… tout le bien que tu nous fais ! Comme à Versailles, Dijon a livré une très grosse prestation sur le terrain d’un concurrent direct, Sochaux, ce vendredi soir. Et si cette fois la décision a dû attendre la fin de match et un missile de Jordan Marié sous la barre, le DFCO conforte bel et bien sa deuxième place avec trois points très importants.

LE MATCH
FC Sochaux-Montbéliard – Dijon FCO : 0-1 (0-0)
Au Stade Auguste-Bonal (Montbéliard), le 21 novembre 2025, coup d’envoi à 19h30.
Buts : Marié (88e) pour le DFCO.
Avertissements : Boutoutaou (15e), Tavares (80e), Masson (90e+4) pour le FCSM / Lembezat (56e), Khatir (80e) pour le DFCO.
Plus que du caractère
À l’occasion de leur dernière sortie dans un gros stade avec une belle affluence, les Dijonnais s’étaient quelque peu liquéfiés, arrachant un nul chanceux à d’Ornano face à Caen (0-0) au terme d’un match qu’ils avaient traversé comme un calvaire. Au moment de se rendre dans un Bonal plein à craquer, on pouvait légitimement se demander comment les hommes de Baptiste Ridira allaient gérer la pression, surtout lors d’un choc de haut de tableau contre le 3e. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont bien été à la hauteur de l’enjeu.
Après tout, un stade dans lequel le DFCO n’a plus perdu depuis 13 ans – même copieusement rempli – est peut-être moins impressionnant qu’il n’en a l’air. Toujours est-il qu’à l’instar de la grosse prestation fournie à Versailles, les rouges ont réalisé un très gros match, tant sur le plan collectif que dans l’intensité. Sans trembler, ils ont assumé de prendre le jeu à leur compte tandis que Sochaux, de façon un peu surprenante à domicile mais avec un certain à-propos, préférait attendre en bloc médian et jouer les contres. Une tactique que le DFCO a d’ailleurs rapidement intégrée et s’est employé à désamorcer, avec des replis défensifs rapides, un resserrement dans l’axe et davantage d’anticipation de la part de Paul Delecroix.
Cette faculté à appréhender le jeu de l’adversaire et à trouver une parade efficace, au moins sur l’aspect défensif, est incontestablement l’un des gros progrès de ce DFCO édition 2025-2026. L’autre, évidemment, c’est la capacité à prendre dans le bon sens des virages déterminants pour la suite de la saison. Ce fut le cas face à Concarneau pour s’installer sur le podium. Face à Versailles, pour leur chiper la 2e place. Face à Bourg-en-Bresse, pour rebondir après les deux défaites encaissées en Coupe de France et contre Fleury. Face à Sochaux, pour mettre l’adversaire du soir et 4e au classement à 5 points. La saison est bien sûr loin d’être terminée mais plus que jamais, ce DFCO porte avec panache le costume de candidat à la montée.
Efficacité asymétrique
Parce qu’on aime bien chercher la petite bête et que s’interroger sur les axes d’amélioration est la meilleure manière de ne pas tomber dans la suffisance, on notera tout de même que Dijon a de nouveau fait preuve d’une efficacité inégale d’une surface à l’autre. Défensivement, et malgré plusieurs incursions sochaliennes dangereuses, les Dijonnais ont livré une prestation de haut vol, sans fausse note bien qu’avec un petit brin de réussite.
Offensivement en revanche, le DFCO s’est montré laborieux malgré un jeu séduisant et beaucoup de très belles actions construites. Tavares par deux fois, Barka puis Ntamack sur la même action ont tour à tour « mangé la feuille ». Sans compter les nombreux derniers ou avant-derniers gestes mal négociés, alors que se présentaient des situations intéressantes. On soulignera aussi que sur beaucoup de ballons longs, de nos centres jusqu’aux corners en passant par les coups francs, la qualité est encore trop rarement au rendez-vous. Un point clé à travailler pour s’offrir encore davantage d’occasions de concrétiser au score le (beau) jeu mis en place.
Mais évidemment, vous ne nous verrez pas faire les fines bouches après un tel match. Une partie intense, serrée mais agréable à suivre et qui se conclut de la meilleure des manières. Il est probable toutefois que, sans cette praline de Marié sous la barre, nous ayons terminé la soirée avec un brin de frustration, persuadés qu’il y avait mieux à faire. Encore un peu de boulot en perspective pour s’arrimer définitivement au train de la montée !
@Gus21
LES NOTES
L’homme du match : Jordan Marié (9)
On ne va pas cacher qu’au sein de la rédaction du Dijon Show, il y a eu plusieurs réactions très émues, à la 88e minute du match. Des réactions qu’on ne peut malheureusement pas reproduire ici par décence, mais qu’on vous laissera imaginer. Outre cette frappe orgasmique, minasse sublime dont Jordan a le secret, qui nous a fait vibrer d’avance quand on l’a vu armer à l’entrée de la surface, notre n°14 est l’auteur d’un match plein. Dès l’entame, il a montré la voie à tous ses partenaires, avec une énorme activité au milieu, des projections vers l’avant, des retours défensifs et initiatives bienvenues. Ses déplacements au milieu lui ont permis d’être très souvent dans la bonne zone. Puis est venu ce but, pour parachever une très grosse prestation. Match de patron, de ceux qui comptent dans une saison. Jordan, on t’aime.
Delecroix (7) : notre gardien a été l’auteur d’une prestation solide ce soir. Non pas que les Sochaliens lui aient demandé de beaucoup travailler, mais il a bien fait tout ce qu’il avait à faire. Il se couche sur une frappe dangereuse de Loubao à la 20e, capte plusieurs centres dangereux et gère très bien la profondeur (on sent bien la patte de Laurent Weber sur ce point, d’ailleurs). Rassurant.
Diallo (8) : dans tous les registres et en dehors de quelque rares ratés, il aura fait un très beau match. Très tranchant sur le plan défensif, bien présent au duel, il s’est aussi illustré avec plusieurs gestes de classe, balle au pied, comme ce petit enchaînement roulette/passe laser en deuxième mi-temps. Après une année d’adaptation, il commence à exprimer son plein potentiel. On ne peut donc que regretter sa sortie sur blessure, remplacé à la 63e par Chouchane qui a fait étalage d’imprécisions avant de mieux entrer dans son match par la suite, une fois échauffé.
Diouf (8,6) : il est de retour ! L’un des tauliers de cette équipe dijonnaise a réalisé un match énormissime au cœur de notre défense en multipliant les interventions autoritaires et en marquant de son impact toutes les attaques sochaliennes. Très solide dans les duels, il n’a finalement pas laissé grand-chose aux Comtois, défendant souvent en avançant. On ne sait pas ce qu’il avait mangé avant le match, mais resservez lui le même menu la prochaine fois, par pitié.
Bernard (7,3) : son action la plus notoire est sans doute cette moquerie en face de l’arbitre de touche sur un coup-franc à la 33e, bien dans les manières du personnage. À part ça, l’expérimenté défenseur a sorti un match tout à fait solide, aussi bien dans les duels que dans l’anticipation des ballons, tout comme par sa présence dans la surface – même si une incursion ou deux de Djoco à gauche nous ont fait peur.
Kathir (7) : l’ex joueur aubagnais a livré une prestation de bonne facture, rarement inquiété défensivement malgré la vivacité de Boutoutaou. Il a aussi provoqué pendant les phases offensives en multipliant les centres qui n’ont cependant pas trouvé preneur. De match en match, il s’affirme à son poste, et démontre qu’il peut faire preuve de constance.
Bellon (6,3) : sobre et discret certes, mais on n’en attend pas forcément plus d’un 6 besogneux comme lui sur le terrain. Ses relances ont souvent été intéressantes et il a su trouver les joueurs démarqués dans notre milieu, en étant l’auteur de plusieurs ouvertures et renversements bien inspirés. Défensivement précieux, il a été remplacé par Ntamack à la 81e, auteur d’une bonne entrée dans un contexte qui ne pouvait que le mettre en valeur.
Hamada (6,1) : pour sa première titularisation de la saison, le Comorien a démontré qu’il était une alternative plus que crédible au milieu de terrain. Outre son côté couteau suisse, qui lui a permis de dépanner en tant que latéral à la fin du match, on note surtout son énergie débordante, son jeu remuant. Presque brouillon par moments, certes, mais toujours avec intensité et inspiration. On espère le revoir, le choix du coach de l’avoir titularisé ce soir avec les absences à son poste nous a paru très judicieux.
Lembezat (7) : au risque de nous répéter, Adel a encore fait un match plein pour conclure le mois de novembre. Et a fait tourner en bourrique la défense et le milieu sochalien de nombreuses fois. Comme sur l’action menant au but, où il passe en revue ses adversaires avant de donner un bon ballon à Domingues en pivot. Provocateur balle au pied, il faut dire que son niveau physique et sa capacité à rester debout sur les contacts impressionne. Il n’a pas du tout levé le pied jusqu’à la fin de ce choc et semble beaucoup plus solide dans les duels que l’an passé. On fera tout juste remarquer qu’on le préfère à ce poste de relayeur, plus reculé, avec le jeu davantage face à lui. C’est d’ailleurs depuis cette position qu’il débloque l’action du but.
Tavares (4,5) : match contrasté pour notre Julio, qui aurait dû ouvrir son compteur ce soir. S’il sent bien le coup sur une mauvaise passe de la défense à la 26e, il ne marque pas un but qui lui tendait les bras. Il est également à la réception d’un bon centre en seconde mi-temps, là encore sans être décisif. Julio, tu vas finir par marquer, et sûrement des buts importants. Remplacé à la 72e après s’être démené et avoir épuisé la défense par Barka, qui a certes manqué un face-à-face mais qui a prouvé toute l’influence qu’il pouvait avoir sur le jeu offensif dijonnais. En rappelant qu’il restait une solution très crédible au poste de n°10, notamment en l’absence de Barreto.
Domingues (5,6) : s’il n’a pas trouvé le chemin du but ce soir, il a tout de même pesé sur l’arrière-garde lui aussi et s’est aussi montré intéressant dans le jeu dos au but. Passeur décisif, sa prestation est tout à fait encourageante alors que la concurrence en pointe est rude. Ce n’est pas pour nous déplaire.
@Fabius
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