Nantes 1-1 DFCO : Canaris pas sereins

Dijon est allé chercher le match nul face au FC Nantes pour enchaîner son troisième match d’affilée sans défaite. Konaté a enfin ouvert son compteur but, et Racioppi a sauvé une défense plus friable qu’à l’accoutumée.

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LE MATCH

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Le contexte est très spécial chez les Canaris, sur les bords de l’Erdre. Sportivement déjà, les Nantais sont dans une spirale négative, enfoncés par leur dernière défaite 4-0 face à Strasbourg. Quelques heures avant le premier match de l’ère post-Gourcuff, des centaines de supporters ont répondu à l’appel de la Brigade Loire pour réclamer le départ de Kita à la tête du club, et se sont heurté aux CRS. Dans ce contexte tendu côté nantais, gagner signifierait renaître et se relancer.

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A Dijon, le moral est revenu malgré la position au classement. Cependant, le groupe qui fait le voyage dans l’Ouest est très amoindri. L’infirmerie est bien remplie : Baldé, Assalé, Coulibaly, Lautoa, Ngouyamsa, Zagré et Benzia sont blessés et absents de la feuille de match. Ajoutons à cela la suspension de Diop.

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Linarès a très peu d’options et est poussé à titulariser des joueurs habitués au banc depuis le début de saison. Sammaritano est aligné, Marié accompagne Ndong dans le double pivot du milieu de terrain et Konaté occupe la pointe de l’attaque.

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Nantes démarre très fort la partie. Abeid s’essaye à une grosse frappe de loin (très au dessus, 2e) , Marcus Coco en contournant Boey parvient à trouver une fenêtre de tir (à côté, 3e) et Moses Simon bute sur un déjà excellent Racioppi, bien placé, faisant barrage de son corps (8e). Premières grosses alertes qui montrent les velléités nantaises. En réponse, quelques centres dijonnais : Sammaritano pour personne (6e), Boey pour Konaté mais pas dans sa course (12e), Ngonda servi après une belle percée de Sammaritano (20e).

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Une fois les premières minutes difficiles passées, le DFCO tente de construire quelque chose sur des phase de jeu arrêtées, où les blancs d'un jour doivent faire le jeu face à un bloc nantais très serré et compact. Dijon (via Ndong quand il veut bien) essaye de casser les lignes verticalement en passant dans l'axe par des passes au sol. Mais encore une fois, trop peu de créativité avec le ballon, surtout que Celina n’a pas encore fait ses lacets.

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Dijonnais entreprenants, Nantais dominateurs et réalistes

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Les locaux, eux, procèdent par contres, et trouvent un moyen d’obtenir un penalty (encore) provoqué par Panzo (24e). Emond est lancé dans la profondeur à la limite du hors-jeu, il parvient à passer devant Jonathan et provoque le contact, le défenseur dijonnais met le pied et ne peut éviter de le faire tomber. Simon transforme le penalty (1-0, 24e) et punit les errements défensifs dijonnais s'enchaînant depuis le début de la rencontre, tandis que l’attaque des Rouges manque toujours de mouvement et de liant. En particulier dans les derniers mètres.

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Il devient urgent de trouver les clés et d'exploiter les failles défensives nantaises, d’autant plus que les Canaris sont à deux doigts d’aggraver l’addition lorsque Panzo touche le ballon de la main involontairement dans la surface, en allant disputer un duel de la tête. Ni l'arbitre ni la VAR ne décident d'un nouveau penalty (alors qu’il paraissait peut être plus évident que le premier, mais nous n'allons pas nous en plaindre).

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Toujours ce déficit à la création et à la finition…

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La fin de la mi-temps est animée. Les Nantais se procurent les meilleures occasions tandis que les Bourguignons peuvent enfin compter sur quelques ballons touchés grâce à ses déplacements par Konaté. L’ancien amiénois, dont l’intensité au pressing n’a d’égale que la fréquence de ses appels, se procure tout de même deux bonnes occasions lorsqu’il est bien servi, deux fois contré par la défense. Sur l'un des ballons mal renvoyés, Sammaritano est à la retombée et décoche une frappe au raz du poteau : Alban Lafont est battu. On croit à l'égalisation mais Fabio glisse son pied et sauve son camp.

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A signaler, le contre mal joué par Nantes en toute fin de première période. Boey, accroché au pied envoie un ballon foireux en retrait, Abeid récupère et mène la situation de 2 contre 1. L'ancien dijonnais sert Emond, pressé par le retour de Panzo en dernier défenseur, il tente une frappe sans danger sur Racioppi. Une dernière opportunité de nouveau mal exploitée par les Nantais, qui au moins se procurent plusieurs véritables occasions.

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Dijon à l’abordage

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David Linarès sait que son équipe n’est pas à son avantage et fait entrer Chouiar à la place d’un Dina fantomatique. Les Dijonnais nous offrent un superbe retour des vestiaires, que l’on peut sûrement imputer au staff dijonnais qui a su faire les ajustements et remobiliser l’équipe. Une bonne frappe de Konaté dans un angle fermé sonne le début de la révolte dijonnaise (47e). Vivaces et engagés, tout est plus rapide et plus précis côté Dijon. Les transmissions comme les appels sont de bien meilleure qualité, les milieux ont plus de temps pour ajuster leurs passes, comme le symbolise ce mouvement déclenché par Ndong via une transversale sur Ngonda seul sur son côté, action qui s’achèvera par une frappe contrée de Celina (50e).

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A ces vagues d’attaques dijonnaises, il ne manque qu’un but en récompense : c’est chose faite avec l’égalisation de Konaté. Ngonda intercepte un ballon dans nos 30 mètres, puis, bien lancé par Ndong dans l’axe entre les deux centraux nantais, l’attaquant sénégalais met la misère à Pallois et ajuste Lafont plein de sang-froid (51e).

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C’est donc sur son seul véritable appel en profondeur que Konaté trouve le chemin des filets, son premier but sous les couleurs dijonnaises, toujours bon pour la confiance. Dès la remise en jeu, le DFCO est tout proche de doubler la mise sur une frappe de Sammaritano, malheureusement le petit piqué tenté par le numéro 7 ne trompe pas le gardien Canari.

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Mieux que le quart d’heure américain, le « quart d’heure kosovar »

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Pendant les 20 prochaines minutes, les Dijonnais font le siège de la moitié de terrain adverse. C’est à ce moment-là que Celina se mue en chef d’orchestre, bien aidé par les mouvements enfin coordonnés autour de lui. Sammaritano et Chouiar sont percutants, Konaté décroche et bouge un peu de l’axe, les latéraux jouent plus haut pour apporter le danger. Les Rouges mettent Nantes sous pression, gagnent les seconds ballons, combinent.

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Cependant, même si Dijon a le pied sur le ballon et est clairement installé dans le camp nantais, il manque encore et toujours d’efficacité (et de réussite) dans le dernier geste. Et ils ne sont pas loin de le payer cash au réveil nantais.

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Dans les quinze dernières minutes, le match s’affole. Profitant de leurs quelques opportunités en contre, les jaunes font planer la menace d’une défaite imméritée pour le DFCO. Dans le money-time, c’est bien Racioppi qui tient la baraque et sauve un point précieux. D’abord sur une parade magnifique main opposée suite à une frappe enroulée de Simon qui prenait le chemin de la lucarne (77e).

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Blas manque sa reprise lointaine (87e), puis Antho' sauve à nouveau les meubles en bloquant le tir allumé à bout portant par Bamba (88e). Ngonda puis Panzo sacrifient leur corps pour empêcher le ballon de rentrer.

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Alors qu’on sentait les Nantais pas loin de craquer en deuxième mi-temps, ils auraient aussi pu l’emporter en fin de match sans un grand Racioppi dans les cages. Le partage des points est logique, et nous permet de voir un troisième match consécutif sans défaite du DFCO, toujours bon à signaler. Du reste, malgré ses erreurs défensives et ses lacunes dans la finition, Dijon ne ressemble plus à une équipe qui descendrait en fin de saison.

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TACTIQUE : LE JOUR ET LA NUIT

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Dijon a voulu tenir le ballon contre Nantes, il a suffit de voir l’attitude de Racioppi balle au pied pour s’en rendre compte.

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C'était la bonne attitude à adopter sous peine de voir Pallois battre un record de duel aérien gagné face à Konaté ou Sammaritano. Mais en première mi-temps, ce projet de jeu de remontées de balles courtes a beaucoup péché à cause de 2 problèmes majeurs: un déséquilibre de l’équipe à la construction et une mauvaise occupation des zones de jeu:

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Concernant les zones de jeu, Dijon était dans une occupation du terrain similaire à ceci :

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A la mi temps, Dijon tente de faire le jeu mais manque de coordination en possession. Le double pivot ne se projette pas, les latéraux souvent trop éloignés des ailiers qui restent donc sur l'aile. Trop peu de monde dans l'axe pour faire progresser le jeu.

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Pire, à la première relance, on a vu Marié décrocher quasi-systématiquement au niveau des centraux et Ndong redescendre aussi, notamment côté droit. Résultat parfois 6 joueurs de Dijon mobilisés sur cette phase et très peu de soutien au cœur du jeu face à un Nantes disposé en 4141 regroupé. Enfin les joueurs étaient trop éloignés les uns des autres pour créer des situations d'attaques efficaces.

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Il était nécessaire de faire des ajustements à la mi-temps, et David Linares a bien identifié ce besoin : en sortant Ébimbé pour Chouiar, il fait le choix de densifier la ligne des offensifs en apportant le surnombre dans la zone de Girotto, positionné en 6.

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On a également vu Ndong et Marié laisser aux DC la responsabilité de la relance, possible sans subir trop de pression face au seul attaquant de pointe adverse. Conséquence immédiate, les milieux adverses étaient fixés dans l'axe et les latéraux pouvaient attaquer les couloirs. Cette répartition a eu plusieurs avantages :

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– En attaque; créer des zones de combinaison notamment en triangle avec les latéraux, profiter de l'espace entre le milieu et la défense nantaise avec les recentrages de Chouiar et Sammaritano.

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– En défense, densifier le milieu de terrain et permettre à Ndong, Marié et les latéraux de presser en avançant.

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Une approche bien plus équilibrée qui aurait pu faire la différence, et qui a remis le DFCO sur de bons rails.

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LES NOTES

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Homme du match : Racioppi (7.8)

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Les promesses montrées lors de ses premières titularisations semblent se concrétiser enfin. Anthony nous a sorti un match “à la Gomis”. Impuissant (mais encore parti du bon côté) sur le penalty, il a ensuite écœuré l’avant-garde nantaise, en se permettant au passage de réaliser un arrêt main opposée / clin d'œil aux caméras pour impressionner les supportrices.

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Boey (5.3) : Très peu actif en première mi-temps, il nous a gratifié d’interventions décisives. Il s’est mué en attaquant dans le second acte, avec quelques incursions dans la surface, rien de très flamboyant, mais c’est encourageant.

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Écuélé-Manga (4.6) : Lui qui avait très bien redressé la barre depuis Novembre, s’est retrouvé submergé par certaines percées de son côté, notamment de Simon. Il est le seul à couvrir le hors-jeu d’Emond, qui gagnera le penalty quelques secondes plus tard.

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Panzo (3.7) : Après l’excellence, la déchéance. Panzo nous a montré exactement ce qu’il ne fallait pas faire en tant que défenseur : maladresses dans la surface, relances directement dirigées aux adversaires, fautes à répétition qui auraient pu lui valoir un second jaune… Espérons que ceci présage une nouvelle masterclass mercredi !

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Ngonda (6.4) : Efficace dans les interventions. Maestro dans son couloir. +243 centres et actions créées. Marcelo nous confirme sa récente montée en puissance, et justifie pleinement son nouveau statut de titulaire.

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Ndong (4.9) : Une mi-temps famélique, avec beaucoup d’erreurs et un positionnement plus que douteux. Une seconde enfin dans le tempo, avec surtout une passe décisive qui sauve bien son match. J’étais à deux doigts de casser ma télécommande, Didier !

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Marié (4.7) : C’est sûr que c’est bien facile de critiquer depuis son canapé, mais Jordan a tout de même rarement fait les bons choix avec le ballon. Pas de grosses bêtises non plus, et une deuxième mi-temps un peu plus correcte.

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Dina-Ébimbé (3.3) : On ne peut pas toujours s’appuyer uniquement sur son accélération et sa vitesse de pointe, c’est la leçon qu’Éric Junior a appris aujourd’hui à cause de Fabio. Une seule (très) bonne occasion créée, et c’était du côté gauche. Remplacé à la 46e par Chouiar (5.3), changement nécessaire qui a eu le mérite de créer plus de trous dans la défense des Canaris.

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Celina (6.8) : Il a choisi de quitter sa cape d’invisibilité pour nous sortir une prestation XXL en deuxième période. Souvent très juste, il est une menace dès qu’il se trouve face au jeu avec une ou deux options de passe en profondeur. Incisif, inconstant, indispensable cependant.

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Sammaritano (6.7) : La troisième titularisation était la bonne pour le lutin. Le seul attaquant à avoir fait un match solide du début jusqu’à sa sortie. Il a su créer des décalages, trouver de bonnes passes et s’est ouvert deux fois le chemin du but, sans succès. Il ne manquait qu’un tout petit peu de réussite. Remplacé à la 87e par Scheidler (non-noté), dont la tête Tavaresque au premier poteau sur un corner défensif nous a tous soulagés quand la pression montait.

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Konaté (5.4) : Un but qui rattrape bien le début de match presque catastrophique. Ca va lui faire un bien fou, on l’a tout de suite vu plus libéré après l’égalisation. Et puis en ridiculisant Pallois, il s’est frayé une petite place privilégiée dans nos cœurs de supporters. Remplacé à la 76e par Dobre (non-noté), qui était immédiatement dans les bons coups. L’espoir roumain commence à prendre ses marques, à défaut de marquer sur ses frappes.

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MOYENNE : 5.4

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Notez les joueurs du DFCO après ce point du nul ramené de la Beaujoire :

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