Bordeaux 2-2 DFCO : Chouiar, victoire au point

En grosse difficulté à l'extérieur, le DFCO se déplaçait chez des Girondins qui pointent à une triste 18e place à domicile. Duel d'éclopés sur le papier, qui a accouché d'un match disputé dont le DFCO ressort avec un point arraché par l'artiste de la soirée : Mounir Chouiar.

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Le match :

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Comme un air de déjà vu :

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Alignés dans un 4231 classique mais un peu plus défensif qu'à l'accoutumée, avec Lautoa positionné au milieu de terrain, les Dijonnais ont attaqué le match par le bon bout. Comme face à Brest, à Nantes ou même, par moments, face au PSG, ils ont évolués avec un bloc très haut et en mettant en oeuvre un gros pressing, afin de pouvoir très rapidement partir en contre à la récupération du ballon. Cette tactique, enseignée au groupe par Stéphane Jobard, commence à être bien assimilée et on a ainsi vu les Dijonnais se montrer dominateurs et être rapidement récompensés, dès la 16e minute. Sur un contre mené tambour battant, et avec un peu de réussite, par Ndong et Benzia, Chouiar est finalement lancé dans la profondeur et peut se présenter seul face à Costil. Baldé, bien que hors-jeu, a suivi l'action et empêche le portier bordelais de trop anticiper, ce qui laisse tout le temps à l'ancien Lensois de placer son tir croisé dans le petit filet, avec un sang-froid désarmant. Pressing, contre, but, ce n'est pas la première fois qu'on voit ce schéma côté dijonnais.

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Ce n'est pas la première fois non plus qu'on voit le DFCO louper la balle du break. Le jeu penche beaucoup côté gauche, notamment grâce à un trio Mendyl – Benzia – Chouiar, et c'est suite à un beau mouvement collectif sur ce côté que le latéral gauche sert Julio Tavares dans la surface, qui lui remet immédiatement. Avec un peu d'espace autour de lui, Mendyl peut frapper au but mais son tir s'écrase sur le poteau de Costil.

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Et malheureusement, ce n'est pas la première fois qu'après avoir manqué l'occasion de tuer le match, le DFCO se fait punir sur une erreur grossière. 3 minutes après le poteau de Mendyl, sur un coup-franc rentrant de Basic, Runarsson ne sort pas et Lautoa, mal placé, se fait totalement dominer dans le duel aérien par Hwang, qui catapulte de la tête au fond des filets. Le score n'évoluera plus avant la pause. Le DFCO a affiché un visage conquérant, une bonne maîtrise collective et s'est procuré des occasions mais a laissé revenir l'adversaire sur une erreur évitable, après avoir manqué le break. Comme un air de déjà vu quoi.

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Un bijou dans le noir :

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Malgré la frustration du scénario, il semble évident, tant vu ce que montrent les hommes de Stéphane Jobard que vu le niveau affiché par les Bordelais, qu'il y a quelque chose à ramener de ce déplacement en Gironde. Néanmoins, la seconde période est moins emballante que le premier acte. Cela se résume à une grosse bataille au milieu de terrain, avec pas mal d'erreurs techniques des deux côtés et peu d'ouvertures. Le DFCO passe néanmoins tout près de reprendre l'avantage mais se heurte à un grand Costil. Sur une action très proche de celle du premier but, Chouiar est lancé par Benzia côté gauche, mais perd cette fois-ci son duel face au portier bordelais. Le ballon détourné rebondit sur Sabaly et prend le chemin des filets mais Costil s'interpose une nouvelle fois.

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Comme une malédiction, une occasion manqué se traduit par un but adverse. A la 64e minute, Oudin adresse une très bonne passe à Briand par dessus l'arrière-garde dijonnaise. L'attaquant bordelais se joue d'un Ecuele-Manga et d'un Runarsson apathiques et termine tranquillement du plat du pied. Bordeaux n'a pas montré grand chose dans ce match mais a su se monter réaliste et cela fait la différence.

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Pas pour longtemps, néanmoins. Moins de 10 minutes plus tard, Chouiar est lancé une nouvelle fois côté gauche. Il profite des largesses laissées par Sabaly pour repiquer au centre et ajuster Costil d'une frappe enroulée splendide qui vient retomber dans la lucarne opposée. Un bijou, un bonbon, une merveille. Avec ce doublé, Chouiar étale la palette de son armada technique. Une consolation pour le DFCO qui pouvait sans doute espérer mieux mais qui ramène malgré tout un point, et pas un mauvais point, de ce déplacement en Gironde. Néanmoins, le DFCO reste sur trois matchs de Ligue 1 sans victoire et voit ses concurrents pour le maintien revenir sur lui à bride abattue. Voire le dépasser, à l'image des Nimois, vainqueurs d'Angers. Il va falloir rapidement renouer avec la victoire. Et idéalement, dès le week-end prochain, avec la réception de Monaco.

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Les notes des joueurs :

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Runarsson : les réflexes, les parades, tout ça, ça roule. Mais alors les sorties, va falloir faire quelque chose. Sinon, vous allez voir qu'on va finir la saison avec Hatfout. Est-ce que ce serait une mauvaise nouvelle ceci dit ?

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Alphonse : une copie sans relief mais sans histoire non plus. La moyenne quoi, pile poil, ni plus ni moins.

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Ecuele-Manga : il a réussi l'exploit de se faire déposer par Briand (une performance à ne pas tenter de reproduire chez vous). Dommage, sinon c'était du bon boulot.

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Aguerd : le meilleur en défense avec pourtant le moins de minutes dans les jambes. Si seulement un jour il arrive à enchaîner…

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Mendyl : il a fait son meilleur match depuis longtemps et a même failli marquer. Pile le jour où il troque ses couettes ridicules pour un chignon à la Mama Baldé. Coïncidence ? Je ne crois pas.

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Lautoa : ne pas arriver à décoller de plus de 5 centimètres au duel aérien, c'est une chose. Se faire prendre de vitesse par De Préville, c'en est une autre. L'indicateur ultime qu'il a besoin de souffler.

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Ndong : il a fait du milieu de terrain du Matmut Atlantique son terrain de jeu personnel. A l'origine du premier but de Chouiar, au four, au moulin et dans la gueule des Bordelais. Une machine. Remplacé par Amalfitano (81e). RAS.

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Benzia : difficile de te montrer quand t'es organisateur axial et que le jeu ne passe que par les côtés. Souvent impliqué dans les bons coups, malgré tout. Remplacé par Marié (63e), auteur d'une bonne entrée, comme souvent.

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Baldé : "il court, il court, le Mama, mais il est jamais servi" serait-on tenté de chanter à l'issue de ce match. Beaucoup d'activité dans son couloir mais le jeu est rarement passé par lui. Remplacé par Mavididi (81e), peut-être illicitement retenu dans la surface bordelaise dans les arrêts de jeu.

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Chouiar : un doublé à vous faire dresser le chapiteau pendant tout le week-end. Une lucidité de pilote de chasse puis une inspiration de virtuose. Pas si loin de s'offrir un triplé, en plus. Le tout à ajouter à une copie très solide. On aime, on aime et on en redemande.

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Tavares : pas beaucoup de ballons touchés mais un gros match de MMA à trois avec Pablo et Koscielny. Il y a gagné un bandage des plus seyants. La classe.

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