En déplacement chez l’une des défenses les plus perméables du championnat, c’est Dijon qui a pourtant craqué à deux reprises sans pouvoir riposter contre une équipe de Valenciennes qui n’avait plus gagné depuis près de deux mois en National. Un coup d’arrêt et sans doute au moral pour le DFCO, qui perd sa série d’invincibilité.
LE MATCH
Valenciennes FC – Dijon FCO : 2-0 (2-0)
Au Stade du Hainaut, le 24 octobre 2024, coup d’envoi à 19h30.
Buts : Buades (24e) et Boutoutaou (30e) pour le VAFC.
Avertissements : Collet (3e), Sissoko (47e) et Boissier (58e) / Nchobi (86e) et Mendy (87e) pour le DFCO.
- 3e : un premier débordement dijonnais pousse Collet à la faute. Le coup franc, dangereux, ne donne rien.
- 5e : Valenciennes répond avec un centre sur lequel Oyewusi devance la défense dijonnaise, c’est heureusement au-dessus.
- 9e : sur un corner frappé tendu, Marié s’essaie à une reprise à 20 mètres qui passe trop haut.
- 17e : Oyewusi est trouvé dans la surface, sa remise en retrait est dangereuse.
- 19e : encore Oyewusi ! Lancé dans la profondeur, il se retrouve en face-à-face avec Delecroix, ce dernier gagne son duel.
- 20e : les Valenciennois semblent s’être réveillés depuis quelques minutes et le match s’emballe. Mais le DFCO tente de répondre et sur un bon centre de Makutungu, Moco reprend de la tête dans la surface. Le ballon échoue hors cadre.
- 24e : but valenciennois sur une combinaison sur corner, le centre est bien repris par Lucas Buades qui ne laisse aucune chance à Delecroix. La défense dijonnaise s’est montrée bien trop attentiste (1-0)
- 28e : Dijon est de nouveau en difficulté sur une phase arrêtée, mais Delecroix fait un très bel arrêt sur sa ligne. Il va falloir se ressaisir !
- 30e : Oyewusi continue de nous martyriser, Delecroix fait de nouveau un bel arrêt, mais Aymen Boutoutaou a bien suivi et marque le deuxième but pour son équipe. La défense n’est pas exempte de reproche sur ce but (2-0).
- 38e : sur une belle action construite en une touche de balle, le ballon arrive dans la surface pour Vargas-Rios qui frappe, lancé : Michel fait l’arrêt.
- 45e+1 : Marié et Moco se trouvent sur le côté droit, l’international guadeloupéen frappe mais Michel capte.
- 50e : corner dijonnais tiré en deux temps, Michel réalise une intervention décisive
- 58e : le DFCO a remis le pied sur le ballon depuis le début du second acte mais manque encore de justesse. Les valenciennois enchainent les fautes au milieu de terrain.
- 60e : sur un contre dijonnais, Ikanga est lancé dans la profondeur mais il rate son face-à-face avec le gardien adverse.
- 66e : Ikanga parvient à se jouer de la défense et se retrouve face à Michel mais ne réussit pas à frapper, repris de justesse par un défenseur dont l’intervention parait limite.
- 70e : Duville-Parsemain déborde sur la gauche, et tente d’alerter Ikanga, mais Michel s’interpose.
- 86e : c’est chaud sur un cafouillage dans la surface de Valenciennes, mais le DFCO ne parvient toujours pas à faire de différence.
- 90e+2 : le DFCO se crée encore une situation dans la surface, mais Lembezat ne fait peut-être pas le bon choix en centrant en retrait. Jusqu’au bout, on aura vraiment manqué de justesse devant. Score final : 2-0.
Le mal dijonnais de cette soirée
Cette défaite a fait apparaître de façon criante ce qui constitue le principal mal dijonnais en ce début de saison : l’absence d’efficacité. En effet, le DFCO a mis en place son jeu habituel, réussissant par phases à se créer des situations, à amener le ballon dans la surface adverse. Malheureusement, malgré plusieurs frappes, nous n’avons pas réussi à inscrire le moindre but. Nous avons eu des face-à-face, nous avons centré, mais nous avons beaucoup manqué de précision. Ikanga, s’il a provoqué, s’il a pris la profondeur (notamment sur les transitions), a souvent fait le mauvais choix, quand ce n’était pas son dernier geste qui manquait tout simplement de réalisme. Parsemain s’est montré intéressant dans le jeu, et on a pu apprécier ses qualités dos au but, notamment, mais il a manqué de présence dans la surface valenciennoise.
L’équipe a produit quelques belles séquences, comme celle qui en première mi-temps permet de trouver Vargas-Rios dans la surface pour une reprise instantanée, malheureusement arrêtée par Michel. On ne peut pas enlever à l’équipe son état d’esprit, d’ailleurs, le retour des vestiaires, alors que nous étions menés de deux buts, démontrant notre envie de ne pas abdiquer après un passage à vide en première mi-temps. Toutefois, en face, nous avons pu voir une équipe valenciennoise sans doute plus limitée dans son jeu produit, mais avec des individualités qui nous ont mis à mal. Oyewusi aura ainsi fait tourner en bourrique notre défense, et si ce n’est pas lui qui a marqué ce soir, c’est clairement le joueur qui nous a le plus mis en difficulté. On a l’impression que ce match s’est finalement joué sur cette dissymétrie entre l’efficacité hennuyère et notre incapacité à être décisifs, comme notre coach l’a d’ailleurs remarqué après le match.
La défense dijonnaise en difficulté
Alors que sur les matchs précédents, nous semblions avoir trouvé quelques certitudes sur ce plan, il faut bien reconnaître que ce soir, la défense a été mise à mal. Et quand nous parlons de défense, nous ne pensons d’ailleurs pas à la seule ligne des quatre joueurs de derrière. Il y a eu, nous l’avons dit, Oyewusi, très remuant sur le front de l’attaque de Valenciennes, et qui a été difficile à contenir en particulier lors de ses courses dans la profondeur. Mais au-delà de sa vitesse, on a souvent eu l’impression que les deux défenseurs de l’axe avaient bien du mal à se situer par rapport à lui. Heureusement, d’ailleurs, que Delecroix a su remporter plusieurs duels.
Ce soir, soit on perd et on vire Kantari.
Soit on gagne et on vire quand même Kantari, dans le doute.#VAFCDFCO
— KZ 🦢 (@LeKVafc) October 23, 2024
Mais il faut aussi signaler que les attitudes défensives de l’ensemble de l’équipe n’ont pas été parfaites tout au long du match. Il y a eu un passage, entre la 15ème et la 30ème minute lors duquel l’équipe n’a pas mis l’intensité nécessaire et où nous avons été surclassés par les joueurs adverses. Sur le second but, par exemple, Boutoutaou parait bien seul pour venir pousser le ballon dans nos buts, notre milieu de terrain n’ayant pas suivi sa course. C’est d’autant plus dommage que nous avions fait un bon début de match dans l’engagement, et que nous l’avons ensuite retrouvé sur la fin de première mi-temps et pendant la 2ème. Hélas, le mal était fait !
Une efficacité à trouver pour la suite de la saison
Alors, doit-on s’alerter après cette défaite ? Pas nécessairement, même si ce match, cumulé aux précédents, fait apparaitre, tout de même, les limites de notre effectif sur le plan offensif. Sans vouloir pointer personne en particulier, nous ne pouvons ignorer qu’il y a cette année trop de joueurs qui n’apportent pas assez, voire pas du tout, sur le plan offensif. Nous nous contenterons de dire qu’une partie du recrutement fait il y a un an est un échec. Il faudra peut-être attendre l’an prochain pour espérer voir réellement une évolution forte dans notre ligne offensive.
En attendant, l’attaque repose peut-être un peu trop sur les épaules d’un jeune issu de la réserve – qui a des qualités certes mais qui doit encore poursuivre sa progression – et sur un autre jeune prêté, avec du talent, mais qui doit apprendre à faire les bons choix au moment d’être décisif. Espérons que le retour de Jules Meyer, qui avait montré de belles qualités sur le début de saison, dynamise nos offensives. Le fond de jeu de l’équipe, ce qui est mis en place par le coach, mérite une meilleure conclusion, tant il y a un contraste évident entre les contenus proposés et le score. Sur ce match comme sur le précédent, par exemple. C’est bien ça le plus frustrant.
@Fabius
LES NOTES
L’Homme du match : Paul Delecroix (5,8)
Après quelques frayeurs en tout début de match, le gardien nous a vite rassuré en faisant chauffer les gants au quart d’heure de jeu. Abandonné par sa défense mais pas nécessairement exempt de tout reproche, il aura le mérite d’avoir essayé de tenir son équipe dans les minutes qui suivent, avec une claquette réflexe notamment. Pas tellement fautif sur le deuxième but, notre portier n’aura pas été particulièrement inquiété sur la seconde période de jeu. Difficile d’être rassurés après une défaite 2-0, mais difficile d’y voir du négatif non plus.
Titebah (4,5) : imprécis offensivement mais surtout trop absent défensivement dans les dix minutes où Dijon a pris feu, nul doute que Titebah aura beaucoup à apprendre de ce match pour gagner en régularité.
Bernard (3,8) : extrêmement peu rassurant dès les premières minutes du match, offrant aux Valenciennois des occasions de frapper au but malgré une grosse entame de son équipe, il s’est finalement mué malgré lui en combustible de l’incendie qui a ravagé sa surface de réparation. Un retour de blessure très difficile pour un joueur de cette expérience.
Mendy (3,8) : comme ses autres compères de la défense, Mendy paie le prix de ce gigantesque trou d’air qui a embrasé l’arrière-garde. Bien mieux au retour des vestiaires, mais face à une équipe qui avait déjà fait le gros du travail, on retiendra tout de même qu’il a tenté de proposer des solutions offensives. Pas forcément réussies ni nécessaires.
Makutungu (4) : il n’est pas commun de voir Cédric rendre une copie aussi pâle, mais il subit également les errements de ses coéquipiers. Sans aucun doute dans un jour “sans”, il n’aura pas été tant en vue que ça sur le plan offensif non plus malgré les quelques périodes de possession dijonnaises.
Moco (4,6) : toujours un atout dans le jeu offensif, que ce soit sur corner où il prolonge de la tête pour Ikanga, ou lorsqu’il prend ses responsabilités et tente d’enfin débloquer son compteur cette saison, Zoran n’aura pas fait la différence ce soir. Ce n’est pas nécessairement à lui qu’on demande de le faire.
Souici (4,4) : match plus difficile pour le rhodanien qui semble avoir été trop souvent à contretemps de ce qu’il voulait faire, mais qui aura eu le mérite de ne jamais lâcher, même lorsqu’il semblait impossible de revenir au score. Quelques récupérations qui nous ont tout de même bien fait souffler.
Marié (4,5) : l’indéboulonnable capitaine a encore fait du Marié ce soir : il nous a parfois montré de quoi il était capable, toujours précieux dans l’entrejeu, mais nous laisse tout de même l’impression qu’il pourrait encore en faire plus. Au moins deux fois plus. Remplacé à la 75e minute par Lembezat, très intéressant sur les quelques ballons qu’il aura eu l’opportunité d’exploiter et qui nous ont donné l’envie d’en voir un peu plus. Peut-être ce week-end, de nouveau en Coupe de France ?
Vargas-Rios (4,5) : dans la continuité de sa sortie face aux Crocos, Vargas Rios a certes montré un peu de déchet mais a insufflé une forte dynamique à ses partenaires. Avec sa hargne et ces courses à répétition, il a clairement été le dijonnais – offensif – le plus en vue sur la première période, et aurait pu, dans un meilleur jour, marquer d’une superbe reprise. A levé le pied en seconde période avant de laisser sa place à la 75e à Nchobi, coupable d’un geste d’humeur et donc d’un carton qui aurait pu être évité.
Parsemain (4) : le jeune dijonnais aura poussé de nombreux adversaires à la faute, sans pour autant montrer trop de frustration dans la suite de son jeu… et sans malheureusement trop montrer son jeu non plus par ailleurs. Parfois mal servi, parfois hésitant dans ses passes, il aura manqué dans la zone de vérité.
Ikanga (3,5) : une grande frustration pour un joueur dont on a bien senti les capacités. Et quand, malgré deux pions de retard, il parvient à trouver à plusieurs reprises une opportunité de recoller au score, on ne peut que rester cois devant l’ambivalence proposée entre la technique très intéressante et la finition entièrement à revoir. Avec un peu plus de réalisme (voire un peu d’altruisme), ce joueur pourrait faire des merveilles. Et c’est aussi pour ça qu’on est sévères ! Remplacé à la 75e par Schur, qui n’aura pas réussi à peser dans la balance offensive.
MOYENNE : 4,30
@CM_Tadryel
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