Le DFCO vu par les médias étrangers

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Toute personne ayant grandi à Dijon a connu cela. En vacances, en France ou à l’étranger, on vous demande d’où vous venez, vous répondez « Dijon » et automatiquement quelqu’un va s’écrier « Ah la moutarde ! ». Vous avez entendu cela un millier de fois alors vous faites la tête que vous pouvez et vous répondez « Oui la moutarde… ». Pourtant, depuis quelques temps, les réponses varient enfin et il n’est plus rare d’entendre « Vous avez une bonne équipe de foot maintenant, ça joue bien ! ».

Julio Tavares, Frédéric Sammaritano

Votre visage s’illumine, il aura fallu plusieurs décennies mais on y est, plus question de moutarde, mais bien de football ! L’image du DFCO a complètement changé ces deux dernières saisons et Olivier Dall’Oglio y est pour beaucoup. Que cela soit sur le terrain, mais aussi en dehors, dans la presse. Si sur le jeu tout a été dit ou presque, c’est moins le cas sur la transformation médiatique du club, qui a aussi eu des répercussions à l’étranger.

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La nouvelle dimension prise par Paris, d’autant plus depuis l’arrivée de Neymar, a donné un formidable coup de projecteur sur la Ligue 1. Elle est désormais diffusée sur tous les continents et si les observateurs guettent les matchs du PSG, c’est aussi l’occasion pour eux de découvrir d’autres clubs. Le premier grand média étranger à avoir accordé un article de fond à Dijon est le quotidien anglais renommé, The Guardian, en mars dernier. Les journalistes anglais présentent Dijon comme un club qui a mis fin au stéréotype du promu qui mise sur le physique pour survivre dans l’élite. Le football offensif pratiqué par le DFCO a réussi a attiré leur regard au-delà du « Top 4 ». Ils saluent les paris osés, les latéraux offensifs Rosier et Haddadi, les bonnes pioches Yambéré, Abeid, Tavares… Ces prises de risque se payent parfois cash (le fameux déplacement au Parc des Princes), mais elles parviennent à maintenir Dijon dans le milieu de tableau et c’est une vraie victoire pour Olivier Dall’Oglio, soulignent-ils.

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Le Temps a réalisé une longue interview de Dall'Oglio

Le DFCO est donc vu comme une équipe qui fait tomber des stéréotypes, des stéréotypes qui semblent avoir la peau dure à l’étranger : un championnat ennuyant au-delà du top 4, des équipes qui misent tout sur le physique, absence de projet de jeu… Ceux qui suivent la Ligue 1 savent que ce n’est pas forcément vrai mais le coup de projecteur mis sur notre championnat depuis peu, permet à Dijon de devenir un symbole, un club jeune qui a décidé de faire tomber les préceptes peu emballant du championnat français.

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L’article du Guardian présente Olivier Dall’Oglio comme l’architecte de cette transformation. C’est un personnage encore peu connu, qui intrigue, intéresse. Le quotidien suisse Le Temps essaye d’en savoir plus à travers un long entretien réalisé pendant l’été, durant la préparation estivale effectuée non loin de la frontière helvète. On y découvre qu’ODO voit l’idée de proposer du jeu comme un moyen de faire venir les gens au stade, car Dijon n’est pas vraiment historiquement une ville de foot. Il n’est donc pas seulement question de tactique mais bien de s’inscrire dans un plan plus global pour amener le DFCO sur le devant de la scène. Il poursuit en expliquant qu’il veut avant tout des « joueurs qui pensent », qui vont comprendre ses choix mais surtout comment le jeu évolue. Il s’attarde aussi sur la gestion des émotions et son rapport aux joueurs. Ses joueurs doivent le comprendre et il doit comprendre ses joueurs, ce genre de détails peuvent faire basculer un match.

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Jules Keita, Gazzetta dello Sport

Ce qui est intéressant ici, c’est que cette fois, contrairement à l’article du Guardian, le club a la parole. Dall’Oglio présente la façon dont le DFCO veut apparaitre : joueur, en quête d’un public, avec un projet pensé et des joueurs qui doivent correspondre à ce projet. Ces éléments de langage se répandent dans la presse puisque cet entretien va être repris dans d’autres articles de presse suisses mais aussi sur le blog anglophone spécialisé sur le football français : getfootballnewsfrance.com. Le blog, qui appelle le DFCO « Les Moutardes » (On n’est donc pas totalement sorti d’affaire) revient sur le bon début de saison des Dijonnais en s’appuyant sur la fameuse interview d’ODO. On fait le lien alors entre le nombre de buts marqués et la philosophie du coach. Par le jeu et par la com’, Dijon a su imposer une image de club intelligent, bâti sainement avec un jeu attrayant.

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Mais Dijon se fait aussi remarquer pour sa politique de recrutement. Le DFCO recrute pas cher, malin et donne sa chance à des joueurs peu connus. Voilà une autre image qui colle au club. Alors en cette rentrée, qui est venu le confirmer ? Les médias ont jeté leur dévolu sur le jeune Jules Keita, fils de la légende malienne Mamadou Aliou Keita. Son parcours atypique et son match héroïque face à Nice a ravi les médias du monde entier, d’ESPN aux États-Unis, en passant par la Gazzetta dello Sport en Italie ou Sport1 en Allemagne. Ils ne sont pas passés à côté de sa fameuse comparaison maladroite avec Neymar, mais surtout ils saluent une nouvelle bonne pioche dijonnaise.

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La Ligue 1 est de plus en plus regardée à l’étranger et les journalistes commencent à se pencher sur les clubs moins connus. Dijon par son jeu mais aussi par sa com’ entretient une image qui plait aux médias. Un club jeune, bien structuré, qui joue et recrute malin. Les articles se multiplient et le club jouit d’une très bonne image hors de nos frontières. Il n’est donc pas impossible que lors de vos prochaines vacances on vous parle plus de Julio Tavares que de moutarde !

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