il se fait complètement avoir par Terrier. Moins en difficulté après la pause, il a cherché à apporter offensivement. Seulement voilà, il va vite, il déborde, il appelle le ballon mais au bout du compte, la plupart du temps, il n’en fait rien. Comme il ne sait pas centrer et que rentrer intérieur face à une défense de haut niveau est compliqué, il finit quasi invariablement par mettre en retrait, gâchant ainsi beaucoup de décalages. En résumé, il est présent offensivement. Mais ça n’apporte pas grand-chose.

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Haddadi (5) : s’il a parfois souffert face à Traoré et aux montées de Rafael, le Tunisien a globalement fait son match. Il aurait pu être mieux placé sur l’action du troisième but, pour contrer le centre, mais pour le reste, il n’est pas le plus à blâmer. Offensivement, il n’a existé qu’en deuxième période. Lui, pour sa part, sait centrer et le fait régulièrement, mais il va devoir en travailler la précision pour que cela soit décisif. Indéboulonnable à son poste en tout cas cette saison.

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Abeid (3) : sans génie et sans idée dans l’utilisation du ballon, l’Algérien n’est plus que l’ombre de lui-même. Directement impliqué sur le premier but où il laisse Ndombélé s’échapper seul dans l’entrejeu, il a semblé totalement à court de forme et n’a jamais eu l’impact qu’on lui connaissait. Techniquement, il a été emprunté. Il s’est un peu ressaisi sur la fin de la première période mais cela reste très insuffisant.

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Remplacé à la mi-temps par Keita (5,5). Si, comme souvent, il a parfois trop porté le ballon et voulu trop en faire tout seul, il est incontestable que le Guinéen, entré à la mi-temps, a été d’une aide précieuse pour sonner la révolte côté dijonnais. Sa fraîcheur, son insouciance et sa volonté systématique d’aller de l’avant ont fait un bien fou à une équipe jusque-là totalement apathique. On le sait, il a encore beaucoup à travailler et à apprendre mais sur chaque prise de balle, il a apporté quelque chose. Peu à peu, il est en train de gagner ses galons de titulaire.

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Loiodice (5) : le seul, avec Amalfitano, à avoir osé essayer de jouer vers l’avant en première période. Propre techniquement, il a provoqué de nombreuses fautes lyonnaises et a aussi su parfois mettre le pied quand il le fallait pour essayer de freiner les vagues adverses. En seconde période, il a encore essayé de créer du jeu. A son débit, il a aussi perdu quelques ballons et a surtout écopé de deux cartons jaunes, synonymes d’expulsion. Sur le premier, il commet une faute intelligente mais sur le second, c’est plus dommage car il perd la balle sur une mésentente avec Yambéré. Visiblement très affecté par ce carton rouge, il doit vite passer à autre chose, car cela fait partie de l’apprentissage.

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Jeannot (non noté) : une soirée cauchemardesque. Il se bat devant pour venir aider dans l’entrejeu mais voit son équipe encaisser deux buts sur des défaillances du bloc bas et il sort blessé avant la demi-heure de jeu, sur une torsion du genou. Sale soirée…

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Remplacé à la 25e minute par Sliti (5). Son entrée a clairement apporté un plus, les rares velléités offensives dijonnaises en première période étant passé par lui. Après la pause, il a continué à aller de l’avant et a provoqué plusieurs fautes intéressantes proches de la surface lyonnaise. En revanche, tout comme Keita, il a parfois eu tendance à trop porter le ballon et il est venu régulièrement s’empaler sur la charnière lyonnaise. Malgré ça, il est clairement difficile de se passer de lui dans la construction du jeu.

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Tavares (3,5) : nouveau match compliqué pour le capitaine dijonnais. Quasiment jamais trouvé en première période, il a globalement manqué de réalisme, comme sur cette tête à la 26e ou cette tentative de madjer à la 87e. Physiquement moins présent qu’à l’accoutumée, il a aussi pas mal souffert, notamment en première période, du faible mouvement offensif autour de lui. Il est aussi certainement plus surveillé qu’avant. Ça n’empêche qu’on attend mieux de sa part.

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Jules Keita

Le match :

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Une première mi-temps cataclysmique, une seconde qui donne de l’espoir. C’est en résumé ce qu’on peut retenir de ce match. En première période, tout a été loupé. Ce dispositif à 5 derrière, dans lequel Olivier Dall’Oglio a parfois tendance à se réfugier quand son équipe n’est pas en confiance, n’est clairement pas adapté au jeu des Dijonnais, qui ont besoin d’aller de l’avant pour être au meilleur de leur forme. Par ailleurs, ce dispositif implique une défense très solide et disciplinée et un milieu physique et accrocheur. En première période, le DFCO n’a eu ni l’un ni l’autre. Dès lors, difficile d’exister face à une équipe d’un calibre supérieur et en confiance. A fortiori lorsqu’on y rajoute un manque d’implication et d’organisation collective et des erreurs individuelles en pagaille.

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Fort heureusement, et contrairement finalement à ce que l’on voit depuis trois matchs, cette mi-temps calamiteuse et la soufflante qu’Olivier Dall’Oglio n’a pas manqué de passer à ses joueurs à la pause ont enfin fait office d’électrochoc et provoqué une réaction visible sur le terrain. Car en seconde période, les Rouges ont clairement dominé les Lyonnais, qui certes n’ont pas non plus beaucoup cherché à aller de l’avant. Reste que dans les intentions, dans les attitudes, l’équipe était métamorphosée. Et surtout, notamment grâce à l’entrée de Keita, le DFCO s’est remis à oser, à attaquer, à tenter des choses, bref à jouer son jeu.

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C’est peut-être d’ailleurs le principal enseignement de ce match, quelque chose que l’on sait mais que le contexte fait parfois oublier : lorsque le DFCO dénature son jeu, cela finit toujours par se retourner contre lui. Cette équipe ne s’exprime jamais aussi bien que lorsqu’elle cherche à produire du jeu. Pour cela, il faut des intentions, un système de jeu adapté et plus de joueurs de ballons sur la pelouse. Exactement ce qu’on a vu en seconde période, notamment à partir de la 77e minute, lorsque les dijonnais sont repassés en 4-2-3-1 avec la sortie de Lautoa pour Gourcuff.

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Au bout du compte, malgré ce mauvais résultat et cette première période honteuse, on ressort de ce match avec un peu plus d’espoir qu’à l’issue des dernières rencontres, où l’on ne reconnaissait pas le DFCO dans le jeu. Le visage montré en deuxième période doit à tout prix servir de référence et être immédiatement mis en œuvre dès le début de match à Strasbourg samedi. Après être rentré dans le rang, le DFCO doit en effet impérativement repartir de l’avant et reprendre des points, car si on a quelques motifs d’espérer que l’équipe a enfin eu le déclic qu’il fallait, une nouvelle contre-performance aurait une portée très négative.

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(photo de couverture : DFCO/Vincent Poyer)

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