DFCO 0-3 Boulogne : Déboulonnés

Malgré une énorme affluence pour la dernière de la saison à domicile, Dijon a définitivement décroché de la course au podium sur cet exercice 2024-2025. Malmenés par une équipe boulonnaise criante de réalisme, les Rouges n’ont plus comme seul objectif, au-delà de terminer la saison sur une bonne note, que de valider pour la seconde saison consécutive la quatrième place, luttant à distance avec Aubagne.

Malgré la désillusion, les joueurs ont une nouvelle saison à préparer.
Malgré la désillusion, les joueurs ont une nouvelle saison à préparer. (photo Vincent Poyer/DFCO).

LE MATCH

Dijon FCO – US Boulogne Côte d’Opale : 0-3 (0-2)
Au Parc des Sports Gaston-Gérard (Dijon), le 9 mai 2025, coup d’envoi à 19h30.

Buts : Hbouch (25e), Fatou (40e), Vercruysse (63e) pour l’USBCO

Avertissements : Marié (45+2e), Gui (57e) pour le DFCO / Gourville (45+2e) pour l’USBCO

Expulsion : Akakpo (60e) pour le DFCO

  • 6e : Première alerte pour l’USBC, Parsemain s’arrache pour récupérer un ballon dans la profondeur et remet à Lembezat, qui centre au point de pénalty, et voit le cuir passer tout près d’être repris alors que Pandor semblait désabusé..
  • 14e : Cette fois-ci, le portier boulonnais s’illustre dans un duel face à Parsemain, parfaitement lancé seul dans la profondeur par Lembezat.
  • 25e : Alors que Dijon dominait les débats, Adel Hbouch profite du placement trop avancé de Paul Delecroix pour le lober depuis le milieu de terrain, et ouvrir le score. 0-1.
  • 40e : Corentin Fatou vient profiter d’une incompréhension dans la défense pour inscrire le but du break après ce centre au point de pénalty, devant un Akakpo désintéressé du duel et un Bernard qui n’a pas su rattraper le buteur à temps. Un poteau rentrant plus tard, et ça fait 0-2.
  • 55e : Dijon tente de reprendre des couleurs mais ne parvient pas à relever la tête correctement. Fébriles défensivement, les offensives n’en sont pas moins stériles.
  • 63e : Sur une perte de balle au milieu de terrain, Akakpo tente de se racheter en se livrant à un tacle aux abords de la surface, qui lui vaudra d’être expulsé d’après l’arbitre… Profitant du coup-franc offert par ce carton rouge, Jean Vercruysse vient inscrire un coup-franc direct dans les cages de Delecroix. 0-3.
  • 69e : Les dijonnais tentent de faire bonne figure dans le match, à l’image de cette frappe lointaine de Vargas-Rios qui se voit déviée. Sur le corner, le ballon semble filer à travers une forêt de jambes vers le but adverse mais finit dégagé par la défense.
  • 72e : C’est au tour de Makutungu de perdre le fil sur cette contre-attaque nordiste, la défense bourguignonne ne parvient pas à se replier et la sortie de Delecroix semble hasardeuse. Heureusement, la frappe manque de peu le cadre.
  • 82e : Toujours dans l’optique de sauver l’honneur, Meyer tente une difficile reprise de volée dans la surface adverse, qui finira sa course loin dans le ciel de Gaston-Gérard.
  • 85e : Dijon frôle la correctionnelle après ce tir de Keita, qui voit sa tentative repoussée par le montant du portier dijonnais. Sur le rebond, une nouvelle tentative boulonnaise se voit contrée alors que les cages étaient presque vides…
  • 90e+4 : Les Rouges auront montré les crocs mais n’auront jamais mordu ce soir. Ils s’inclinent logiquement sur le score fleuve de 0-3 et continueront d’évoluer en National 1 l’année prochaine.

Clap de fin

Tous les indicateurs étaient au beau fixe. Sous le soleil, et dans cette tunique collector de couleur grenat, déjà arborée par l’équipe féminine lors de la démonstration 6-0 face au Paris FC ce Mercredi, et poussés par un stade plein comme rarement ces derniers temps, les Rouges ont mis la pression pendant tout le premier tiers de la rencontre à leur adversaire du soir, comme pour leur rappeler d’entrée de jeu qu’ils étaient prêts à tout pour saisir cette ultime chance de décrocher un billet pour les barrages. Comme trop souvent cette saison, Dijon a été oppressant pour son adversaire, mais n’a pas su se montrer létal, ni à minima réellement dangereux.

Par ailleurs, c’est Dijon qui s’est fait punir alors qu’il semblait dominer la rencontre. Sans même pénétrer dans la surface de réparation, Hbouch profite d’un Delecroix bien trop loin de sa ligne pour inscrire un lob du milieu de terrain. Assommés, les Dijonnais repartent à l’assaut, un peu plus timidement. Et pour sa toute première incursion dans la surface, Boulogne double déjà la mise en profitant des largesses défensives de la charnière. Dijon se liquéfie, Dijon n’y arrive plus et Dijon n’aura définitivement rien pour lui. Sur un tacle qui aurait pu faire grand débat si la course à la montée avait été un peu plus d’actualité pour les Rouges, Akakpo, coupable certes de nombreuses maladresses dans ce match, se voit expulsé, et Boulogne vient inscrire le but du 3-0 consécutivement au coup-franc obtenu. Encore une fois, Dijon subit l’efficacité chirurgicale de son adversaire du soir.

Pas à la hauteur

La défense dijonnaise, bricolée de par les nombreuses absences face auxquelles le staff est confronté, n’était une fois de plus pas au rendez-vous ce soir. Entre un Bernard en bout de course après une saison au cours de laquelle il aura été plus que souvent à la hauteur, et un Akakpo, trop jeune et inexpérimenté pour endosser le rôle de titulaire régulier pour jouer le haut de tableau du National, les erreurs se sont multipliées, poussant un Delecroix loin d’être exempt de tout reproche à commettre lui aussi des largesses défensives qui n’ont pas pardonnées face à une équipe nordiste désireuse d’accéder à l’antichambre de l’élite.

On pourrait se dire que l’attaque dijonnaise, muette malgré la domination à l’inverse de son homologue du soir, a manqué de chance. On pourrait également se dire que la marche était tout simplement trop haute, et que les joueurs ont craqué dès l’ouverture du score. Factuellement, c’est en tout cas une classe d’écart qui s’est affichée ce soir sur la pelouse, entre une équipe qui a désormais son destin entre les mains pour valider sa montée directe en Ligue 2 BKT, et une équipe qui rêvera une année supplémentaire de jouer les premiers rôles en National, plutôt que d’espérer un faux pas de leur adversaire pour entrevoir une montée qui n’aurait été acquise qu’après deux matchs joués face au seizième de Ligue 2. Avouons-le, une vision utopique qui n’aurait probablement pas connue l’issue que nous aurions souhaité, après tout ce que l’on a vu en 31 matchs.

« Libéré » de cet enjeu, Dijon se doit désormais de préparer l’avenir, une mission pour laquelle pour une fois, un entraîneur aura toute la latitude nécessaire pour consolider son effectif. Dernier arrêt avant les vacances et la préparation estivale : un ultime match à Bourg-en-Bresse, pour l’honneur.

@CM_Tadryel

LES NOTES :

L’Homme du match : Gui (5,6)
Un nouveau match convaincant du jeune milieu de terrain, qui brille par la justesse de son jeu. S’il n’a pas toujours été très rigoureux dans son placement en sentinelle, il a toutefois énormément apporté dans l’entrejeu et a probablement été l’un des seuls à tenir son rang sur ce match.
Remplacé à la 83e par Diallo, qui a essayé d’amener un peu de folie.

Delecroix (2,8) : une énorme erreur sur le 1er but – causée par cette mauvaise habitude d’être toujours très avancé sans avoir forcément la pointe de vitesse pour couvrir la distance, pas inoubliable sur le 3e but, beaucoup de fébrilité affichée sur ses sorties… Bref, sale soirée pour le portier dijonnais, tout sauf rassurant.

Moco (5,0) : match plutôt solide défensivement, mais un peu trop timide offensivement, malgré quelques combinaisons intéressantes avec Gui. Sans doute pardonnable au regard de la fébrilité de ses coéquipiers de l’axe…
Akakpo (2,4) : extrêmement nonchalant sur le 2e but de Boulogne, à l’origine du 3e avec cette perte de balle au milieu suivi du tacle qui mène à son expulsion (qui ne nous semble pas justifiée du tout par contre !)… déjà décevant à Châteauroux, le jeune défenseur a démontré que la marche était, pour l’instant, trop haute pour lui.
Bernard (3,4) : lui aussi fautif sur le 2e but, il s’est montré plusieurs fois imprécis voire fébrile sur ses relances courtes, ce qui n’a pas pas dû aider à rassurer son jeune compère de l’axe. Toujours assez précis et efficace en revanche sur les relances longues, mais ça ne rachète pas sa copie.
Makutungu (4,5) : un match sans saveur. Rarement mis en danger par des Boulonnais qui n’ont guère fait le jeu et se sont contentés d’exploiter les offrandes dijonnaises, il a essayé d’apporter du surnombre dans son couloir mais s’est montré souvent trop imprécis pour être efficace.
Marié (4,5) : un match médiocre, au cours duquel le capitaine dijonnais a paru à court physiquement, tant il a été peu tranchant dans ses interventions. Pas beaucoup plus inspiré dans la construction du jeu, il nous a rappelé les mauvais souvenirs de ses matchs fantomatiques des mauvaises années de Ligue 2. Remplacé à la 75e par Meyer, intéressant dans l’utilisation du ballon mais imprécis dans le dernier geste.
Vargas-Rios (4,4) : que d’erreurs pendant ce match ! Brouillon et rarement dans bon tempo, il s’est souvent emmêlé les crayons et n’a jamais été capable de casser des lignes comme il en l’habitude. Un peu à l’image de Marié, lui aussi a paru emprunté voire diminué physiquement.
Lembezat (4,1) : un match qui, à l’image d’ailleurs de sa saison, a souligné ses limites. Si sa vision du jeu n’est guère à remettre en cause, sa lenteur d’exécution l’amène régulièrement à être gêné ou contré au moment du dernier geste. Résultat ? Un déchet technique bien trop important pour un meneur de jeu. Le jeu en N1 paraît simplement aller trop vite pour lui.
Barka (3,4) : intéressant en début de match, avec plusieurs situations dangereuses néanmoins mal exploitées, il s’est peu à peu éteint au fil de la partie, sans parvenir vraiment à réémerger après la pause. Remplacé à la 64e par Ikanga, aussi bouillonnant que brouillon.
Parsemain (3,9) : un match frustrant. Beaucoup d’activité et de bons appels en profondeur, mais il a été trop rarement trouvé. Et lorsqu’il l’a été, il a mal exploité le peu de ballons qu’il a eu à jouer. Sans doute pas le plus à blâmer ce soir, mais rien de bien convaincant non plus. Remplacé à la 75e par Schur, pour ses dernières minutes à Gaston-Gérard.

NOTE MOYENNE : 4,0

 

@Gus21
Vous reprendriez bien un peu de DFCO ? Les Lingon’s Boys organisent un déplacement en train spécial (c’est à dire spécialement réservé pour les supporters) vendredi prochain pour le dernier match de la saison à Bourg-en-Bresse. Rendez-vous sur le parvis de la gare à 16h00, départ 16h30, retour 23h45… Inscriptions par SMS !

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Commentaires

3 réponses à “DFCO 0-3 Boulogne : Déboulonnés”

  1. Mention nulle et non advenue ..Mais bon ce n’est pas grave puisque le président a déclaré que c’était pour l’an prochain la montée et qu’il mettrait le paquet pour y parvenir , alors….

  2. Avatar de Physicos
    Physicos

    Merci pour le debrief… Mais rien strictement rien sur le coach. Que de bienveillance autour de lui à Dijon… Il a vraiment de la chance d’être ici…. Quelle est sa patte apportée sur le jeu de l’équipe cette année ? Quel joueur a-t-il fait progresser ? Quand dans ses déclarations s’est il rleis en question ? Dans quel match a-t-il su réagir tactiquement à une équipe adverse qui nous mettait en difficulté en changeant son système ? Est-il un meneur d’hommes capables de les transformer en guerriers ??? Quand on voit les entames de matchs des rencontres décisives à tous les moments de la saison j’en doute fortement. D’autre part je n’ai pas le sentiment que les joueurs soient prêts à « mourir » sur le terrain pour lui…de là à penser que certains cadres l’ont lâché il n’y a qu’un pas pour moi… Bref on va rempiler avec lui et s’il me donne tort alors tant mieux.

    1. Comme pour toutes les composantes du club, je vous rejoins sur le bienfondé de poser la question du bilan du coach. Ceci étant, pour ma part, je n’ai ni les compétences ni la légitimité pour apporter un quelconque avis sur ses dispositions technico-tactiques et sa capacité à prendre les bonnes décisions. Raison pour laquelle je m’appuie uniquement sur des éléments factuels : première saison d’entraineur à ce niveau-là, départ en nombre de joueurs cadres d’où 80% de l’effectif totalement renouvelé et à l’arrivée, la quatrième place tout comme son prédécesseur encensé par la majorité des suiveurs. Honnêtement, il y a pire non ? Je pense que nous pouvons faire preuve d’indulgence pour les erreurs éventuelles. Même si cela remonte à quelques décennies, je crois me souvenir en avoir moi-même commises quelques-unes lors de ma première année professionnelle. Attendons de voir ce que cela donnera l’année prochaine, saison où il sera légitime de monter le curseur de l’exigence.

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