Théo Barbet : « J’ai l’impression d’avoir progressé »

A l’instant même où il posait ses bagages dans sa maison familiale de Mâcon, nous avons dérangé le défenseur du DFCO pour prendre de ses nouvelles à son retour de Bastia-Borgo. Un défi pour le moins corsé.

Arrivé au DFCO en U16 en provenance de HL2S (Hurigny Laize Sancé Sennece) et du Pôle Espoirs de Dijon, Théo Barbet a été formé 3 ans à Dijon avant de signer son premier contrat professionnel en mai 2019. Convoqué à 6 reprises dans le groupe Ligue 1 avant l’interruption de la saison, il saisit l’opportunité d’un prêt en National 1. À un an de la fin de son contrat, la prochaine saison est un moment clé pour sa carrière.

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Le Dijon Show : Bonjour Théo, tout d’abord comment vas-tu ? Que peux-tu nous dire sur ton expérience bastiaise ?

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Théo Barbet : Salut ! Déjà je ne retiens que du positif. C’est une super expérience qui m’a fait grandir, parce que j’étais livré à moi même. Je suis arrivé dans un nouveau club, où je ne connaissais personne… A 20 ans on est encore jeune, c’est pas toujours évident de trouver ses marques dans un endroit dont on ne connaît rien ! Au début, j’avais quelques doutes d’ailleurs sur la Corse, on me disait qu’ils avaient une mentalité un peu bizarre (rires), mais franchement non ! C’était super. Sur le plan personnel j’ai l’impression d’avoir grandi.

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« J’ai eu le coach Pascal Dupraz au téléphone, il m’a dit qu’il me voulait. »

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LDS : A propos des pistes de prêts, est-ce que le FCBB était ta seule option ?

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TB : Non, j’avais aussi une proposition de Caen pour être un joueur de rotation. Le problème, c’est que l’actionnaire allait changer donc il fallait attendre. J’ai eu le coach Pascal Dupraz au téléphone, il m’a dit qu’il me voulait mais qu’il ne savait pas si le nouvel actionnaire l’autoriserait ou non. Du coup, quand Bastia-Borgo s’est manifesté, qu’on m’a dit qu’on me voulait absolument et qu’on me ferait jouer, j’ai préféré y aller plutôt que d’attendre et risquer de me retrouver sans rien…

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LDS : Et en ce qui concerne ton niveau de jeu, personnellement tu en as pensé quoi ?

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TB : Mon football ? Je pense avoir fait un très bon début de saison. Les 6 premiers mois étaient très bien, après j’ai un peu moins joué sur la fin de saison. Au final, j’ai fait une vingtaine de match, ce qui est bien pour ma première saison dans le monde professionnel. Les autres années, je n’avais joué qu’en N3, aucun match en L1, celle ci était ma vraie première saison en tant que pro. J’ai l’impression d’avoir progressé dans les domaines que Stéphane Jobard avait pointés du doigt à Dijon : il ne me trouvait pas assez dur dans les duels, les un-contre-un, et sur la fin de saison mon entraîneur (Albert Cartier, ndlr) m’a dit qu’il avait vu une vraie progression, que ce soit aux entraînements ou en match.

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LDS : Souvent cette saison, on t’a vu jouer dans un système à trois défenseurs, en tant qu’axe gauche c’est bien ça ?

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TB : Oui exactement. Ça ne m’était arrivé qu’une fois ou deux avec la réserve à Dijon, souvent j’étais dans une défense à quatre, soit latéral gauche soit défenseur central. Je suis habitué à jouer à quatre, c’était la première fois que l’on jouait à trois aussi souvent, qu’on s’entraînait à trois… Au début, l’adaptation était un peu difficile. Avec le ballon, on me demande presque de jouer latéral justement, et sur les phases défensives d’être axial. Cela demande beaucoup de courses, mais je m’y suis fait rapidement. Après, moi je préfère encore jouer à quatre car c’est ce que je fais depuis petit, même si avant encore, je jouais attaquant. C’était quand même une bonne expérience.

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LDS : C’est seulement après le changement d’entraîneur en cours de saison que vous êtes passés d’un système à trois vers une défense à quatre donc ?

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TB : C’est ça, et c’est la raison pour laquelle j’ai un peu moins joué. Le club était mal classé et le nouveau coach a essayé d’un peu tout changer. En défense, il a préféré faire confiance à des joueurs un peu plus expérimentés que moi, comme Makan Traoré (venant de la réserve du PSG, ndlr). On jouait notre peau, chaque match avait beaucoup d’enjeu donc c’était moins évident pour trouver du temps de jeu dans une défense à quatre.

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« J’ai dit à Isidor de venir à Dijon, je ne sais pas s’il va m’écouter… »

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LDS : Tu as même délivré une passe décisive ! Raconte-nous un peu !

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TB : C’était contre Boulogne, l’équipe adverse était dans notre surface et aux abords, un joueur essaye de faire une passe au sol entre le piston et moi. Je l’intercepte, j’avance balle au pied. Je sais que Wilson (Isidor, en prêt de Monaco, ndlr) est très rapide, donc je lui met une passe en profondeur en l’air, en enroulé, et il est parti au but.

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LDS : Il a fait une bonne saison lui aussi, c’était un peu la star chez vous non ?

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TB : C’est vrai, j’ai même vu sur Twitter que certains supporters de Dijon le voulaient. Je lui ai dit de venir, on en a un petit peu parlé en rigolant, je ne sais pas s’il va m’écouter (rires). Il est très suivi.

LDS : Cette expérience en prêt pour les jeunes qui se lancent en pro, elle est vraiment bénéfique selon toi ?

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TB : Moi, je pense que oui. Après, si on reste dans notre club formateur et que l’on joue avec l’équipe première, même partiellement, ça peut être encore mieux. Pour moi, j’avais le choix entre la N1 en prêt, ou la N3 Bourgogne-Franche-Comté avec la réserve… On ne va pas se le cacher, c’est pas le top niveau. Je voulais jouer à Dijon, mais surtout progresser. Donc ma progression passait par un départ en prêt, convenu avec le club. Le championnat N1 est très formateur pour les jeunes car il y a beaucoup d’intensité dans les duels, ce qu’ils craignent souvent.

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LDS : Tu savais tout ça d’avance, ou tu t’es renseigné auprès d’autres joueurs à ce sujet ?

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TB : Avant de partir, on avait échangé avec Rayan Philippe (en prêt à Toulon, N1, pendant quelques mois en 2020, nldr). Il m’a dit que ce championnat était déjà bon, même si encore loin du niveau Ligue 1. C’est ce que j’ai remarqué de mon côté aussi.

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LDS : Pour te distraire un peu du National 1, tu avais été convoqué par l’Équipe de France U20 fin mars !

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TB : C’est ça ! On a joué un match amical contre Le Havre. J’étais rentré en deuxième mi-temps et on a perdu 3-1. Mais c’était quand même une bonne expérience ! Le sélectionneur (Jean-Luc Vannuchi, ndlr) m’a appelé parce que je jouais pas mal, mais il me connaît bien aussi parce que je vais aux rassemblements depuis les U16. Il suit nos performances en club.

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LDS : On imagine que tu es encore un peu dans le flou, mais il vaut quoi le Théo Barbet de 2021 ? C’est quoi ton niveau à ton avis ?

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TB : J’ai envie de franchir un autre cap, de jouer en Ligue 2 si j’en ai l’occasion. Mais contrairement à l’écart en Ligue 1 et N1, pour la plupart des équipes de N1 si tu les mets en Ligue 2, elles ne seront pas larguées. La vraie différence, elle est entre les 5 ou 6 premiers de Ligue 2 et le reste, qui est très homogène. Quand on regarde Villefranche contre Niort, c’est révélateur (Villefranche était relégable de N1 à la mi-saison, ndlr).

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LDS : Tu as suivi la saison de Dijon ?

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TB : Bien sûr, je regardais chaque match. C’était pas fameux à voir, un peu triste même. Je pense que le problème était au niveau du recrutement et des départs des cadres : Amalfitano, Tavares… Que ça soit sur ou en dehors du terrain, ils sont tellement importants, et en les laissant partir Dijon s’est tiré une balle dans le pied. C’est triste pour le club, mais d’un autre côté on avait peut-être besoin de ça pour repartir de zéro, avec des bases saines. Le DFCO est l’un des seuls clubs dans l’élite qui ne fait pas confiance aux jeunes, le dernier en date c’est Enzo. Même lui, il a fait une saison, après il ne jouait plus… Chaque club a une politique différente, mais ça va peut-être changer avec la relégation.

LDS : Comment étais-tu suivi au cours de ton prêt ?

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TB : Les seules nouvelles que j’ai pu avoir, c’était de la part du directeur du centre de formation, Sébastien Degrange. Il me disait qu’il suivait mes matchs, mes performances… Mais pas de la part du staff professionnel, je n’avais aucun retour. Rayan m’a dit la même chose.

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« Des joueurs qui se battent pour le maillot, ça change beaucoup de choses. »

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LDS : Tu as déjà été entraîné par David Linarès, non ?

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TB : Oui, avec la réserve ! A l’époque, j’étais U17 mais j’ai été surclassé en U19, puis c’est lui même qui m’a lancé en N3.

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LDS : Qu’est ce que tu as pensé de lui en tant que coach, ça donnait quoi sur le terrain ?

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TB : Je m’entraînais avec les U19 et je jouais les matchs avec la N3. Je n’ai que des bons souvenirs de lui, je trouvais que c’était un bon entraîneur. En tant qu’adjoint, c’est différent pour tout le monde car il n’a pas le même rôle (Linarès occupait ce poste entre 2018 et 2020, ndlr). C’est un homme qui connaît bien le football, et qui a envie de gagner absolument à tous les matchs. Je me rappelle d’un moment où l’on était sûrs de terminer à la même place quel que soit le résultat, mais il nous poussait jusqu’au bout. Il a vraiment une mentalité de gagnant.

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LDS : Que dirais-tu de la saison 2021-2022 du DFCO, qui commencera avec Linarès à coup sûr ?Tu es optimiste pour l’avenir du club ?

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TB : Je pense que oui, ça ne l’a pas aidé de reprendre les rennes du club dans ces conditions, ses joueurs avaient le moral dans les chaussettes, l’effectif a été très mal composé à mon goût, on ne ressentait pas l’amour pour le club de la part des recrues… Les joueurs ont assez vite lâché, ça a du être difficile pour lui. Mais pour l’année prochaine, c’est lui qui va construire avec les joueurs qu’il souhaite. Une prépa’ complète, des joueurs avec la bonne mentalité, qui se battent pour le maillot, ça change beaucoup de choses.

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LDS : Que sais-tu de ton avenir au DFCO, as tu pu parler avec l’entraîneur, ou Olivier Delcourt ?

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TB : Je ne sais pas encore grand chose, j’attends d’avoir le coach au téléphone. Moi, je pense avoir un rôle à jouer, peut-être pas immédiatement parmi les titulaires, mais dans la rotation, pourquoi pas ! Je sais que je suis encore jeune, que j’ai une marge de progression, mais faire partie du projet à Dijon me plairait. Mais si c’est pour repartir en N3, franchement, non. Y retourner ça serait régresser dans un sens. J’ai encore un an de contrat ici, on verra bien !

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propos recueillis par Le Dijon Show

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