Comme deux semaines plus tôt à Bastia, le Dijon FCO ne peut pas se plaindre alors qu’il a été complètement étouffé par les Girondins de Bordeaux. Pour la première fois de sa carrière d’entraîneur, Omar Daf perd un quatrième match consécutif. Il entraîne désormais la 11e équipe au classement de Ligue 2.
Le coach procède à quelques changements obligatoires avec la suspension de Congré. Thioune et Rocchia sont également indisponibles, alors que Zargo Touré et Ahmad Ngouyamsa sont à l’infirmerie. Reda Benchaa prend donc place aux côtés de Coulibaly pour sa première apparition de la saison, alors que Tchaouna et Nassi son associés à Le Bihan devant.
LE MATCH
Dominés, surclassés, dépassés. Contrairement à la semaine dernière, Dijon ne peut même pas se cacher derrière la malchance et un adversaire plus réaliste. Les Bourguignons, vêtus de blanc en Gironde, n’ont pas fait grand chose pour se couvrir de gloire et auraient pu essuyer une défaite bien plus lourde s’ils n’étaient pas tombés sur des attaquants parfois maladroits. Et ce malgré les protestations du coach Omar Daf contre l’arbitrage.
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Dijon aurait pu encaisser un but dès la deuxième minute, alors que Gregersen se joue de Soumaré et de Fofana en une seule passe pour trouver Bokele dans le couloir. Le centre du défenseur droit bordelais est repoussé plein axe par Traoré, qui intervient comme il peut devant Bakwa. La reprise instantanée de Davitashvili, le petit nouveau, nécessite un très bel arrêt de Baptiste Reynet.
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Peu de temps après, Reda Benchaa intercepte un ballon lobé mais le pousse trop sur son premier contrôle dans sa surface. Il se le fait subtiliser par Nsimba et fait faute en tentant de le récupérer maladroitement. Un penalty est logiquement accordé et transformé par Josh Maja, qui frappe fort et bat le gardien, parti du bon côté (1-0, 8e).
La rencontre continue sur le même rythme avec des Bordelais qui donnent le tempo. Dijon a du mal à s’imposer, à l’image de cette perte d’appuis de Coulibaly au duel face à Davitashvili, qui offre un contre favorable exploité par Bakwa à la 25e. L’ailier met la misère à Fofana et enchaîne avec un tir du gauche, qui frôle le poteau et finit en sortie de but.
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Les trois mêmes acteurs se mettent souvent en avant chez nos adversaires : Nsimba avec une transversale pour un Bakwa complètement esseulé, alors que Fofana est très en retard dans son placement. Il centre en retrait vers Davitashvili, les efforts de Traoré pour le contrer sont infructueux mais le Géorgien, peut-être gêné par le pressing, manque le cadre.
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Avant la mi-temps, Maja sert Bakwa en une-deux avec une déviation inspirée. Encore une fois, Fofana est dépassé et Benchaa se fait surprendre par un crochet assez simple, mais la frappe du numéro 7 est trop axiale et Reynet est, avec un peu de chance il faut le dire, sur la trajectoire. Maja ne cadre pas son tir dans la foulée. Les acteurs rentrent aux vestiaires avec un score qui aurait pu être deux ou trois fois plus lourd.
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Quasiment un hold-up
Valentin Jacob fait son apparition au retour de la pause alors que le timide Walid Nassi retourne sur le banc. Un changement inspiré puisque Jacob est l’auteur d’une belle frappe de loin après avoir pris un peu d’élan, en se retournant sans contrôler sur une passe de Marié. Le milieu offensif surprend Poussin, qui repousse devant lui. Tchaouna déboule et frappe à nouveau, son tir est bloqué lui aussi par le gardien. Cette première vraie occasion dijonnaise n’arrive qu’à l’heure de jeu. Avant cela, Adama Fofana a manqué d’offrir un second penalty à Bordeaux après avoir ceinturé et mis au sol un attaquant dans la surface.
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Deaux et Camara entrent sur la pelouse à la 67e, pour remplacer Marié et un Soumaré en difficulté. Mais c’est toujours Valentin Jacob qui est le plus dangereux, avec une nouvelle percée balle au pied suite à un duel gagné par Idrissa Camara dans les airs. Il décale Mickaël Le Bihan dans la surface, qui feinte et fait tomber Michelin au sol, puis Gaëtan Poussin sur sa frappe au premier poteau. MLB fait trembler les filets et égalise pour le DFCO, contre le cours du jeu (1-1, 71e).
Après cet éclair de génie, Dijon retombe dans ses travers et se laisse à nouveau dominer par l’équipe à domicile. Ahlinvi remplace Le Bihan, qui a tout donné, à la 81e minute. Puis, Assalé fait de même et prend la place de Tchaouna. Mais alors qu’un contre semble intéressant à exploiter en fin de match, Adama Fofana est taclé au milieu de terrain par Sissoko et les Girondins vont à 100 à l’heure en direction de la surface de Dijon. Zuriko Davitashvili provoque, se décale pour éliminer Coulibaly et Ndong de sa trajectoire et frapper fort au milieu des cages : le ballon part trop vite pour Reynet (2-1, 86e).
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Jacob ne s’avoue pas vaincu si vite et délivre un corner idéal au point de penalty, dévié par Lucas Deaux sur Mattéo Ahlinvi. La tête à bout portant du milieu de terrain dijonnais finit dans les gants du gardien adverse, malgré la puissance et la proximité avec les cages. Cette grosse occasion est suivi d’une ultime chance pour Dijon, alors que tous les Bourguignons sont montés aux avant-postes. Fofana envoie une passe lobée dans la surface, cafouillée par deux défenseur adverses qui ne s’entendent pas. Depussay tente d’éloigner le danger et fait faute sur Camara, mais l’arbitre ne bronche pas et sifflera les trois coups immédiatement après.
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Omar Daf aura beau se plaindre autant qu’il le souhaite de cette décision d’Hakim Ben El-Hadj, rien ne changera le résultat, ni la prestation très décevante de ses hommes pendant au moins soixante minutes. Dijon ne méritait pas mieux et aurait sans doute dû s’incliner plus lourdement. Difficile d’imaginer ce qui a changé pour passer de 5 matchs d’invincibilité (notamment contre des gros clubs) à quatre défaites consécutives, sans mener une seule seconde au score. Dijon a la 15e pire différence de but de Ligue 2 et pointe à la 11e place. Un bien piteux constat lorsque l’on sait qu’une centaine de supporters du DFCO s’est donnée la peine de faire le long déplacement au Stade Matmut Atlantique.
Cette série n’est pas sans rappeler la fin de saison catastrophique en Ligue 1 en 2021, qui a mené le club à être relégué. Pour voir une telle méforme en Ligue 2, il faut remonter à la saison 2014-2015 avec Olivier Dall’Oglio, qui avait enchaîné quatre défaites (et même cinq avec le revers en Coupe de la Ligue) au mois de janvier, avant de terminer 4e, puis 2e la saison suivante et être promu. Tout ceci n’est donc peut-être qu’anecdotique, surtout que les moins bonnes prestations du club ont eu lieu à l’extérieur, comme dans les années ODO. Mais les supporters sont forcément déçus de cette nouvelle désillusion, après avoir été promis monts et merveilles par le président Delcourt à l’intersaison.
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LES NOTES
L’Homme du match : Valentin Jacob (6)
Est-ce son entrée ou les changements tactiques effectués pendant l’intervalle qui ont changé la donne et le visage de la partie ? En tout cas, alors que Dijon manquait de tranchant, Jacob a offert de nombreuses solutions et débloqué les siens, trop timorés, trop peu entreprenants. Sa qualité de frappe et ses coups de pied arrêtés sont des armes à ne pas négliger, alors quand Jacob est aussi décisif et menaçant dans le jeu, on ne peut que regretter qu’il n’ait pas joué plus de 45 minutes.
Reynet (6) : beaucoup d’arrêts providentiels, une présence rassurante dans la surface… tout l’inverse de la saison dernière. Pourtant, la malchance le poursuit toujours et il concède encore beaucoup de buts, peu aidé par ses partenaires. Il peut peut-être mieux faire sur le deuxième but bordelais, mais il nous a sauvé les fesses plus d’une fois avant ça.
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Traoré (5) : contrairement aux quatre autres défenseurs, il n’a pas sombré, ni été directement impliqué dans des actions particulièrement dangereuses. Il a même souvent donné de sa personne pour rattraper les erreurs commises. Parfois en vain, mais cela démontre sa bonne volonté.
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Benchaa (3) : fautif sur le penalty, un peu naïf dans son jeu défensif face à des joueurs d’un niveau qu’il n’a encore jamais côtoyé. Pas de chance pour sa première de la saison, mais nous serons clément avec un jeune homme de 20 ans qui a encore tout à apprendre.
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Coulibaly (3) : la même chose ne peut pas être dite de Senou Coulibaly, qui est en retard dans ses interventions et qui a du mal à s’imposer dans les duels, mettant ses coéquipiers en danger à plusieurs reprises. Pas digne d’un joueur de son expérience.
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Fofana (2) : lui aussi est jeune et fait des boulettes qu’on pourra lui pardonner à l’avenir, mais Adama Fofana ne s’est pas couvert de gloire. Impliqué dans toutes les occasions dangereuses de Bordeaux, parfois parce qu’il est dribblé, mais le plus souvent car il n’est même pas en place. A provoqué cinq fautes bordelaises, mais est-ce suffisant ? Une prestation qui prouve bien que malgré ses erreurs à lui aussi, Dijon est trop dépendant de Rocchia sur l’aspect défensif.
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Ndong (4) : parfois inspiré, souvent quelconque. Pas un grand match, surtout face à un milieu de terrain qui n’a jamais été inquiétant cette saison pour ses adversaires.
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Marié (4) : de la même manière que son comparse dans l’entrejeu, Jordan s’est assez peu fait remarquer dans un match où il y avait pourtant la place de faire quelque chose, notamment sur des frappes de loin avec un gardien fébrile en face. Remplacé par Deaux à la 67e, qui nous habitue à de bonnes entrées en jeu. Important dans les duels aériens, il est également le dijonnais qui a réussi le plus de tacles (2) dans la partie.
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Soumaré (3) : porté disparu depuis son raté en ouverture du match contre Annecy. Si vous avez des nouvelles de Bryan Soumaré, faites-en vite part aux autorités compétentes, c’est urgent. Remplacé par Camara (67e), qui se bat bien sur l’occasion du but dijonnais et qui provoque presque ce penalty. Une progression certaine par rapport à ses derniers matchs.
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Nassi (3) : de nombreuses interceptions et une activité défensive intéressante qu’il doit partiellement à ses ratés balle au pied et son devoir de se rattraper à chaque ballon perdu. Rien n’a réussi au jeune Nassi, inoffensif sur ses quelques tentatives de dribble. Remplacé à la mi-temps par Jacob.
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Le Bihan (6) : a marqué un but dont lui seul dans l’effectif dijonnais a le secret. Un crochet et une frappe de vrai numéro 9, un poste qu’il n’a pas toujours occupé sur le terrain, parfois un cran en dessous de Tchaouna. Grosse débauche d’énergie et une sortie dont il avait besoin à la 81e, remplacé par Ahlinvi qui va longtemps regretter cette balle de l’égalisation. Il a pourtant fait tout ce qu’il fallait mais a manqué de chance dans les derniers instants.
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Tchaouna (4) : on a le sentiment qu’il peut se passer quelque chose avec Loum Tchaouna, mais il faudrait pour ça lever un peu plus la tête dans des moments clés. Il a été, pendant presque une heure, l’un des seuls dijonnais à tenter des choses et n’a pas été ridicule. Remplacé à la 86e par Assalé, sans conséquence sur le jeu.
MOYENNE : 4.1
N.B. : ces notes et commentaires ont été rédigés par une seule personne puisqu’exceptionnellement, aucun autre rédacteur n’était disponible pour voir le match.
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