Montpellier 1-2 DFCO : Un réveil salvateur

Le DFCO n’avait gagné aucun de ses matchs amicaux pendant la période préparation. Le DFCO n’avait jamais remporté son premier match de la saison en Ligue 1 et avait même toujours perdu. Le DFCO n’avait jamais gagné sur la pelouse de Montpellier. En 90 minutes et malgré une première mi-temps plus que médiocre, les Dijonnais ont balayé toutes ces statistiques et ont idéalement lancé leur saison 2018/2019. Cerise sur le gâteau, les recrues ont brillé.

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Alex Runarsson

Les joueurs :

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Homme du match : Rúnarsson (6,5) : débarqué du Danemark après un détour de quelques semaines par la Russie, l’islandais a atterri en Bourgogne avec la lourde tâche de faire oublier Baptiste Reynet, pilier du club, portier du DFCO pendant 6 saisons et talent reconnu en Ligue 1. Sur le papier, c’était un défi de taille. Seulement voilà, le grand blond aux allures de viking (la barbe en moins) n’est pas venu là pour rigoler. Donc il a chopé le défi en question, lui a mis deux ou trois taloches et l’a plié en quatre dans sa poche. Il a surtout réalisé une première en Ligue1 de très belle facture. Impuissant et abandonné par Haddadi sur le but montpelliérain, il a ensuite multiplié les interventions et s’est montré impeccable dans tout ce qu’il a eu à faire. Et il a préservé la victoire en toute fin de match en réalisant une belle parade devant Sambia. Le tout, en parfaite sérénité. En même temps, quand on est né dans un pays qui compte plus de 130 volcans, difficile de trembler des genoux devant Giovanni Sio.

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Rosier (4) : un tout petit Valentin. Tout timide offensivement, pas franchement tranchant défensivement, rarement dans le bon tempo… Un peu comme s’il était revenu plus d’un an en arrière quand il étrennait sa première cap contre Bordeaux. Rien vraiment à lui reprocher , mais pas grand chose pour s’emballer non plus. Un match bien moins exubérant que ses tenues Instagram.

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Coulibaly (6) : prenez un joueur qui évoluait en DSR il y a deux saisons et en National 2 la saison passée. Faites lui signer son premier contrat pro. Ajoutez une titularisation dès la 1e journée de Ligue 1, laissez mijoter 91 minutes et ajoutez un but du pied droit tout en décontraction qui offre la victoire à son équipe. Servez avec un grand sourire et vous obtenez la foutue belle histoire du jour ! Pas toujours serein mais sérieux et appliqué, une très belle perf’ pour un joueur qui vient à peine de sortir du monde amateur.

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Yambéré (6) : les montées rageuses et les interventions autoritaires de Magic Yambi nous avaient manqué. Ses trouages monumentaux et ses fautes dans la surface, un peu moins. Heureusement, c’est le premier costume que l’ancien bordelais avait choisi de porter sur la pelouse de la Mosson. Un match, et surtout une deuxième période, de patron, à la récupération comme à la relance. Voilà, ça, on aime. Donc Cédric, t’es gentil, l’autre costume, tu le brûles, et tu ne gardes que celui là, compris ?

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Lautoa (5) : un peu transparent mais finalement, pour un défenseur central, ne pas se faire remarquer n’est-il pas plutôt bon signe ? En tout cas, il a fait le job, relativement tranquillement, et de manière d’autant plus méritante qu’il a régulièrement dû couvrir un côté gauche qu’Haddadi laissait souvent aussi vide que les tribunes de l’Abbé-Deschamps un soir de Ligue 1. Pas étincelant, mais solide. C’est déjà pas mal.

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Haddadi (3) : Oussama, c’est comme ces gamins à qui tu expliques pendant une demi-heure pourquoi il ne faut pas jouer avec les prises de courant et qui à peine relâchés collent les deux doigts dans la première prise qui passe en te regardant avec un grand sourire (avant de convulser). Rigueur défensive, concentration, voilà ce qu’a martelé Olivier Dall’Oglio ces dernières semaines. Résultat, premier coup de pied arrêté, le tunisien a laissé Pedro Mendes prendre tranquillement le large et fusiller Rúnarsson. Une première action qui a donné le ton pour l’ensemble d’un match où le latéral a multiplié pertes de balles et erreurs techniques. Aller, puni, au coin, ça t’apprendra.

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Amalfitano (4) : comme la sale impression que Romain a décidé de prolonger ses vacances et qu’il a envoyé son ex-Rennais de frangin venir le suppléer en attendant. Comme si on allait pas remarquer la différence ! C’est pas un match digne de « RA20 » ça ! Peu de ballons récupérés, des pertes de balles, rarement là dans la distribution du jeu… bref, tout sauf ce à quoi on est habitués. Surement pas étranger au fait que les dijonnais se soient tant fait bouffer au milieu de terrain en première période. Aller, maintenant ça suffit, rendez nous le vrai Amalfitano !

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Remplacé à la 69e minute par Abeid (non noté). Étonnamment sur le banc au coup d’envoi, l’algérien a fait beaucoup de bien à l’entrejeu dijonnais. Très en jambe, autoritaire dans ses récupérations et ses prises de balle, il n’a pas hésité à se projeter vers l’avant pour créer des décalages. Agréable.

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Loiodice (5,5) : fini les titularisations par concours de circonstance, l’insouciance de la découverte et l’effet de surprise. Le gamin est maintenant un joueur pro à part entière, sur lequel Olivier Dall’Oglio compte et qui a une étiquette de future révélation à assumer. Par moment, ça s’est vu. Un peu plus de pression, parfois un manque d’assurance et aussi un gros défi physique imposé par les montpelliérains auquel il a encore du mal à répondre. Mais il a malgré tout une très grosse qualité : il joue simple, juste et intelligemment. Un concept que certains joueurs partis découvrir la Roumanie n’ont jamais compris.

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Sliti (6) : feu-follet inefficace et peu inspiré en première période, casseur de reins professionnel et auteur d’une passe décisive et demie après la pause. A l’image de l’équipe, un tout autre visage d’une mi-temps à l’autre mais néanmoins, et de loin, le meilleur techniquement sur la pelouse tout au long du match. Pas loin de pouvoir prétendre au titre d’homme du match, tant il a mené la révolte des siens et a filé des torticolis à Hilton et consorts. Que ce soit clair : il ne bouge pas de Dijon cet été !

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Saïd (3,5) : si le DFCO avait perdu ou fait match nul, sa note aurait pu être encore plus basse. Un match médiocre, sans relief, malgré un bon premier quart d’heure, mais surtout un double loupé à s’en arracher les cheveux sur le penalty obtenu par Keita : une frappe de poussin repoussée sans soucis par Lecomte et une toile monumentale dans les nuages alors qu’il avait une deuxième chance seul face au but vide. Y’a des soirées comme ça où rien ne va. Mais le concernant, ce n’est pas plus inquiétant que ça.

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Remplacé à la 87e minute par Gourcuff (non noté), qui est venu se dégourdir les jambes et prouver que même positionné en relayeur, il pouvait aisément se projeter dans la surface. Affaire à suivre.

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Tavares (6) : jamais facile d’être la pointe avant d’une équipe qui prend l’eau comme le DFCO en première période. Résultat, à part quelques ballons déviés de la tête, son premier acte n’a été qu’un long chemin de croix. Puis après la pause, il a fait parlé le réalisme en reprenant parfaitement un centre de Sliti mal dégagé par Aguilar (51e). De réalisme, il en a légèrement manqué au moment de réalisé le doublé un quart d’heure après (67e), perdant son duel face à Lecomte. Entre temps, il avait taclé en position de dernier défenseur dans la surface au milieu de deux montpelliérains sur un coup-franc de Dolly. Sorti cramé, mais patron, et maintenant capitaine, incontestable.

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Remplacé à la 79e minute par Keita (non noté). Voilà, c’est fait, la Ligue 1 a découvert Jules Keita. Deux minutes de jeu, deux reins cassés et un penalty provoqué. Une pierre brute qui ne demande qu’à être polie pour devenir l’un des futurs joyaux de l’effectif dijonnais.

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Cédric Yambéré face à Junior Sambia

Le match :

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Même après une préparation intensive, commencer une nouvelle saison de championnat, c’est un peu comme se retrouver célibataire et essayer de draguer après des années en couple : on tâtonne, on est timide, on en fait trop ou pas assez. Bref, on patauge un peu. Et pour ce qui est de patauger, les dijonnais l’ont fait dans les grandes largeurs en première mi-temps. Cueillis à froid dès la 5e minute par Pedro Mendes à cause d’une grosse faute de concentration d’Haddadi, ils ont ensuite été asphyxiés par le pressing montpelliérain. Si la défense a globalement tenue le choc, c’est surtout au milieu que le bât blessait, entre un Amalfitano pas dans son assiette et un trop faible apport des latéraux. Résultat, beaucoup trop de ballons perdus et des vagues héraultaises qui revenaient inlassablement user l’arrière-garde bourguignonne. Rentrer aux vestiaires à la pause avec un seul but de retard n’était finalement pas cher payé, même si Montpellier avait largement levé pied sur la deuxième partie de la mi-temps, ne se montrant plus vraiment dangereux ni appliqué.

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Le deuxième acte a été d’un tout autre calibre. Revenus avec de bien meilleures intentions et nettement plus d’agressivité au duel, les dijonnais ont eu la bonne idée de rapidement concrétiser ce réveil grâce à leur capitaine, Julio Tavares (51e). Psychologiquement, la rencontre a alors basculé. Les dijonnais se sont mis à croire en leurs chances et les montpelliérains, déjà ronronnant en fin de première période, ne sont pas parvenus à réagir. Le pressing, les occasions, les duels, tout était inversé. Dès lors, voir les dijonnais inscrire un deuxième but n’avait plus rien d’improbable. Et lorsque, deux minutes après son entrée en jeu, Jules Keita débordait sur son côté droit et obtenait un penalty en voyant sa frappe être contrée de la main par Aguilar, on se disait que c’était chose faite. Mais Saïd loupait le coche à deux reprises, redonnant un surcroît d’énergie aux joueurs du MHSC pour finir le match en trombe. Mais le DFCO tenait bon, notamment grâce à un Rúnarsson extrêmement convaincant, et finissait par arracher la victoire dans les dernières minutes, lorsque Senou Coulibaly écrivait la belle histoire du jour, en reprenant de façon limpide le corner de Sliti (90e+1).

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Une victoire à l’arrachée mais finalement méritée, tant les dijonnais ont dominé le deuxième acte. Surtout, une victoire à l’extérieur, dès le premier match, alors que s’imposer loin de ses bases avait été la principale lacune du DFCO la saison passée, voilà une manière idéale de lancer la saison. Bien sûr, il y a encore pas mal de réglages à faire. La défense, même si elle a globalement bien tenue, a souvent été à la limite, l’organisation au milieu de terrain est sûrement à revoir et la présence de Mehdi Abeid clairement indispensable et le sujet de la concurrence au poste de latéral gauche est de plus en plus criant. Néanmoins, le DFCO n’aurait guère pu rêver mieux pour entamer sa saison 2018/2019. Reste à confirmer cette belle entrée en matière en s’imposant à domicile dès la semaine prochaine face au FC Nantes.

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