En dépit de ses discours très ambitieux sur le plan sportif, le Dijon FCO va encore vouloir et pouvoir s’appuyer sur des éléments inexpérimentés mais prometteurs cette saison en National ! Jeune milieu de terrain talentueux, Loris Dupont passera les deux prochaines années de sa carrière de footballeur au DFCO après avoir découvert le N2 à seulement 18 ans, sur les bords de Chère. En sa compagnie, Le Dijon Show construit le portrait d’un joueur qui a les pieds sur terre et qui a su enjamber les obstacles le séparant du premier contrat pro.

Parmi les huit recrues du Dijon FCO ayant rejoint le club en National à l’été 2025, Loris Dupont est peut-être la plus surprenante. La moins référencée, la moins expérimentée… mais pas nécessairement la moins intéressante. En effet, le joueur arrivé tout droit de Châteaubriant, où il a effectué toute sa formation et vécu une saison de découverte du N2 dans sa région natale, s’est engagé pour deux ans ainsi qu’une troisième saison en option (conditionnée au maintien du statut pro du club ainsi qu’au nombre de matchs joués entre août 2025 et juin 2027). Un engagement potentiellement sur le long terme donc, pour celui qui n’avait encore jamais quitté l’Ouest et qui découvre un tout nouvel environnement.
« C’est un gros changement, quand on voit la différence dans les infrastructures ou au niveau de la ville… Franchement, ça se passe super bien, j’ai été très bien accueilli. J’ai dû m’habituer à vivre seul, loin de toute ma famille, de mes amis et de ma région, mais avec des joueurs d’une telle expérience dans l’effectif, on ne peut qu’apprendre ». Citant tour à tour Hugo Vargas-Ríos, Jordan Marié et même Lenny Montfort, le nouveau n°28 de Dijon espère avancer à vitesse grand V au contact de personnalités importantes pour le club, d’un niveau supérieur à ce qu’il a pu connaître chez les Voltigeurs.
Dès les premiers contacts en avril dernier, Loris Dupont a logiquement été intéressé par le projet dijonnais et a pu rejoindre le groupe professionnel pour une semaine d’essai, avant même la dernière journée de N1. Un procédé qui a fréquemment été utilisé par l’équipe dijonnaise pour évaluer les compétences des potentielles recrues, et un test concluant aux yeux du staff, « qui voulait voir ce que j’étais capable de faire, raconte celui qui n’aura 20 ans qu’en avril 2026. Il y a un degré d’exigence différent ici, avec le passé récent en Ligue 1, et cet essai a permis aux deux parties de se rendre compte de ce que l’autre pouvait lui apporter ». Le jeune Loris se retrouve donc propulsé dans le monde professionnel, tout sauf un hasard au regard des efforts consentis pour y parvenir, alors que des clubs de N1 et au-dessus (Lorient, Laval, Brest) ont pu manifester un intérêt pour lui récemment. Pourtant, tout n’a pas été aussi simple que prévu pour le Ligérien…
Une épreuve pour se blinder
« En 2023, j’ai fait la préparation estivale avec le groupe N2 de Châteaubriant, je venais d’avoir 17 ans. Pour mes études en STAPS, j’ai dû partir à Vannes et j’aurais dû pouvoir m’entraîner avec le VOC (National 3) en semaine et peut-être découvrir le N2 les week-ends. Mais il y a eu des problèmes et la saison s’est drastiquement compliquée pour moi. J’ai dû m’entraîner avec un club de R1, je faisais parfois des groupes en N2… mais ça a été très dur. Le coach Leye m’a pris sous son aile et m’a aidé à trouver une place à l’Université d’Angers en 2024, plus près de chez moi. C’était tout de suite beaucoup plus facile et ça m’a permis de faire cette vraie saison en N2. »

« Je pense que j’ai perdu du temps dans ma progression, qui a toujours été croissante pendant ma jeunesse avant ça, continue le néo-pro. C’était mon premier vrai coup dur, c’est ce que j’ai ressenti à l’époque. Mais avec le recul, je pense avoir énormément appris. Au niveau de la discipline, de la motivation… Quand on n’a personne pour nous pousser tous les jours, pas de préparateur physique avec nous, on doit s’imposer cela soi-même. En revenant dans une structure centrée sur le joueur, tout devient plus facile mentalement. J’ai beau avoir été freiné, je pense avoir beaucoup appris. »
Sans brûler les étapes, tout en encaissant certains coups, Loris Dupont arrive sur la pointe des pieds dans le groupe castelbriantais en quatrième division, sans la pression liée à un rôle important. Malgré tout, il fait ses preuves au sein de l’équipe de « Papy » Leye, à qui il doit beaucoup pour la confiance placée en lui. « Châteaubriant n’est pas un club au gros budget, ni même l’équipe avec le plus de talent de son groupe. Mais d’un point de vue mental, c’est une équipe accrocheuse. Il est très difficile de venir s’imposer à la Ville en Bois, on a été compliqués à jouer. Et alors qu’on ne m’a jamais menti sur mon statut, mon niveau et ce qu’on attendait de moi, j’ai pu travailler et redoubler d’efforts pour aller chercher ce que je voulais. »
Récupération et projections
Puis, les responsabilités affluent et le jeune homme engrange de plus en plus de temps de jeu dans une équipe globalement jeune et dans laquelle la priorité n’est pas nécessairement toujours donnée aux joueurs les plus expérimentés. Ainsi, le récupérateur ou relayeur, très polyvalent, gagne en expérience (13 titularisations et 11 entrées en jeu) dans un championnat qui s’est considérablement rapproché du National 1 avec les réformes, dans lequel le DFCO a allègrement réalisé la majorité de son mercato. Et si des joueurs tels que Ndezi ou Bellon partent avec un train d’avance, celui qui se décrit comme un joueur au gros volume de jeu aura peut-être une carte à jouer dès cette année.
« J’aime courir, j’avais d’ailleurs un rôle de n°6, de pointe basse à mes débuts en senior aux Voltigeurs. Je devais gratter des ballons et relancer proprement, en sentinelle, avant d’être de plus en plus porté vers l’avant sur la fin de la saison. L’entraîneur aimait mes projections vers l’avant, notamment sur les couloirs, où j’ai aidé à débloquer des situations. C’est ce style que Dijon a apprécié au moment de me recruter. Mais je sais aussi que c’est pour mes qualités de joueur complet que j’ai pu convaincre. Je peux jouer à plusieurs postes, il m’est arrivé d’être piston ou latéral… Je serai là où on me mettra ! Désormais, dans le contexte du football moderne, les joueurs doivent beaucoup s’adapter. C’est une nécessité. »
Alors que seuls 16 joueurs peuvent apparaître dans les groupes de N1 chaque semaine, Dupont part du bas de l’échelle et sera peut-être, sauf surprise, amené à jouer quelques fois en réserve dans un premier temps. Mais on comprend rapidement que s’il a consenti à traverser l’Hexagone d’Ouest en Est pour cette première expérience professionnelle, ce n’est pas pour évoluer durablement et uniquement en National 3. Et qu’avec sa mentalité et sa détermination affichées, la concurrence pour ces postes au milieu de terrain – voire dans les couloirs – va être rude. Et donner quelques casse-tête à Baptiste Ridira et son staff par-dessus le marché.
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