À l’approche d’une toute nouvelle saison en National marquée par un grand chamboulement de l’effectif, les jeunes joueurs de l’équipe réserve, qu’ils soient passés par le centre de formation ou non, pourraient avoir une importance capitale pour le DFCO. Enzo Loiodice, l’un des quelques joueurs passés par le centre de formation dijonnais connaissant une carrière au très haut niveau, nous a accordé une interview au début de l’été après une année couronnée de succès et une promotion de deuxième division espagnole.
Bonjour Enzo et bravo pour cette promotion en Liga ! On imagine que tu dois nager dans le bonheur.
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« Franchement, ça fait du bien aussi de terminer la saison surtout avec cette belle issue. C’est d’autant plus agréable. Déjà, on profite et ensuite on se projettera sur la saison au-dessus. J’ai hâte de jouer mon premier match en Liga. »
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Tu as prolongé cet hiver à Las Palmas, quels sont tes plans pour l’avenir ?
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« J’ai encore deux ans avec mon club et tout se passe bien, comme prévu ! Ce qui est sûr c’est que j’ai envie de faire une bonne année en première division, après on verra. Avant de penser à voir encore plus haut, il faut déjà montrer de quoi je suis capable dans ce nouveau championnat. »
On a l’impression que ta carrière est bien lancée, tu as prouvé aux observateurs que tu avais vraiment franchi un cap dans la régularité.
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« C’est exactement ce que j’ai ressenti cette saison. Cette année-là, c’était vraiment la première où je me suis senti à mon vrai niveau. Celui d’un footballeur professionnel un peu plus aguerri, expérimenté. J’ai plus d’assurance sur le terrain, plus de confiance. Après c’est vrai que j’étais dans un contexte très favorable avec un coach qui sent très bien le football (Francisco Javier García Pimienta, ndlr.). J’ai très bien choisi mon plan de carrière, au moment de mon départ définitif de Dijon. Je n’ai jamais douté de mon choix, même si ça a parfois été plus difficile à cause de mes blessures. Là, je suis au top dans la tête, comme dans les jambes. Il faut que ça continue ainsi ! »
Tu dois sans doute garder un œil sur les dernières saison de Dijon…
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« Je suis toujours le club, je me sens Dijonnais ! Lors de la préparation avant mon départ de Dijon (en août 2020), j’ai senti que l’équipe était déjà très fragile, que ça allait être très compliqué. Il n’y avait plus cette énergie ressentie auparavant dans le groupe avec les cadres comme Julio Tavares, Naïm Sliti… J’ai senti que l’équipe n’allait pas réellement briller en Ligue 1, mais de là à terminer 20ème ! C’était chaud quand même ! Mais j’ai suivi de loin les projets du club : le centre d’entraînement qui sort de terre, puis l’arrivée du coach Omar Daf, c’était très intéressant et je ne m’attendais pas à une saison 2022-2023 de Ligue 2 si compliquée, encore moins à une descente »
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Tu as encore des contacts avec les joueurs des équipes de ta génération au DFCO ?
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« Bien sûr, on s’envoie encore des messages avec Théo Barbet (promu en D1 néerlandaise avec Almere), avec Rayan Philippe (qui a signé en D2 allemande après une incroyable saison au Luxembourg), on est très proches. Quand on était au centre on était toujours ensemble avec Rayan et aussi avec Alexandre Tegar, qui est allé à Paris 13 dans mon ancien club (aujourd’hui aux Herbiers, ndlr.). On se tient au courant de nos vies, de nos parcours respectifs et ça fait plaisir de voir que les anciens dijonnais réussissent. C’était peut-être ça l’un des problèmes au DFCO à l’époque en Ligue 1 : il n’y avait pas forcément le temps de donner des opportunités aux jeunes comme nous, qui avaient faim de temps de jeu. On était la première vraie génération à éclore de cette façon-là, avec plusieurs joueurs capables de jouer en pro. Dijon n’avait pas encore connu ça à époque et ne savait peut-être pas comment gérer notre progression. Je pense qu’on nous a accordé trop peu de temps, quand je compare avec mon statut ici à Las Palmas où j’ai tout de suite été considéré comme un joueur à part entière, un joueur essentiel. À Dijon, j’étais le jeune. J’avais beau faire mes meilleurs entraînements, bien jouer en championnat à l’époque avec Olivier Dall’Oglio, j’étais toujours considéré comme le jeune. Je n’avais pas ce statut, ni de soutien particulier au sein du club. Je n’ai jamais senti ça. »
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Le projet n’était pas adapté pour toi ? Tu penses qu’on t’a un peu manqué de respect ?
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« Pour raconter une anecdote : avant que je parte en prêt à Wolverhampton, le club me formule une offre de prolongation. On n’a jamais parlé avant. On me la présente juste comme ça, juste avant que je parte en prêt en Angleterre… Je me dis que ce n’est vraiment pas professionnel, on ne fait pas les choses comme ça ! Cela faisait un an que je ne jouais pas (6 apparitions en 13 mois, ndlr.) je n’ai jamais pu rencontrer le directeur sportif ni même parler à personne. Et au moment de partir, on me propose de prolonger sans en discuter au préalable ? Mais jamais de la vie ! J’étais très surpris et je me suis dit à ce moment-là que ma place n’était plus ici. Le fait de partir aux Wolves m’a donné le goût de l’étranger et là, la chance que j’ai eu c’est de tomber sur Las Palmas. J’en suis très content. Mais je reste confiant pour le DFCO et je pense que le club a les armes pour revenir un jour en Ligue 1. »
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Justement, quel est ton sentiment sur l’avenir de ton club formateur ?
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« Il faut que le DFCO remonte la pente. Par la force des choses, c’est devenu un gros club français, qui a su se développer et je pense que quoi qu’il arrive, Dijon retrouvera les sommets. Le travail qui a été fait durant toutes ces années pour structurer le club ne servira pas à rien. C’est un mauvais moment à passer, mais j’ai confiance pour l’avenir. Il y a encore de très bons joueurs que j’ai rencontrés à l’époque, comme Bryan Soumaré, Jordan Marié… Il y a vraiment du potentiel. »
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La rédac’ du Dijon Show profite de cette interview pour saluer tous ses anciens joueurs, ceux qui ont respecté le club lors de leur passage et en particulier ceux qui n’ont pas forcément eu la chance qu’il méritaient à l’époque. Nous espérons que la saison à venir en National permettra à de nombreux jeunes hommes d’émerger et d’écrire une belle page de l’histoire du DFCO.
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