[DEBRIEF] L1, J25 : DFCO – Nice (3-2)

Les inondations troyennes et le report du match face à l'ESTAC ont eu ceci de bénéfique : le 100e match du DFCO dans l'élite du foot français allait se jouer à domicile. Face à un OGC Nice joueur, qui ramenait à Gaston Gérard le toujours aimé Lees-Melou, et avec un DFCO qui enregistrait les retours d'Amalfitano et Djilobodji et restait sur une victoire contre Rennes, la fête s'annonçait belle. Elle l'a été, au-delà de toutes les espérances, et malgré les efforts d'une poignée d'imbéciles pour la ternir.

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Les joueurs :

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L'Homme du match : JULIO Tavares (8) : il est le meilleur buteur de l'histoire du club. Il a inscrit le 100e but dijonnais en Ligue 1. Il est le meilleur attaquant d’Europe au ratio buts/nombre de tirs. Il va marquer à jamais l'histoire du DFCO. Alors qui d'autre pouvait enflammer Gaston Gérard pour la 100e du club dans l'élite ? Après une 1e mi-temps où il a eu peu de ballons à négocier à cause des difficultés dijonnais à se sortir de l'étau niçois, il a profité du bien meilleur visage offert par le DFCO en 2ème période pour faire parler la poudre. Un ballon piqué sur la barre de Benitez, puis un but plein de sang-froid sur un service parfait d'Amalfitano, avant de signer un doublé sur penalty. Sans compter qu'au-delà de ces actions, il a épuisé la charnière niçoise, et Dante en particulier, par ses appels incessants et sa présence dans les airs. On peut retourner le truc dans tous les sens, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 9 buts en 15 matchs de Ligue 1 cette saison, dont 5 en 4 matchs joués en 2018. Dieu est dijonnais.

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Reynet (5,5) : deux buts encaissés, le premier quasi imparable de Lees-Melou, le second où il est abandonné par sa défense. La clean-sheet, c'est pas encore pour maintenant mais le portier dijonnais a fait son match. De très bonnes relances (dont une après une montée hors de sa surface qui aurait pu être décisive) et des interventions déterminantes, notamment face à Balotelli (5e) et Tameze (51e). Et une calvitie de plus en plus en visible lorsque la caméra le filme de derrière. On sait Baptiste, c'est moche, mais va falloir faire quelque chose…

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Rosier (5) : avec de sacrés clients sur le dos, Pléa d'abord, Balotelli parfois, Saint-Maximin aussi, le jeune latéral dijonnais a globalement bien tenu son poste. En première mi-temps, il a été l'un des rares à tenter d'aller de l'avant et à essayer de se sortir du pressing niçois. Sa vitesse et sa conduite de balle sont toujours aussi intéressantes lorsqu'il accélère balle au pied. Derrière, il a bien tenu le choc, malgré les fréquentes absences de replis défensif de Saïd, jusqu'à la 65e et cette action où il est clairement dépassé par Saint-Maximin, passeur décisif pour Lees-Melou. Sur le deuxième but niçois, difficile en revanche de lui en vouloir. L'action vient de son côté mais au terme d'un mouvement dijonnais qu'il a porté côté droit, à la conclusion duquel il prend un coup qui l'empêche de revenir, le tout en n'étant pas couvert par son ailier (Saïd). Blessé sur cette action, il a finalement dû céder sa place.

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Remplacé à la 75e minute par Chafik (non noté), dont la rentrée a coïncidé avec le réveil dijonnais, sans qu'il soit précisément pour quelque chose. Néanmoins le marocain s'est montré très solide en défense et a relancé très proprement les ballons.

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Yambéré (4,5) : malgré la récente vague de froid, il avait échappé à la grippe mais pas sûr qu'il aille aussi bien après le méchant enrhumage que lui a fait subir Pléa sur le deuxième but niçois. Comme quoi, tant que c'est pas le printemps, faut faire attention ma bonne dame. Dommage car pendant tout le reste du match, il est resté bien au chaud autour de sa surface, ne sortant que quelques fois pour aider à relancer ou intervenir à bon escient dans pieds niçois. Et pour obtenir un penalty indiscutable (on en reparlera), qui aura certainement l'effet d'un bon grog pour faire passer ce mauvais rhume.

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Djilobodji (5) : malgré quelques mouvement pas toujours rassurant, son retour dans l'axe de la défense a ramené de la sérénité dans l'arrière-garde dijonnais (qui avait déjà retrouvé une belle solidité contre Rennes sous l'égide de Lautoa). Toujours très propre dans ses interventions, il a par contre à plusieurs reprises pêché à la relance, avec des passes au sol imprécises, alors que paradoxalement ses longues transversales se sont souvent avérées parfaites. Pas impliqué sur les buts niçois, il a signé un retour sérieux, à défaut d'être brillant.

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Haddadi (5,5) : match très solide du tunisien, qui pendant une bonne heure n'a pas eu beaucoup à s'employer face à son compatriote Srarfi, fantomatique dans son couloir. Cela lui a permis d'apporter régulièrement le surnombre devant, même si un peu de déchet technique a parfois gâcher ses bonnes intentions. Après la rentrée de Saint-Maximin, il a eu beaucoup plus de travail défensif mais a parfaitement contenu l'attaquant niçois, pourtant particulièrement vif et virevoltant. Une copie très propre, dont il doit s'inspirer pour gagner en régularité.

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Balmont (4) : à 38 piges, et même avec une semaine de rabe, difficile d'enchaîner deux prestations de haut vol. Face à une équipe niçoise bien plus technique et athlétique que celle de Rennes, il a réellement souffert dans l'entrejeu, souvent pris de vitesse et rarement dans le bon tempo. Un peu plus intéressant dans les relais, il a toutefois globalement très peu pesé et a paru plutôt dépassé physiquement. Après son match exceptionnel face à Rennes, on lui pardonnera cette petite baisse de régime.

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Remplacé à la 70e minute par Kwon (non noté). Coaching gagnant d'Olivier Dall'Oglio, épisode 1. En grosse perte de vitesse depuis plusieurs matchs, le coréen a montré dès ses premières actions qu'il avait envie de sortir de cette mauvaise passe et d'apporter quelque chose. Beaucoup d'engagement, d'envie, parfois de manière un peu trop brouillonne, mais au final ce but décisif sur un excellent travail Jeannot, synonyme de victoire pour le DFCO. Une 6e réalisation cette saison qui devrait le remettre sur les rails.

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Amalfitano (6,5) : il a failli bien mal signer son retour de blessure, avec cette balle perdue face à Balotelli, qui aurait pu se transformer en but précoce sans l'égoïsme du buteur italien. Cette erreur passée, on s'est vite rappelé ce que signifiait le proverbe "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Car son match dans l'entre-jeu dijonnais a rappelé à quel point il avait manqué à l'équipe lorsqu'il était blessé. Un énorme volume de jeu, de la combativité et des transmissions parfaites, avec en point d'orgue cette très belle passe décisive en profondeur pour Tavares. Et puis, histoire de rappeler qu'il n'est pas qu'un gentil garçon, il a failli se fritter avec Marlon, dont ça aura été le seul fait d'arme de la soirée.

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Abeid (5,5) : même motif, même punition que depuis quelques matchs. A la récupération, rien à redire, il est parfait. Il gratte les ballons, fait les petites fautes qu'il faut pour stopper les actions, coupe les trajectoires de passes, vient suppléer ses défenseurs lorsqu'ils sont dépassés… bref, du bon boulot. Seulement voilà, on attend plus de lui et notamment qu'il retrouve cette capacité à casser les lignes, soit par des passes soit balle au pied. Sur ce plan là, on le sent toujours aussi hésitant, de manière peu compréhensible car d'une part ce n'est plus une question de physique (il encaisse au moins autant de chocs à la récupération que s'il tentait d'aller percuter balle au pied) et pas non plus une question de technique, puisque les rares fois où il tente autre chose que des passes latérales ou en retrait, ça fonctionne. Aller, un petit tour chez le préparateur mental ?

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Saïd (3,5) : une belle frappe depuis la gauche de la surface, une jolie roulette pour faire le spectacle et… rien. Transparent en attaque, très rarement dans les bons coups, il a n'a pas compensé en faisant les efforts défensifs qu'implique son positionnement dans le couloir. Son manque d'accélération pour rattraper Pléa sur le second but niçois est flagrant. Alors ok, on sait que le placer sur un côté, ce n'est pas idéal, qu'il n'y pas à sa place et n'aime pas ça. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne doit pas faire les efforts.

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Sliti (5) : beaucoup d'activité mais aussi pas mal d'erreurs techniques et d'imprécisions. Malgré cela, il a été impliqué dans la plupart des bonnes actions offensives dijonnaises. Sa déviation plein d'inspiration sur une relance osée de Reynet aurait mérité d'être décisive pour Tavares, qui a malheureusement trouvé la barre. Encore une fois, s'il y a une chose à lui reprocher, c'est son excès d'altruisme, ou son manque d'instinct de tueur, selon le point de vue. Combien de fois cherche-t-il à faire le crochet en plus, l'accélération supplémentaire, pour pouvoir adresser un caviar, alors qu'au final tenter la frappe serait cent fois plus simple et, probablement, plus efficace.

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Remplacé à la 75e minute par Jeannot (non noté). Coaching gagnant d'Olivier Dall'Oglio, épisode 2. Lui aussi semblait avoir parfaitement intégré la frustration de son coach, qui se désolait régulièrement de voir ses remplaçants ne pas être décisifs. Extrêmement combatif, il a beaucoup pesé sur la défense niçoise et est allé gratter à l'envie le ballon dans les pieds de l'arrière-garde de l'OGCN pour délivrer une passe décisive pour Kwon, synonyme de victoire.

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Le match :

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Tranchons rapidement deux débats. D'abord, oui, il y avait pénalty. N'en déplaise aux Niçois, une poussette dans le dos en pleine surface de réparation, qui plus est sur un joueur qui était sur la trajectoire du ballon, c'est le pénalty sans discussion. Que nombre d'arbitres n'appliquent pas le règlement en ne sanctionnant pas ce genre d'action pose la question de l'homogénéité de l'arbitrage mais ne remet certainement pas en cause la justesse de la décision de M. Rainville. Les niçois oublient d'ailleurs fort à propos qu'ils ont plus que bénéficié des largesses arbitrales face au DFCO, avec un pénalty bien plus douteux lors du match allé cette saison, et un but largement hors-jeu de Balotelli lors du match à Nice la saison dernière.

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Ce même Balotelli qui aurait donc été victime d'actes racistes (insultes ou cris de singes, on ne sait pas trop). Un doute plane sur la question, puisque personne, même en tribune, ne semble les avoir entendu. En tout état de cause, si c'est avéré, se sont des actes inqualifiables menés par une minorité de crétins. Ca ne mérite aucune tolérance. Mais ça ne justifie pas l'emballement médiatique qu'il y a eu autour de cette affaire, ni les prises de positions iniques de certaines associations, comme SOS Racisme vis-à-vis d'Olivier Dall'Oglio ou le CRAN vis-à-vis de l'arbitre. Le DFCO a eu la réaction parfaite, en demandant au speaker de passer une annonce dans le stade, en condamnant ensuite ces actes supposés et en rappelant que le public dijonnais n'est pas connu pour ça. Inutile de polémiquer davantage.

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Revenons donc au match. Et quel match ! Pour sa 100e dans l'élite, le DFCO ne pouvait guère rêver d'une plus belle soirée. Un doublé de la légende Julio Tavares, un scénario à rebondissement avec ces cinq buts en une mi-temps et cette remontée des dijonnais après avoir été menés 2-1, le coaching parfait d'Olivier Dall'Oglio, avec ce but victorieux 100% remplaçants grâce au duo Jeannot-Kwon. Et un huitième match d'affilé sans défaite à Gaston Gérard, une septième victoire dans cette série d'invincibilité et un cinquième match avoir trois buts marqués. Qu'on se le dise, Gaston Gérard est en train de devenir une forteresse imprenable et où le canon de l'attaque dijonnaise résonne souvent !

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Ce bon résultat permet au DFCO de passer la barre des 30 points et d'espérer avec davantage de confiance un maintient acquis bien plus tôt que l'année dernière. Avec une semaine à trois matchs qui arrive, dont deux contre des concurrents directs (Troyes puis Caen), le DFCO a les moyens de prouver que cette 100e dans l'élite du foot français n'était, finalement, rien d'autre qu'un début.

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