Villefranche 4-0 DFCO : la piquette

En déplacement dans le Rhône pour un match capital, comme nous l’écrivions cette semaine, le DFCO a servi à ses supporters une parodie de football qui ne ressemble pas à ce qu’il a su faire ces derniers temps. Un mal décidément récurrent contre les concurrents directs qui le condamne quasiment à vivre une autre saison de National en 2024-2025, dans le meilleur des cas.

Complètement débordés, Fofana et le DFCO ont vécu une soirée cauchemardesque ce vendredi.

LE MATCH

FC Villefranche Beaujolais – Dijon FCO : 4-0 (3-0)

Au stade Armand-Chouffet, le 16/02/2024, coup d’envoi à 19h30

Buts : Blanc (13e), Sidibé (24e), Mesoussa (44e), Louzif (77e) pour le FCVB.

Avertissements : Moussadek (31e) pour le FCVB / Ariss (56e) pour le DFCO.

  • 5e : après un début timide, Dijon presse haut et gratte des ballons à l’image de Schur, qui ne voit malheureusement pas assez tôt MBF et qui est contraint de frapper à côté dans un angle fermé.
  • 8e : faute dijonnaise devant notre surface et coup-franc dangereux, tiré vicieusement. Robin Risser fait un énorme arrêt sur le poteau et a un peu de chance en obtenant une sortie de but.
  • 13e : but de Villefranche sur une incursion venant de notre côté gauche. Risser repousse le centre mais il est abandonné par sa défense et impuissant sur le tir consécutif de Maxime Blanc (1-0).
  • 16e : Dijon réagit sur corner, la tête de Cissé passe de peu à côté du cadre.
  • 24e : deuxième but de Villefranche (2-0), après une percée au milieu de terrain. Une passe trouve Oumar Sidibé dans la profondeur, lequel conclut d’une frappe croisée. Le milieu, la défense dijonnaise… tout le monde paraissait bien loin des adversaires.
  • 31e : le coup franc obtenu par Marié dans les trente mètres adverses ne donnera rien.
  • 38e : suite à un corner caladois renvoyé par la défense, Blanc place une très belle frappe qui force Risser à faire un arrêt important.
  • 42e : pendant que les locaux enchainent les occasions (et les buts), le DFCO essaie timidement de jouer, mais est totalement inoffensif.
  • 44e : encore une percée de Louzif sur le côté de gauche, encore un centre, encore une défense dijonnaise aux fraises. Un ballon mal dégagé par Cissé et un but de plus pour Villefranche, marqué par Amine Mesoussa (3-0).
  • 47e : sur une passe en profondeur de Temanfo, le ballon est légèrement dévié dans les airs par Schur pour Ben Fredj lancé dans l’axe. Ce dernier place une frappe très molle et peu dangereuse que le gardien peut stopper sans effort.
  • 51e : corner caladois, Risser repousse le ballon comme il peut mais ça revient vite et la frappe de Villefranche ne passe pas très loin. Les joueurs dijonnais vont-ils se réveiller ? Spoiler : c’est peu probable.
  • 53e : jouant avec Ariss, Soumaré place une frappe depuis la droite de la surface. C’est nettement au-dessus.
  • 65e : sur un coup-franc lointain de Villefranche, le ballon est dévié à côté de nos buts. C’était encore dangereux et à l’origine, encore un duel perdu.
  • 71e : percutant depuis son côté droit, Soumaré frappe au but mais c’est directement dans les bras du gardien.
  • 72e : dans une zone où cela est formellement interdit, Fofana perd le ballon. Et nous, on perd notre calme.
  • 76e : coup-franc tiré par Soumaré, Etoga place une tête manquant un peu de conviction, c’est arrêté sans problème. Le jeune homme s’en veut.
  • 77e : énième percée sur la gauche de notre défense (on a changé de latéral, mais ça ne change rien). Mourad Louzif est cette fois-ci à la conclusion après avoir bien maîtrisé le ballon et nos deux centraux, c’est mérité pour lui (4-0).
  • 79e : le calice jusqu’à la lie. Après ce 4ème but, Marié se blesse et doit quitter ses partenaires.
  • 81e : Villefranche continue tranquillement son petit match d’entrainement et enchaine les frappes. Finalement, 4-0 ce n’est pas si mal au regard la physionomie…
  • 86e : au Dijon Show, on regarde d’un air maussade et désemparé la fin du match. On pourrait vous parler de cette vague percée de Soumaré balle au pied, mais à quoi bon ? On signalera tout de même qu’il est sans doute celui qui a fait la moins pire des entrées du côté dijonnais.

Le DFCO a manqué de tout

Ce soir, nos Dijonnais ne nous ont à peu près rien donné de ce qu’on était en droit d’attendre sur un match. On risque d’être durs, et pourtant vous savez à quel point on apprécie jusque-là le groupe rassemblé pour défendre nos couleurs cette saison…

L’engagement d’abord, car c’est le plus simple à voir : les duels étaient trop souvent perdus, nos joueurs ont manqué d’énergie et d’intensité du début à la fin. Les buts encaissés en sont une parfaite démonstration. On a l’impression que les attaquants de Villefranche étaient des stars internationales, dignes de jouer aux côtés de Mbappé. Sans leur manquer de respect, ce n’est pas le cas, c’est donc que le contraste avec notre milieu et notre défense, tous deux largement dépassés, était saisissant. Ce qui est rarement très bon signe.

Les Dijonnais étaient absents sur les seconds ballons, tous ou presque gagnés par les Caladois. Ils étaient absents tout court, en fait. Nos cadres, ceux qui habituellement tiennent la baraque, ont d’ailleurs sombré avec le reste de l’équipe. À ce niveau, c’est proprement scandaleux de livrer une telle prestation en termes d’envie. Tavenot parle d’ailleurs de plusieurs joueurs coupables d’escroquerie, qui vont devoir rendre des comptes et qui pourraient céder leur place à des joueurs de la réserve. On en a plus d’un en tête.

Nous pouvons aussi nous demander s’il y avait une stratégie digne de ce nom ou si notre staff a tout bonnement peiné à mettre en place quelque chose de vaguement cohérent, en reconduisant simplement les plans de jeux des dernières journées lors du premier acte.

En tous cas, le milieu a paru en difficulté dès le début, Chahid pas à sa place dans ce match, Marié non plus et Souici – habituellement partout – cette fois nulle part sur le terrain. Est-ce à dire que Tavenot aurait pu imaginer un autre système, une autre animation ? Le passage en 4231 à la mi-temps a semblé pour un temps amener un meilleur équilibre et un peu plus de poids offensif. Mais cela n’a pas été concluant pour autant.

Sur le plan technique, nos joueurs ont été bien trop imprécis dans l’utilisation du ballon, multipliant les pertes de balles, les passes manquées, ne faisant preuve à aucun moment de justesse près des buts caladois. À part sur une ou deux actions individuelles de Soumaré, à quel moment a-t-on vu les Dijonnais manier le ballon avec un peu d’inspiration ?

« On m’a pris pour un con et on a pris le club pour un con. On aurait joué leur réserve, on aurait perdu ! Ce soir il n’y a rien, manque de caractère flagrant. Petite équipe et petit entraineur, lamentable… »Benoît Tavenot (via France Bleu Bourgogne)

C’est aussi dans la tête que ça se passe

Pas de mental, pas de fierté… Messieurs, comment dire ? Ce soir, vous avez manqué de respect au maillot du DFCO, tout simplement. On a eu le sentiment que vous n’en aviez rien à faire. Il ne suffit pas de baisser la tête et de râler après chaque but adverse, il faut la relever ! Comme nous, d’autres supporters ont eu honte de leur équipe. Comment peut-on ne pas réagir, accepter de subir, d’être des victimes dans un match comme celui-là ? Vous n’êtes pourtant pas, messieurs, du même bois que l’équipe de touristes et de mercenaires qui est descendue de Ligue 1 il y a près de 3 ans. De ceux-là, on ne pouvait rien attendre dans la très grande majorité. Vous nous avez prouvé cette saison que vous méritiez de porter ce maillot, que vous étiez en mesure de vous battre. Vous êtes allés chercher deux victoires à l’extérieur récemment. Nous irons même jusqu’à dire que vous êtes attachants. Une équipe qu’on se sent capables d’aimer. Alors qu’est-ce que c’est que cette prestation ce soir ? Vous vous devez désormais une rédemption, avec obligation de vous faire pardonner lors de la prochaine échéance. On veut vous voir combatifs à toutes les minutes contre Nancy !

 

Pour conclure, faut-il s’inquiéter ? Pas nécessairement. En revanche, si vous pensiez comme nous que la montée était encore atteignable, il va falloir faire un trait dessus… Cette équipe montre malheureusement plusieurs visages et manque de la constance nécessaire pour jouer le tout haut de tableau, soit. Mais pour autant, tout n’est pas à jeter dans notre saison bien évidemment. Il n’est donc pas question de sombrer dans le catastrophisme et le pessimisme. Par contre, ce week-end, la colère est bien présente. En ce sens, on espère que notre coach va remuer cet effectif après cette prestation lamentable. Vu ses déclarations d’après match, nous ne doutons pas que ce sera le cas. On ne veut plus revoir de ça jusqu’à la fin de saison, voilà tout.

@Fabius

Si les dieux du football existent, qu’ils nous préservent d’une 135ème sortie médiatique déconnectée du président Delcourt la saison prochaine. On les en supplie à genou…

LES NOTES

L’« Homme du match » : Robin Risser (4,2)

On le met là parce qu’il n’y a pas grand chose à lui reprocher sur les buts encaissés et qu’il a même évité que la punition soit encore pire. Mais on ne peut pas non plus parler de bon match pour autant quand un gardien va chercher quatre fois le ballon dans ses propres filets !

Ariss (3,4) : le jeune latéral a montré plus de fierté que la majorité de ses coéquipiers et n’est pas directement coupable sur la très grande majorité des vagues subies par le DFCO, qui venaient plutôt du côté opposé. Suffisant pour lui accorder notre clémence.

Cissé (1,6) : nous parlions entre nous, avant la rencontre, d’homme clé de la soirée puisque le défenseur central était tout juste de retour de blessure et allait sans doute dicter la physionomie du match. S’il n’est pas le seul fautif, force est de constater que nous avons malheureusement retrouvé le Souley qui était à Châteauroux en début de saison, pas le mur qui jouait face au Red Star… À ce niveau on peut même parler de très jolie passe décisive en retrait – une petite talonnade que Tavares n’aurait pas renié en son temps – sur le troisième but adverse, mais il est également fautif ou pouvait au moins faire mieux sur les trois autres.

Temanfo (2,4) : on le sentait bien baisser en régime ces dernières semaines mais pour être honnêtes, nous ne voulions pas y croire. Là, c’est un crash en bonne et due forme dans lequel il a totalement abandonné ses partenaires à plusieurs reprises, perdu sur les deuxièmes et troisièmes buts et pas mieux sur le quatrième…

Makutungu (2,5) : quand on parlait de leaders absents, c’est aussi au latéral gauche que l’on faisait allusion. Les passes, les dribbles, les centres… c’est bien simple, tout passait comme dans du beurre côté gauche dans les trente mètres du DFCO, à tel point qu’on n’a pas du tout reconnu l’un de nos hommes forts de la saison. Si ce n’est qu’un jour sans, tout sera rapidement pardonné mais ça, il faudra le montrer. Remplacé à la 62e par Fofana, qui n’a pas réglé le problème et paraissait sans repère. Il faut dire qu’il n’était plus apparu avec les professionnels depuis le mois de novembre.

Chahid (1,8) : honnêtement, il aurait sans doute fini avec la pire note de la soirée s’il avait joué plus d’une mi-temps. Glissant à chaque moment important où le ballon lui était destiné, le jeune milieu de terrain ne s’est pas couvert de gloire comme depuis quelques journées. Timide et sans impact sur notre jeu, il est remplacé à la mi-temps par Soumaré (2,9), qui a tout simplement été le meilleur dijonnais de la deuxième mi-temps avec quelques percussions intéressantes et frappes tentées. C’était ce qu’il fallait, dans l’idée.

Marié (2,8) : comme bien souvent, pas de grandes choses à lui reprocher si ce n’est de n’avoir su remobiliser ses troupes, comme ce qui est habituellement attendu d’un capitaine. À ce stade et même s’il a souvent été dépassé par les événements, même un Jordan Marié en forme n’aurait pas changé grand chose. Sorti sur blessure à la 80e et remplacé par Moco, pour la première fois à son vrai poste parmi les pros. Youpi.

Souici (3) : son caractère nous a tant apporté lors des 19e et 20e journées notamment, mais ce vendredi soir nous n’avons pas été gâtés. Pas la meilleure version de lui-même, peu d’occasions créées et même pas un impact notable dans le secteur défensif. Un domaine où il a pourtant fait ses preuves par le passé. Remplacé à la 62e par Etoga, dans un vain espoir de retrouver au moins de la pugnacité dans cet entrejeu transparent. Ce n’était pas pire qu’avant son entrée, mais la valeur ajoutée est tout de même proche du néant.

Schur (3) : d’abord sur un côté puis replacé dans l’axe après la pause, Kévin est à l’origine de nos deux meilleures occasions grâce à sa récupération dans une zone dangereuse et à son rôle de plaque tournante qu’il a plutôt bien rempli par intermittence. Sans grand succès malheureusement.

Fdaouch (2,6) : malade, bien cerné par l’adversaire ou juste peu inspiré ? Peut-être un peu des trois… Le MVP de notre saison – du moins sur le plan offensif – était absolument méconnaissable. Peut-être que le manque de concurrence à son poste et donc de repos ces dernières semaines l’ont émoussé… Mais on voit aussi rapidement ce que cela fait de se reposer autant sur un joueur pour amener le danger : le jour où ça ne va pas, on est dépourvus de solution.

Ben Fredj (1,4) : et la palme de la pire prestation revient à… Mohamed Ben Fredj, en qui nous placions tant d’espoir au mois d’août 2023 mais qui est plus qu’exaspérant au fur et à mesure que la saison avance. Où est le joueur talentueux qui échangeait bien avec ses ailiers et créait des décalages ? Où est celui qui avait planté treize buts en National l’an dernier ? Outre son énorme raté à la 47e, pour lequel nous avons encore des morceaux de nos chapeaux coincés entre les dents : que de mauvais choix, de passes ou déplacements ratés alors que c’est censé être la base du football… On pense malgré tout qu’il faut croire en lui et lui laisser le temps de retrouver son mojo, mais le mettre titulaire ce soir encore à cause de toutes nos absences devant nous a tous porté préjudice. Aux supporters autant qu’au club et qu’à lui même. Remplacé à la 74e par Mendes, pour sa première apparition en Rouge depuis sa grave blessure en octobre. Normal de ne pas l’aligner d’entrée, normal aussi de le voir assez inoffensif sur un quart d’heure où Dijon avait baissé les bras.

@No_vak

MOYENNE : 2,6

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