Malgré la défaite finale, la réaction des dijonnais après leur entame de match catastrophique à Strasbourg avait prouvé que la claque parisienne n'avait pas tué leur esprit guerrier. De retour dans leur antre de Gaston-Gérard où ils étaient invaincus depuis 6 matchs, ils avaient l'occasion, face à un Stade Rennais qui leur réussit plutôt bien ces derniers temps, de renouer avec la victoire et de s'éloigner d'un bas de classement toujours aussi serré. Mission accomplie grâce à un collectif soudé, à une agressivité constante et à un immense Florent Balmont.
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Les joueurs :
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L'homme du match : Balmont (8) : il va falloir nous donner la recette (qui visiblement, d'après ses interventions d'après match, est à base de bonne chair et d'un petit verre pour s'hydrater le gosier). Meilleur milieu dijonnais depuis quelques matchs, l'ancien Lillois a perdu 15 ans sur ce match. Un but plein de vista, une passe décisive offerte à Tavares après avoir laissé toute la défense rennaise sur place, des ballons grattés, d'autres distillés… Bref, un match parfait, son meilleur sous les couleurs du DFCO. Une position plus offensive qu'à l'accoutumée, souvent dans des combinaisons à trois avec Rosier et Sammaritano, il a été, aussi étonnant que ça puisse paraître, l'un des principaux inspirateurs du jeu dijonnais. Bon, il a aussi fait du Balmont dans le texte, comme avec cette charge de taureau sur Sarr qui lui a valu un jaune ("les jeunes d'aujourd'hui, ça va vite, faut pas les laisser démarrer, faut les choper au départ", dixit l'intéressé), ce qui nous permet de ne pas perdre tous nos repères quand même. Sorti à quelques minutes de la fin, pour recevoir une ovation plus que méritée de la part du public de Gaston-Gérard. Remplacé à la 85e minute par Marié (non noté). Il n'a pas eu grand chose à faire, a tenu sa place… et s'est blessé. La poisse.
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Reynet (6) : une gueulante à en faire trembler les tribunes sur l’égalisation rennaise, une horizontale parfaite devant Khazri pour empêcher la déconvenue de se reproduire en deuxième mi-temps. A part ça, un bon arrêt sur un coup-franc excentré du même Khazri… et c’est à peu près tout. Face à une attaque rennaise peu inspirée et bien contenue par la défense dijonnaise, le portier bourguignon n’a pas eu beaucoup à s’employer. Certainement frustré de ne pas avoir obtenu la clean sheet, il ne se plaindra certainement pas néanmoins d’avoir vécu une soirée un peu plus tranquille.
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Rosier (5,5) : parti à la cueillette des champignons sur l’action du but rennais et pas toujours serein face à la vitesse de Sarr, il a néanmoins bien tenu le choc. Il s’est d’ailleurs vengé de l’attaquant breton, on le délestant de son âme sur un coup de rein diabolique en fin de match. Offensivement, il a été très intéressant. Il a délivré la passe décisive pour Balmont et a souvent combiné avec le vétéran ainsi qu’avec Sammaritano, dans un jeu en triangle qui a énormément perturbé l’arrière garde rennaise. Toujours du boulot à faire sur les centres, mais sinon, une très solide prestation.
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Yambéré (6) : sa grosse erreur de concentration et d’appréciation sur le but rennais vient ternir sa copie d’ensemble, par ailleurs tout à fait satisfaisante. Très bon dans le domaine aérien, il a pris des risques intelligents dans ses relances, a bien soutenu Rosier face aux incursions de Sarr. A l’aise balle au pied, il a fait du bien pour construire des actions depuis la base. S’il parvient a surmonter ces sautes d’attention qu’il a encore régulièrement, il commencera à être indéboulonnable.
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Lautoa (7) : on a tous un pote comme ça. Le mec qui se biture tellement qu’à 5 heures du mat’, il a la tête dans le caniveau, à parler métaphysique du sens de la vie entre deux vomissements ; et qui, le lendemain à 8h, est frais comme un gardon, torche son exam’ de maths, va manger avec ses parents, emmène sa grand-mère faire ses courses et termine la journée par un match de futsal, pendant que toi tu as rendu copie blanche avant d’aller comater sur ton pieu comme une larve. Lautoa, c’est un peu ça. Pour sa première en Ligue 1 depuis sa fracture du péroné au bout de 10 minutes à Marseille, il a livré un match de patron et a largement tenu 90 minutes. Très bon dans le placement et dans ses interventions, serein tout au long du match, il s’est également montré très intéressant à la relance, avec une technique balle au pied indéniable. Il aurait même pu signer un retour dantesque en marquant de la tête, mais sa reprise sur le corner de Sliti est passé à côté (38e). S’il confirme ses excellentes dispositions, une association avec Djilobodji pourrait donner au DFCO la solidité défensive qui lui manque pour la fin de saison.
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Haddadi (6) : alors qu’il sortait de plusieurs prestations pas franchement rassurantes, le tunisien a livré un très bon match. Autoritaire dans ses interventions défensives et rarement dépassé, il a beaucoup apporté offensivement, d’une part en récupérant des ballons haut grâce à un pressing agressif, et d’autre part par les solutions de dédoublement qu’il a proposé, malgré un peu de déchet technique dans ses transmissions. C’est également lui qui trouve Balmont sur l’action du deuxième but. Pas vraiment irréprochable sur le but rennais, il y a par contre une chose dont il va devoir prendre conscience : Oussama, si tu restes à plus d’un mètre du latéral, jamais tu n’arriveras à contrer son centre, ni même à le gêner ! Bon, ok, sauf si c’est Kurzawa, mais il joue de l’autre côté, et puis on parle de joueurs de foot là…
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Abeid (5) : posté en sentinelle devant la défense, il a été impeccable à la récupération, intervenant régulièrement (mais pas toujours proprement) pour couper les transmissions rennaises. Une vraie aide pour ses défenseurs, qui pouvaient compter sur son apport quand la pression adversaire s’intensifiait. En revanche, il n’a guère été inspiré dans l’utilisation du ballon. Certes, à un poste de sentinelle, ce n’est pas vraiment ce qui est demandé, mais quand on connaît les qualités de jeu « box to box » de l’Algérien, on ne peut s’empêcher de vouloir le voir casser les lignes et apporter plus dans la construction du jeu. On est toujours plus exigeant avec les meilleurs !
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Xeka (4) : match très moyen du Portugais. Posté en relayeur aux côtés de Balmont, il a plutôt bien distribué le jeu, surtout latéralement, sans toutefois être vraiment étincelant. Mais surtout, il a cumulé les mauvais choix dans les 30 derniers mètres. Dribblant quand il fallait passer, passant lorsqu’il aurait fallu tenter la frappe, frappant alors que le dribble aurait été préférable… bref, jamais le bon choix au bon moment. Avec en illustration, cette action à la 92e où, après une bonne récupération, il peut lancer Kwon dans la profondeur qui aurait eu un contre un à jouer face à Koubek, mais préfère tenter le dribble et perd le ballon. Une action dont on aurait sans doute beaucoup parlé si les Rennais avaient égalisé dans la foulée. Peu inspiré, il est clairement le plus en risque avec le retour d’Amalfitano.
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Sammaritano (5) : le jeu dijonnais est énormément passé par la droite sur ce match et le lutin dijonnais a du coup été beaucoup mis en lumière. On le répète, mais le jeu à trois auquel il s’est livré avec Rosier et Balmont a fait très mal à la défense rennaise. L’ancien Auxerrois a toutefois été le maillon le plus faible de ce trio, avec pas mal de déchet technique sur ses tentatives. Il n’a néanmoins pas ménagé ses efforts, tant offensivement que défensivement, expliquant pourquoi il était déjà aussi cramé à l’heure de jeu. En baisse de régime, il a logiquement cédé sa place.Remplacé à la 67e minute par Kwon (non noté). Plus à l’aise que lors de ses précédents matchs, le coréen a beaucoup tenté sur le front de l’attaque et a eu quelques situations, même s’il a manqué de soutien dans ses intentions. Il aurait pu avoir une énorme occasion à négocier en toute fin de match si Xeka n’avait pas mangé la feuille sur l’action. Pas flamboyant, mais plutôt rassurant.
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Sliti (5) : s’il a été moins en vue sur ce match, c’est surtout parce que le jeu dijonnais est beaucoup, beaucoup, passé par la droite. Car autrement, sur les ballons qu’il a eu à négocier, le tunisien a encore fait étalage de ses qualités techniques et de sa capacité à accélérer le jeu. Précis sur coups de pied arrêtés, il aurait pu marquer mais sa reprise de volée très inspirée a été détournée par Bensebaini. Comme Sammaritano, il s’est dépensé sans compter, en revenant faire le boulot défensif, ce qui a clairement participé à la solidité du bloc dijonnais. Lui aussi un peu au bout du rouleau en fin de match, il est sorti à un quart d’heure du terme.Remplacé à la 76e minute par Saïd (non noté), qui a souffert du même phénomène que Sliti, à savoir la propension des attaques bourguignonnes à passer par la droite. Dans une phase de jeu où Rennes tentait d’accélérer pour arracher l’égalisation, il a néanmoins fait correctement le taf défensivement.
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Tavares (7) : il poursuit son mano a mano avec Cristiano Ronaldo, en revenant, avec ce 7e en championnat, à une longueur du portugais. Celui-ci aurait d’ailleurs déclaré, évoquant l’admiration de son fils pour l’attaquant cap-verdien : « Cristiano Jr apprécie les bons joueurs comme son père. Il est intelligent ». Quoi on s’enflamme ? 4 buts en 4 matchs en 2018, ça ne mérite pas de s’extasier un peu ? En plus de ce but, l’attaquant dijonnais a livré un bon match, omniprésent sur le front de l’attaque et captant beaucoup de ballons dans les duels aériens. Mais le mot de la fin sera pour les Lingon’s Boys : « il est beau, il vient du Cap-Vert. C’est notre Julio, Julio Tavares ». Pas mieux !n
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Le match :
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Quand on joue sur un billard plutôt que sur un champ de patates sur lequel on aurait fait passé un troupeau de buffles, forcément, ça va tout de suite mieux. Mais la pelouse n’est pas seule en cause. Toujours aussi à l’aise à domicile, les dijonnais ont mis tous les ingrédients qu’il fallait pour renouer avec la victoire : de l’agressivité, de l’envie, de la solidarité et du jeu. Si certains joueurs ont brillé individuellement, notamment Balmont (mais aussi Tavares, Lautoa ou Rosier), c’est surtout la solidité collective et la solidarité du bloc dijonnais qui est à relever sur ce match.
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Car offensivement, les hommes d’Olivier Dall’Oglio ont livré un match correct, mais pas le plus étincelant que l’on ait vu de leur part. Simplement, ils ont maîtrisé leur sujet de bout en bout. Même l’égalisation rennaise, contre le cours du jeu vu le peu d’occasion que se sont créées les bretons, n’a pas eu l’air de faire trembler les bourguignons.Avec cette victoire et cette remontée au classement, et également avec l’attitude montrée sur le terrain, le DFCO efface le souvenir de la claque reçue au Parc. Elle restera dans les anales du foot et dans l’histoire du club, certes. Mais dorénavant, elle est sortie des têtes, et c’est vers l’avenir que les dijonnais vont se tourner. Et vers, on l’espère, leur deuxième victoire à l’extérieur.
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Car le déplacement samedi prochain au Stade de l’Aube pour affronter Troyes offre une excellente opportunité. L’ESTAC est une équipe assez proche du DFCO en termes de niveau, les dijonnais les ont battu au match aller et surtout, les troyens vont se présenter décimés en défense : Hérelle blessé, Giraudon et Deplagne suspendus (le premier pour un rouge prise ce week-end, le second pour accumulation de cartons jaunes), c’est trois des quatre titulaires habituels qui seront absents dans l’arrière garde troyennes. De plus, Vizzcarrondo, remplaçant de Hérelle sur les derniers matchs, sera lui aussi suspendu pour accumulation de cartons jaunes. Autant dire que c’est une défense on ne peut plus expérimentale à laquelle les dijonnais seront confrontés samedi. Dans un match probablement ouvert entre deux équipes très joueuses, sera aura clairement son importance.
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