D’un début de saison exceptionnel et une place de leader aux côtés du PSG à un plongeon dans les fonds moroses de Ligue 1, pour finir avec l’explosion de joie du maintien au barrages, au bout du bout. Cette saison, d’abord sous les ordres de Dall’Oglio puis de Kombouaré , nous a rendus tantôt euphoriques, tantôt déçus au plus haut point, mais toujours en faisant battre notre cœur.
Cette article est le quatrième épisode de notre série rétro « l’Aventure Ligue 1 ». Cette fois-ci, on revient sur la bouleversante saison 2018-2019, la dernière de l’ère ODO en L1.
n
Pour retrouver les épisodes précédents, c’est ici :
n
Episode 1 : 2011-12, la grande première
n
Episode 2 : 2016-2017, le comeback
n
Episode 3 : 2017-2018, la meilleure de l’histoire
n
L’équipe :
La saison débute par un mercato pour le moins contrasté. La réussite, c’est d’abord la signature définitive de Naïm Sliti, en prêt du LOSC la saison passée. Alex Runarsson, Senou Coulibaly et Nayef Aguerd, amenés à devenir important pour le club plus tard, arrivent à Dijon. C’est aussi à ce moment-là que débarque de MLS le Général Laurent Ciman (contrat résilié quatre mois plus tard) mais aussi le pari de la relance de Yoann Gourcuff.
nn
Le coach Olivier Dall’Oglio peut toujours compter sur ses piliers avec Yambéré, Amalfitano et Tavares, ainsi que le magicien Sliti. Les anciens Marié, Balmont et Sammaritano sont des relais importants, le jeune Loiodice éclot. Abeid revient de blessure et Lautoa fait les aller-retour entre charnière centrale et milieu sur les feuilles de match. Sur le front de l’attaque, Wesley Saïd et Chang-hoon Kwon sont toujours ces étincelles capables de mettre le feu aux poudres à tout moment.
Le récit :
Une entame tonitruantenTous les suiveurs du DFCO se rappellent ce début de saison exceptionnel. Toujours dans la veine des #RoadToEuropaLeague de la saison dernière, Dijon engrange trois victoires lors des trois premiers matchs. D’abord en renversant Montpellier sur un but dans le temps additionnel de Coulibaly (2-1). Puis en surclassant Nantes (2-0) avant d’aller tordre l’OGC Nice chez lui (0-4). Le DFCO est leader ex-aequo aux côtés du PSG ! Jules Keita, brillant en présaison et auteur de deux buts et une passe dé à Nice, est notre Neymar à nous (voir plus fort inch’allah)
Le retour a la réalité ne se fait pas attendre. Dès la 4e journée, le DFCO est remis à sa place par Caen (0-2). Le début d’une longue série de douze matchs sans la moindre victoire. Après des corrections par Lyon (0-3), de Strasbourg (3-0) ou encore Nîmes (0-4), les coéquipiers de Mickaël Alphonse ne renouent avec la victoire qu’au terme de la 16e journée face à Guingamp (2-1). Le but victorieux est d’Haddadi à la 88e sur une bonne grosse gaffe du gardien breton Karl-Johan Johnsson. Un coup de chance qui ne soulagera pas longtemps un DFCO fébrile en défense et à la peine à la création.
n
Le jour le plus long
Après une énième défaite face à Saint-Etienne (3-0) avant la trêve, ODO est de plus en plus fragilisé. Le 31 décembre 2018, la nouvelle tombe et laisse sans voix les supporters : Dall’Oglio n’est plus l’entraîneur du DFCO. Delcourt veut un électro-choc, et vite. Selon lui, le club a besoin d’un pompier. Pour raviver la flamme, Courbis, Girard et Lacombe sont cités, mais c’est finalement le maréchal des logis-chef Antoine Kombouaré qui arrive en Côte d’Or.
Malgré une victoire face à Monaco lors de la 22e journée (2-0), le fameux électro-choc se fait attendre. Le technicien kanak mise sur des joueurs d’expérience et sur une rhétorique guerrière. Des profils de « combattants » sont privilégiés, un changement drastique après ODO. Sory Kaba, grand attaquant par la taille, débarque pour apporter sa puissance physique. Dijon peine à marquer des points, étant même tristement battu par Guingamp (1-0, 29e journée)
n
Mission maintien
n
C’est à partir de la 31e journée que le DFCO se rebiffe. Une victoire face à l’OL grâce à deux buts contre son camp (1-3), un nul face à Amiens (0-0) et un nouveau succès renversant face au Stade Rennais (3-2), Dijon revit et revient dans la course au maintien. Pour finir, Kwon nous offre trois points inespérés face à Strasbourg avant que notre ex Younousse Sankharé fasse un petit geste en notre souvenir en battant Caen avec Bordeaux lors de la dernière journée. Couplée à notre victoire contre Toulouse (2-1), cette défaite caennaise nous offre un sursis, il faudra passer par les barrages.
Le(s) match(s) : DFCO-Lens, évidemment
« Une pure folie », par @amaurylblt
n
« C’est dans les moments les plus difficiles que l’on apprend à apprécier les petits plaisirs, le bonheur tout simplement. Cette saison 2018-2019 en est le parfait exemple. Après une panoplie de défaites vécues au stade au compteur, c’est à Lens que je m’aventure. Chat noir FC, tmtc. En stage à Brest à l’époque, je fais la route jusqu’à Lens le jeudi dans la journée afin d’assister au match aller des barrages. Premier match pour moi au stade Bollaert. Une pure folie. Je retrouve quelques copains dijonnais (el grande Thomas Jobard, Anne, Louis et Simon) aux abords du stade pour manger une frite, boire une pinte et taper la discute avec des supporters lensois. L’ambiance est folle, on sent la tribune trembler, jamais vécu de telles émotions dans un stade. Le match se termine sur un score plutôt avantageux pour nous (1-1, but de Kwon), il est désormais temps de rentrer à la maison. »
« Je fais donc Lens-Dijon en voiture dans la nuit. Je fais du covoiturage avec un gendarme dijonnais… supporter de Lens ! De quoi occuper ce long trajet jusqu’à 5 h du matin. Dimanche, re-belote. Mais à Gaston-Gérard cette fois-ci, dans un stade bondé et une ambiance des grands soirs. L’issue, on la connaît tous. Dijon se maintient au bout du bout, grâce notamment à un généreux Vachoux (on l’embrasse). Je rentre en terres bretonnes plus heureux que jamais le lundi suivant. Un week-end à plus de 2 000 bornes que je ne regretterai jamais. »
nn
Pour revivre ces barrages historiques, n’hésitez pas à vous (re)plonger dans ce reportage by Thomas Jobard, à Bollaert puis à Gaston-Gérard, au coeur des supporters.
n
Le joueur : Naïm Sliti
Il est probablement le joueur le plus talentueux ayant joué au DFCO, à son meilleur niveau. Une magicien, avec deux pieds enchantés, une technicité et des appuis qui envoie valdinguer les défenseurs. Un véritable meneur de jeu, dont la vision et la vista ont souvent débloqué des situation, en plus d’un sens du but aiguisé. Décisif tout au long de la saison mais aussi en barrages, sa célébration les bras croisés après son but victorieux reste gravé dans toutes les mémoires des supporters. Son but et ses deux ans à Dijon sont définitivement inscrits dans l’histoire du club. On retient aussi sa performance phénoménale contre l’AS Saint-Etienne en Coupe de France, avec 3 buts et 3 passes décisives. En 75 matchs au club, il aura marqué 17 buts, distillé 17 passes dé, devenant le symbole des « joueurs frissons » du DFCO. nReviens quand tu veux Naïm, on t’aime.
nn
Le chiffre : 28
28 c’est le numéro de Yohann Gourcuff avec Dijon. Une romance trop courte, qui s’est mal terminée, et qui pourtant portait tellement de promesses et de symboles que rien que sa tentative en fait une des histoires de cette saison 2018-19. Un joueur de cette envergure au DFCO, ce n’est pas tous les étés qu’il en débarque. Si aujourd’hui on le sait, l’ex-futur Zidane est fini pour le football de haut niveau, à son arrivée on se dit qu’il peut encore se relancer et au moins faire du bien à cet effectif. En Côte d’Or, loin de la pression, dans une équipe qui n’en fait pas sa pierre angulaire et sous les ordres d’un Dall’Oglio qui croit en lui. Cette union a quelque chose de romantique, mais les circonstances ne vont pas aider cette relation un peu perdu d’avance. L’ancien prodige des Girondins se reblesse, le DFCO plonge au classement, et l’ancien des Gironduns de Bordeaux s’en va en résiliant son contrat, et prend sa retraite. Sans fête ni remous. Au milieu de toutes les histoires de cette saison, entre explosions de joie et morosité profonde, celle-ci garde une place toute particulière dans le cœur des Dijonnais.
n
nLe souvenir du supporter :
« Quel sentiment de se sauver à la dernière journée ! » par @nathdillen
n
« Comment parler de la saison 2018/2019 sans évoquer ce barrage contre Lens ? Et pourtant, ce qui m’a procuré le plus d’émotions, excepté en terme d’ambiance, c’est cette victoire inespérée face à Toulouse lors de la 38ème journée qui nous sauve. Abonné en tribune sud, j’avais pris des places pour quelques membres de ma famille. La semaine précédente, j’avais fait le déplacement au Parc des Princes, et je dois avouer que sur le retour, je ne croyais plus en un maintien de Dijon. Encore moins quand Toulouse a ouvert le score. Mais tout le monde connaît le scénario et cette remontée folle avec le but d’abord refusé puis accepté pour Tavares. Je me suis empressé au coup de sifflet final de prendre mon téléphone pour suivre la fin de Caen-Bordeaux. Soulagement immense à la fin de la rencontre ! Quel sentiment de se sauver à la dernière journée, ou en tout cas de se laisser un sursis à ce moment ! Ma petite sœur assises plus bas dans la tribune m’a alors regardé et a serré fort le poing. J’ai rapidement descendu les marches de la Rougeot pour demander à mes parents si je pouvais faire le déplacement à Lens. Tant pis pour les Lingon’s, je voulais absolument ma place à Bollaert et je me suis tout de suite inscrit au près des Téméraires. J’ai fini sans voix, ce qui m’a coûté une prestation arbitrale catastrophique lors du match Selongey-Quétigny le lendemain… Oui mais Dijon passe avant tout ! »
Laisser un commentaire