DFCO 2-0 Nantes : Dijon assure face aux Canaris

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Après avoir défié les statistiques en réalisant une entame de saison parfaite à l’extérieur, le DFCO se devait de donner cette fois raison à la loi des séries, en se montrant aussi intraitable à domicile que la saison passée. C’est peu de dire que les retrouvailles avec Gaston Gérard se sont bien passées. Face à des Nantais prometteurs mais décevants, les Dijonnais ont fait preuve d’une solidité sans faille, d’une organisation collective parfaitement huilée et de leur habituelle volonté de jouer. Le tout bonifié par des prestations individuelles de haut vol, à commencer par celle du capitaine et double buteur, la légende Julio Tavares !

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Julio Tavares

Les joueurs :

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L’homme du match : Tavares (8,5) : il est plus que temps que le mercato se termine. Car à ce rythme, le Real Madrid, le Bayern Munich et le PSG vont se battre à coup de trentaines de millions pour arracher la légende cap-verdienne à son antre bourguignonne. Dès la 8e minute, il a renvoyé les nantais à leurs études, en reprenant à bout portant un corner de Sliti dévié par Haddadi. Et à la 73e, il a clôturé le spectacle à la conclusion d’un beau rush de Rosier. Intenable tout le match et à deux doigts, pour parachever le travail, d’être passeur décisif pour Sliti et de s’offrir la chance de signer un triplé, si la faute de Touré avait eu lieu quelques secondes plus tard. Peu importe, l’essentiel est là. Un doublé qui propulse le DFCO sur le podium de Ligue 1 et son capitaine en tête du classement des buteurs. A leurs vraies places dans les deux cas, finalement.

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Rúnarsson (5) : entre la solidité de sa défense et l’inspiration inexistante des attaquants nantais, il a dû royalement s’emmerder pour sa première à Gaston Gérard. Vue la douceur vespérale de ce mois d’août, il aurait sans doute été parfaitement à l’aise avec un transat et un cocktail à regarder le match depuis ses cages. Résultat, pour s’occuper un peu, il s’est mis à faire dans le rocambolesque à la relance. Au point parfois de faire passer quelques frissons dans le stade. Mais sans l’empêcher de réaliser très proprement les rares interventions qu’il a eu à faire. Ni d’obtenir sa première clean sheet.

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Rosier (7,5) : finalement, travailler, et re-travailler, et re-re-travailler les centres cette semaine à l’entraînement a porté ses fruits. Bon, ok, il n’en a réussi que deux mais le premier a failli être décisif pour Sammaritano et le second, au terme d’une remontée de balle fulgurante, l’a été pour Tavares. A part ça, un premier quart d’heure médiocre puis une métamorphose progressive pour arriver finalement à une deuxième mi-temps étincelante, tant offensivement que défensivement. Une entente parfaite avec Jeannot également. A la veille de son 22e anniversaire, difficile de rêver mieux.

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Yambéré (7) : on sait qu’il y a peu de chance qu’il maintienne ce niveau là toute la saison. Mais en attendant, on profite ! Si la défense dijonnaise avait des allures de forteresse pendant ce match, il en a clairement été le capitaine de la garde. Après avoir plié en deux Sala et éparpillé Rongier façon puzzle, il n’a pas été plus tendre avec Waris et Coulibaly. La légende raconte qu’il a encore des petits morceaux d’attaquants nantais coincés entre les crampons. Bon, ok, on exagère un peu. Mais si le DFCO n’a concédé aucune occasion franche, il n’y est certainement pas étranger.

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Lautoa (6) : plus discret, mais diablement efficace. Si Yambéré a été le chien de garde qui montré les dents pour tenir les Nantais à distance, l’ancien lorientais a joué plus en retenu et a souvent été la deuxième lame destinée à sabrer les rares offensives adverses qui avaient réussi à passer le premier rideau. Décisif en fin de match pour calmer les esprits et ne pas laisser d’espoir aux Canaris. La force tranquille.

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Haddadi (6,5) : l’envoyer au piquet après sa prestation calamiteuse à Montpellier a porté ses fruits ! Si Tavares n’avait pas inscrit un doublé, il avait tout pour être homme du match. Dans son couloir gauche, il a littéralement fait la loi. Défensivement, il a transformé Lucas Evangelista en une vulgaire Linda. Offensivement, il a proposé, débordé, centré, encore et encore, mettant au passage le jeune Kwateng dans sa poche. Et pour couronner le tout, il s’est mué en passeur décisif sur le premier but en déviant au premier poteau le corner de Sliti. Comme quoi, parfois, il faut savoir sévir !

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Abeid (6) : une équipe de foot, c’est un peu comme de la maçonnerie. Tu as beau avoir les meilleures pierres du monde, si tu ne cimentes pas bien ton mur, il y a de fortes chances que tu te le prennes sur la gueule. Ce liant entre les blocs, c’est exactement ce qu’a été l’algérien sur ce match. L’un des principaux artisans de la solidité défensive des siens en faisant un travail énorme à la récupération, il a intelligemment orienté le jeu, sans prendre beaucoup de risques, en laissant plutôt les latéraux et les ailiers exprimer leur créativité. Indispensable dans l’entrejeu.

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Loiodice (5,5) : le rêve continu pour lui, avec encore un match complet joué en Ligue 1. Un début de match timide, avec pas mal de soucis de placement et de timing et quelques difficultés à s’imposer dans les duels. Puis progressivement, il a pris confiance, a ratissé des ballons, en a distribué et a fait parler sa technique. Précieux en fin de match, où il a conservé le ballon avec un sang-froid et une expérience assez dingue pour son âge. Il ne fera probablement pas toute la saison titulaire, mais il est déjà bien plus qu’une solution ponctuelle.

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Jeannot (5,5) : alors, d’accord, de formation, il est censé être attaquant de pointe. Et partant de ce principe, son loupé incroyable à la 42e a de quoi foutre les nerfs. A sa décharge, il s’est cru hors jeu au départ de l’action et l’était d’ailleurs probablement un peu. Mais surtout, ce raté est à relativiser par rapport à l’apport défensif absolument énorme dont il a fait preuve à un poste de milieu de terrain plus que d’attaquant. Une activité débordante, une implication sans faille et des gestes justes, à un poste qui n’est pourtant pas le sien. Le début d’une reconversion ?

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Remplacé à la 72e minute par Saïd (non noté). Plus de vivacité, moins de percussion défensive. La bonne configuration finalement puisqu’il est rentré juste avant que les siens fassent le break. Quelques fulgurances, rien de fou. Mais le match était déjà plié.

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Sliti (6) : un vrai poison qui a fini par laisser les Nantais hagards, éreintés et plus vraiment lucides. Toujours aussi vif et tranchant sur ses prises de balles, il a en plus été extrêmement impliqué au pressing, ne laissant aucun répit à ses adversaires, se plaçant systématiquement entre les lignes et interceptant ainsi un nombre non négligeable de ballons. Impliqué sur le premier but dijonnais, il aurait pu ouvrir son compteur personnel cette saison, mais sa reprise du genou sur un centre tendu de Tavares a frôlé le poteau. Ce n’est que partie remise.

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Remplacé à la 82e minute par Gourcuff (non noté). Pas d’une rapidité extrême dans ses déplacements, il est néanmoins allé quelques fois au charbon, ce qui est de bonne augure. Et il est surtout rentré sur le pré avec un sourire immense.

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Sammaritano (5) : envoyé avec la réserve la semaine dernière, il en avait visiblement ressenti une certaine frustration. En vrai, il avait même carrément le seum. Mais c’était finalement un match pour un bien, puisque pour son retour dans le 11 de départ, il a réalisé une très bonne partie. Pas toujours juste dans l’utilisation du ballon mais extrêmement appliqué, propre dans ses déplacements et impliqué défensivement. Et il aurait pu ouvrir le score dès la 2e minute et de la tête s’il vous plaît. Une excellente réaction.

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Remplacé à la 86e minute par Keita (non noté). Le feu follet a joué dix minutes, a laissé sur les fesses quelques Nantais à la première accélération et s’est fendu d’une petite danse devant le kop après le coup de sifflet final. Une joie de vivre inaltérable qui fait plaisir à voir.

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Oussama Haddadi

Le match :

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L’image a de quoi séduire. Alors que, pour les besoins d’une publicité, l’hymne de la Ligue des Champions a retentit à Gaston Gérard avant le coup d’envoi, le DFCO pointait, samedi soir, après le coup de sifflet final, à la 2e place de Ligue 1. Une sacrée fierté, mais finalement quelque chose d’anecdotique.

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Ce qui est beaucoup moins anecdotique en revanche, c’est l’exceptionnelle solidité dont a fait preuve le collectif dijonnais. Certes, en face, Nantes n’a pas proposé grand-chose. Il n’empêche qu’après une saison où la régularité défensive a été le gros point faible de l’équipe, voir une prestation aussi aboutie derrière fait diablement plaisir. Et est aussi la preuve que le travail de fond du staff pour améliorer ce domaine commence à porter ses fruits. Toute l’équipe s’est d’ailleurs mis au diapason. Si la ligne arrière a livré une prestation d’excellente facture, le travail défensif a concerné tout le monde. Dans l’entrejeu, l’apport de Mehdi Abeid a été incontestable et même les offensifs ont parfaitement joué le jeu, à commencer par un Jeannot admirable d’abnégation.

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Cette solidité retrouvée n’a par ailleurs pas pesé sur l’allant offensif des Rouges. Emmené par un Julio Tavares qui n’en finit plus d’écrire sa légende, le DFCO a marqué deux buts, s’est procuré trois autres énormes occasions et s’est de très loin montré le plus dangereux sur ce match. Bref, en termes collectif, il s’agit probablement d’un des matchs les plus aboutis des hommes d’Olivier Dall’Oglio depuis la remontée du club dans l’élite. Un exemple d’équilibre qui doit servir de référence au groupe pour continuer à travailler.

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Avec deux victoires en deux matchs, au-delà d’un classement flatteur, le DFCO lance surtout idéalement sa saison face à des équipes globalement de son niveau. Si le déplacement à Nice la semaine prochaine s’annonce probablement un peu plus compliqué, les réceptions de Caen et Angers et le déplacement à Reims devraient permettre aux Dijonnais de continuer à engranger des points. Un point crucial avant de commencer à affronter les grosses équipes du championnat, qui auront alors terminé leur phase de rodage. Et pour essayer d’obtenir au plus vite le maintien, pour ensuite rêver plus haut.

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