Saint-Etienne 3-0 DFCO : l’heure est grave

Le miracle, qu’on espérait sans trop y croire, n’a pas eu lieu et le DFCO clôture 2018 en s’inclinant pour la 10e fois de la saison. Une nouvelle défaite qui, à la différence de but, fait glisser les Dijonnais à la place de barragistes. Au-delà du résultat et du classement, déjà inquiétants en eux-mêmes, ce que l’on a vu sur le terrain est alarmant et, malheureusement, totalement représentatif des maux dijonnais cette saison. L’heure est grave. Alors on change un peu nos habitudes pour ce debrief. Et on tire la sonnette d’alarme.

Venir prendre des points à Saint-Etienne, deuxième meilleure équipe à domicile après le PSG : eu égard à la forme actuelle des Rouges, le défi s’annonçait compliqué. Et la marche a effectivement été bien trop haute pour un DFCO qui ne parvient pas du tout à relever la tête. Pendant 40 minutes pourtant, les Dijonnais ont montré un visage bien plus séduisant que celui affiché ces derniers mois. Du rythme, des transmissions fluides, à une touche de balle, notamment entre les trois du milieu, du jeu vers l’avant et quelques occasions. Bref, tout ce à quoi le DFCO nous avait habitué et semblait incapable de reproduire depuis le début de la saison.

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Julio Tavares arrêt Stéphane Ruffier

Seulement voilà, les maux dont souffre cette équipe sont profonds, très profonds, et ce match en a été la parfaite illustration. Devant tout d’abord. Si l’on a vu quelques beaux mouvements, l’animation offensive reste relativement pauvre. En cause, des joueurs créatifs qui soit sont à des années-lumière de leur niveau de l’an passé (Saïd), soit essayent de faire la différence tous seuls (Sliti), soit reviennent tout juste (Kwon). Dès lors, les occasions sont rares et les actions intéressantes rapidement gâchées. Et puis, surtout, il y a le réalisme. Le DFCO a eu au moins deux énormes occasions, d’abord avec ce beau mouvement dès la 13e minute à la conclusion duquel Benjamin Jeannot, manquant cruellement d’instinct sur ce coup, s’applique trop et bute sur Ruffier puis Perrin. Puis à la 68e minute, où Julio Tavares passe totalement un travers d’un amour de centre signé Jordan Marié. Symptomatique de cette équipe qui, après avoir terminé 5e attaque de Ligue 1, semble ne plus savoir marquer.

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En défense ensuite. Car si l’avantage pris par Saint-Etienne à la pause n’était pas totalement immérité vu la relative domination des Verts pendant le premier acte, le but lui-même est parfaitement évitable et fruit encore une fois d’une erreur individuelle et d’un manque de concentration et de professionnalisme. Cette fois, c’est Oussama Haddadi qui s’y est collé, en choisissant de s’arrêter et de réclamer un hors-jeu inexistant de Khazri, plutôt que de suivre Monnet-Paquet qui lui ne s’est pas posé de question. Une erreur de débutant qui coûte très clairement le premier but au DFCO et est assez représentatif du manque de rigueur qui fragilise l’arrière-garde dijonnaise.

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Naïm Sliti Yann M'vila Loïs Diony

Sur l’attitude, enfin. C’est peut-être cela le plus inquiétant à l’issue de ce match. Car si les Dijonnais avaient montré des choses très intéressantes avant l’ouverture du score stéphanoise, ils ont suite clairement baissé d’un ton. Et après avoir résisté tant bien que mal en début de deuxième période, ils ont totalement abdiqué dès le but du 2-0 de Khazri à la 64e. Alors certes, à ce moment là du match et vu la belle prestation livrée par Saint-Etienne, il paraissait compliqué de revenir au score. Mais par le passé, le DFCO nous a habitué à des scénarios rocambolesques et à d’incroyables retournements de situation. En tout cas, à une forme de révolte et à un sacré caractère. Là, rien. Dès ce but, les joueurs ont paru résignés, n’ont plus fait les efforts, ne témoignaient plus aucune envie. Et que dire de la prestation de certains entrants… Wesley Saïd notamment aurait visiblement préféré rester sur le banc et n’aurait sans doute pas été moins impliqué en allant faire quelques passes dans la cour de récréation avec des élèves de maternelles. Au global, et même si certains mouillent encore le maillot, une attitude inacceptable pour une équipe qui doit se battre pour sa survie.

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Mais les joueurs n’ont pas été les seuls fautifs. L’ensemble du staff dijonnais, Olivier Dall’Oglio en tête, doit lui aussi opérer une très sérieuse remise en question. S’il y a peu de choses à dire sur le 11 de départ (les options étaient peu nombreuses) et sur le premier changement tactique effectué par le coach dijonnais (donner du temps de jeu à Chang-hoon Kwon et sortir un Benjamin Jeannot qui enchaînait les erreurs techniques semblait en effet la bonne chose à faire), la suite mérite bien davantage de commentaires.

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Florent Balmont remplace Oussama Haddadi

A commencer par cette incompréhensible sortie d’Oussama Haddadi pour l’entrée de Florent Balmont, qui a conduit à placer Jordan Marié arrière gauche. Alors oui, il a joué ses premiers matchs en pro avec le DFCO à ce poste. Mais ce n’est jamais là où il a le plus brillé et surtout il n’a plus joué dans cette position depuis bien 4 ans. Résultat des courses, dès les premiers ballons, alors qu’il avait jusque là fait un match très correct dans l’entre-jeu, il a paru dépassé par les événements. Et moins de 5 minutes après ce changement de système, Saint-Etienne faisait le break, sur une action venant du côté gauche dijonnais et sur laquelle Marié passe au travers… Qu’est-ce qui a donc pu passer par la tête d’Olivier Dall’Oglio pour qu’il pense que cela était une bonne idée ? D’autant que dans le même temps, Fouad Chafik continue, injustement, à se morfondre sur le banc. Par rapport à cette bévue, le choix frileux de faire rentrer Saïd à la place de Sliti plutôt qu’à celle d’un milieu défensif paraît presque anecdotique. Le fait que l’entraîneur bourguignon ait trouvé des motifs de satisfaction après la bouillie de football proposée en Coupe de la Ligue contre Bordeaux était déjà inquiétant. Les choix effectués sur ce match ne nous rassurent pas et prouvent que la remise en question doit être globale et collective, à tous les niveaux du club.

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2018 s’achève donc enfin, avec ce match qui n’a fait que mettre encore un peu plus en lumière toutes les lacunes de ce DFCO 2018/2019. Rien n’est néanmoins fini. Certains joueurs, après avoir été peut-être en sur-régime la saison dernière, sont clairement cette fois en sous-régime et ne peuvent que remonter la pente. D’autres émergent ou reviennent (Loiodice, Aguerd, Kwon…). D’autres enfin pourraient arriver, au cours d’un mercato hivernal qui, pour une fois, s’annonce crucial pour le club. Quoi qu’il en soit, au-delà d’un renforcement de l’effectif, la trêve hivernale devra servir au staff à remettre à plat l’ensemble de sa stratégie et à définir sur quels joueurs on peut compter pour aller chercher le maintien. Le DFCO ne s’en sortira qu’avec ceux qui ont la volonté de tout donner pour sauver le club. Les autres peuvent d’ors et déjà préparer leurs bagages. Mais quoi qu’il arrive, même si nous sommes déçus, agacés, énervés, même si nous demandons des comptes et du changement, une chose est néanmoins certaine : envers et contre tout, nous continuerons à être derrière le DFCO et à porter fièrement nos couleurs. Aller Dijon !

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Les notes de joueurs : Allain (4) – Alphonse (4), Yambéré (4), Lautoa (4), Haddadi (2,5) – Abeid (4), Amalfitano (4,5), Marié (4,5) – Sliti (2,5), Jeannot (3), Tavares (3,5)

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