[DEBRIEF] L1, J35 : Bordeaux – DFCO (3-1)

Sur une bonne dynamique à l’extérieur (5 matchs sans défaite), le DFCO avait l’occasion de faire oublier ses récentes déconvenues à domicile face au top 4 avec ce déplacement à Bordeaux, concurrent direct pour une place dans la première partie de tableau. Avec un groupe décimé par les blessures, au point d’amener Olivier Dall’Oglio à faire appel à quatre joueurs sans la moindre minute en Ligue 1 au compteur, la tâche s’annonçait néanmoins difficile. Elle l’a été, trop en tout cas pour un DFCO qui, malgré quelques séquences intéressantes et un Sliti toujours en fusion, a eu une nouvelle fois trop d’errements défensifs pour espérer mieux.

Buteur sur penalty, Naïm Sliti a inscrit son 6e but de la saison

Les joueurs :

Homme du match : Sliti (7,5) : déjà homme du match face à Lyon, le Tunisien a de nouveau porté le DFCO sur ce match et a étalé l’étendue de son potentiel. La quasi-totalité des actions dangereuses côté dijonnais sont passées par lui et si le DFCO a parfois manqué d’arguments offensifs, il fait du mieux possible pour y palier. Il a inscrit son 6e but de la saison sur une action où il fait tout : récupération de la balle dans les pieds bordelais, pénalty provoqué et sentence transformée sans trembler. À fond jusqu’à la dernière minute du match, l’ancien Lillois surfe sur une excellente dynamique en ce mois d’avril et s’annonce indiscutablement comme un élément clé du système dijonnais pour la saison prochaine.

Reynet (3,5) : quelques parades mais beaucoup de fébrilité, des erreurs de relance, un manque de communication avec sa défense et une bourde sur le 3e but bordelais, avec ce ballon mal repoussé des poings qui vient rebondir sur la tête de Rosier avant de finir dans les filets. Bref, une sale soirée. Pas aidé de nouveau par une défense à côté de la plaque, il s’est malheureusement cette fois mis au diapason.

Chafik (4,5) : peut-être le moins mauvais au sein de la défense dijonnaise. Le Marocain a fait les efforts, a tenté d’apporter offensivement et a été sérieux et impliqué sur le repli défensif. Il n’a pas tout réussi mais n’a finalement jamais été réellement pris en défaut, alors même que le jeu Bordelais a régulièrement penché de son côté. Pas étincelant mais finalement plutôt correct par rapport à ses coéquipiers de l’arrière-garde.

Remplacé à la 81e minute par Rüfli (non noté), qui n’a pas eu grand-chose à faire, ni grand-chose à apporter.

Yambéré (3) : en retard sur l’action du premier but bordelais, de nouveau sur celle qui amène au pénalty concédé par Djilobodji… certes, l’ancien bordelais n’est directement responsable sur aucune des deux actions mais il est loin d’avoir brillé par sa juste dans le placement. Quelques erreurs dans la relance également. Alors qu’il avait signé les retrouvailles avec son ancien club d’un but et d’une excellente prestation au match aller à Gaston Gérard, son retour en terres girondines n’a clairement pas été du même acabit.

Djilobodji (1,5) : étonnant, puis questionnant, enfin agaçant, le passage à vide de l’ancien nantais devient à présent problématique. Déjà auteur d’un match cataclysmique face à Lyon, il a livré une copie presque aussi mauvaise au Matmut Atlantique. Amorphe dans le jeu, lent, mal placé, voire parfois peu concerné, il s’est surtout distingué en concédant un pénalty totalement évitable, qui a probablement constitué le tournant du match. Alors qu’il a du soutien qui arrive et également derrière lui dans l’axe, pour quelle raison vient-il faire faute sur Kamano, qui n’était absolument pas en position de frappe ? Une erreur incompréhensible, malheureusement à l’image d’une fin de saison où il s’enfonce petit à petit.

Haddadi (3) : il a déjà parfois du mal à être toujours bien placé quand il joue latéral gauche alors à ce poste de défenseur axial gauche, on pouvait légitimement s’attendre à le voir éprouver quelques difficultés. Ce fut le cas, bien qu’au final cela n’ait pas porté directement à conséquence. Il a eu tendance à être trop aspiré à gauche, ce qui l’a mis régulièrement en retard dans ses replacements dans l’axe. De plus, il a perdu pas mal de ballons simples à négocier. Un match médiocre.

Rosier (3,5) : deuxième csc en deux matchs pour le latéral dijonnais. Néanmoins, un peu comme face à Lyon, il est finalement plus malchanceux que maladroit sur le coup. Ce qu’on peut vraiment lui reprocher en revanche, c’est son manque d’allant offensif. Positionné en piston latéral dans cette défense à 5, son rôle était justement d’apporter le surnombre devant. A part pendant les 10 premières minutes puis de façon sporadique en deuxième période, il ne l’a clairement pas fait. Très dommage car ses qualités de percussion auraient fait du bien à une attaque dijonnaise trop souvent sans solution.

Amalfitano (4,5) : deux grosses pertes de balle, la première qui mène à la première occasion bordelaise, la seconde qui mène au premier but des Girondins. Suffisamment rare de sa part pour être signalé. Quand même lui se plante, c’est généralement une mauvaise soirée. Il s’est un peu rattrapé par la suite, en se montrant relativement solide à la récupération et surtout en étant efficace dans le jeu long. Pas du grand Amalfitano néanmoins.

Marié (4) : les montagnes russes. Tantôt très présent à la récupération et dans les premières transmissions, tantôt complètement absent des débats. Pourtant, il s’est toujours démené mais c’est comme s’il avait régulièrement perdu le tempo du match. Une prestation, au global, sans réelle saveur, même s’il n’a pas péché par manque d’envie.

Remplacé à la 88e minute par Loiodice (non noté). Un gros signe envoyé par Olivier Dall’Oglio. Alors qu’il y avait sur le banc Robert, titulaire d’un contrat stagiaire pro et qui s’entraine très régulièrement avec l’équipe A, et Faussot, l’un des tauliers de l’équipe réserve, c’est le milieu des U19 que le coach dijonnais a choisi de faire entrer en jeu. Sans complexe, le gamin né en 2000 a essayé, pour ses premières minutes en Ligue 1, d’apporter sa technique au milieu de terrain et s’est même distingué par une belle remontée de balle qui a amené une situation pour Sahibeddine dans la surface. On vous l’annonce : ce n’est qu’un début.

Massouema (6,5) : avec cette première titularisation en Ligue 1 contre Bordeaux, il met les pas dans ceux de son pote Rosier, qui avait lui aussi étrenné sa première cap la saison dernière face aux Girondins. La comparaison se poursuit car, tout comme son acolyte il y a un an, l’ancien du Paris FC a livré une très bonne prestation pour cette première. Timide pendant les premières minutes, il est monté ensuite en puissance. Tranchant à la récupération, il a joué très simple et juste dans les transmissions et s’est notamment distingué par cette magnifique passe en profondeur pour Kwon, qui aurait mérité d’être décisive (43e). Il a fini par baisser le pied en deuxième période et est finalement sorti avec des crampes. Assez logique, difficile pour lui d’avoir 90 minutes de Ligue 1 dans les jambes, surtout à ce poste. Une première très prometteuse.

Remplacé à la 85e minute par Sahibeddine (non noté), qui a joué ses premières minutes en Ligue 1. Un peu juste pour le haut niveau, notamment physiquement, il a néanmoins mis de l’envie et aurait pu se procurer une bonne occasion en toute fin de match à la suite d’une belle action de Loiodice et Sliti, mais il a manqué de vitesse et a été repris par la défense bordelaise. Il a certainement dû néanmoins savourer ces quelques minutes.

Kwon (5) : Sliti ayant régulièrement reculé pour jouer en meneur de jeu, le coréen a finalement été le seul « attaquant » dijonnais sur la pelouse. Une tâche ingrate, dont il a essayé de se sortir comme il pouvait, en proposant des solutions et en multipliant les appels. Il a malheureusement été trop peu souvent servi et épaulé. Il s’est procuré deux belles occasions mais a manqué de précision, en perdant son face à face contre Costil après une ouverture lumineuse de Massouema puis en ne cadrant pas son lob sur un ballon perdu par la défense bordelaise. Dommage.

Les milieux dijonnais se sont battus mais les erreurs techniques ont été trop nombreuses

Le match :

4 buts au final mais franchement pas un grand match. Intéressant sur le papier, entre un DFCO solide à l’extérieur depuis plusieurs journées et des Girondins qui retrouvent peu à peu un visage de prétendant à l’Europe, et avec une place dans le top 10 à la clé, ce Bordeaux – Dijon aura finalement accouché d’un match assez médiocre, avec énormément d’erreurs techniques des deux côtés et des buts marqués sur de grossières erreurs défensives plus que sur des actions de qualité.

Côté dijonnais, il est certain que l’accumulation de blessés a joué, notamment sur le plan offensif. Avec aucun attaquant de métier sur la feuille de match, difficile d’être aussi avenant qu’à l’accoutumée dans ce domaine. Nul doute que, vu la physionomie du match, un Julio Tavares sur le front de l’attaque aurait été un atout majeur pour le DFCO. Mais le plus frustrant c’est que le DFCO a réussi, malgré cela, à développer du jeu par moment, à se créer quelques occasions et à marquer. Et que cela aura suffi si, une nouvelle fois, il n’y avait pas eu une telle faillite derrière.

Par définition, on dira toujours qu’un but est évitable et qu’il y a forcément à un moment ou à un autre une erreur défensive lorsque l’équipe adverse marque. Mais les trois buts encaissés par les dijonnais le sont vraiment sur des erreurs majeures : une perte de balle au milieu sur le premier, un pénalty totalement évitable sur le second, une erreur de Reynet (et un peu de malchance) sur le troisième.

On se consolera en appréciant la technique d’un Naïm Sliti en feu depuis plusieurs semaines, la très bonne première titularisation d’Eden Massouema et la première en Ligue 1 d’Enzo Loiodice, un des vrais espoirs du football dijonnais. Et constatera aussi que malgré cette défaite, le top 10 reste à portée de tir pour le DFCO. En l’emportant face à Guingamp la semaine prochaine, le DFCO reviendrait à un point des bretons, 11e. Et pourrait rêver, en jouant ses deux derniers matchs contre des équipes de bas de tableau, de coiffer Nantes ou Bordeaux sur le poteau pour terminer la saison dans la première partie de tableau. Même si au vu des calendriers, cela risque d’être difficile.

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