DFCO 1-1 Paris FC : le faux pas de trop

L’un des plus mauvais matchs de Dijon à domicile, contre l’une des plus coriaces oppositions de la période Dupraz, se termine en match nul ce vendredi 26 mai 2023. Un résultat qui n’aurait pas été si mauvais dans n’importe quelle autre configuration, mais qui voit le DFCO reculer à la 18e place à cause des victoires de ses concurrents. L’improbable maintien ne relève désormais plus de l’exploit, mais plutôt du miracle.

À quelques choses près, on prend les mêmes et on recommence ! Pascal Dupraz choisit son onze fétiche à l’exception de Marley Aké, qui est titularisé comme à Annecy à la place d’un Xande Silva qui s’est moins entraîné que ses coéquipiers cette semaine. Malgré son deuil, Senou Coulibaly reste sur le banc. Banc que ne rejoignent pas Jacob et Rocchia, toujours à l’infirmerie.

LE MATCH

Accueillis comme il se le doit par les supporters dijonnais à l’entrée du stade, les joueurs du DFCO n’ont malheureusement pas pu s’inspirer du spectacle pyrotechnique pour créer eux-mêmes du spectacle devant leur public. Assez rapidement, Ahlinvi (2e) et Chahiri (6e) produisent les premiers frissons de la partie avec des frappes hors du cadre. La véritable « grosse » occasion dijonnaise dans cette entame est un centre tendu de Paul Joly qui termine de justesse dans les gants de Filipovic alors qu’Aké rôdait (13e).

Ce sont les visiteurs qui sont techniquement plus justes et suffisamment en place pour bloquer les tentatives d’incursion trop facilement anticipables des Dijonnais sur leurs ailes, moins efficaces que d’habitude. Progressivement, Bernauer sur coup franc (16e), Kebbal (22e) et Chahiri (24e) se mettent en évidence et apparaissent comme les plus dangereux côté Paris FC, alors que les premiers coups de pied arrêtés de Dijon ne menacent absolument pas le club de la capitale.

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Cette première mi-temps très insipide se termine avec un nouveau centre tendu de Joly, qui est extrêmement malmené sur son côté droit mais parvient occasionnellement à trouver des espaces. Là encore, Marley Aké avait bien senti le coup, se jette mais a un tout petit peu trop de retard et ne peut mettre la balle au fond des filets. Un discours légendaire et des changements tactiques sont nécessaires pour altérer ce scénario défavorable à la pause.

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Montagnes russes émotionnelles

Et le tant espéré miracle fut ! Non pas grâce à un changement de formation ou de personnel, mais avec un coup de pied arrêté de Soumaré bien mieux tiré que les précédents, Daniel Congré plonge au premier poteau, dévie le ballon vers le second d’où surgit Marley Aké pour l’ouverture du score et un nouveau but essentiel (1-0, 48e) ! Le stade explose, le jeune buteur aussi, et on comprend pourquoi !

Malheureusement, la joie est de courte durée puisqu’après des tentatives assez audacieuses d’Adama Fofana – qui rate sa cible (53e) – et d’un Loum Tchaouna qui envoie une praline juste au-dessus de la barre, le Paris FC se rebiffe. Pour cela, il faut une inspiration de génie de Bernauer, qui se retourne et envoie un long ballon millimétré derrière la défense pour Julien Lopez, qui est plus malin que Touré et Reynet. Son lob parfait est impossible à rattraper pour Joly, qui se jette sur la ligne de but (1-1, 57e).

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De nombreux changements sont effectués en l’espace de dix minutes par le coach dijonnais, qui tente de trouver la solution avec un passage à trois défenseurs centraux, mais n’a peut-être que déstabilisé ses joueurs, qui semblent alors perdus sur le terrain. Une action litigieuse pour certains est finalement bien jugée par l’arbitre de la rencontre, quand Mickaël Le Bihan s’écroule trop facilement dans la surface après son contrôle en réclamant un penalty qui ne sera jamais accordé.

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Une équipe dijonnaise coupée en deux, fatiguée et très imprécise techniquement perd ses ballons trop facilement et manque de peu d’encaisser le but du KO à la 80e minute : Baptiste Reynet se fait aussi grand que possible et sort très vite sur Chahiri pour empêcher un contre rondement mené de finir à nouveau dans ses cages. La relative « domination » ressentie du stade ou de la télévision n’est en fait qu’un leurre puisque Dijon n’arrive pas à se créer une seule occasion digne de ce nom. Les derniers efforts n’aboutissent à rien de constructif, la frustration se fait ressentir, la déception aussi au coup de sifflet final (1-1). C’était peut-être le dernier match du DFCO à domicile en Ligue 2 avant longtemps.

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L’enjeu était tout simplement trop grand, la tâche trop ardue pour qu’un simple changement d’entraîneur et de staff après la 29e journée puisse offrir à Dijon la chance d’avoir son destin entre les mains avant de jouer le dernier match du championnat. Même dans ces conditions, le maintien aurait été difficile à obtenir étant donné que le leader havrais doit prendre un point devant son public pour être promu et sacré champion en même temps. Désormais, il faut que le DFCO rentre du Stade Océane avec la victoire et profite de résultats favorables sur les autres pelouses de Ligue 2 pour dépasser non pas une mais deux équipes d’un coup sur ce dernier soir fatidique. Une date qui entrera quoi qu’il advienne dans l’histoire du football à Dijon. Préparez les mouchoirs.

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LES NOTES

L’Homme du Match : Marley Aké (5,4)

La recrue hivernale a mis du temps à s’y faire mais a plutôt bien trouvé sa place dans le collectif dijonnais avec une deuxième titularisation et déjà un troisième but. Et quelles émotions celui-ci nous a procuré ! Remplacé à la 71e par Xande Silva, qui a perdu la moitié de ses ballons alors que l’équipe se jetait sans réfléchir sur le mur dressé par son adversaire.

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Reynet (4,1) : une bonne précision sur les longs ballons et les relances, mais c’est malheureusement dans ses interventions que nous aurions bien eu besoin de son talent ! Lobé sur un geste astucieux, le portier du DFCO va peut-être vivre une troisième relégation en quatre saisons, ce n’est peut-être pas pour rien…

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Joly (2,7) : à l’image de son dernier match à Nîmes, l’infiltré auxerrois a très bien réussi sa mission : obtenir la confiance de ses coachs pour devenir titulaire et nous poignarder dans les dernières journées. Entretenir l’espoir et tous nous décevoir d’un coup. Traoré le supplée à la 77e, fait légèrement mieux mais n’apporte pas entièrement satisfaction alors qu’il avait l’avantage d’entrer avec des jambes fraîches.

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Touré (5,1) : on cherche encore à comprendre ce que Zargo a tenté de faire sur le but de Julien Lopez. Son intervention ratée et son manque de vitesse sur cette seule occasion coûtent peut-être le maintien au DFCO, même si c’est un ensemble de facteurs à prendre en compte et qu’il nous a sauvés plus d’une fois…

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Congré (5) : lui aussi a beaucoup été malmené mais a su, grâce à son sens du but et du timing, surgir au premier poteau pour offrir ce but libérateur. Difficile à critiquer outre mesure, même si son match n’est pas des plus aboutis.

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Fofana (4,2) : toujours cette activité caractéristique et cette envie d’aller de l’avant, mais il est incroyable qu’Adama Fofana ait terminé le match ! Sur les rotules depuis la 70e minute au moins, il n’avait tout simplement plus le jus ni la lucidité.

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Thioune (4) : si on continue à s’acharner sur nos commentaires, ça va commencer à se voir qu’on a une dent contre le numéro 93. Mais qui pourrait réellement nous en vouloir… Remplacé par Pi à la 71e, pour une nouvelle entrée quelconque.

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Ahlinvi (4,3) : loin de son meilleur match, aussi très loin de sa pire apparition avec le club, il a tout de même manqué à Mattéo cette capacité à se projeter vers l’avant, dans ses déplacements mais aussi ses passes trop assurées, trop peu inspirées. Remplacé par Marié à la 62e, qui n’a pas eu la réussite de la semaine dernière et s’est souvent retrouvé dépassé sur les contres parisiens.

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Soumaré (3) : a disparu au moment où on avait le plus besoin de lui pour faire le liant entre un milieu de terrain et une attaque qui ne se trouvaient pas. C’était à lui de le faire. Remplacé par Coulibaly dans un changement de système à la 62e, qui n’a pas profité au spectacle et qui n’a même pas nullifié les offensives adverses.

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Tchaouna (4,4) : aucun centre réussi, un tir surpuissant au-dessus de la barre mais au final une prestation très médiocre pour un attaquant qui arrivait en forme, avec de la confiance, dans ce sprint final. Son dernier match au Parc des Sports est loin d’être mémorable. Ciao, na !

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Le Bihan (3,5) : vous demandiez un leader qui disparaît dans les très grands rendez-vous ? Voici malheureusement notre meilleur buteur, invisible dans un match d’une telle ampleur, avec seulement 26 ballons touchés (!) en 90 minutes, aucun duel gagné et un très mauvais choix dans la surface de réparation. Contrairement à ce que nous avons pu lire sur Twitter, il ne rentrera pas (sauf énorme surprise vendredi prochain) dans l’histoire aux côtés des meilleurs avant-centres passés par Dijon.

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MOYENNE : 4,2

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