[DEBRIEF] L1, J32 : Toulouse – DFCO (0-1)

La défaite face à l’OM, frustrante et en partie injuste n’avait pas seulement mis fin à la série d’invincibilité du DFCO à domicile, mais aussi repoussé un maintien qui, en cas de victoire, aurait été considéré comme acquis. En se déplaçant sur le terrain d’un TFC en toute petite forme, les dijonnais avaient l’occasion de se rattraper et de s’assurer une troisième saison consécutive en Ligue 1. Mission accomplie, grâce à un but précoce de Kwon et au terme d’un match qui n’a pas brillé par sa qualité technique.

Du haut de ses 38 ans, le capitaine Cédric Varrault a réalisé un superbe match

Les joueurs :

Homme du match : Varrault (7): certes, d’autres joueurs auraient peut-être pu prétendre au titre. Papy Djilobodji par exemple. Seulement, sortir un match pareil à 38 ans, après n’avoir pas joué depuis 11 journées (presque trois mois !) et une mi-temps cuisante au Parc des Princes, c’est tout simplement admirable. Impérial, le capitaine dijonnais a intercepté un grand nombre de ballons et s’est montré parfait dans son placement. Il a de plus sauvé son camp de l’égalisation en détournant sur sa ligne un ballon de Sanogo (41e). Seulement pris à défaut une seule fois, par la vivacité de Corentin Jean en toute fin de match, heureusement sans conséquence. Une légende.

Reynet (6,5) : auteur d’une magnifique parade sur une frappe puissante de Delort à la 55e, le portier dijonnais a parfaitement suppléé sa défense en étant à nouveau à la parade à la 69e, la 93e et à la 94e. Cette nouvelle clean sheet est amplement méritée.

Rosier (4) : déjà en difficulté la semaine passée face à l’OM, le jeune latéral a livré pour la deuxième fois consécutive un match à minima en demi-teinte. Plusieurs fois pris de vitesse, multipliant les erreurs techniques et rarement intéressant dans le domaine offensif, il semble commencé à payer les frais d’une saison où il aura explosé au plus haut niveau et franchi à un train d’enfer pas mal d’étapes importantes et assez éloigné de son passé récent en CFA (titulaire en Ligue 1, international Espoirs…). Psychologiquement comme physiquement, et son coach l’a d’ailleurs reconnu après match, il a surement besoin de souffler un peu. Au vu de sa saison, on peut le lui accorder.

Djilobodji (5,5) : dans une très mauvaise passe récemment, le Sénégalais s’est idéalement repris sur la pelouse du Stadium. Sérieux, décisif dans ses interventions, imbattable dans les airs, il a retrouvé un peu de cette sérénité qui avait tant impressionné en début de saison. Encore quelques pertes de balles et des petits moments de fébrilité mais globalement c’est infiniment mieux que ces dernières sorties. Tant mieux !

Haddadi (5) : un match sans grande histoire pour la latéral tunisien. Pas énormément sollicité sur le plan défensif, il a fait le job, même s’il a parfois fait preuve d’un peu de flottement dans le marquage. Offensivement, il a régulièrement apporté le surnombre et son entente en dehors du terrain avec Kwon s’est matérialisé sur la pelouse par pas mal de dédoublement et de jeu en première intention. D’ailleurs, son bon centre pour le sud-coréen à la 60e aurait mérité d’être décisif.

Amalfitano (5,5) : un match sérieux mais sans grand relief. Toujours intraitable à la récupération et extrêmement actif dans l’entre-jeu pour gêner les transmissions adverses, il a revanche cumulé pas mal de déchet technique et de manque d’inspiration dans l’orientation du jeu. Pas forcément non plus aidé par une ligne offensive qui, à par Kwon, a été globalement décevante.

Marié (5) : un match solide, avec énormément d’activité et d’engagement. Il s’est presque montré plus tranchant et plus saignant qu’Amalfitano dans ses interventions, même s’il a fini par baisser le pied en fin de match, contrairement à son compère du milieu. Néanmoins, encore une fois, on lui reprochera de ne pas avoir assez osé et de ne pas s’être servi de sa technique pour offrir plus de solution dans un match fermé et peu emballant. C’est certes lui qui récupère le ballon sur l’action qui mène au but de Kwon mais il peut vraiment faire plus.

Sliti (3,5) : pas dans le onze de départ mais auteur d’excellentes entrées en jeu depuis quelques matchs, le tunisien a loupé l’occasion de réitérer ses bonnes prestations alors qu’il retrouvait une place de titulaire. Peu inspiré dans ses choix, il a souvent trop porté le ballon et cherché à faire la différence seule mais sans parvenir à mettre la justesse technique nécessaire dans ce genre d’exercice. Il aurait gagné à jouer plus simple, d’autant qu’il a souvent subi le défi physique des toulousains. Un match sans.

Kwon (6) : seule vraie satisfaction du quatuor offensif dijonnais, le sud-coréen a signé son 8e but de la saison dès la 10e minute, en renard des surfaces. Un but qui a finalement suffi a offrir les trois points aux siens. Très en jambe, le milieu offensif a multiplié les bons mouvements et a, au contraire de ses coéquipiers, joué relativement simple et direct, ce qui a beaucoup plus déstabilisé la défense toulousaine. Il est passé proche d’inscrire un doublé en reprenant parfaitement un bon centre d’Haddadi (60e) mais Lafont s’est interposé. L’un de ses meilleurs matchs depuis longtemps.

Remplacé à la 81e minute par Sammaritano (non noté), qui n’a pas eu le temps de réellement exister dans une fin de match où les toulousains ont poussé pour essayer d’égaliser.

Saïd (3) : alors qu’il retrouvait une place qu’il affectionne, en neuf et demi derrière et autour de l’attaquant de pointe, il est passé complètement à côté de son match. Jamais dans le bon tempo, loupant quasiment tout ce qu’il a entreprit, son seul fait d’arme a été de reprendre cette balle à l’issue d’un cafouillage dans la défense toulousaine et d’adresser une frappe qui, repoussée par Lafont, s’est transformé en passé décisive pour Kwon. C’est bien trop peu. S’il a passé un cap cette saison, il a néanmoins encore beaucoup à progresser dans la régularité pour ne plus enchainer les prestations de haut vol et ces matchs complètement loupés.

Remplacé à la 73e minute par Massouema (non noté). Pour l’instant, ses seuls minutes en Ligue 1 avait été lors de la mémorable défaite au Parc des Princes. Pas un super souvenir. Cette deuxième entrée en jeu avec les A, le jeune milieu a du bien plus la savouré vu le résultat final. D’autant qu’il s’est montré assez à l’aise lors des vingt minutes qu’il a passé sur la pelouse. Entre les blessures et les fatigues de fin de saison, il peut espérer avoir plus de temps de jeu… et peut-être rêver du même destin que son « frero » Rosier.

Tavares (4) : un match compliqué pour l’attaquant cap-verdien. Rarement trouvé par ses coéquipiers, il s’est heurté à la dimension athlétique de la charnière toulousaine que, une fois n’est pas coutume, il n’ait pas vraiment réussi à surmonté. Comble de malheur, il s’est blessé à la cuisse et risque de loupé une bonne partie de la fin de saison. Une soirée noire.

Remplacé à la 56e minute par Jeannot (5,5). Auteur d’une entrée intéressante, l’ancien lorientais a mis un point d’honneur a participer au replis défensif et également à se montrer disponible. Malheureusement pas vraiment servi, il a toutefois fait preuve d’une belle envie et aura l’occasion de la mettre en œuvre lors des prochains matchs suite à la blessure de Tavares.

La joie des dijonnais après cette victoire synonyme de maintien et d’une troisième saison consécutive en Ligue 1

Le match :

On ne va pas la faire longue. Clairement, ce n’était pas le match de l’année. Ce fut même sûrement l’un des matchs les moins agréables à regarder du DFCO cette saison. Evidemment, pour faire un bon match il faut être deux et on ne peut pas dire que le TFC brille dans le domaine du football champagne. Néanmoins les dijonnais ont eux aussi fait preuve de beaucoup trop de déchet technique pour espérer davantage de spectacle.

Mais l’essentiel n’est pas là. Avec cette victoire à l’extérieur, la 2e seulement de la saison, et une nouvelle clean-sheet amplement méritée pour la charnière centrale Varrault-Djilobodji comme pour Reynet, le DFCO porte son total à 41 points. Autant dire que, même si mathématiquement il manque encore un point, le DFCO peut se considérer comme maintenu et va donc vivre une troisième saison consécutive en Ligue 1. Il faut savourer ce moment mais rapidement se tourner vers la suite.

Car après une pareille saison, il serait trop dommage de relâcher trop tôt la pression. Avec la possibilité de jouer à présent beaucoup plus relâchés, les dijonnais peuvent largement espérer finir la saison dans le Top 10, une place à laquelle bien peu voyaient le DFCO cette année. Finir autour de la 10e place, et même idéalement au-dessus, aurait un double intérêt pour les Rouges. D’une part, la dotation de la LFP est substantiellement plus importante pour un club qui fini 9e ou 10e que pour un club qui fini 16e. Si les montants ne sont pas extravagants, ils ne sont pas négligeables du tout pour un club comme le DFCO.

D’autre part, le DFCO affirmerait là son ambition et la continuité de cette belle construction, sérieuse et progressive, que met en place le club depuis 2012. Et pourrait légitimement rêver de monter encore plus haut la saison prochaine.

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