Pour l’antépénultième journée de cette saison 2023-2024 de National, le DFCO s’offrait une belle affiche face au voisin franc-comtois, libéré lui aussi de la pression d’une relégation sportive. Avec un onze de départ encore remanié à cause d’une infirmerie toujours aussi pleine, les Dijonnais n’ont pas su prendre leur revanche sur le match aller mais peuvent se targuer d’avoir trouvé les clés d’une imperméabilité surprenante.
LE MATCH
FC Sochaux Montbéliard – Dijon FCO : 0-0 (0-0)
Au stade Auguste-Bonal (Montbéliard), le 3 Mai 2024, coup d’envoi à 19h30.
Avertissements : Marié (29e), Etoga (31e), Ariss (45+1) pour le DFCO / Drammeh (9e), Fatar (70e), Ackra (79e) pour le FCSM
- 7e : le début de match est rouge, en témoigne une réelle volonté de conserver le ballon et l’intensité mise pour être présent sur les seconds ballons. Sur une tentative d’incursion sochalienne, Ariss permet aux siens de se rassurer.
- 18e : un début d’incendie se déclare sur un projecteur du stade Bonal, et le match est logiquement interrompu pendant quelques minutes, alors que Dijon était bien mieux que son adversaire du soir.
- 26e : les Rouges semblent vouloir prendre à défaut la défense sochalienne par le côté droit, avec Nassi et ses partenaires, qui tentent de nombreuses combinaisons pour apporter le danger.
- 30e : lorsque les locaux tentent d’appliquer la même technique, ils butent sur Ariss qui empêche tout bonnement les ballons d’approcher des cages de Risser.
- 39e : toujours sur le flanc droit, Nassi multiplie ses percées face à Gomis, qui va néanmoins réussir à détourner son centre-tir en corner.
- 47e : Sochaux redémarre bien mieux sa seconde période et oblige le portier dijonnais à sortir de ses cages pour écarter le danger. Dans la foulée, Viltard propulse le cuir dans les tribunes.
- 68e : l’inexpérimentée charnière de Dijon continue de briller et d’écœurer les locaux, tout en se montrant précieuse dans la relance des contres. Si l’un d’entre eux est bien amené par Schur et Irié notamment, trop de tergiversation les empêche d’inquiéter Patouillet.
- 71e : sur un corner, Etoga (pourtant seul) ne parvient pas à négocier suffisamment bien un ballon de la tête, qui ne fera qu’effleurer le cadre.
- 76e : dans l’autre surface de réparation, c’est au tour de Drouhin de s’illustrer par un tacle glissé impeccable, très précieux dans la quête d’un nouveau clean sheet.
- 89e : quand, lors d’un léger trou d’air, la défense dijonnaise ne parvient pas à être impériale, Fatar rate (heureusement) l’immanquable devant les cages de Robin Risser.
- 90e+5 : le rythme du match s’est un peu plus emballé dans les derniers instants de la rencontre, mais c’est logiquement que les formations menées par Tavenot et Tanchot se partagent les points au terme de la rencontre. Un résultat anecdotique, vierge de tout but (0-0).
Frilosité offensive
Après avoir enchaîné le tiercé dans l’ordre (victoires 1-0, 2-0 et 3-0) avec une tendance récurrente à perdre nos matchs à domicile face au FCSM mais à le battre en fin de saison sur ses propres terres, les supporters dijonnais les plus superstitieux étaient en droit de croire en un potentiel festival offensif de la part de leur équipe préférée. Il n’en fut rien ce soir, mais il serait injuste de simplement taper sur le trident bourguignon, probablement émoussé à l’arrivée d’une saison qui fut longue, et riche de rebondissements dans un championnat aussi homogène et difficile qu’est le National. Avec un maintien désormais acquis, et une montée impensable, c’est avec beaucoup moins de pression que les Rouges abordent ces derniers matchs. Cet état d’esprit libéré (qui a sûrement un lien avec la fougue de la jeunesse de plus en plus présente lors de ces derniers matchs) se ressent dans les prestations de l’équipe, pour notre plus grand plaisir.
Tout le paradoxe de cette libération se fait ressentir sur un match comme celui de ce soir, car une fin de saison annonce le début d’une nouvelle et certains joueurs, qui ont pu profiter des absences de longue durée de joueurs cadres pour se faire une place sur la deuxième partie de championnat, ont à cœur de se battre pour glaner le statut tant convoité de titulaire à la rentrée. À l’image d’un Walid Nassi qui ne nous aura pas laissé – ni nous, ni son adversaire Gomis – indifférents. Souvent décrié pour sa finition, le jeune ailier peut se vanter de ne pas tricher dans ses matchs, et de se proposer pour apporter à son équipe une solution offensive digne de ce nom, à l’image de toutes les occasions qui ont transités quasi-exclusivement sur son couloir droit. Après la sortie du jeune ailier, les tentatives d’incursions dijonnaises sur ce flanc ont décliné en qualité au fur et à mesure du match, preuve supplémentaire s’il en fallait une de toutes les choses qu’il a pu apporter.
D’un autre côté, même s’ils ont été intéressants par intermittences, Irié et Fdaouch ont globalement montré un visage bien plus en dessous de ce qu’ils sont capables de produire, et ont notamment semblé en panne d’inspiration pour animer le secteur offensif. Simple coup de mou compréhensible, ou un esprit qui divague inconsciemment sur leurs possibilités d’évolution cet été, maintenant que « le job est fait » ? Difficile à dire, mais il paraîtrait bien trop sévère d’en vouloir à des joueurs qui se sont révélés extrêmement précieux tout au long de l’année.
Pas une fin de série
Car si Dijon n’a pas su capitaliser sur ses récents matchs pour s’adjuger le scalp du FCSM, il a néanmoins réussi à tirer l’essentiel de ce match qui n’avait pas de réel enjeu comptable, en s’octroyant un quatrième clean-sheet consécutif. Ce qui est tout sauf anecdotique pour une équipe qui a été aussi friable cette saison, en particulier sur ses matchs à l’extérieur. Un résultat qui est d’autant plus marquant lorsque l’on sait que la charnière alignée ce soir est loin d’être celle imaginée par Benoît Tavenot et même par les supporters au début de la saison. Mais force est de constater que malgré le « bricolage », certains joueurs sont capables de se sublimer, comme Zakaria Ariss, qui a montré le temps d’un soir qu’il n’avait rien à envier à notre bon vieux Temanfo, en défense centrale à un poste qui n’est pas le sien, aux côtés d’un Axel Drouhin désormais bien installé et qui fait preuve de constance à son poste.
Dans un final où le club n’a plus grand chose à jouer, ce genre de signal fort est très important pour les joueurs, les supporters, le coach, tout le club. Car la mission d’une remontée lors de la saison 24-25 commence dès maintenant, et il n’y a pas de meilleur moment pour tous ces joueurs s’ils veulent montrer à leur entraîneur, qui confiait au micro de K6FM qu’il voyait son avenir à Dijon, qu’il peut compter sur eux pour redorer le blason de ce club que nous chérissons tant.
@CM_Tadryel
LES NOTES
L’homme du match : Ariss (8,1)
Quel match de Zakaria ! Positionné à un poste qu’il connait mais qui n’est pas le sien, il a été assez énorme défensivement. Dans une charnière jeune, qu’on n’attendait pas à ce niveau d’ailleurs, il a été intransigeant, multipliant les interventions tranchantes et autoritaires. Mettant beaucoup d’impact au duel, son match confirme pour ceux qui ne s’en serait pas encore rendu compte à quel point il est monté en puissance toute cette saison. Il nous manquera énormément contre Martigues, qui peut peut-être officialiser sa montée en Ligue 2 à Gaston-Gérard la semaine prochaine…
Risser (6,2) : il n’a pas eu beaucoup d’interventions majeures à faire sur l’ensemble du match. Toutefois, quand il le fallait il a su se montrer présent, comme sur sa très bonne sortie au début de 2ème mi-temps face à un attaquant sochalien. Il a été rassurant dans les sorties aériennes, soulageant plusieurs fois sa défense.
Moco (6,1) : Zoran a fait un match assez sobre mais s’est montré solide dans l’aspect défensif. Il a mis de l’impact et a remporté bon nombre de duels. On l’a aussi vu défendre en avançant, initiant ainsi quelques-uns des contres dijonnais même si son apport offensif a été plus limité.
Drouhin (7,6) : l’ex-capitaine de la réserve a été très solide à son poste tout au long du match. On pouvait avoir quelques craintes au début de match, alerté que nous étions par le coach qui craignait qu’il ne soit pas apte. Il a remporté presque tous ses duels, ne laissant que quelques miettes aux attaquants sochaliens. On l’a même vu briller avec quelques gestes défensifs précis et déterminants dans notre surface.
Fofana (6,2) : le latéral gauche a fait un match consistant sur le plan défensif, laissant peu de marge sur son côté. On l’a de plus senti assez remuant sur son côté, se proposant, et montant volontiers. On aurait aimé le voir plus impactant malgré tout, il en est capable. Ses montées balle au pied à base de crochets destructeurs nous ont un peu manqué sur ce match !
Hamada (5,3) : s’il a montré son activité habituelle au milieu de terrain, notamment en début de match, on l’a trouvé cependant moins juste, moins précis. Son influence sur le jeu dijonnais en aura été moindre. Remplacé à la 62e par Chahid, qui a joué son rôle au milieu et regagné un peu de crédit après une période plus compliquée sur le plan individuel.
Etoga (5,9) : Loïc a, comme à son habitude, mis beaucoup d’impact au milieu de terrain, notamment au pressing et à la récupération. Parfois trop, même, en témoigne le carton jaune qui lui a logiquement été adressé. Mais signe que ce joueur a progressé au cours de cette année, il a su ensuite adapter son jeu. Il n’est pas loin de propulser le ballon dans les buts, sur un corner, mais il est malheureusement un peu court. Remplacé à la 78e par Souici, qui aura essayé de se projeter davantage vers l’avant sur la fin de la rencontre.
Marié (5,8) : Le capitaine a fait un match dans une veine qu’on lui connait bien, mais qu’on aimerait parfois voir un peu évoluer. Il a eu son activité habituelle, avec beaucoup de courses, replaçant aussi parfois ses camarades. Très bien dans son rôle de régulateur, il a assuré l’équilibre de l’équipe. S’il était souvent bien placé, on aurait aimé le voir apporter plus de créativité à l’équipe, même s’il a malgré tout souvent proposé des solutions dans la construction du jeu. Remplacé à la 90e+3 par Blot, qui a pu connaitre ses premières minutes avec l’équipe première.
Fdaouch (5) : notre joueur le plus décisif de la saison a été assez percutant sur son aile au début de match, il s’est fait ensuite plus discret, et il n’a pas apporté davantage de danger. Il faut dire que ce joueur est sans doute très surveillé par les défenses adverses – et on les comprend. Mais on aimerait malgré tout le voir varier davantage son jeu.
Nassi (7) : Walid aura eu une grande activité dans son couloir, enchainant les courses et les appels. Il a été précieux pour attaquer la profondeur, et n’a pas hésité à provoquer ses vis-à-vis. Nul doute que les défenseurs sochaliens auront été soulagés de le voir sortir pour être remplacé à la 62e par Schur, tant ses dribles ont été difficiles à contenir. Son remplaçant s’est positionné devant, où il n’aura pas eu beaucoup d’occasions d’être décisif.
Irié (4,9) : un match assez terne pour le jeune attaquant, qui aura mis son intensité physique habituelle dans ce qu’il faisait, notamment au début de match. Il a cherché à provoquer les adversaires, mais avec bien trop d’approximations dans son jeu et du déchet technique. Il a aussi été intéressant, par moments, dans son jeu dos au but. S’il a été remuant, il n’a pas été trouvé dans la surface. Remplacé à la 78e par Nchobi, qui a percuté sur son aile dès son entrée, dans son registre habituel et provoqué tout de suite un carton jaune.
@Fabius
MOYENNE : 6,2
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