Deux corners très mal négociés par les Dijonnais ont suffit aux Girondins pour s’imposer en terres bourguignonnes. Difficile de tirer des éléments positifs de cette soirée cauchemardesque.
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Un scénario écrit d’avance
Encore une fois, Dijon nous a sorti sa spéciale « j’encaisse un but très vite dans le match pour perdre tout espoir d’en sortir avec un point ». Le constat est simple : sans tomber dans le pessimisme que certains expriment sur les réseaux sociaux et le forum principal du DFCO, il nous est difficile d’imaginer une issue positive à cette saison si les choses le changent pas très rapidement.
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« C’est le pire match que j’ai vu à Dijon depuis des années »
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Tout d’abord, on peut pointer du doigt un Onze de départ un peu douteux aligné par Jobard, avec notamment la titularisation de Lautoa en numéro 6, un choix qui s’était déjà montré inefficace à Toulouse. C’était prévisible, mais il a à nouveau manqué à notre équipe une touche créative, et on n’a pas du tout vu ce qu’apportait une sentinelle dans ce système. « On a l’impression de jouer à 10 pendant 90 minutes », remarquait avec dépit un supporter en tribune IPS, avant que son voisin ne rétorque « C’est le pire match que j’ai vu à Dijon depuis des années ».
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Au delà de ça, les blessures n’ont pas aidé le coach : avec deux avant-centres à l’infirmerie, les Dijonnais attaquaient (si l’on peut employer ce mot) le match avec très exactement 0 avant-centre professionnel parmi les 18 joueurs du groupe. Mama Baldé a tenté d’endosser ce rôle, sans réussite. Peut être le choix le plus judicieux aurait été de lancer Rayan Philippe dans le grand bain dès le départ, sa première entrée en Ligue 1 est d’ailleurs assez intéressante pour être soulignée.
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Enfin, à un total manque d’inspiration sur phases arrêtées (un corner joué à 2 qui aboutit à un but bordelais, et un coup franc que Sammaritano décale pour qu’Ecuélé-Manga frappe en tribune) s’ajoute une passivité incompréhensible en défense, comme en atteste le but improbable de Loris Benito en tout début de seconde période.
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Un manque de hargne criant
Stéphane Jobard en fait le constat lui même, son équipe n’a pas été assez agressive ce samedi soir pour espérer prendre des points. Pour preuve, Dijon est aujourd’hui la seule équipe de Ligue 1 à n’avoir reçu aucun carton en 3 rencontres, et cela n’est pas dû à une discipline irréprochable. Les joueurs manquent totalement d’envie dans leurs appels, et encore plus quand il s’agit des courses de replacement.
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Un constat que partagent beaucoup de gens dans les tribunes de Gaston-Gérard, dont Nikola, originaire de Serbie et supporter du troisième club du pays, le FK Vojvodina.
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« Ceux qui donnent de la motivation aux joueurs, ce sont les supporters, et plus particulièrement les Ultras. Ce soir, il vous a manqué des animaux sur les terrains, des joueurs capables de se transcender » déplore-t-il à la fin du match. « Ils leur donnent la force d’avancer sur le terrain quand les jambes ne suivent plus. Dans notre pays, on a le Football dans le sang, on va au Stade dès notre plus tendre enfance et on est bercés par cette culture Ultra. C’est impensable d’assister à un match sans eux. »
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Le groupe des Lingon’s Boys a en effet de nouveau fait grève ce soir pour contester la décision du président de les chasser du centre de la tribune Nord. Du matériel était ainsi vendu à la table du groupe en bas de la tribune Est, pour permettre aux supporters de soutenir le mouvement et montrer leur mécontentement. Deux chants « Liberté pour les Ultras » ont été repris et applaudis par l’ensemble de la tribune ce soir, assistés par un KOP bordelais très en forme.
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Sans créativité, sans grande motivation dans les duels et sans concentration dans les moments clés du match, Dijon a logiquement sombré sur son propre terrain et le résultat n’est même pas contestable. « Autant contre Sainté, c’était pas mal du tout, à Toulouse on s’est un peu fait voler, mais ce soir, il n’y a rien à redire. » raconte Corentin (@CorentinCochet), alors que très peu de joueurs viennent applaudir les supporters à la fin de la rencontre (seuls Coulibaly, Ngonda, Soumaré, Loiodice, Philippe et Rúnarsson auront pris la peine de se déplacer en bas de la tribune). « Contrairement à ce que beaucoup pensent, sans Tavares et Jeannot, il n’y a plus grand chose dans cette équipe. Avec cet effectif là, et sans les supporters, on aura beaucoup de difficultés à se sauver cette saison.«
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Le Tweet du match
Le Twitter dijonnais étant trop occupé à broyer du noir, le meilleur Tweet de la soirée provient du compte officiel des Girondins.
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Notes des joueurs
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L’Homme du match : Coulibaly (5.9)
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Le seul Dijonnais au niveau pour cette rencontre. Des interventions bien senties, et des duels remportés au bon moment. Il est la seule satisfaction de ce début de saison raté, et sa prolongation de contrat est une excellente nouvelle.
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Rúnarsson (4.3)
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Un peu trop hésitant dans ses relances, et une fâcheuse tendance à mettre ses coéquipiers en difficulté inutilement.
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Alphonse (2.9)
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Nouvelle contre-performance du latéral droit qui ne semble pas pouvoir hausser son niveau de jeu. Souvent dépassé sur les contre-attaques girondines, apporte peu de danger offensivement (hormis sur un centre réussi).
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Ecuélé-Manga (3,6)
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Celui qui était chargé de tenir la baraque, surtout avec son brassard de capitaine en l’absence de Julio, a finalement beaucoup de mal à s’imposer, match à oublier. Une combinaison improbable sur coup-franc pour un ballon envoyé en tribunes.
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Ngonda (3,6)
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Pas la meilleure façon de se présenter devant son nouveau public. Le Congolais est fautif sur le premier but et a été décevant globalement. Il faut néanmoins lui laisser plus de temps au sein du groupe.
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Lautoa (2,6)
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Prestation fantomatique du défenseur gaucher, aligné dans l’entrejeu ce soir. Peu de contributions sur les phases défensives, et quelques ballons perdus au mauvais endroit. Il faut plus de créativité pour pouvoir jouer à ce poste, et Jobard n’est pas exempt de tout reproche sur ce coup.
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Amalfitano (4)
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Un peu de combativité, mais trop de passes faciles ratées. Sa méforme correspond souvent à une chute des performances de l’équipe, tant il est important dans son registre. Il faut se ressaisir vite.
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Ndong (4,8)
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Joueur régulier depuis le début du championnat, avec quelques fulgurances mais pas assez pour renverser le cours d’une partie. On l’a vu proposer des courses vers l’avant très souvent en fin de rencontre.
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Sammaritano (2,5)
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Un joueur censé être un leader technique de l’effectif ne peut pas se satisfaire d’une telle copie. Que de mauvais choix sur coups francs et corners, et une créativité alarmante. Il est nécessaire de faire venir un sérieux concurrent à son poste.
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Keita (3)
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Le papillon a encore fait des siennes. Quelques frissons quand il prend de la vitesse, mais on sait tous que l’action finira quand il se sera trop enfermé. Son contrat prolongé montre que Jobard compte sur lui, mais il faudra vite progresser.
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Baldé (3,5)
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Impossible pour lui d’exploiter ses qualités seul en pointe contre un défenseur du niveau de Koscielny. Il en est réduit à tenter des frappes de loin complètement inoffensives.
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MOYENNE : 3.7
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