DFCO : le défaitisme à la dijonnaise

Deux revers (l’un contre un club hiérarchiquement supérieur, l’autre dans des proportions clairement exagérées) ont suffi pour voir le pessimisme outrancier des supporters du DFCO ressurgir après 10 semaines sans perdre. Une conséquence de plusieurs années de souffrance que nous nous devons de ne pas faire payer à l’équipe actuelle, qui est dans sa très grande majorité innocente.

Plus que jamais, ces méritants joueurs du DFCO ont besoin de notre soutien.

La gangrène du DFCO

Nous vous en parlions un peu plus tôt sur notre site et Benoît Tavenot en prenait très justement la mesure : malgré son jeune âge, le DFCO a été profondément marqué par les dernières saisons, à un stade qui dépasse probablement la raison. Si de nos blessures les plus profondes il est possible d’acquérir une véritable force, encore faut-il réussir à stopper l’hémorragie. De son côté, le tacticien dijonnais est parti sur quelque chose de clair. Pour lui, hors de question de ressasser ce passé, car le renouveau du club ne peut décemment pas avoir lieu sans se tourner vers l’avenir. Une mentalité louable qu’il doit certainement réussir à transmettre à la globalité de l’effectif, malgré la présence de quelques éléments qui portent sur eux les stigmates des relégations.

« Ça fait du bien de voir un coach en être conscient. On a énormément souffert donc quand deux défaites s’enchaînent, on craint une série catastrophique et décisive mais dans le mauvais sens. » – Nathéo

L’ombre des échecs passés semble continuer de planer à différents étages du club et notamment chez Olivier Delcourt, à en écouter de très nombreux supporters. À ce sujet, Baduld nous écrit : « On a le sentiment qu’il n’a pas appris des saisons précédentes [sur sa récente sortie dans le Bien Public : « Tout est réuni pour viser le haut de tableau », ndlr]. Un succès sportif passe avant tout par des actions, pas des belles paroles ». Un discours qui fait écho aux diverses sorties du président, souvent déconnectées de la réalité dans laquelle le club s’est enlisé et pour laquelle nous étions nombreux à tirer la sonnette d’alarme.

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Dès le mois d’octobre 2022, Le Dijon Show titrait M. Delcourt doit sauver la mise. « On l’a bien vu l’an passé, on avait alerté que nous allions descendre si le président ne mettait pas un coup de pied dans la fourmilière […]. Peut-être fallait-il se tromper et en passer par là pour remettre de l’ordre dans le fonctionnement du club » se questionne quant à lui Gilles, tout en soulignant que le pessimisme ambiant ne risque pas d’asphyxier que les plus fervents supporters du club. « Le fait de vendre le club n’est pas pour rassurer non plus. Qui dit repreneur dit nouvelle organisation, nouvelle vision du club… On a des salariés qui vivent pour le club mais aussi par lui, qui ont vu leur poste sauvé mais qui ne doivent pas forcément être très rassurés par la possibilité d’une énième descente, mais aussi d’un changement de direction ». Après tout, on sait ce qu’on perd, jamais ce qu’on gagne.

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Lire aussi : Olivier Delcourt, président du DFCO : « Le club est toujours en vente » (Le Bien public)

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Métastases en tribunes

Année après année, ce mal ne s’est pas estompé au club et n’a fait que confortablement s’installer dans le cœur de ce qui en fait son âme : ses supporters en tribunes. Que celles-ci soient physiques, à Gaston-Gérard ou en déplacement, ou bien virtuelles sur les réseaux sociaux, qui n’ont pas tari d’invectives vendredi soir après ce qui était pourtant la première défaite en championnat du DFCO depuis le non-match à Niort fin Septembre.

« C’est vrai que l’ambiance est assez pesante dans la communauté dijonnaise après les défaites. J’ai l’habitude de regarder les avis ici (X, anciennementTwitter), mais aussi sur le forum, et il y a pas mal de supporters qui aiment bien en rajouter. En début de saison, quand on a enchaîné 4 matchs sans marquer, certains réclamaient déjà la tête de Tavenot. Mais je comprends, il y a un traumatisme avec les saisons passées… » – Baduld

Au cœur de ce marasme ambiant, les aficionados du club qui se mettent à perdre patience sont naturellement de plus en plus nombreux et il est parfois difficile de leur en vouloir, ce sport ayant toujours été source d’émotions, tantôt positives, tantôt négatives, mais toujours vécues de manière très intense. Dans une société de plus en plus connectée avec des joueurs soucieux de leur image ou tout simplement curieux, il n’est pas rare de voir certains d’entre eux lire ce qu’il peut se dire sur leurs différente sorties. Dès lors, il est naturel de se poser la question de la contre-productivité de se lâcher de la sorte sur les différents réseaux sociaux après le moindre résultat négatif. « Il y a des joueurs qui sont très jeunes […] et on leur en demande beaucoup, ils doivent se mettre au service du collectif, et se retrouvent pris à partie de manière individuelle » alerte Gilles.

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Complètement frustrés, les supporters dijonnais n'hésitent pas à le dire.

Alors que doit faire le supporter de Dijon de nos jours ? Doit-il rester positif en toutes circonstances ? Exprimer clairement son avis pessimiste au risque de tenir des propos parfois très durs et pas toujours très justes lorsque ceux-ci sont prononcés à chaud ? Si aucun d’entre nous ne peut prétendre pouvoir répondre à cette question, il est nécessaire de toujours la considérer. On peut aisément convenir du fait qu’il est idiot de ne jamais faire aucune critique, mais il est encore plus important de ne pas jouer contre notre camp en risquant de démoraliser nos joueurs. Rester une communauté unie derrière l’objectif de pousser cette équipe que nous aimons tant vers le haut doit être un mot d’ordre.

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Thérapie d’acceptation

Notre club a connu de nombreux chapitres durant son existence et comme dans celle de tout un chacun, certains moments sont plus difficiles à vivre que d’autres. S’il est plus facile pour quelques personnes de se réfugier dans les bons moments de la génération portée par Tavares et consorts, il est nécessaire de se dire que cette époque est révolue (et ce même si le grand Julio venait effectivement à faire son retour). Il en va de même pour ceux qui préfèrent se flageller incessamment avec les souvenirs les plus sombres des ères Linarès et Daf (pour ne citer que ces deux entraîneurs) et qui doivent eux aussi accepter la place actuelle du club pour avancer.

« Certains supporters en attendent trop des joueurs, certains sont dans une spirale négative, dans le dénigrement. Pour eux soit rien ne va, soit ils ne font que regretter les belles années passées […]. On doit faire l’état des lieux de nos forces, nous sommes en National. » – Likoma

Aujourd’hui, le club est en troisième division, pointant à une virtuelle 6e place en attendant les matchs à rejouer de Villefranche contre certains concurrents ainsi que le match en retard face au GOAL FC. Un niveau bien loin des standards auxquels nous étions habitués il y a encore quelques années, avec des noms qui ne sont plus ceux qui ont fait frissonner les travées de Gaston-Gérard en Ligue 1. Mais même dans un championnat que l’on sait très compliqué, avec seulement 2 montées pour 6 descentes, l’équipe ne cesse de grapiller des places dernièrement et nous prouve qu’elle est capable de signer des prestations très abouties.

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Motifs d’espoir

La frustration de la défaite contre le FCSM a déjà fait place à une longue mélancolie en attendant le prochain choc face à Martigues dans les têtes de beaucoup de supporters. En cette période censée être si joyeuse avant d’attaquer le mois officiellement désigné comme le « plus déprimant de l’année », nous tenons tout de même à envoyer un maximum d’ondes positives au plus grand nombre. L’esprit de Noël, c’est aussi le partage !

« J’ose espérer que la persévérance va payer et que des matchs qu’on domine comme celui de Sochaux deviendront des formalités. [Si tu avais un message pour les supporters les plus pessimistes ?] Je leur dirai que personne n’attendait à ce qu’on en plante 3 contre le Red Star. Le National est un championnat où tout bascule très vite » – Nathéo

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« Nous sommes armés pour monter, et pour cela il faut les encourager dans les tribunes, aux entrainements, certes on a pris une claque ce weekend avec un score un peu lourd […] mais c’est dans le travail qu’ils nous prouveront que l’on peut se battre pour une institution, une ville, un maillot, une région. Tout reste à rebâtir comme d’autres clubs se sont reconstruits ! » – Likoma

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« Personnellement je suis plutôt optimiste pour notre maintien, on a l’effectif pour et un entraineur compétent. Après, si il n’y a pas de remise en question complète au sein de l’état major dijonnais, on ne montera pas. » – Baduld

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« On a l’effectif pour performer, il faut s’inspirer de ce qui a marché pour corriger le tir. L’espoir est là et n’a pas de raisons de disparaître. L’effectif performe, pas toujours, mais elle le peut, donc le projet sportif n’est pas voué à l’échec. On a connu des maintiens et des montées dans la douleur. Cette équipe et le coach, donnent l’impression de se battre pour le club et pour les supporters, et il n’y a rien de plus normal que de croire en ça. » – Gilles

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Des avis partagés par la rédaction, qui se veut toujours optimiste – mais pas aveugle – au regard de la situation du club, qui a tenu tête et fait bonne figure dans la très grande majorité des matchs qu’il a joués jusqu’ici. En souhaitant une phase retour sur une dynamique positive pour continuer à vous offrir des debriefs sur fond de victoire, toute l’équipe du Dijon Show s’associe pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année.nnAllez Dijon, toujours.

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Un grand merci à Baduld, Gilles, Likoma & Nathéo pour nous avoir accordé du temps pour participer directement et indirectement à cet article.

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