DFCO : inventaire du vestiaire

D’une seule pièce. Il était impératif qu’un jour, un article nous conte l’histoire du maillot de Dijon. Qu’il détaille ses couleurs, son style. Que soient expliqués les logos, les noms inscrits sur les épaules. Qu’on y retrouve évidemment les joueurs qui l’ont si bien endossé. Qu’à travers chacune de ces tuniques remonte un peu de fierté et d’identité, au moment où nous en avons tous grand besoin. Entre évolutions et anecdotes, et parfois quelques… accidents.

Le tee-shirt de football est l’objet qui lie les joueurs et les supporters. Il rompt une certaine distance entre les acteurs du terrain et la foule. Il n’est plus seulement un privilège qui établit un rapport de domination, il devient un signe de ralliement. Il rassemble des inconnus sous le même étendard. Ce dernier témoigne d’un attachement profond et révèle une promesse de fidélité vraisemblablement inébranlable.

Ce maillot, vous le chérissez. Il n’est pas comme les autres. Il a de la valeur. Une valeur identitaire puissante. Vous êtes même fiers d’en avoir plusieurs, cela fait de vous un passionné.

Il est votre compagnon favori lors des rencontres, devant votre écran ou dans les gradins.

Dans les travées du stade, quand ses manches côtoient vos épaules, vous pensez que rien ne peut vous arriver. Il est votre porte-bonheur.

On peut même aller au-delà. Lorsque l’on ose s’attaquer aux maillots et donc aux codes historiques d’une équipe, c’est également et indirectement aux supporters, aux amoureux du club, que l’on s’en prend. Et même à leur fierté de porter le blason frappé sur leur poitrine, qu’ils sont au moins aussi honorés d’arborer que les joueurs…

Cette parure ornée de sponsors entend être la marque d’une épopée humaine et collective qui associe à jamais un club à ses fans. Le maillot de foot devient alors sacré, presque au sens étymologique du terme, comme une chose à laquelle on voue un culte.

Encore plus que le logo de l’équipe, le maillot sert de repère. Il a ce fabuleux pouvoir que de remémorer aux fans une époque, une saison, un joueur.

Seules les marques qui viennent s’agripper à son tissu se diversifient au gré des années. Les couleurs aussi bien que les codes graphiques historiques telles que les bandes ou rayures, sont quasiment intouchables. Les maillots traversent le temps.

Dans chaque fibre textile résident alors les moments de gloire, les séries de victoires, ainsi que les périodes troubles, les défaites cuisantes qu’ont connu les troupes du rectangle vert. Le maillot retranscrit tous ses récits. Il est un livre ouvert en permanence. Chaque rencontre qui passe est une nouvelle page qui s’écrit.

Quand les joueurs accompagnent à grandes foulées sur la pelouse, ce tissu, pourtant si léger, on découvre à quel point le passé est si pesant.

Supporters dijonnais, ce papier est pour vous. QUI PORTE FIEREMENT SES COULEURS AVEC UNE CHOUETTE SUR LE COEUR ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, découvrons ensemble une rétrospective de toutes les tenues portées et emportées par le temps, depuis la création du Dijon Football Côte d’Or. (SPOILER-ALERT : nous n’avons pas le tee-shirt 2022 en exclu…)

Mais où est Charlie ? Votre mission, si vous l’acceptez, est de retrouver Stéphane Jobard. Il s’est caché sur 8 photos officielles en tant que joueur et 6 photos en tant qu’entraîneur adjoint ou coach principal. Une figure du club le mec.

Sacré bleu !

Le 12 juillet 1998, le football français exulte. Pourtant, cette année là, un autre événement reste ancré dans la mémoire des Bourguignons et notamment des Côte-d’Oriens : la création du Dijon Football Côte-d’Or.

Né de la fusion des deux principaux clubs de la ville, le Cercle Football Dijon et le Dijon Football Club, le DFCO voit le jour le 29 avril 1998. Dès lors, les couleurs du club sont désignées : bleu à domicile, jaune à l’extérieur et rouge pour le 3e maillot.

Ces choix ne sont pas anodins, ils sont l’héritage des entités précédemment dissoutes. En effet, les « descendants du DFCO » étaient vêtus de maillots mêlant le bleu et le blanc bien avant 1970 et d’uniformes bleus et jaunes durant les années 90.

Les couleurs traditionnelles du Cercle sont le bleu et le blanc quand le Dijon FC, lui, évolue sous nuances rouges et jaunes. Dans les années 80, au sein du Cercle, le blanc cède progressivement sa place au jaune, en référence à l’incontournable emblème dijonnais : la moutarde.

Photo de l’équipe du Cercle Football Dijon pour la saison 1988/1989 arborant la plus célèbre entreprise dijonnaise de condiments. Pour l’amora du maillot.

On retrouve les trois teintes choisies lors de la fondation du DFCO sur le logo de la ville et également sur ses armoiries.

On peut tout à fait effectuer le parallèle avec le club voisin du DFCO, le Stade Dijonnais, club de rugby basé à Longvic. Ces fondateurs ont eux retenu le bleu et le rouge, les maillots affichant les couleurs similaires.

Depuis que Dijon s’est mis au ballon, le bleu s’est inscrit comme le coloris dominant. C’est le tout premier maillot extérieur de la généalogie du club. Malgré les évolutions, le bleu reste la couleur historique du club.

La teinte de bleu dit « nuit » accompagne l’écusson à la chouette à partir de la saison 2003-2004 pour le maillot domicile. Il sera alors renouvelé deux ans de suite, jusqu’en 2006.

Ketchup Maillot

En 2006, le DFCO voit rouge.

Un peu de contexte. Le club sort de deux saisons pleines en Ligue 2, ses deux premières en tant qu’entité professionnelle, terminant alors en 4ème position en 2004-2005 et à la 5ème place en 2005-2006. À force de taquiner le podium, Dijon peut croire à l’accession en D1.

Cela passe d’abord par de grands changements en interne.

En 2003-2004, les Dijonnais commencent à se faire un nom sur la scène française. Alors que Gnecchi a pu enregistrer l’arrivée de Rudi Garcia en 2002, le Dijon FCO entend faire parler ses grandes ambitions. En 2004, le club bourguignon, alors en National, réalise le plus beau parcours de son histoire en Coupe de France. Écartant ainsi successivement l’AS Saint-Étienne, le RC Lens, le Stade de Reims et l’Amiens SC, avant d’échouer, aux portes de la finale, en demi, contre la Berrichonne de Châteauroux, 2 buts à 0.

Mais ce n’est pas tout. Puisque la même année, l’ancien milieu lillois permet à Dijon de vivre sa toute première montée en Ligue 2. 2004 marque plusieurs records. Le DFCO termine l’exercice 2003-2004 à la troisième place de National tandis que son attaquant Sébastien Heitzmann aka « Le Bison » est élu meilleur buteur avec 22 réalisations en 36 rencontres.

Surtout, visionnez cette page sans modération pour plus d’émotions.

Venons-en maintenant aux tee-shirts portés par nos protégés. En 2005-2006, le rouge refait son apparition en tant que 3e maillot. Les bourguignons l’enfilent dans le cadre de plusieurs rencontres, notamment à l’extérieur. Coup du hasard ou du destin, ils ne connaissent jamais la défaite dès lors que ce nouveau maillot sort des vestiaires.

Ce surprenant porte-bonheur va alors donner des idées au club. C’est ainsi que, sous la houlette de Garcia, les instances directionnelles bourguignonnes décident de modifier les couleurs et d’une pierre deux coups, le logo du club. Ce changement semble d’autant plus cohérent au regard du blason de la ville, où le rouge prédomine.

Dijon vit là un tournant de sa jeune histoire. Le 28 juillet 2006, les Dijonnais arborent pour la première fois leur tenue domicile écarlate. Et histoire de marquer l’évènement, à l’occasion de la toute première journée de Ligue 2. Le DFCO affronte Strasbourg et devra se contenter du match nul.

À noter que Puma s’est chargé de la passation de pouvoir entre les couleurs pour la saison 2006-2007, laissant de côté l’équipementier américain Nike.

Depuis ce fameux 28 juillet 2006 et jusqu’à aujourd’hui, la tradition du maillot rouge «home» a perduré.

Afin de célébrer honorablement ses 20 bougies, le DFCO a imaginé un maillot-anniversaire original, reprenant les deux couleurs dominantes de ses maillots home, ainsi que ses deux logos. Sur les manches de ce tee-shirt, s’ajoutent les noms des joueurs qui sont passés par le club depuis sa création. Étiqueté grand cru.

Retour aux origines

Mais les Dijonnais n’ont pas oublié d’où ils viennent… Dans les années 2000 -le phénomène est observable dans tous les clubs même au-delà du foot- la mode est revenue à la sobriété, voire même, au vintage, qui veut rendre des clins d’œil au passé.

Le bleu, le blanc et le jaune ont depuis fait leur réapparition.

Plusieurs coloris ont donc été expérimentés, en championnat comme en coupe.

Le vintage c’est une chose. Mais vous souvenez-vous des tee-shirts où on pouvait faire rentrer 3 joueurs dedans ? Oui oui, je parle bien des maillots-parachutes.

En 2021, tout a bien changé. D’ailleurs, le comble du maillot de sport, c’est qu’il doit aujourd’hui se faire oublier. Les fabricants l’imaginent et le confectionnent de manière à ce que les athlètes réalisent leur exercice dans des dispositions optimales, sans être gênés. Cela exige une absorption rapide et efficace de la transpiration durant l’effort. Comme les voitures, ils sont bourrés de technologies. Les marques et les créateurs ont compris que le tissu collé au corps améliorait la rentrée dans l’air. Encore une fois, à l’image des véhicules, on parle d’« aérodynamique ». Au contact de la peau, ils dévoilent aussi une silhouette fine, plus esthétique. La disparition des vêtement amples n’a pas eu lieu que dans le football mais dans le milieu de la mode en général.

Observez cette largeur, on dirait le maillot que votre Papi Marcel porte pour bricoler dans son garage le samedi après-midi.

Revenons aux choses sérieuses.

Le blanc est entré dans la légende du DFCO comme étant le premier maillot domicile. Deux saisons avant d’être remplacé par le bleu en 2000/2001.

Le blanc a fait aussi office de maillot extérieur. On le recense surtout lors des dernières saisons : 2017/2018, 2018/2019, 2019/2020, et 2020/2021. Pourtant il est bien plus ancré car il a été choisi aussi très tôt comme tunique pour jouer hors des bases : de 2000 à 2009, ce sera le tee-shirt intouchable pour jouer loin de la capitale des Ducs. Retenu également comme troisième maillot en 2011/2012, 2013/2014, 2014/2015 puis 2015/2016. Oui, j’ai tout cherché !

Le jaune est réapparu lors du sacre en CFA lors de la saison 1999/2000, en hommage au Cercle Dijon. Il a été porté à une seule et unique reprise, lors de la finale des « playoffs ». À l’époque, le champion était désigné après un tournoi sur 3 jours entre les quatre premiers de chaque poule. Une tunique a donc été pensée en vue de disputer un match exclusif. Du jaune doré pour un premier trophée. Coïncidence ?

L’uniforme jaune s’impose lentement au fil du temps. Il a été réintroduit en 2009/2010 et 2010/2011 en tee-shirt extérieur et dernièrement, pour 2020/2021.

Le bleu a fait son retour pour la Coupe de France 2008-2009 et 2009-2010 et en Coupe de la Ligue 2012/2013. Ensuite, il a pris une place de maillot extérieur en 2018/2019 et de maillot third en 2017/2018.

Le noir s’est, pour sa part, fait une place de choix lors de la dernière décennie en tant que maillot extérieur : 2012/2013, 2013/2014, 2014/2015 et 2015/2016, 2016/2017, 3e maillot 2006-2007.

Les accrocs

Quelques autres coloris ont fait de brèves apparitions sans vraiment convaincre : les maillots de gardien, très « flashy » en général (orange, jaune ou même rose cette année) ainsi que le vert « kaki » (maillot third 2019/2020).

Vert ? Non mais, comme si Saint-Étienne jouait en bleu et rouge, et puis quoi encore. On veut des modèles traditionnels nous, pas la palette de Van Gogh. Merde alors.

Bon, vous le voyez venir maintenant… On ne l’a pas encore présenté…

Les mélanges de couleurs au DFCO sont comme les victoires dijonnaises cette saison : rares. Néanmoins, pour l’exercice 2016/2017, les membres du département design de Lotto se sont dit « allez on tente ».

Une collaboration inédite : un dégradé d’orange et de bleu. Des couleurs qui rappellent plutôt celles de Montpellier. Sauf qu’on est bien 500 kilomètres plus haut.

Fort heureusement, ce tee-shirt ne foulera les pelouses qu’à 4 reprises cette saison-là : face à Caen, Nice, Metz et Rennes.

Rassurez-moi l’obsolescence programmée des tenues de foot c’est bien dans une logique marketing on est d’accord ? Genre pour vendre ?

Enfin voilà. Une esthétique effroyable. Une insulte au bon goût. Dans le monde de la mode, on appelle ça une erreur de casting. D’ailleurs, depuis, Karl Lagerfeld nous a quitté. On se demande si ça a un lien. REP.

Du shopping pour un nouveau dressing ?

Une question reste en suspens : quel sera l’avenir des maillots dijonnais ?

On peut longuement s’imaginer à rêver de tuniques innovantes reprenant les codes historiques du Dijon FCO. Une certitude s’oppose à cette ambition. Si Lotto demeure, ce sont les maillots qui se meurent. Et cela semble bien parti pour durer.

Ce qui est sûr aussi, c’est que le rouge est bien en place en tant que couleur dominante. Outre retournement de situation, le bleu ne réapparaîtra pas de sitôt…

Du début à la fin, cet exercice 2020/2021 a été dicté par le pourpre. Une saison que nous avons commencer en tee-shirt rouge pour terminer avec les fesses rouges.

Sponsors x Côte d’or

Si les uniformes dijonnais se sont beaucoup réformés depuis 1998, les sponsors et partenaires, eux, ont peu changés. Gage de confiance et de fidélité, ils ont été renouvelés parfois sur des décennies. Vous les avez, pour la plupart, certainement en tête.

Le plus emblématique de tous : l’entreprise « Dijonnaise des Voies Ferrées » (DVF), estampillée sur le tissu côte d’orien depuis 1998 et la création du club. 23 ans de loyaux services ! En voilà un qui mouille le maillot.

Anecdote de plus : Olivier Delcourt est l’actuel président du groupe de travaux ferroviaires. En 1998, c’est déjà lui, en compagnie de ses deux associés, qui s’est investi pour le DFCO.

D’autres acteurs locaux ont souhaité apparaître sur l’ensemble trois-pièces des Rouges.

On pense à l’inévitable « Roger Martin », maison indépendante dijonnaise de BTP, presque douzième homme du club. Partenaire du Dijon FCO depuis 12 ans maintenant, RM (pas Roger Milla hein) a participé au développement du club grâce à son fidèle sponsoring. Celui-ci lui a bien rendu. Aujourd’hui, la société est devenue le sponsor principal de l’équipe, cela ne vous a pas échappé, en plein centre du maillot.

Les entreprises Doras, Sita, (filiale du groupe Suez), les Bâtisseurs Bourguignons ou IPS, (Incendie Protection Sécurité), S.A.R.L implantée à Chevigny Saint-Sauveur, résonnent comme des noms bien connus de tous. La municipalité a aussi été représentée à une époque, par le biais du logo « Grand Dijon ».

Marc Bonnieux, directeur régional de Suez, s’est confié dans les colonnes de France Football en 2017, au sujet des annonceurs du DFCO. Le responsable du groupe à l’échelle de la région Bourgogne Franche-Comté expliquait alors le rôle de son entreprise, liée au club depuis 14 ans à cette époque (18 ans en 2021). Il exprimait une certaine fierté à contribuer à l’évolution grandissante du projet sportif dijonnais : « C’est la mobilisation de tout un territoire et de ses acteurs qui permet la réussite de la structuration d’une entité sportive de haut-niveau ».

En 2017 toujours, le Dijon FCO s’est distingué comme étant l’un des clubs de Ligue 1 qui arborait le plus de sponsors. Pas moins de 15 logos se tenaient compagnie sur le torse des hommes de Delcourt.

D’autres grands groupes nationaux se sont également associés au club : leaderinterim.com, Intermarché, Veolia Propreté, France Télévisions (TF1), Groupama, Bouygues Télécom, Transalp Renouvellement ou Dalkia du groupe EDF… Mais aussi des industriels étrangers tels que Pentax (fabricant japonais d’appareils photo).

On peut même citer la Caisse d’épargne qui a fait des pieds et des mains pour obtenir les jambes des footballeurs de la cité des Ducs. La grande banque française s’est offert le droit de coller son symbole sur les chaussettes hautes des joueurs. Un contrat qui court depuis 2016. Maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas.

Depuis qu’il existe, le Dijon FCO, par l’intermédiaire de ses présidents et représentants, a toujours affirmé sa volonté de mettre la lumière sur les structures de proximité. C’est quelque chose qu’on ne peut pas lui retirer. Le club revendique encore et toujours son ancrage local et sa dimension « familiale ». Il prouve qu’il peut rester maître de son destin, en choisissant lui-même ses sponsors.

L’équipementier

L’heure est venue de traiter de l’équipementier. Cette année encore, Lotto, de son nom complet Lotto Sport Italia, habille le DFCO. Le manufacturier italien est particulièrement reconnaissable à sa sa signature graphique, sur le bord des manches, que les Rouges déploient depuis maintenant 5 ans.

Lotto et Dijon, c’est d’abord une alliance unique et étonnante. L’équipe bourguignonne est la seule du championnat a avoir signé, cette année encore, auprès de l’enseigne fondée en 1973 dans le Nord de la Botte.

De son côté, après seize saisons aux côtés de Lotto, le FC Sochaux-Montbéliard (club ami puisqu’ils ont la garde de notre Bryan Soumaré) a passé la main à Nike.

En Europe, Gênes et Hoffenheim ont arrêté leur collaboration avec Lotto en même temps, après la saison 2018/2019. Ils savaient…

La liste des équipementiers qui se sont succédés depuis 1998 :

Au vue du tableau précédent, les marques imprimées au niveau du torse dijonnais ont fréquemment été renouvelées.

En effet, on constate qu’en 23 ans d’existence, le DFCO a déjà reçu l’apposition de 7 logos différents. À titre d’exemple, la virgule de Nike recouvre la tunique parisienne depuis 1989 !

Dijon est encore un jeune club et a, comme tous les autres équipes à ses débuts, multiplié les expérimentations, tout en cherchant en parallèle des contrats abordables au regard de son budget. Pour revenir au géant américain Nike, il s’est imposé en Bourgogne durant 6 années et a fait même son retour après Puma. Grâce à cela, Nike détient le record de longévité pour un équipementier à Dijon, à moins que Lotto ne soit prolongé…

En somme, les supporters n’ont jamais vraiment donné satisfaction à Lotto, c’est un euphémisme, surtout cette année. Les lecteurs de L’équipe, sondés pour un classement des nouveaux jersey pour la saison 2019/2020, avaient même élu le maillot dijonnais comme bon dernier.

La société originaire de Vénétie a fait le choix de l’extravagance sur plusieurs cycles, à l’image des maillots secondaires.

La raison est simple. Aujourd’hui, les équipementiers tendent de plus en plus à se pencher vers l’innovation et l’originalité plutôt que vers la tradition.

Pourtant, ce n’est pas uniquement la faute des marques. Ce sont aussi les tendances qui dictent leur loi. Les entreprises et fournisseurs doivent impérativement les suivrent afin de ne pas se mettre hors-jeu. La faute surtout à des sphères économiques qui surnagent et un système qui ne juge que par la rentabilité.

Restons positifs, un facteur attire l’attention. Il entretient même l’espoir d’un nouveau chapitre textile : le DFCO n’a jamais porté l’étendard de Lotto en deuxième division. Finalement, la ligue 2, c’est pas si mal…

Nous espérons tous un meilleur tirage, Lotto l’année prochaine vous y croyez vous ?

L’engagement solidaire du DFCO

Aux antipodes des collaborations pécuniaires se dévoile un autre horizon, celui des associations.

Car oui, le foot peut aussi porter la voix de belles initiatives. En ce sens, le club dijonnais apporte son soutien à deux organisations qui œuvrent en faveur de la lutte contre les maladies infantiles et agissent pour le soutien des familles touchées. Depuis 2007, les logos d’Autour des Williams et de Coup d’pouce apparaissent côte à côte sur les manches des maillots. Une fidélité marquée puisque l’arrivée en Ligue 1 n’a pas fait taire ce parrainage.

Évidemment, le club n’en reste pas à l’apposition de logos sur son tee-shirt. Le DFCO affirme d’autant plus son rôle de citoyen engagé par des actions concrètes et volontaires à destination de ses associations-partenaires.

Le club est même à l’origine de dons : en 2012, lors des finales des coupes de Bourgogne, le DFCO a décidé de reverser la totalité des recettes aux deux associations. Un beau geste.

Dernièrement, d’autres opérations ont été menées. En 2020, un concours de création de masque contre la Covid-19 a été mis en place, et l’intégralité des bénéfices a été reversé au profit des deux organismes. De surcroît, les gains obtenus par la vente des masques commercialisés par le club ont eux aussi été restitués à Autour des Williams et à Coup d’pouce. Finalement, chaque année, le DFCO entreprend une campagne spéciale en vue d’accompagner financièrement ses associations.

Si ces deux causes vous parlent et que vous souhaitez les soutenir, ou même seulement vous renseigner à leur sujet, voici leurs sites respectifs :

« Autour des Williams » s’emploie à accompagner les personnes atteintes du syndrome de Williams et Beuren.

« Coup d’Pouce » vient en aide aux enfants atteints de cancer en Bourgogne.

Le conflit d’intérêt

L’histoire était trop belle. Il fallait un couac. En 2011, alors que l’équipe bourguignonne vit l’un des moments les plus émouvants de son Histoire avec l’accession en première division, la LFP vient plomber l’ambiance dès l’entame de la saison.

Peu de temps après la défaite (ndlr 2-0, deuxième journée de championnat) au Stadium de Toulouse le 13 août 2011, un rapport de la LFP tombe aux Poussots.

L’instance footballistique accuse Dijon de ne pas respecter la limite établie des 1 250 cm2 alloués aux signalétiques sur les maillots. La LFP a, dans la foulée, immédiatement sorti carnet et stylo pour adresser une amende de 5 000 euros avec sursis au club.

Dans le viseur de la LFP, ce ne sont pas les sponsors, sociétés qui livrent une rémunération pour apparaître, mais bien les deux associations caritatives Autour des Williams et Coup d’pouce. La Ligue Professionnelle de Football les juge de trop et les signale comme « des publicités commerciales et clandestines. » Le règlement stipule que toutes les inscriptions apposées sont considérées comme des publicités, hormis le blason.

Plusieurs interrogations demeurent encore à l’heure où nous écrivons ces lignes. Les inspecteurs délégués de la LFP ont estimés que les écuries de Ligue 1 ne devaient pas faire de différenciation entre sponsors. Pourtant, l’initiative du DFCO revêt d’une collaboration entièrement gratuite qui engage seulement le club. Ce n’est en aucun cas une campagne de sponsoring.

La LFP, dans tous ses états, a surtout souhaité que Dijon serve d’exemple.

Une décision hallucinante pour les dirigeants bourguignons. « Je suis frustré et choqué » s’était offusqué Bernard Gnecchi. « Le foot ne peut pas faire seulement du fric ! Il doit dégager des valeurs. ».

« En Coupe de la Ligue contre le PSG, on jouera avec ces deux logos. » avait-il conclut dans le quotidien L’équipe, avec la ferme intention de ne rien lâcher.

Et justement, le bras de fer ne s’arrête pas là. En réponse à la polémique et avec du culot, le président des Rouges tape du point sur la table et décide que ses protégés portent à nouveau les logos caritatifs, sans rétribution financière, malgré la sanction encourue. Un choix d’autant plus fort car Dijon reçoit le PSG en huitièmes de finale de Coupe de la Ligue, le 26 octobre 2011, soit plus de deux mois après le début de l’affaire. Pour l’occasion, les coéquipiers de Younousse Sankharé se présentent à Gaston-Gérard avec les logos des associations comme unique encart publicitaire, se privant ainsi volontairement des autres publicités.

Au terme d’un match ouvert et plaisant, le DFCO élimine Paris 3 buts à 2. À croire que les

tenues spécialement imaginées pour ce match ont donné des idées au promu dijonnais. Sur

le banc adverse, face à Carteron, on retrouve un nom bien connu du Parc des Sports désormais, un certain… Antoine Kombouaré.

À l’image de Brice Jovial, les Dijonnais s’étaient équipés d’un tee-shirt inédit pour affronter le club de la capitale en Coupe de la Ligue.

Cet avertissement à l’encontre des dirigeants du DFCO a le mérite de mettre la lumière sur une zone très sombre du pouvoir autoritaire des administrations : les règlements. Les articles, en règle général très imprécis, sont interprétés dans le sens des institutions qui les utilisent pour leurs seuls intérêts…

Depuis, on voit bien l’avancement des choses : en 2019, pour la montée en Ligue 2 de l’équipe de Chambly, la petite équipe de l’Oise dévoile sa tunique, pourvue de…12 logos. De quoi s’arracher les cheveux.

Les autres engagements

« Je suis Charlie »

Le club a tenu a exprimer sa solidarité à l’égard de diverses causes, notamment liées aux actualités qui ont frappées le pays.

Suite aux attentats terroristes perpétrés contre la rédaction du journal satirique « Charlie Hebdo », le club côte d’orien a désiré rendre hommage aux victimes. Le message floqué « Je suis Charlie », a alors été apposé sur les maillots et sur les shorts des joueurs. Ces tenues uniques ont été portées le 9 janvier 2015 pour la réception des l’équipe tourangelle, seulement deux jours après le drame parisien.

Une semaine plus tard, le DFCO, sur son site, a décidé d’organiser la vente de l’ensemble des équipements utilisés lors de la rencontre. La somme a ensuite été reversée aux familles des victimes de l’attaque par l’intermédiaire de l’AFVT, l’Association Française des Victimes du Terrorisme.

« Merci aux soignants »

Après cinq mois d’arrêt dû à la pandémie, les Rouges ont repris la compétition, dans leur antre et dans le cadre de la première journée de championnat face aux Angevins, le 23 août 2020.

Sur son terrain et pour le retour de la Ligue 1, le DFCO s’est attaché à adresser sa gratitude envers l’ensemble du monde hospitalier en s’habillant d’un maillot vierge de tous sponsors et floqué d’un grand « MERCI » doublé d’un cœur où figure un QR code qui redirige vers une page de remerciements sur le site www.dfco.fr.

Le club motive son action : « Cette somme a soutenu le remarquable travail conduit par les spécialistes en réanimation, infectiologie, pneumologie, médecine interne ou encore virologie. »

Une fois encore, il y a les maillots et les actes. Alors que l’ensemble du football professionnel soulignait l’engagement sans faille des soignants, le DFCO s’est mobilisé et a effectué un don à hauteur de 200 000 euros au profit des CHU de Dijon et de Besançon.

Résultat : deux éditions limitées qui ont prouvé que le DFCO établissait de nouveau une démarche citoyenne.

On ne dira pas « merci » à Angers pour la défaite par contre… En plus, sans cette déconvenue, on aurait déjà 18 points… Ralala, ça me rend malade…

Le DFCO influence Dijon, Dijon influence le monde

Une photo vaut mieux que mille mots. En exclusivité, quelques clichés de personnalités qui ont porté les couleurs dijonnaises. Sapés comme jamais.

Le journaliste et commentateur sportif Tanguy Le Seviller arbore un maillot dijonnais au milieu de ses compères de L’équipe. (Twitter, @TANG_Foot, 5 juin 2015)

Bigflo en concert au Zénith de Dijon dans le cadre de la tournée du groupe toulousain et lors de la remontée du DFCO dans l’élite en 2016. (Le Bien Public, avril 2016)

L’équipe de J+1 sur Canal+ avec Marina Lorenzo (en rouge) puis Julien Cazarre accompagné d’Éric Carrière et Nicolas Tourriol, tous vêtus de la tenue bourguignonne datant de la saison 2016/2017. (Twitter, Dijon FCO,16 avril 2017)

Décidément, encore lui. Le chroniqueur et humoriste Cazarre avait même tenu à rendre visite aux hommes de Dall’Oglio lors de leur stage à Tignes, il s’était emparé de l’équipement adéquat pour l’occasion.(@ChevrotRemi, Twitter, 6 Juillet 2017)

Pape Cheick Diop, lui non plus, pas footballeur, mais peintre de l’année 2020/2021 pour l’ensemble de son oeuvre. (Source : Moi-même)

Maillots concepts

Ci-dessous, nous avons décidé de partager les tuniques les plus réussies, imaginées par plusieurs graphistes ou designers en herbe. À deux doigts de renommer le DFCO par DECO.

@Saintetixx

@ThomasJobard

@RemiSwinn

@TomCoulama

Via la page officielle Facebook du DFCO (vainqueur du concours organisé en 2020 par le club).

@LoicGrandchamp

Via la page officielle Facebook du DFCO.

Le mot de la fin

Les jours se suivent et se ressemblent. Les défaites se suivent et nous rassemblent. Car notre point commun à tous, c’est cet amour et cette passion envers le DFCO.

À tous ceux qui regrettent le temps au stade. Aux nostalgiques du beau jeu. Aux mélancoliques des Chang-Hoon, Naïm, Julio. Aux héros qui sacrifient leur dimanche après-midi et à qui on sert non pas du caviar mais du football barbare. Aux insomniaques qui s’apitoient sur les défaites. Aux plus fervents supporters et à tous les suiveurs du DFCO, de près ou de loin. Juste merci.

Merci d’être là. Vous êtes ceux qui représentent le plus fidèlement le club, vous qui le faites vivre. Vous qui êtes arrivés et qui n’avez jamais lâchés cette équipe. À suivre Dijon en ces heures sombres, vous serez récompensés.

En attendant des lendemains dansants, votre maillot est votre consolation. Remémorez-vous les souvenirs qui vous font frémir. Replongez-vous à l’intérieur de ceux-ci pour y puiser de la lumière.

N’oubliez jamais que les maillots les plus précieux sont bien ceux que vous possédez. Ils ont reçu le sceau inaltérable de l’âme d’un réel fan. Arborez les fièrement, dignement, en Ligue 1, en Ligue 2. Dans quelques temps, vous endosserez vos tenues et cette période ne sera qu’un mirage lointain, un chapitre grâce auquel notre DFCO va se reconstruire.

Le temps, ce grand sculpteur, nous rappelle qu’il ne faut pas baisser les bras. Quand viendra l’heure de gloire, nous serons l’accueillir.

Allez Dijon. Partout, tout le temps et à tout jamais.

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