C’est notre Julio, Julio Tavares

Ecrire l'introduction d’un tel article est une gageure. Car il s’agit en quelque sorte de débuter le discours d’adieu – ou plutôt d’au revoir – à une légende. A LA légende. Après 8 ans passés au club, Julio Tavares a quitté le DFCO, laissant derrière lui des supporters éplorés mais aussi des records, des moments inoubliables, des souvenirs en pagaille et une trace indélébile dans l’histoire du football dijonnais. Avec ceux qui l’ont côtoyé, coachs, joueurs ou journalistes, mais aussi avec vous, supporters fidèles, on fait le bilan et on lui rend hommage.

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Un homme de valeurs

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Inutile ici de retracer une histoire que tous connaissent. Mais peut-être peut-on l'agrémenter de quelques détails, comme sur la rencontre entre Julio et celui qui, le premier, lui fera passer un cap dans sa carrière, à savoir l’ancien entraîneur de Bourg-en-Bresse, Hervé Della Maggiore. C’est sur un terrain de district, en tant qu’adversaires, que les deux hommes se croiseront pour la première fois. Une rencontre marquante car, lorsque Della Maggiore raccroche les crampons et rejoint Bourg-en-Bresse pour y entraîner l’équipe réserve, il s’empresse de conseiller le jeune buteur de Montréal-la-Cluse à Pierre Mauron, coach de l’équipe fanion. Mais Julio refuse de quitter son petit club et ses copains. La saison suivante, à la faveur d’une montée avec la réserve et du départ de Pierre Mauron, Della Maggiore est nommé coach de l’équipe première, qui évolue en CFA 2, et il tente à nouveau de faire signer Julio. « J’ai mis beaucoup de temps à le convaincre », se remémore-t-il.

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Lorsque Julio débarque enfin à Bourg-en-Bresse, les incertitudes sont nombreuses. Pour lui-même bien sûr, mais aussi pour son coach. Conscient du potentiel du jeune homme, il reconnaît néanmoins : « il y avait pas mal d’incertitudes, notamment sur sa capacité à passer d’un entraînement par semaine à trois ». Mais les doutes s’envolent rapidement. « Tout de suite, il a commencé à marquer » se rappelle Della Maggiore. « Et comme il était très à l’écoute, il a vite progressé ». Le progrès par l’écoute et le travail. Indubitablement l’une des marques de fabrique de Julio. Lors de l’entretien qu’il nous a accordé cette été, Olivier Dall’Oglio soulignait la même chose : « Ça a été un papier buvard, il a pris tout ce qu’on lui a donné, sans chercher à discuter. ». Cette capacité d’apprentissage au-dessus de la moyenne lui permettra de combler petit à petit les nombreuses lacunes que son parcours atypique lui avait laissé. « Au début, il n’était pas très à l’aise dos au but » remarque Hervé Della Maggiore. Un comble pour ceux qui ont connu Julio sur ses dernières années quand son jeu de pivot dos au but faisait merveille !

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Malgré cette progression constante, le garçon reste un timide qui n’aime guère le changement. Hervé Della Maggiore se rappelle ainsi combien il a dû insister pour que Julio accepte de signer à Dijon. « A ses débuts à Dijon, il nous appelait tous les mois en nous demandant de lui garder son appartement à Bourg car il pensait revenir ! » s’amuse l’ancien coach aindinois. Mais d’après lui, cette réticence au changement n’est pas qu’une question de timidité. D’une part parce qu’une fois en confiance, « c’est un vrai mec de vestiaire et un déconneur ». D’autre part, parce qu’au fond, surtout, « Julio, c’est un vrai fidèle ». Les valeurs humaines de Julio, autre marque de fabrique et autre sujet où les témoignages se rejoignent. L’ancien portier dijonnais Bobby Allain se souvient d’une personne « qui détonne dans le milieu du foot, qui ne se comporte pas du tout comme une star ». « Il sait d’où il vient et la chance qu’il a. C’est un exemple dans l’attitude, c’est quelqu’un qui ne triche jamais, même aux entraînements ». Le travail et l’humilité, là encore. « La famille, c’est qu’il y a de plus important pour lui. Et il traite le club comme sa famille ». La fidélité, là aussi.

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On pourrait y ajouter le courage et le sens du devoir. C’est en substance ce que nous confiant Rémi Chevrot, journaliste au Bien Public qui couvre le DFCO depuis près de 6 ans et qui a récemment interviewé Julio depuis son hôtel en Arabie Saoudite : « il s’est toujours arrêté en zone mixte, il a toujours joué le jeu, même après les mauvais matchs, même s’il avait loupé un but immanquable. ». Facile à interviewer Julio du coup ? Pas vraiment ! « D’abord, il parle vraiment tout doucement, du bout des lèvres, c’est surprenant au début venant d’un grand gaillard comme ça. Et puis il n’aime pas parler de lui. Par exemple, lorsqu’il a battu le record de buts de Ribas, il a minimisé en disant que c’était son boulot de marquer, que le record de Ribas était plus impressionnant car réalisé en moins de match etc. ». Pour avoir une chance que Julio se livre un peu, il faut donc bien le connaître. Et faire preuve de patience, aussi. « Il met toujours très longtemps à sortir du vestiaire, il sort toujours quasiment le dernier » s’amuse Rémi Chevrot. « Cela étonnait toujours beaucoup les collègues parisiens qui l’attendaient pour l’interviewer. ».

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La progression par le travail et l’écoute, la fidélité au club, la simplicité dans l’attitude, l’engagement sans faille sur le terrain. Autant de valeurs qui ressortent dès que l’on aborde le sujet Julio Tavares et qui font que, comme l’affirme Hervé Della Maggiore, « dans un vestiaire, tout le monde l’aime ». Et même plus, peut-être. Comme le résumait Olivier Dall’Oglio lors de sa conférence de presse à l’issue du dernier DFCO-Brest (et sur une question de Rémi Chevrot, encore lui !), « quand tu as 11 Julio dans ton équipe, tu peux aller en Coupe d’Europe ! ».

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Dans le cœur des supporters

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De ses coachs à ses coéquipiers, en passant par les journalistes et certainement ses adversaires, Julio Tavares ne laisse personne indifférent et ne suscite guère de réserve. Mais ceux qui en parlent le mieux, c’est encore vous, supporters du DFCO.

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« Il se donnait à fond sur le terrain et malgré les nombreuses critiques qu'il a parfois reçu je n'ai JAMAIS douté de lui. Je me souviens d'un Dijon / Angers il y a quelques années, le dernier match de la saison. Un supporter dijonnais a passé l'ensemble du match à critiquer Tavares jusqu'à ce qu'il marque le but victorieux et après je ne l'ai plus entendu. C'était ça Julio, il arrivait toujours à nous surprendre et c'était LE pilier de l'équipe. »

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@thdu21

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« On sait ce qu'on perd, mais on ne sait pas ce qu'on gagne… Son style de jeu me plaît beaucoup mais c’est avant tout un mec simple, qui a apporté énormément au DFCO. »

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@fouinedijon

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« Si je devais retenir un fait marquant sur les terrain chez nous, c'est son triplé express contre Clermont. On a tous été surpris et lui le premier !

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Maintenant, la fin d'un cycle est arrivée, et Julio a décidé de nous quitter. Le jour tant redouté est arrivé… Alors le mot de la fin sera "Merci Légende" »

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@Spido39

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« Julio est arrivé au club peu de temps après que j'aie commencé à suivre le foot et le DFCO, j'avais 9 ans et j'ai commencé à aller à GG avec mon père et mon frère je me rappelle de quelque anecdotes émouvantes comme quand il avait mis un doublé face au Havre un lundi soir et mon père était venu me le dire parce que j'étais déjà couché ! Un des principaux artisans de la remontée, et avant tout un homme très souriant, attachant. »

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@Dijonnaisdu21

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« Au Cap-Vert c’est un modèle, quelqu’un d’énormément respecté pour son dévouement à la sélection depuis des années. Le fait d’être présent à chaque fois qu’on fait appel à lui, de se donner à fond avec une mentalité et un comportement exemplaire font de lui un taulier du football Cap-verdien. »

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@AndyGllr

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« Lors d'une séance dédicace au CHU, j'avais un portable totalement naze. Du coup j'ai dû revenir 4 ou 5 fois le voir pour essayer de prendre une photo correcte. Et ça ne le dérangeait pas, au contraire, il a même prit mon téléphone pour essayer de prendre la photo, sans succès ! [rires] Tavares, c’est la générosité, l'envie, l'amour du maillot. Malgré sa nature discrète, il s’est imposé dans le vestiaire et sur le terrain comme LA légende de Dijon, c’est incontestable. »

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@Dadine21

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« En fait, je crois que je n'ai jamais entendu un reproche sur Júlio sur un fait hors-terrain. C'est devenu super rare un gars comme ça dans le sport aujourd'hui.

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Et puis il représente bien le foot qu'on aime. »

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@SiropDeKiwi

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« Si je dois retenir une chose de ce joueur je dirai le courage. Courageux car il répète les efforts sans jamais se plaindre, capable de jouer à des postes différents pour l’équilibre de l’équipe (basculant parfois sur un côté pour défendre sous l’ère Dall’Oglio).

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J’aimerais ajouter que mon papa m’a fait découvrir le football et Julio à toujours été pour lui le type de joueur qui représente le mieux le football. C’est son joueur préféré à Dijon et son amour pour lui est très fort. Il m’a transmis son amour pour lui et le plaisir d’admirer un joueur pas seulement pour sa qualité intrinsèques mais aussi pour ses valeurs. On pourrait présenter Júlio sous de multiples facettes mais ce sont surtout son courage et sa gentillesse font de lui la légende de notre club. »

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@Ilirchrx036

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« Est-ce qu'un homme né dans la petite localité de Tarrafal de São Nicolau au Cap-Vert peut changer la vie de milliers de personnes ? La réponse est : oui. Júlio Tavares, c'était le bonheur incarné et l'histoire exceptionnelle d'un joueur sorti de nul part qui a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire du club. Un joueur marquant, un homme discret et remarquable qui aura énormément donné au DFCO et à la ville de Dijon. Júlio Tavares, c'était, c'est et ça restera Dijon et un Dijonnais à vie. »

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@A_Buisson1

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Bon vent Julio ! On te souhaite le meilleur dans ta nouvelle aventure et on sait que ce n’est pas un adieu. Seulement un au revoir… et un immense merci !

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