Metz 1- 2 DFCO : Prière entendue

Avec un Reynet décisif, un Xande Silva fabuleux, et toute une équipe au firmament, le DFCO ramène trois points de Metz. Réduits à 10 en fin de rencontre, les hommes d’Omar Daf ont tenu jusqu’au bout à Saint-Symphorien. Dijon, toujours invaincu, prend même le trône de leader provisoire.

Encore un peu de changement dans le XI titulaire. Pour s’adapter au profil de l’attaque messine, Omar Daf privilégie un milieu à trois. Après avoir joué 45 minutes face à Nîmes la semaine dernière, pour sa reprise avec le groupe pro, Valentin Jacob cède sa place de titulaire à Ousseynou Thioune. Le numéro 93 vient consolider une paire Ndong-Marié, qui fonctionne très bien depuis le début de la saison. Derrière, même ligne de 4 que face à Nîmes, hormis la présence de Zargo Touré, préféré à Daniel Congré. Devant, on retrouve le même trio qu’au match précédent, avec Xande Silva, Bryan Soumaré et Mickaël Le Bihan. Jessy Pi fait son retour dans le groupe, tandis que Roger Assalé n’est pas du déplacement, après s’être blessé à l’entraînement.

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LE MATCH

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Entre deux grosses cylindrées de Ligue 2, la joute promet des étincelles. Le début de rencontre est à la hauteur des attentes d’un tel choc de haut de tableau. De part et d’autre, on presse haut, on attaque verticalement dès la récupération de balle, et on fait parler une osmose collective impressionnante. Chaque équipe est très conquérante, cherchant avant tout à mettre en place son plan de jeu, et surtout à l’imposer à l’adversaire.

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nDès l’entame de match, Xande Silva fait parler son anticipation et son body control, avec une récupération haute qui ne donne finalement rien. Les intentions dijonnaises sont claires : rendre la vie dure aux Messins à chaque instant, puis enclencher un jeu rapide et direct, sans toutefois se précipiter.

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Deux occasions surviennent coup sur coup. Côté messin, Maïga tente une frappe depuis la limite de la surface de séparation : c’est trop axial, Baptiste Reynet la capte tranquillement (7e). Dans la foulée, Dijon remonte le terrain et Le Bihan plonge à toute vitesse, pour arriver à servir Xande Silva. Tout en sérénité, le Portugais voit l’appel de Marié, qui déboule à toute vitesse plein axe, à 25 mètres. Jo’ remet en une touche sur Le Bihan à gauche, mais sa frappe de l’intérieur du pied est détournée par Marc-Aurèle Gaillard. Personne n’est au second poteau pour prendre le rebond, le cuir sort en corner (8e).

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Petit à petit, on sent une véritable montée en puissance du DFCO, qui accumule de la confiance au fur et à mesure que Metz patine. Placé devant Ndong et Thioune, Marié est superbe dans son positionnement de numéro 10. En défense, il est au bon endroit pour gêner la possession des Grenats, toujours prêt à gratter des ballons. Relais indispensable en attaque, il mène à la baguette les offensives bourguignonnes, sans se priver d’une tentative de frappe de loin, astucieuse mais non cadrée (17e).

Même muselé, ce FCM là peut faire mal. Sur un corner, le stade Saint-Symphorien passe tout prêt d’exulter. Alors qu’il semblait être en retard pour sa sortie dans les airs, Reynet se replace sur la ligne : c’est Niane qui s’élève au-dessus de tout le monde, pour envoyer une grand coup de casque vers le but dijonnais. Notre gardien est arrêté, mais parvient à bondir comme un ressort, pour sortir un fantastique arrêt réflexe, à bout de bras (18e). Les Grenats sont dans un temps fort. Mikautadze déboule sur son côté gauche et adresse un centre fuyant, Rocchia sort une belle fente en pose ses crampons sur le ballon, alors qu’un Messin était derrière à la réception (21e).

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nMême sous pression, la situation est bien gérée par les Dijonnais qui baissent le tempo. Après quelques minutes à faire le dos rond, le DFCO trouve des solutions en contre-attaque. La transition est menée par Thioune, qui fait le mauvais geste par deux fois. D’abord en manquant sa passe en profondeur pour Silva, puis en voulant remettre en retrait le ballon, déjà revenu dans ses pieds. Une mauvaise passe qui atterrit directement dans les pieds adverses. Malgré cette approximation, Dijon est reparti de plus belle.

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Après un rude tacle de Coulibaly, le ballon est transmis à vitesse grand V à Soumaré, lequel attend patiemment l’appel de Xande Silva. La recrue de l’été déclenche sa course dans l’angle mort des centraux messins : parfaitement servi en profondeur, Silva claque une frappe sèche, tendue au ras-du-sol, qui finit au fond des filets ! (0-1, 29e). Une ouverture du score méritée pour les Dijonnais, qui sait profiter de son temps et fait fructifier son début de match rythmé et entraînant.

Sans ballon, la ligne offensive continue son travail de sape, harcelant le porteur de balle. Jordan Marié, comme Mickaël Le Bihan, multiplie les courses, tandis que tout le pressing bourguignon est appuyé, collectif et efficace. Sur cette fin de première période, ce sont bien les visiteurs qui ont l’ascendant. Durs à bouger et tranchants une fois le ballon récupéré, ce sont bien les Dijonnais qui mènent à la pause, laissant une grosse impression.

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Tout en contrôle, jusqu’à…

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Après un retour des vestiaires agressif des Messins pour cette deuxième mi-temps, le DFCO reprend le contrôle de la partie. Le régal est total. Les Dijonnais sont à l’aise, faciles pour approcher de la cage averse, et chaque ballon près des buts ressemble à un sauve-qui-peut pour la défense mosellane.

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Les offensives des Grenats sont trop peu dangereuses, alors les Bourguignons continuent de pousser. D’un action partie d’un sombrero de Soumaré, Traoré hérite du ballon, pour transmettre à Ndong Le centre est repoussé, mais Soumaré est à la retombée. Sa tentative de reprise de l’extérieur du pied, en première intention, passe à côté du cadre (56e). Il y a presque trop de place pour manœuvrer, Dijon s’en donne à cœur joie.

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Si toute le front de l’attaque arrive à se balader sans trop de difficulté dans la défense messine, ce n’est rien comparé au numéro de danse de Xande Silva. L’ancien de Nottingham Forest slalome dans une forêt de défenseur, avant de décocher sa frappe. Le ballon fuse entre les jambes d’Ismaël Traoré, tout droit vers le petit filet. En filou, Mickaël Le Bihan vient placer sa semelle pour certifier le but (0-2, 59e).Voilà qu’à l’heure de jeu, le DFCO est totalement en contrôle du match, en train de livrer une prestation référence sur la pelouse d’un autre cador du championnat. C’était sans compter un dernier coup de chaud.

Dans les minutes qui suivent, le FC Metz ne s’effondre pas, au contraire. Les hommes de Lazlo Boloni en remettent une couche, poussés par leur public. Sur une longue transversale, en apparence assez anodine, Traoré manque complètement son interception. Mikautadze peut récupérer le ballon et adresser un centre menaçant sur Gueye. Ce dernier est retenu par Rocchia et s’effondre : penalty ! Pour Rocchia, la sanction est double. Le latéral écope de son deuxième carton jaune, et doit laisser ses coéquipiers à 10 pour terminer la rencontre (66e)

Alors que la rencontre aurait pu basculer dans l’autre sens, à peine quelques minutes après le but du break, Baptiste Reynet sauve la situation. Le penalty de Niane n’est pas impeccable, à mi-hauteur sur sa droite : le portier dijonnais saute du bon côté et se détend de tout son long, et dévie la frappe ! Dijon chancelle, mais la remontée messine n’aura pas (encore) lieu.

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Sous pression, MLB et les siens tentent de gagner du temps, pour réussir à survivre à cette dernière demi-heure de jeu. Une succession de corners, souvent joués à deux, permet de garder le ballon hors d’état de nuire, tandis qu’Omar Daf opère des changements. Pour rebâtir la défense, Ngouyamsa entre en jeu et Jordan Marié sort, laissant le brassard de capitaine à Le Bihan. Metz presse :Maziz d’abord, Mikautadze par deux fois, envoient leurs tirs en tribunes, mais la sentence approche…

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A un quart d’heure de la fin, la faille est trouvée. Gueye est servi par Maziz, et l’attaquant messin peut cette fois se faire justice lui-même. Du plat du pied, il ramène les Grenats à une seule longueur (1-2, 78e). Nouvelle vague de changements Ndong et Silva sortent, remplacés respectivement par Congré et Jacob. Le talon d’Achille de ce dernier va bien sentir passer les crampons de Gueye, sur un tacle en retard. Jaune pour le Messin, et le jeu reprend. Repliée sur elle-même, la défense dijonnaise envoie une prière au ciel, espérant tenir le choc. Dès qu’un joueur en blanc récupère le ballon, on temporise, on conserve le cuir et on gagne du temps précieux.

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Sur une passe en retrait, Le Bihan donne tout pour forcer Gaillard à s’employer et sortir loin de sa ligne. Très affûté cette saison, le numéro 8 atteint toutefois ses limites, épuisé au point de faire une petite pause couchée au sol. Thioune sort au profit de Pi, Soumaré pour Camara, et le DFCO est proche de ramener 3 points. Dernier frisson : Jean-Jacques arrive à trouver un angle, sa frappe au sol passe à côté de la cage de Baptiste Reynet (90e+1). Au coup de sifflet final, les Dijonnais exultent et s’effondrent au sol, vidés après cette grosse débauche d’énergie.

En ce samedi après-midi, le DFCO a su montrer différents visages, mais a surtout su imposer sa cadence et tenir bon malgré les coups du sort. Avec un brin de réussite, une caisse physique impressionnante des joueurs et des intentions de jeu aussi claires qu’ambitieuses, ce collectif-là peut viser haut, très haut cette saison. Prochain rendez-vous dès ce mardi 30 août, de retour à Gaston-Gérard face à Annecy. Et pourquoi pas prolonger la série d’invincibilité ? En attendant, Dijon est non seulement leader (provisoire) de Ligue 2, mais en montre aussi très sérieusement toutes les caractéristiques !

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@EtienneLVK

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LES NOTES
Homme du match : Baptiste Reynet (8,5)

Une parade énorme en première période, un penalty arrêté en deuxième. Le DFCO a certes dominé dans le jeu et fait preuve d’une grande solidarité collective en fin de match, mais cela n’aurait peut-être pas suffit dans cette prestation de haut vol du portier dijonnais.

Traoré (6,3) : très discret offensivement, il s’est en revanche montré extrêmement sérieux et appliqué défensivement et n’a jamais été pris en défaut. A croire que la perspective de voir débarquer Valentin Henry lui a mis un coup de pression on ne peut plus salutaire.

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Coulibaly (7,0) : très gros match de l’international malien, auteur d’un tacle virile (mais licite) à l’origine du premier but et de nombreuses interventions autoritaires face aux offensives messines. Toujours un peu en délicatesse sur les relances mais néanmoins une très bonne copie.

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Touré (6,6) : un match bien maîtrisé et serein, dans la lignée de ses prestations depuis le début de la saison. Sa place de titulaire s’affirme match après match, a fortiori au vu des prestations peu convaincantes de Congré.

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Rocchia (4,6) : auteur d’une bonne première période aussi bien offensivement que défensivement, marquée néanmoins par une nervosité palpable. Nervosité qui l’a conduit en deuxième période à commettre une faute inutile, synonyme de penalty et de deuxième carton jaune. Une erreur qui, heureusement, n’aura pas coûté la victoire aux siens.

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Ndong (6,3) : encore un match très solide de sa part. Pas toujours inspiré dans l’orientation du jeu, il s’est toutefois montré extrêmement précieux à la récupération et également dans le jeu sans ballon, son placement et ses courses gênant énormément les circuits de passe messins. Remplacé à la 81e minute par Congré. Rentré pour bétonner, l’ancien Montpelliérain a bien joué son rôle.

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Marié (6,9) : lui aussi a enchaîné une nouvelle prestation très convaincante, avec toujours cette capacité à être aussi déterminant pour quadriller l’entrejeu et gratter des ballons que pour distribuer le jeu. S’il n’a pas encore réglé la mire, ses régulières tentatives de frapper de loin témoignent de sa confiance. Victime collatérale de l’expulsion de Rocchia et remplacé à la 70e minute par Ngouyamsa, dont l’entrée en jeu a été en demi-teinte. Auteur de quelques bonnes interventions dans la zone de vérité, il est néanmoins en retard sur le but messin.

Thioune (6,0) : parfois positionné en sentinelle, il a été un peu moins en vue que ses deux comparses du milieu de terrain mais a toutefois été très précieux pour être en œuvre la tactique d’Omar Daf de dominer le milieu de terrain pour avorter les actions messines. Il a su utiliser l’impact physique lorsque le placement et le quadrillage du terrain n’étaient plus suffisant. Remplacé à la 88e minute par Pi, qui affiche autant d’envie que de lacunes techniques…

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Soumaré (7,1) : s’il a parfois manqué de justesse technique dans le dernier ou l’avant dernier geste, il n’en a pas moins livré un très bon match, marqué par une nouvelle passe décisive, une belle abnégation sur les phases défensives, une vision du jeu intéressante qui semble s’affiner au fil des matchs. De quoi enfin passer un cap ? Remplacé à la 88e minute par Camara, qui s’est vite mis au diapason pour fermer la boutique face aux tentatives messines.

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Xande Silva (8,3) : un but plein de maîtrise sur un caviar de Soumaré, un numéro dans la surface qui se termine en passe décisive pour Le Bihan et une présence sur le front de l’attaque qui constitue un poison permanent pour les défenses. Il peut encore progresser dans la participation à la construction du jeu et dans les replis défensifs (même s’il a fait sa part) mais il confirme son départ canon sous les couleurs dijonnaises. Remplacé à la 81e minute par Jacob, qui n’a guère pu faire parler son talent technique mais a néanmoins fait le job pour conserver la victoire.

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Le Bihan (7,5) : quel match encore ! Certes, son but est assez chanceux sur ce ballon de Xande Silva détourné par la défense messine. Mais il vient récompenser un match où il aura été au four et au moulin du début à la fin et n’a jamais ménager ses efforts. Et dire qu’il a tenu 95 minutes comme ça ! Impliqué et affûté, c’est 1 le jour et la nuit par rapport au joueur en méforme absolue de la saison dernière.

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@Gus21

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MOYENNE : 6,8

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