Décevant, le DFCO doit trouver des solutions

Le DFCO a réalisé une première partie de saison peu convaincante, et c’est peu de le dire. Il se retrouve d’autant plus dans le trouble en cette période hivernale des plus agitées. Il doit désormais trouver les solutions adéquates pour repartir de l’avant. Plusieurs membres de notre équipe dressent un bilan à la mi-saison…

Olivier Delcourt

Le recrutement estival :

Le mercato 2018 pouvait à première vue sembler comme le mercato idéal pour un club comme Dijon. Les cadres (Tavares, Amalfitano, Sliti) ont été conservés, idem pour nos jeunes révélations (Saïd, Rosier, Loiodice). Il y a eu les arrivées de plusieurs jeunes joueurs prometteurs (Keita et Runarsson; alors très inspirés pendant le mois d’août, Aguerd qui semble encore aujourd’hui avoir les épaules pour s’imposer dans le onze titulaire…). Ajoutons à cela le retour de blessure d’Abeid prévu au cours de l’été, et vous avez presque la recette miracle qui a fait tout le succès du DFCO sous Dall’Oglio.

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Cependant, il est évident que tout ne s’est pas passé comme prévu. Les départs annoncés de Reynet et Varrault, leaders du vestiaire et représentants de l’identité dijonnaise depuis des années, dans leur mentalité mais aussi dans leur style de jeu (avec les défauts et les qualités que cela implique), sont peut-être l’une des raisons pour lesquelles Dijon ne met plus un pied devant l’autre. Aussi, même si l’on ne pouvait retenir Djilobodji cet été, il aurait dû être remplacé par un joueur de son calibre, et Laurent Ciman n’a pas répondu présent. Alors que Djilobodji était un membre indiscutable du onze de départ d’ODO, ce genre d’erreur de casting coûte très cher. Enfin, l’absence longue durée de Kwon a peut-être été sous-estimée par les dirigeants, et elle s’est faite ressentir non seulement dans le manque de profondeur de l’effectif mais surtout dans la qualité de notre attaque, si prolifique l’an dernier et pourtant si désespérante depuis 3 mois. On n’aurait pas été contre une arrivée supplémentaire sur le front de l’attaque.

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Globalement, un manque d’ambition et l’envie de recréer la « recette DFCO zéro dépense » cet été a été un échec cuisant. On s’attend autre chose de la part de la cellule de recrutement mais surtout des décisionnaires en janvier.

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– par @No_vak

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Olivier Dall'Oglio

Le jeu et les choix tactiques :

Nous l’avons suffisamment dit, le limogeage d’Olivier Dall’Oglio est à nos yeux une grande erreur. Cependant, cela n’empêche d’analyser là où le coach dijonnais a échoué sur cette première partie de saison. Et le principal échec semble clairement être cette volonté affichée, revendiquée, au point peut-être d’en devenir obsessionnelle, de vouloir absolument renforcer l’aspect défensif. De prime abord, difficile de ne pas être d’accord. En possédant la 19e défense avec 73 buts encaissés la saison dernière, terminer 11e du championnat était un petit miracle et il semblait évident que celui-ci ne se reproduirait pas deux fois. Cependant, à trop insister sur ça, le technicien dijonnais a probablement, sans le vouloir, fait s’envoler l’insouciance et la fougue qui avait permis à ses hommes de constituer la 5e attaque du championnat.

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Surtout, cela l’a poussé, dès les premières difficultés, à vouloir jouer beaucoup plus regrouper, avec pendant un moment une défense à trois centraux et deux pistons, dans le vain espoir de rassurer ses troupes. Le principal souci de ce genre de bloc bas faits pour « mettre le bus », c’est que s’il encaisse un but rapidement, la confiance se fissure. De plus, dans un dispositif aussi défensif, le manque de ressources offensives rend très difficile un retour au score. C’est exactement ce qui est arrivé au DFCO, en grande partie car les trois centraux n’étaient soit pas au niveau (Ciman bien sûr, Lautoa et Coulibaly dans une moindre mesure) soit pas habitués à jouer dans cette configuration (Yambéré, Aguerd). C’est là aussi que le bât a blessé. Car pour pouvoir axer davantage le travail sur la défense, encore aurait-il fallu disposer des hommes adéquats et sur ce plan, comme nous l’avons dit, le mercato dijonnais a été déficient.

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On pourra noter par-ci par-là quelques choix étonnants au niveau des hommes, principalement le peu de temps de jeu accordé à Fouad Chafik alors que Valentin Rosier est loin de faire un bon début de saison (mais peut-être y avait-il une logique financière derrière ça ?). Mais globalement, Olivier Dall’Oglio a dû faire face à une avalanche de blessés, et à quelques méformes individuelles, qui l’ont privé de nombreuses possibilités tout au long des derniers mois. Plutôt que d’erreurs de coaching donc, on pourrait plutôt parler d’une erreur d’approche, et parfois de tactique, à partir d’un constat que personne, toutefois, ne pouvait réfuter.

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– par @Gus21

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Naïm Sliti

Comme dit plus haut, il semble clair qu’ODO s’est parfois entêté avec certains choix qui paraissent contestables. Cependant, sans avoir tous les éléments de compréhension en main, il est difficile d’émettre un jugement définitif. La méforme de certains joueurs, qui sont loin de leur meilleur niveau, n’a pas aidé le coach dijonnais non plus. Quelques uns auraient, paraît-il, aimé aller voir ailleurs cet été. Soit. Mais ils sont avant tout des joueurs professionnels (et plus que bien payés) et ont pour obligation, d’autant plus une fois le mercato passé, de rester concentrés et impliqués pour le club qu’ils défendent et qui les rémunère. Et puis, ce n’est pas en faisant une saison médiocre qu’ils vont s’assurer de trouver un autre club de bon niveau l’an prochain. Ces choses, ODO semble pourtant avoir essayé de leur expliquer à maintes reprises…

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Tactiquement, le choix de privilégier des ailiers qui, avant tout, défendent bien (Jeannot, parfois Amalfitano, mais aussi Sammaritano) a montré ses limites en terme de créativité offensive. Ajoutons à cela les faibles niveaux de jeu affichés par Tavares et Saïd depuis le début de saison. Il ne reste plus que Sliti pour mettre un peu le feu devant, ce qu’il a bien fait… parfois. Si sa saison n’est pas mauvaise, on sait qu’il reste capable de mieux. Mais il faut aussi que les autres autour de lui se mettent au diapason. De surcroît, l’absence de Kwon a de toute évidence porté préjudice, car il manque un autre ailier de qualité à cet effectif. Le fait de ne pas l’avoir réellement remplacé cet été est peu compréhensible. Keita demeurant pour l’instant bien trop intermittent.

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Ainsi, cette folie dans le jeu qui caractérisait le DFCO ces deux dernières années s’est évaporée. Celle qui donnait l’impression de pouvoir renverser des montagnes. Maintenant, quand on concède l’ouverture du score, on semble plus proche de prendre une piquette que d’inverser la tendance… Cette saison nous avons bien trop souvent vu une équipe terne, dénuée d’inspiration. Le nombre conséquent de blessés a de toute évidence joué aussi un rôle. S’adapter aux diverses absences n’a pas toujours été facile. Dijon est l’une des équipes de Ligue 1 qui effectue le plus de changements d’un match à l’autre, et ce manque de stabilité est dommageable. À plusieurs reprises, le DFCO a été plus ou moins obligé d’aligner une formation qui, honnêtement, ressemblait plutôt à une bonne équipe de Ligue 2 sur le papier. Et sur le terrain aussi. Sur certains matchs, les joueurs ont montré une vraie combativité et de bonnes intentions, en vain. L’ensemble manquant parfois cruellement de qualités intrinsèques.

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– par @IlPdg

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Chang-hoon Kwon

Les motifs d’espoir :

L’équipe et notamment les recrues de cet été sont jeunes et assez inexpérimentées. Avec un temps de jeu accru et un temps d’adaptation plus important, on peut espérer les voir entrer plus souvent dans la rotation ou même le onze de départ d’ici peu. J’en attend beaucoup de Loiodice et Aguerd. De même, elles n’excusent pas tout, mais les nombreuses blessures ont évidemment porté préjudice aux résultats de l’équipe. On peut espérer être plus chanceux en 2019. On peut aussi compter sur le retour de Kwon, attendu comme le messie par beaucoup de Dijonnais.

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Un nouveau coach pourrait donner un nouveau souffle à cette équipe, avec des tactiques innovantes et surtout une volonté de sauver le club de la part des tous (mais aussi de s’imposer dans le onze, alors que la hiérarchie sera totalement remise à zéro). On espère juste que ce fighting spirit ne soit pas incompatible avec un jeu offensif et agréable pour les supporters. Pour finir, le mercato d’hiver peut être la clé d’un regain de forme soudain, comme une catastrophe totale. C’est un peu quitte ou double, mais considérant que Dijon joue mal et ne prend déjà pas beaucoup de points, on a pas grand-chose à perdre…

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– par @No_vak

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