D1F : une saison remarquable du DFCO s’achève sur un succès historique à Paris !

Grâce à sa fantastique victoire (0-1) contre le Paris FC rendue possible par le but de Léa Declercq, le Dijon FCO finit la saison de D1 féminine en beauté et termine tout proche de battre ses propres records, établis il y a quelques saisons déjà. Un exercice 2023-2024 qui nous rend déjà impatients de voir la suite.

Vainqueur d’une équipe calibrée Ligue des Champions, le DFCO termine à la 8e place du championnat (photo Florentin Bruere).

Nous étions les premiers à écrire, quelques mois en arrière, que le top 8 était une belle utopie mais que Dijon, en tant que seul club de D1 à ne pas avoir une équipe masculine en Ligue 1 ou Ligue 2 – à l’exception de l’historique FC Fleury, club pionnier du football féminin – ne devait pas avoir les yeux plus gros que le ventre et qu’un simple maintien aurait été encore une fois une réussite dans cette élite toujours plus compétitive. Mais Sébastien Joseph et ses joueuses nous ont fait ravaler notre langue et ont atteint, de manière fort admirable, les objectifs qu’ils se sont fixés ! Lors de la dernière journée certes, mais avec brio et grâce au travail réalisé tout au long d’une saison, qui a été bien moins stressante que ce que l’on pouvait anticiper.

En effet, alors que le championnat progresse à vue d’œil et que de nouveaux outsiders viennent bousculer la sempiternelle hiérarchie en place au sommet, Dijon parvient à se sauver sans trembler et plus tôt que jamais, enregistrant même son meilleur résultat en D1 depuis trois saisons avec ces 23 points. Qui auraient certes dû être plus nombreux, mais qui sont aussi un beau signe de la progression globale du club à ce niveau, alors qu’il avait longtemps flirté avec la zone de relégation entre 2021 et 2023. Mais cette année, malgré les réveils tardifs du LOSC et de Bordeaux, le DFCO a montré qu’il y avait un monde d’écart entre lui et le reste.

Une équipe plus que compétitive

Pourtant, on aurait pu en douter quand Lille est venu, contre le cours du jeu, arracher un point à Gaston-Gérard (3-3) en toute fin de match dans un scénario fou, ou même revenir d’un revers 2-0 qui se dessinait, en infériorité numérique, devant son public au retour (2-2) pour dégoûter les Dijonnaises en seconde période. Seulement voilà : ce Dijon-là n’est plus condamné à faire de bons résultats contre ses concurrents au maintien pour se sauver, mais peut également rivaliser avec d’autres équipes bien mieux armées du championnat. On pense évidemment aux géants que sont l’OL et le PSG, contre qui le DFCO a eu du répondant, marqué trois buts sur quatre rencontres et même mené au score, mais également à Reims, à Montpellier ou même au Havre, contre qui nos joueuses ont toujours su prendre des points pour exister dans cette division.

Et le meilleur exemple de cette progression n’est autre que ce succès de prestige contre le Paris FC, au Stade Sébastien-Charléty ce mercredi soir. Certes, l’équipe parisienne était remaniée mais la nôtre également avec les jeunes Sierra (20 ans) et Pinguet (21 ans) dans le secteur défensif, ou encore la chinoise Wu qui n’a pas beaucoup été titularisée cette saison en pointe de l’attaque. Cette victoire 0-1 méritée et qui aurait même pu être plus large, chez une équipe qui a mis à mal bon nombre de très bons clubs en Ligue des Champions cette saison contre qui Dijon n’avait jamais gagné en 11 confrontations, vient couronner un exercice très réussi avec cette 8e place conservée devant le HAC, pourtant vainqueur à Guingamp à la J22.

En règle générale, même s’il y a eu quelques couacs qui sont difficile à éviter complètement sur une saison entière, Dijon a répondu présent. Son noyau dur d’anciennes joueuses au club depuis quelques saisons a progressé, à l’image de la désormais capitaine Lena Goetsch, prolongée cette semaine par la direction pour commencer le mercato avant même la fin de la saison, à qui on a greffé un troisième poumon et qui avale les kilomètres dans son couloir sans rechigner. Mais les recrues se sont également, pour la plupart, très bien fondues dans l’effectif avec une Klaudia Jedlinska qui a forcément attiré l’attention des projecteurs avec ses buts, faisant un peu d’ombre aux très compétentes et jeunes Picard et Marcetto. Cette fougue et inexpérience, bien encadrée par Declercq, Lavaud et même Fercocq qui a très légitimement pris du galon avec les saisons qui s’enchainent, ont pu se ressentir en tout début de championnat et dans quelques matchs plutôt mal négociés défensivement. Mais ce « sacrifice » n’a été réalisé que pour avoir une équipe plus proactive, sûre d’elle quand il s’agit de pénétrer les 30 mètres adverses et de marquer des buts, tout simplement.

Une puissance de feu retrouvée

Vingt-six réalisations au total : c’est le meilleur bilan depuis l’historique première saison du club en D1, tout simplement ! Un nombre de buts marqués qui est supérieur à ceux des saisons 2021-2022 et 2022-2023 combinés. Et pourtant, les buts ne sont pas tous venus d’une seule attaquante très inspiré ou d’un duo particulièrement complémentaire, mais de toute l’équipe qui a récolté les fruits de son très bon travail et de la volonté de jouer vers l’avant du coach Joseph, qui a clairement marqué le club de sa patte après une première demi-saison décevante avec un handicap de taile : ne pas avoir pu orchestrer le mercato. Cette année-ci, avec toutes les cartes en mains, ça a clairement payé.

On aura désormais hâte de se projeter sur la saison prochaine avec des joueuses attachantes et un groupe qui a encore envie de progresser ensemble à première vue, un mercato qui se voudra sans doute ambitieux – à mesurer puisque l’équipe masculine étant en N1, les ressources seront forcément limitées – pour ce jeune mais prometteur club qui se forge une histoire, malgré les aléas de ces dernières saisons. Quand ça va mal, il faut le dire, mais quand les choses sont bien faites, on ne peut qu’applaudir les responsables et les remercier de leur bon travail qui permet au DFCO de rester sur la carte du football français. D’ailleurs, si vente du club il devait y avoir dans les prochains mois, il faudra mesurer l’impact que cette saison de D1F (prochainement renommée Première Ligue) au eue dans la décision de potentiels investisseurs étrangers, qui ont souvent beaucoup plus d’estime que nos dirigeants de clubs français pour le football féminin. Du côté d’Olivier Delcourt, on n’a plus vraiment besoin de preuve de l’importance accordée à cette facette-ci de notre sport.

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Commentaires

2 réponses à “D1F : une saison remarquable du DFCO s’achève sur un succès historique à Paris !”

  1. Avatar de Gilles PACCAUD
    Gilles PACCAUD

    C’est fort juste de souligner que ce fût une saison collective et non réussie par quelques individualités. Mais de ce collectif, émerge très clairement des joueuses à l’avenir prometteur comme Morgane, qui va beaucoup manquer, et des joueuses qui s’installent comme des piliers incontournables. Maintenant, certaines avaient les qualités pour performer et sont restées en demi-teinte : Wu Terchoum Diaz Roth et d’autres n’ont clairement par le niveau : Abdu.
    Vivement la saison prochaine mais avec qui pour titiller le top 5 ?

    1. Avatar de novak

      Je te trouve un peu dur avec Wu (première saison en Europe), Roth qui ne fait que sa 2e année en D1F et grâce à qui nous nous sommes sauvés l’an dernier (elle n’a que 22 ans), elles ont toutes les deux beaucoup moins de bouteilles de Diaz ou Terchoun, qui pouvaient quant à elles faire mieux cette saison avec les ballons qu’elles ont eu même si tout n’est pas à jeter. Latifah Abdu c’est particulier, on sent qu’il y a un vrai potentiel (c’est aussi une 2001) et elle n’a pas marqué autant qu’elle le devrait, mais les promesses sont là. Je serais d’avis de lui donner une autre chance ! Par contre pour le top 5, on va attendre quelques années quand même avant de rehausser nos ambitions 😀

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