DFCO : la science de Magno Novaes

Être gardien de but à un niveau national en France, c’est tout un art. Enseigner cet art, en revanche, devient une science. C’est la lourde tâche qui incombe à Magno Novaes, l’homme qui a pris le rôle d’entraîneur des gardiens du DFCO cette saison. Petite et modeste plongée dans le monde de celui dont le travail, invisible pour les supporters que nous sommes, est pourtant d’une importance capitale.

Adjudant important de Benoît Tavenot, Magno Novaes retrouve un niveau où il a pu briller par le passé.

Arrivé dans la capitale des ducs de Bourgogne à l’été 2023 dans le staff de Benoît Tavenot, qu’il aura pu rencontrer sur l’île de beauté, Macedo Magno Novaes est un gardien pour qui le championnat de National est tout sauf inconnu, lui qui peut se targuer d’en avoir soulevé la coupe en 2011, à une époque où Dijon profitait d’une brève première montée dans l’élite du football français. Aujourd’hui, si le natif de São Paulo n’a plus à enfiler les gants pour se permettre de rêver à ce que son club connaisse une nouvelle promotion, c’est toute sa passion et sa science du métier qu’il cherche à transmettre à ses protégés.

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Car oui, de son propre aveu dans les colonnes du Bien Public en Novembre dernier, « il ne se voit pas faire autre chose » que ce métier d’entraîneur des gardiens, une suite logique pour le sportif, lauréat du trophée UNFP du meilleur gardien de la saison de Ligue 2 2011-2012, mais aussi pour l’homme. Un passionné par son métier, qui n’hésite pas à le partager publiquement sur son compte LinkedIn. Un contenu de niche lorsque l’on connaît le réseau social, dans lequel Magno Novaes peut non seulement partager mais aussi puiser son inspiration du travail d’autres confrères, et ce, quelque soit le sport exercé.

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Depuis son profil, Magno relaie de nombreuses séquences issues des entraînements, toujours dans un langage assez technique, sans précision, parfois ponctuées d’une petite phrase bien sentie sur les thèmes de la motivation et du travail. Si certaines relèvent des simples séances avec un ballon, le franco-brésilien n’hésite pas à employer du matériel que l’on n’a pas l’habitude de voir sur le rectangle vert, comme des tablettes LED ou des masques à vision réduite, dans l’optique d’améliorer les capacités cognitives de ses protégés, alliant ainsi perception visuelle et sonore, rapidité d’exécution, réflexes… Toutes ces qualités qui ont indubitablement permis à Magno de devenir l’excellent gardien qu’il fût pendant sa carrière et qu’il tente aujourd’hui d’inculquer à ses nouveaux élèves.

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Les gardiens du DFCO en profitent

Un travail qui semble efficace jusqu’ici, surtout lorsque l’on voit les performances dont ont été capables nos gardiens cette saison, comme tout récemment face au Mans. Match au cours duquel le jeune espoir prêté par Strasbourg a écœuré à deux reprises les attaquants manceaux dans les dernières minutes de jeu et qui n’a pas manqué de faire un clin d’œil à son entraîneur, qui était sûrement encore plus fier de lui que n’importe quel supporter dijonnais.

« ,Avec Magno, on travaille beaucoup sur la tonicité et l’explosivité, et cela m’a souri contre Le Mans. » ,- Robin Risser

Avec sous sa responsabilité deux jeunes hommes qui n’avaient encore jamais évolué en National ni plus haut (sans oublier le troisième qui malgré ses envies de départ annoncées et son manque de temps de jeu reste un professionnel remarquable), la tâche était à l’origine bien loin d’être aisée. Avoir un coach des gardiens compétent et qui sait faire évoluer ses disciples est d’autant plus important. Que cela soit avec Risser, qui a parfois manqué de régularité mais qui se bonifie avec l’expérience engrangée, ou avec un Montfort lancé dans le grand bain à la surprise générale mais qui a fait bien plus que répondre aux attentes, il apparaît évident vu de l’extérieur que le programme du coach porte ses fruits. De façon réaliste et sans montée en Ligue 2, seul Lenny Montfort devrait toujours porter les couleurs de Dijon l’an prochain (et encore, si son contrat est renouvelé), mais l’avenir s’annonce radieux entre les poteaux du DFCO, comme à l’époque où le très compétent Laurent Weber s’occupait de nos pros.

Comme le rappelle l’utilisateur de X (anciennement Twitter) @chipokae2001, l’importance d’avoir dans ce staff un homme qui avait l’habitude de commander sa défense depuis sa surface, surtout quand les deux autres têtes d’affiche sur le banc sont un ancien attaquant (certes de Ligue 1) et un entraîneur qui n’a pas d’historique dans le football de haut niveau, est non négligeable. En dehors de quelques matchs ratés, on a d’ailleurs pu voir une réduction du nombre de buts concédés depuis le tout début de la saison, même si beaucoup de choses sont à parfaire sur les corners notamment. Dijon maîtrise globalement mieux ses matchs que lors du coup d’envoi de la saison, et Magno Novaes n’y est probablement pas étranger…

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Commentaires

Une réponse à “DFCO : la science de Magno Novaes”

  1. […] de supporters dijonnais qui, historiquement, a souvent eu beaucoup d’affect pour ses gardiens, et par Magno Novaes dont le sérieux et l’implication dans son travail ne semblent plus à prouver, tout est réuni pour que Paul Delecroix s’épanouisse pleinement dans la capitale des ducs […]

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