[DEBRIEF] L1, J29 : DFCO – Amiens (1-1)

Symbole d’un changement de statut : plusieurs articles de presse récents intègrent le DFCO au peloton des prétendants à l’Europe. Prématuré ? Sans doute un peu. Reste que le DFCO, 10e avec 36 points, était plus proche d’une qualification en Europa League que de la relégation au moment de recevoir Amiens. Et que les bourguignons avaient l’occasion, en poursuivant leur série de victoires à domicile, de se rapprocher encore un peu plus d’un maintien qui ne semble plus pouvoir lui échapper. Finalement, au terme d’un match âpre, marqué par les erreurs techniques, les dijonnais ont dû se contenter du point du match nul. Mais restent invaincus depuis 10 matchs à Gaston-Gérard.

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Les joueurs :

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L’homme du match : Saïd (6) : après un gros passage à vide en début d’année, on l’avait vu en bien meilleure forme depuis quelques matchs. Il a confirmé cette embellie face à Amiens, en livrant un match abouti. Un très beau but au terme d’une action individuelle de grande classe, plusieurs percées dangereuses, dont deux qui auraient pu être décisives pour Tavares (45e+2, 72e) et régulièrement des débordements qui ont déstabilisé la défense amiénoise. Clairement plus à l’aise à ce poste de 9 et demi ou de 2e attaquant que lorsqu’il est positionné sur l’aile, il a proposé pas mal de solutions tout au long du match mais a néanmoins eu un gros passage à vide sur la deuxième moitié de la 1ère période. Insuffisant pour vraiment ternir sa prestation d’ensemble, avec en prime, une bicyclette qui aurait très bien pu être le but de la journée.

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Reynet (5) : pas aidé par une défense apathique sur le but amiénois, il a réalisé sobrement les autres interventions qu’il a eu à effectuer, notamment dans le domaine aérien. Sauvé par son poteau quelques minutes avant l’ouverture du score (44e), il s’est fait une belle frayeur après la pause sur une mésentente avec Yambéré (62e). A noter que ses relances tendues en demi-volée s’avèrent être une arme de contre extrêmement efficace lorsqu’elles sont fait à bon escient. Il a parfois tendance à abuser des relances rapides et gagnerait à travailler sur le côté « tactique » de ces relances en profondeur.

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Rosier (5,5) : match solide du latéral droit. Pris, comme Amalfitano, par la passe millimétrée de Kakuta sur l’action du but d’Amiens, il n’a autrement jamais été pris en défaut et a parfaitement maitrisé son sujet, tant dans le registre défensif qu’offensif. Soit en prenant le couloir soit en repiquant dans l’axe, il a fréquemment apporté le surnombre devant. Sa capacité à combiner dans les petits espaces est indéniable et précieuse, mais il devrait toutefois travailler davantage sur les centres, afin d’étendre sa panoplie.

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Yambéré (5) : mis à part sa mésentente avec Reynet qui a fait passer un frisson dans les tribunes de Gaston Gérard, l’ancien girondins a rendu une très bonne copie. Il aurait même pu surement sauver le but amiénois si la frappe de Konaté n’avait pas été légèrement détournée par Bouka-Moutou. Sobre dans ses interventions et appliqué au placement, il a également été, comme souvent, intéressant dans les relances, sa capacité à aller de l’avant balle au pied étant un vrai plus lorsque les solutions de relance classiques sont fermées. Il aurait même pu se procurer une occasion dangereuse en fin de match.

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Djilobodji (4) : directement impliqué sur les deux grosses occasions d’Amiens en fin de première période à cause de pertes de balles dangereuses, pas inoubliable sur le but des picards avec ce tacle manqué sur Gakpé, à nouveau auteur de pertes de balles préjudiciables après la pause, le sénégalais est passé à côté de son match. Il a en partie compensé en réalisant quelques interventions décisives mais c’est clairement insuffisant par rapport à ce qu’on attend de lui. Alors qu’il vient d’être rappelé avec les Lions de la Téranga pour les prochains matchs amicaux après 3 ans d’absence en sélection, il va devoir éviter ce genre de prestation et tout donner s’il veut faire partie des 23 pour la Coupe du Monde.

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Bouka-Moutou (5,5) : compte-tenu de son maigre temps de jeu et de ses blessures à répétition, il a fait son match. Défensivement notamment, il a bien tenu sa place, malgré quelques hésitations au placement de temps à autre. Offensivement, cela a été plus compliqué. S’il a souvent cherché à apporter des solutions et à proposer des dédoublements, il a revanche été défaillant dans l’utilisation du ballon, loupant quasiment toutes ses dernières passes, à part un très bon centre pour Tavares à la 75e sur lequel le cap-verdien est trop court. On s’en contentera.

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Lautoa (5) : un match sérieux, sans plus. Clairement, autant jouer au milieu de terrain lorsqu’il est posé comme sentinelle dans un milieu à 3 lui va comme un gant, autant avoir un rôle plus complet comme ce qu’impliqué un milieu à 2 est clairement moins pertinent pour lui. Logique vu son profil, évidemment. Du coup, il a été très bon à la récupération mais dans l’utilisation, il n’a pas apporté grand-chose et a souvent commis des erreurs techniques dans les 30 derniers mètres. Pas grave mais un bon enseignement.

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Remplacé à la 61e minute par Marié (5,5), auteur d’une entrée sérieuse et avec pas mal d’énergie. Par contraste avec Lautoa, on a vu que lui est un milieu de terrain « classique » et il a nettement apporté un plus dans les transmissions. Il a eu peu de temps de jeu ces derniers temps mais pourrait bénéficier des absences d’Abeid et Xeka pour s’installer davantage dans le turnover.

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Amalfitano (6) : lorsqu’on le voit réaliser des matchs comme cela où, sans être spécialement brillant, il domine malgré tout le milieu de terrain, on se demande comme le DFCO a pu se passer de lui à ce poste pendant tout ce temps. Toujours sérieux à la récupération, il a très bien orienté le jeu, adressant plusieurs passes longues millimétrées pour ses attaquants, qui non malheureusement pas été décisives. Il aurait néanmoins pu un peu plus tenter de progresser balle au pied pour accélérer lorsque les dijonnais peinaient à emballer le match.

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Kwon (4,5) : bien mieux que lors de ses précédentes sorties, le coréen a surtout gagné en sérénité, en prenant beaucoup plus le temps pour donner son ballon, travaillant plus en redoublement de passes plutôt qu’en se lançant à l’abordage et en prenant davantage le temps d’analyser le jeu. Il a également été présent dans les replis défensifs, où il a plusieurs fois gratté de bons ballons. Encore des soucis de communication par contre, notamment dans la surface où il s’est plusieurs fois gêné avec Tavares. Étonnement, c’est lui qui a cédé sa place à Sliti alors qu’il paraissait plus dangereux que Sammaritano.

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Remplacé à la 56e minute par Sliti (6,5), dont l’entrée a fait un bien fou au DFCO. Jusque-là poussif, le jeu dijonnais a nettement gagné en vitesse et en fluidité à partir du moment où le tunisien a mis le pied sur la pelouse. S’ils n’ont pas été directement décisifs, ses gestes techniques, ses accélérations et son jeu vers l’avant ont largement contribué à désorganiser la défense amiénoise et à ouvrir des espaces pour ses coéquipiers. Il aurait pu obtenir un pénalty à la 63e. Déterminant.

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Sammaritano (4,5) : préféré à Sliti pour, d’après Olivier Dall’Oglio, sa meilleure attention sur les phases de repli défensif (ce qui peut se discuter au vu des derniers matchs de Sliti), l’ancien auxerrois n’a effectivement pas été avare d’efforts pour donner un coup de main en défense, mais il n’a en revanche pas été très inspiré dans l’utilisation du ballon. Du mouvement, quelques bonnes transmissions, mais au final, il n’est pas parvenu à peser dans le jeu et à apporter la vitesse et les décalages dont il est normalement spécialiste.

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Remplacé à la 80e minute par Jeannot (non noté), qui, dans une fin de match hachée par les arrêts de jeu, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.

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Tavares (4) : sur un nuage depuis le début de l’année, le cap-verdien n’a pas été en réussite sur ce match. Trop excentré pour vraiment inquiéter un Gurtner bien en place (45e+2), pris légèrement à contre-pied sur un service parfait de Saïd (72e) ou encore en retard d’un quart de seconde sur un excellent centre enroulé de Bouka-Moutou (75e), il a toujours un petit quelque chose pour le Goleador dijonnais batte son record de but lors d’une saison pro (11 buts). Trop peu servi en première période, ces appels et ses remises ont bien aidé ses coéquipiers à se créer des espaces après la pause.

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Le match :

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A l’issue d’une première mi-temps frustrante et encore après le match, Olivier Dall’Oglio semblait particulièrement agacé, pointant l’impatience dont avait fait preuve son groupe. On ne peut que se ranger à l’avis du technicien bourguignon, tant les dijonnais ont joué de manière désorganisée et précipitée en première période. Trop pressés de marquer, trop pressés de s’imposer, trop convaincus, peut-être, de leur suprématie dans leur antre de Gaston Gérard, les bourguignons n’ont pas assez pris la mesure tactique de leurs adversaires, solides, âpres au duel, mais qui auraient fini par laisser des espaces au fil du match. Ainsi, ils se sont trop vite et trop massivement jetés à l’abordage, sans réelle cohérence, laissant dans leurs dos des boulevards que des amiénois rompus à l’art du contre ne se sont pas fait prier pour prendre. Punis à quelques minutes de la pause, les dijonnais pouvaient s’estimer heureux de ne rentrer au vestiaire qu’avec un but de retard.

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Plus cohérent et aussi plus incisif après la pause, notamment après la rentrée de Naïm Sliti qui a radicalement transformé le visage de l’attaque bourguignonne, le DFCO a logiquement égalisé sur un bel exploit individuel de Saïd et aurait même pu l’emporter si Julio Tavares avait été un peu plus en réussite. L’important était néanmoins de ne pas perdre, pour préserver la série d’invincibilité à domicile, véritable plus dans une course au maintien dont les dijonnais devraient bientôt voir le bout mais qu’ils ne doivent pas non plus considérer comme derrière eux.

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D’autant que le calendrier à venir s’annonce plus délicat : un déplacement à Montpellier, la réception de Marseille, puis deux déplacements successifs (à Toulouse puis à Nantes) avant de recevoir Lyon. Les hommes d’Olivier Dall’Oglio seraient bien inspirés de mettre en œuvre la solidité développée à Troyes et Saint-Etienne pour prendre au moins un point puis de tout donner à domicile pour s’imposer face à l’OM. Avec 41 points, le DFCO pourrait aborder sereinement les 7 derniers matchs, chercher à atteindre, sans pression, le meilleur classement possible et préparer le plus tôt possible la saison prochaine.

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