DFCO : Benoît Tavenot, ou celui qui a ravivé la flamme

C’est officiel depuis le 5 juin, bien qu’il n’y avait plus de suspens depuis plusieurs semaines à présent : Benoît Tavenot n’est plus l’entraîneur de Dijon. Il part à Bastia, dans son club de cœur où il a toujours voulu occuper un poste avec plus de responsabilités, le tout sous la direction de son compère Frédéric Antonetti. Sans qui nous aurions certainement pu garder un an de plus l’homme qui a posé les fondations du renouveau du DFCO.

Tavenot a eu le mérite, en l'espace d'un an, de relancer un club à la dérive et de lui donner de l'espoir. Ce qui n'était pas une mince affaire.
Tavenot a eu le mérite, en l’espace d’un an, de relancer un club à la dérive et de lui donner de l’espoir. Ce qui n’était pas une mince affaire.

Arrivé comme un semi-inconnu du monde professionnel, sans expérience d’entraîneur principal dans un club de l’envergure de Dijon, Benoît Tavenot repart un an plus tard avec des preuves indéniables de son talent. De manager, pour avoir remis sur pied une équipe qui d’année en année enchaînait des résultats plus décevants que la saison précédente, alors que personne n’y était arrivé depuis la 16e place obtenue par Stéphane Jobard lors de la saison 2019-2020, bien aidé par l’interruption du championnat. De tacticien ensuite, car même s’il n’a rien révolutionné de particulier dans le jeu développé par Dijon, il a souvent su se remettre en question, même contraint par les éléments, pour rendre l’équipe compétitive. Par ailleurs, en dehors de l’exception ça et là, le DFCO n’a pas semblé dépassé cette saison, sur le terrain comme sur le plan comptable pour atteindre son objectif, contrairement aux années passées.

De formateur ensuite, même si nous reconnaissons volontiers qu’il a été souvent forcé par les blessures, méformes et déserteurs de lancer des joueurs jeunes de l’équipe réserve, avec très peu voire aucune expérience du niveau National. Sa capacité à les mettre en confiance, à les faire performer, parfois dans des rôles auxquels ils ne sont pas habitués (comme Moco au poste d’arrière droit, comme Ariss à différents endroits de la défense) n’est pas anodine et est même l’un des premiers facteurs expliquant la réussite de Dijon en 2023-2024, en plus du travail des staffs des équipes de jeunes et de la réserve qui ont bien préparé le terrain en amont. Sans oublier que l’écart de niveau entre National et N3 Bourgogne-Franche-Comté n’est pas aussi imposant qu’entre N3 et L1, voire L2, personne n’a encore été capable de faire ce que Tavenot a fait, aussi régulièrement, avec autant de joueurs aux profils différents.

Cet homme sorti de presque nulle part, sur lequel peu de gens à Dijon auraient parié, a tenu parole. Dès sa première conférence de presse, le technicien mettait le doigt sur ce qui n’allait pas au club – une évidence pour de nombreux supporters mais un fait qui n’avait jusque-là jamais été dénoncé de l’intérieur. Dijon s’était embourgeoisé, Dijon était à rebâtir. Au-delà de tous ces signaux d’alarme, le coach insistait également sur l’importance d’impliquer le plus grand nombre pour réaliser une saison extraordinaire. Et quand on regarde le chemin parcouru, le nombre de joueurs de la réserve qui ont apporté leur pierre à l’édifice, on ne saurait lui donner tort.

Alors non, la saison rêvée n’a pas eu lieu. Non, une fois de plus la continuité n’aura pas lieu non plus, son club de cœur ayant fait appel à lui dans le plus mauvais des timings pour nous. Mais là encore, en pointant du doigt l’importance de travailler dès les dernières échéances du championnat pour préparer la saison prochaine – alors qu’il n’y participera pas avec les Rouges, Benoît Tavenot nous a montré qu’il avait les armes pour être un bon meneur d’hommes. Qu’il était un personnage franc, professionnel et qu’il avait fait ce qu’il fallait pour laisser son empreinte dans le cœur des dijonnais. Il n’y a que peu de doute sur le fait qu’il réussira ailleurs et que les graines qu’il a semées ici sauront germer pour redonner à Dijon ses lettres de noblesse, tout ce qu’on peut lui souhaiter à lui comme à nous.

C’est pourquoi, qui que soit son successeur, il faudra lui donner le temps de s’exprimer avant de le juger. Car il était peu envisageable de voir Benoît Tavenot réussir de telle manière à Dijon, en dépit des vents contraires. Mais une chose est sûre : trouver quelqu’un d’aussi compétent que lui ne sera pas chose aisée.

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Commentaires

Une réponse à “DFCO : Benoît Tavenot, ou celui qui a ravivé la flamme”

  1. Avatar de Gilles PACCAUD
    Gilles PACCAUD

    Laissez du temps au successeur pour s’exprimer n’est peut-être pas le bon deal pour une remontée en L2 dès l’an prochain.
    Maintenant, une fois de plus, nous n’avons pas su retenir ceux capables de nous pousser vers le haut et il va falloir rebâtir un nouveau projet. Il a sans contexte poser de bonnes fondations mais c’était lui le maitre d’oeuvre et l’architecte. Et il part …
    On parle maintenant de l’ancien coach de GOAL FC qui a fait monter son club de N2 en N mais n’a pas su le maintenir. Accordons-lui, s’il signe, le bénéfice du doute.
    Mais il y a urgence pour le DFCO de revenir à l’étage supérieur.

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