OL 4-1 DFCO : C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien et avec on perd 4-1

Malgré l'ouverture du score signée Aurélien Scheidler, le DFCO n'a pas fait illusion sur le terrain du récent demi-finaliste de la Ligue des Champions. Surclassés par des Lyonnais conquérants offensivement, les hommes de Stéphane Jobard repartent avec une musette bien pleine et pas mal de soucis en tête.

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Ahmad Ngouyamsa au duel avec un joueur lyonnais

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Hold-up éphémère

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Au vu du passif entre les deux clubs, seuls deux scénarios paraissaient crédibles : un hold-up dijonnais, comme la saison dernière ; ou une grosse branlée. Pendant près d'une demi-heure, on a cru au premier. Pour finalement devoir accepter le second. Tout avait pourtant bien commencé.

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Malgré une domination lyonnaise évidente, les Dijonnais ont tenu le coup pendant le premier quart d'heure, faisant le dos rond malgré un effectif décimé. Amalfitano ailier droit, Chafik latéral gauche, on bricole pour faire face à l'avalanche de blessés et à un mercato balbutiant. Néanmoins, ça suffit et même mieux. A la 14e minute, Aurélien Scheidler, bien lancé dans la profondeur, voit ça frappe repoussée par Marcelo mais récupère le cuir et l'expédie d'une frappe sèche dans le petit filet de Lopes. L'ancien Orléanais fait d'une pierre trois coups : il inscrit son premier but en Ligue 1, le premier but du DFCO cette saison et ouvre la marque contre le cours du jeu.

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Malheureusement, cet éclair va sonner comme le début de la fin pour les Dijonnais. Dès lors, le match déjà déséquilibré est complètement à sens unique. À voir le jeu d'attaque-défense qui se met en place, on a peine à croire qu'on est à la 30e minute et pas à la 85e. Et à force de subir (et de laisser les Lyonnais centrer), le DFCO fini, logiquement, par craquer. À la 38e minute, Ngouyamsa, en retard, déséquilibre Cornet dans la surface. Penalty incontestable, transformé par Depay. S'en suivent dix minutes apocalyptiques.

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À la 45e minute, Depay mystifie Ngouyamsa et centre fort devant le but. Gomis se détend mais est trop court et Lautoa catapulte le cuir dans ses propres filets. Deux minutes après, Depay (encore lui) récupère le ballon au sortir d'un cafouillage dans la surface, dépose Ngouyamsa (encore lui) et crucifie Gomis. Les Dijonnais ont longtemps pensé tenir le hold-up parfait. En moins de dix minutes, les Lyonnais, et la fiabilité de la défense bourguignonne, ont fait voler cet espoir en éclats.

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La deuxième période ne sera qu'un long chemin de croix. Les hommes de Stéphane Jobard ne se procurent aucune occasion franche et ne doivent qu'à un Gomis concentré et à une certaine maladresse des attaquants lyonnais de ne pas voir l'addition drastiquement s'alourdir. Afin de parachever cette soirée déjà peu reluisante, M. Millot, pourtant aidé de la VAR, accorde un penalty lunaire à l'OL à la 65e minute. Au ralenti, il est évident que Dubois se prend les pieds dans les jambes de Panzo et que la nouvelle recrue dijonnaise, tout juste entrée en jeu, ne fait aucunement faute. À croire que certaines choses ne changent jamais… Depay se charge de la transformation, avec l'aide de la barre mais sans trembler.

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Rien ou presque à retenir de la dernière demi-heure, si ce n'est les premières minutes de Chala sous les couleurs dijonnaises, ainsi que les entrées en jeu de Sammaritano, Dobre et Philippe. La soirée s'achève aussi tristement qu'elle avait commencé joyeusement et le constat est amer : malgré l'ouverture du score, jamais le DFCO n'aura fait illusion dans ce match.

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Écueils en triptyque

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Au fond, une défaite sur le terrain d'un OL en pleine bourre qui vient s'offrir une demi-finale de Ligue des Champions en sortant la Juve et Manchester City n'a rien d'étonnant ni de déshonorant. Mais le DFCO était malgré tout trop loin du compte pour tenter d'enrayer la machine lyonnaise.

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D'abord, au niveau de l'effectif. Entre les blessés et le mercato loin d'être achevé, Stéphane Jobard a dû composer avec les moyens du bord. Autrement dit, aligner trois joueurs qui découvrent la Ligue 1 et en positionner d'autres (Chafik, Amalfitano) à des postes où ils ne sont pas dans des conditions optimales. Et ne disposer que d'une profondeur de banc réduite avec là encore des joueurs trop inexpérimentés (Philippe, Dobre, Arli, Racovitan) ou venant à peine d'arriver (Panzo, Chala). Difficile dans ces conditions d'aligner un onze compétitif. C'est là le motif d'espoir de la soirée. La trêve internationale tombe à pic pour permettre aux blessés de revenir, à des nouvelles recrues d'arriver et à tout ce petit monde d'apprendre à jouer ensemble.

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Ensuite, au niveau de ses cadres. C'est sans doute là le point le plus inquiétant. A l'exception notable de Gomis, les cadres du DFCO n'ont pas répondu présents. La charnière Lautoa-Ecuele-Manga s'est montrée aussi inquiétante que la semaine passée, le milieu Marié-Ndong a semblé apathique et vite dépassé, quant à Mounir Chouiar, supposément le leader technique de cette équipe, il n'a été qu'une ombre. À court physiquement ou la tête ailleurs ? L'avenir le dira mais la forme de l'ancien lensois est préoccupante. Avec un effectif considérablement rajeuni, le DFCO aura besoin que ses cadres prennent leurs responsabilités. Pour l'instant, on en est loin.

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Enfin, au niveau des choix tactiques. Car si Stéphane Jobard ne disposait pas, à l'évidence, du meilleur effectif possible, certains de ses choix ne s'en sont pas moins avérés préjudiciables pour son équipe. Quand on sait à quel point Romain Amalfitano peut être précieux dans la récupération et la relance basse, y avait-il vraiment un intérêt à le titulariser ailier droit (poste qu'il n'occupe plus, ou sporadiquement, depuis plusieurs saisons), a fortiori en ayant la volonté de jouer avec un bloc bas et de laisser le ballon aux Lyonnais ? Y avait-il un intérêt à l'y laisser alors qu'il est vite devenu évident que le DFCO était dépassé dans la bataille du milieu ? Et que dire de cet abandon des couloirs, compris comme une consigne par les joueurs mais dont le coach dijonnais s'est désolé après match ? Alors certes, les très nombreux centres de Maxwell Cornet n'ont jamais trouvé ses coéquipiers. Mais subir autant de vagues fini par déstabiliser une défense. Comme pas mal de ses joueurs, Stéphane Jobard a encore beaucoup à apprendre et ce genre d'erreurs lui serviront. Mais il va falloir apprendre vite.

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Les notes

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Comme d'habitude, Le Dijon Show vous propose les notes des rédacteurs après la rencontre.

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Gomis (5,9) : une envolée vers les cieux digne des plus grands mais quatre pions dans la musette dont deux pénaltys. Tout le paradoxe d'être gardien au DFCO.

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Ngouyamsa (1) : gravir les marches quatre à quatre, c'est prendre le risque d'en rater une. A l'évidence, celle du haut de tableau de Ligue 1 est encore trop haute pour lui. Remplacé par Panzo (non noté), qui a eu le loisir d'apprécier toute l'expertise de l'arbitrage français.

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Ecuele-Manga (3) : solide pendant une demi-heure puis il s'est liquéfié plus vite qu'un glaçon dans un mauvais rosé. Avec la même impression au final : ce n’est pas bon.

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Lautoa (2) : plus efficace qu'Ecuele-Manga la semaine passée, sa tentative de CSC ayant, elle, bien finie au fond des filets. On se moque ? Oui. Mais vaut mieux en rire, non ?

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Chafik (3,2) : sur son mauvais pied, et aussi sur son mauvais profil. Derrière, il a tenu tant bien que mal. Mais il n'a jamais dépassé la ligne médiane.

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Marié (3,7) : un peu comme une boîte de chocolats industriels. Par-ci, par-là, on tombe sur un truc sympa. Mais globalement, ça manque de goût. Remplacé par Chala (non noté) pour la forme.

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Ndong (3,3) : se faire une coupe digne d'un basketteur américain et se faire grailler par un freluquet gominé comme un second couteau de la mafia sicilienne, c'est la vie que Didier a choisi de mener.

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Dina-Ebimbe (4,6) : l'inverse de Liverpool. Lui a marché seul, et bien seul. Dommage, car avec tout ce qu'il tente, ça pourrait être intéressant de lui filer un coup de main…

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Chouiar (2,7) : une prestation digne de Neymar. Enfin, de Neymar en finale de Ligue des Champions. C'est-à-dire fantomatique. Remplacé par Sammaritano (non noté), dépassé par les golgoths lyonnais.

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Amalfitano (4,2) : pas à son meilleur poste, loin s'en faut. Et toujours aspiré vers le bas. Résultat : partout et nul part. Rageant. Remplacé par Dobre (non noté) qui… non rien en fait.

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Scheidler (5,7) : sur la lancée de sa préparation. Une finition chirurgicale, de la volonté, de la hargne, du mouvement. Notre recrue la plus convaincante jusqu'à présent. Et ce n’est pas une vanne. Remplacé par Philippe (non noté), pas si en-dessous.

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