En déplacement chez un candidat aux premières places, Dijon a su retourner la situation à Orléans pour rentrer en Bourgogne avec les trois points de la victoire (1-2), très bien lancer sa saison en National… et déjà envoyer un message à la concurrence ?

LE MATCH
Au Stade de la Source (Orléans), le 8 août 2025, coup d’envoi à 19h30.
Buts : El Khoumisti (49e) pour l’USO / Ntamack (78e) et Domingues (86e) pour le DFCO.
Avertissements : Sylla (59e) pour l’USO / Lembezat (19e), Ndezi (43e) et Marié (63e) pour le DFCO
USO : Jan – Sylla, Giraudon, Baudry – Mouton, Aouladzian, Sanchez, Morel, Obiang – Khous, El Khoumisti.
DFCO : Delecroix – Moco, Bernard, Mendy, Diallo – Marié, Ndezi, Vargas-Rios – Lembezat – Domingues, Barka.
L’ANALYSE
Jamais dans son histoire l’US Orléans n’a battu le DFCO, et le match d’inauguration de la saison 2025-2026 de National 1 n’a pas dérogé à la règle ! Alors que les deux clubs s’affrontaient dans le Loiret et ont tous deux annoncé légitimement vouloir faire partie de la course à la montée, ils ont proposé au public un spectacle digne du haut de tableau lors de cette première journée avec de très nombreuses situations, occasions de buts et surtout trois réalisations à la clé. Aucun match de N1 n’a été plus palpitant ou riche en buts, une notion importante pour les supporters qui se sont un peu trop souvent ennuyés l’an passé.
Car si Dijon a déroulé un jeu très plaisant avec certaines occasions très intéressantes, avec de la spontanéité et du courage, ce n’était pas toujours le cas en 2024-2025. Les amoureux du club attendaient Baptiste Ridira et ses hommes au tournant, ceux-ci ont répondu aux attentes dans l’état d’esprit, non sans quelques erreurs, mais avec une certaine force de caractère qui va probablement valoir cher dans quelques mois. Si nous ne savons pas encore comment l’équipe se comportera contre des blocs plus bas et des formations moins ambitieuses que l’USO, Dijon semble vouloir prendre son destin en mains et en est tout à fait capable, au regard du scénario qui s’est déroulé sur les bords de Loire.
Passant très régulièrement par l’axe, Dijon a pu compter sur des joueurs offensifs qui voulaient se montrer. D’un Barka qui appuyait vite sur la gâchette à un Domingues plus constructeur que finisseur ce soir, en passant par un Lembezat méconnaissable par rapport à l’an dernier dans le bon sens du terme : le trio offensif a régalé et a même été bien aidé par l’entrée efficace de remplaçants qui avaient faim et qui ont été essentiels pour débloquer la situation. Les mouvements de ce trident offensif, qui a beaucoup dézoné pour se démarquer mais aussi pour arriver lancé face au jeu, ont désorganisé la défense orléanaise à de nombreuses reprises – avec l’appui d’un milieu de terrain aussi créatif que destructeur, capable de recycler efficacement la possession, et de latéraux très régulièrement en position d’amener le danger. Ils y arriveront de plus en plus, maintenant que Dijon dispose de menaces aériennes comme Domingues… ou Tavares.
Si l’enthousiasme prédomine, il ne doit toutefois pas masquer les quelques points négatifs à retenir de cette rencontre, à savoir les trous d’air dommageables connus entre la 35e et la 70e minute de jeu, notamment après l’ouverture du score, et les énormes occasions sur lesquelles Delecroix a été impérial. Car si Orléans a été globalement dominé chez lui, il a aussi été capable de piquer fort par fulgurances et aurait mérité de marquer plus qu’un but sans un excellent portier côté dijonnais. Cela a notamment été rendu possible par une charnière pas toujours coordonnée, par quelques contres favorables mais aussi par une fébrilité surprenante de l’un des leaders de cette ligne arrière, qui devra resserrer les rangs à l’avenir pour mieux concrétiser l’effort global.
Car la façon de défendre de Dijon, sans ces boulettes, était digne des meilleurs clubs de ce championnat. Avec en substance un bloc médian et une agressivité forte une fois les 30 mètres adverses dépassés qui ne laissait pas respirer le milieu de terrain des guêpes, extrêmement timide en conséquence. Même si ces efforts ont épuisé Barka et ont dû forcer nos joueurs à récupérer leurs forces sur quelques phases de possession plus lentes, qui ont plus rarement abouti sur des opportunités, Dijon peut davantage maîtriser son sujet avec cette mentalité s’il parvient à éviter de se rendre coupable sur des interceptions ratées ou des pertes de balles dangereuses. Ce qu’il y a d’agréable à constater ce samedi matin, c’est que le DFCO joue déjà bien et dispose d’une marge de progression importante, comme bien souvent lors du premier match du championnat. Et s’il parvient à régler la mire sur certaines situations et à concéder moins de ces occasions liées à de l’inattention, nous sommes peut-être sur le point d’embarquer dans une grande et mémorable aventure.
@No_vak
LES NOTES
L’homme du match : Paul Delecroix (7,8)
Bien vigilant sur une tête très vicieuse au premier poteau, consécutive à un corner orléanais, notre portier s’est voulu rassurant lorsque le front de l’attaque ne parvenait pas à ouvrir la marque. Il concède le score, quelque peu abandonné par sa défense, mais n’en oublie pas pour autant son rôle. Ses réflexes ne le trahissent pas lorsqu’il s’agit d’intercepter une frappe sèche à ras de terre, et il sera décisif une ultime fois en stoppant la dernière frappe de la rencontre. Merci pour les 3 points, Paul !
Moco (6,2) : à défaut d’avoir eu beaucoup de travail défensif, notamment sur l’entame, il a énormément apporté sur quelques séquences offensives, que ce soit depuis son couloir ou directement dans la surface, en atteste sa remise pour Domingues devant les cages orléanaises. Il aurait pu être un peu plus vigilant sur le but d’El Khoumisti.
Bernard (5,3) : le vétéran de la charnière n’est pas exempt de tout reproche sur l’ouverture du score. S’il n’a pas brillé par ailleurs, il s’est contenté de faire son travail, et aura même montré son sens du sacrifice avec un tir dangereux contré par son visage ! On espère que ça va mieux.
Mendy (5,2) : il partage la culpabilité avec ses compères de la défense et a souvent été pris à revers, sur des une-deux ou des passes dans son dos. De manière plus globale, il aura eu assez de mal à contenir les quelques offensives loirétaines, obligeant le gardien à s’employer. On a hâte de revoir un Mendy en plus grande forme, ces erreurs n’étant pas si courantes d’ordinaire.
Diallo (6,0) : d’une vivacité surprenante, il paraissait infatigable. Même avec des crampes, notre latéral a été généreux dans l’effort et a conservé sa lucidité pour ressortir proprement le ballon, même sous haute pression dans les dernières minutes de jeu.
Marié (5,3) : il aurait pu marquer un « golazo » très tôt dans la partie, mais le poteau en a décidé autrement. Si sa première demi-heure de jeu est impeccable, il s’est peu à peu effacé, même après le temps fort de l’USO. Pas trop d’inquiétude cependant pour ce joueur qui a su tirer les siens vers le haut, même si les coups de pied arrêtés sont à revoir.
Vargas (5,5) : un match un peu plus en dents de scie pour HVR, alternant entre très bonne activité et imprécisions. Ceux qui fournissent des efforts sont toujours récompensés, puisqu’il se mue en passeur décisif juste avant de sortir. Le meilleur pour la fin. Remplacé à la 80e par Bellon, qui a montré quelques-unes de ses qualités.
Ndezi (5,2) : intraitable lorsque Dijon dominait le jeu, son impact a malheureusement diminué lors de notre temps faible. Il a eu du mal à revenir dans son match au retour des vestiaires. Remplacé à la 67e par Hamada, auteur d’une entrée fracassante en distillant une merveille de passe décisive pour un Domingues finalement hors-jeu, avant de lui offrir le pénalty de la victoire dans les dernières minutes.
Lembezat (7,2) : une excellente entame de match, dans la lancée de ses performances estivales. Un excès d’engagement un peu bête qui lui vaudra d’être averti, mais qui l’aura mobilisé vers ce qu’il a fait de mieux : orienter l’attaque. Absolument précieux tout au long de la rencontre, il n’aura jamais rien lâché, même à bout de forces. Soyons honnêtes : il aurait largement mérité d’être décisif, mais ce n’est que partie remise ! Remplacé à la 92e par Diaby Malick, pour fermer le jeu et aider à conserver l’avantage.
Barka (6,5) : lui non plus n’aura pas trouvé la faille, mais ce n’est pas faute d’avoir multiplié les tentatives. N’hésitant pas à prendre sa chance de loin, il aura également montré qu’il était parfaitement capable de combiner avec ses partenaires. On sent qu’il est parti pour nous faire au moins aussi bien que la saison précédente. Remplacé à la 78e par Ntamack, qui aura montré toute sa faim de jouer. Aspirant inlassablement les défenseurs le long de la ligne avant de se téléporter dans la surface de réparation, il est celui qui finit par faire sauter le verrou après une belle séquence de jeu.
Domingues (6,8) : il n’aura suffi que d’un match en compétition officielle pour voir toutes les qualités qu’il peut apporter au sein de ce collectif. Auteur de nombreuses récupérations hautes, indispensable dans le jeu aérien et très bon en pivot, il aura abattu un gros travail de l’ombre et été logiquement récompensé de son premier but avec le DFCO sur pénalty.
@CM_Tadryel
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